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L''''hôtel de la préfecture maritime''' est un monument de [[Cherbourg-en-Cotentin]].
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Il est situé 12, rue des Bastions.
Il est situé 12, [[Rue des Bastions (Cherbourg-Octeville)|rue des Bastions]].


Hôtel particulier de la fin du XVIII{{e}} siècle, il est depuis deux siècles, le lieu de résidence du [[Liste des préfets maritimes de Cherbourg|préfet maritime de Cherbourg]].
Hôtel particulier de la fin du XVIII{{e}} siècle, il est depuis deux siècles, le lieu de résidence du [[Liste des préfets maritimes de Cherbourg|préfet maritime de Cherbourg]].
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==Historique==
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[[Fichier:Residence prefet maritime Cherbourg 2018.09.16.jpg|thumb|upright|Vue de la serre et des jardins, depuis la rue Emmanuel-Liais.]]
[[Fichier:Residence prefet maritime Cherbourg 2018.09.16.jpg|thumb|upright|Vue de la serre et des jardins, depuis la rue Emmanuel-Liais.]]
Sur un terrain acheté à un bourgeois cherbourgeois, Joseph-Roger Le Gallois, dans un secteur à l'ouest de la ville en phase de lotissement sous l'effet des travaux de la digue, [[Jacques-Martin Maurice]], entrepreneur des ouvrages du Roi, fait construire en [[1783]] un hôtel particulier, qu'il n'habitera pas. Il est aussitôt loué jusqu'en 1790 par [[Charles-François Dumouriez]], commandant de la place de Cherbourg. Derrière, sur une parcelle donnant sur la rue du Chantier (aujourd'hui [[Rue Emmanuel-Liais|rue Emmanuel-Liais]]), il érige un bâtiment, dit « maison  de Riencourt ».
Sur un terrain acheté à un bourgeois cherbourgeois, Joseph-Roger Le Gallois, dans un secteur à l'ouest de la ville en phase de lotissement sous l'effet des travaux de la digue, [[Jacques-Martin Maurice]], entrepreneur des ouvrages du Roi, fait construire en [[1783]] un hôtel particulier, qu'il n'habitera pas. Il est aussitôt loué jusqu'en 1790 par [[Charles-François Dumouriez]], commandant de la place de Cherbourg. Derrière, sur une parcelle donnant sur la rue du Chantier (aujourd'hui [[Rue Emmanuel-Liais|rue Emmanuel-Liais]]), il érige un bâtiment, dit « [[Bâtiment La Bretonnière|maison ou hôtel de Riencourt]] ».


L'hôtel de la rue des Bastions, dit « maison Moulin » demeure occupé sous la Révolution par des officiels de la Marine ou de la Guerre, puis est affecté sous le Premier Empire à la Marine, avec les bureaux au rez-de-chaussée et la résidence du [[Liste des préfets maritimes de Cherbourg|préfet maritime]], charge nouvellement créée, dans les deux étages. La maison de Riencourt devient les bureaux de la [[Préfecture maritime de Cherbourg|préfecture maritime]] sous le nom de [[Louis de La Couldre de La Bretonnière|La Bretonnière]].
L'hôtel de la rue des Bastions, dit « maison Moulin » demeure occupé sous la Révolution par des officiels de la Marine ou de la Guerre, puis est affecté sous le Premier Empire à la Marine, avec les bureaux au rez-de-chaussée et la résidence du [[Liste des préfets maritimes de Cherbourg|préfet maritime]], charge nouvellement créée, dans les deux étages. La maison de Riencourt devient les bureaux de la [[Préfecture maritime de Cherbourg|préfecture maritime]] sous le nom de [[Louis de La Couldre de La Bretonnière|La Bretonnière]].
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En [[1833]], le toit mansardé laisse place à un troisième étage au toit bas, et la façade est remaniée. Sept ans plus tard, on adjoint une aile à l'hôtel dans son alignement pour accueillir de nouveaux bureaux.  
En [[1833]], le toit mansardé laisse place à un troisième étage au toit bas, et la façade est remaniée. Sept ans plus tard, on adjoint une aile à l'hôtel dans son alignement pour accueillir de nouveaux bureaux.  


En août [[1858]], les espaces étant trop petits pour que [[Napoléon III et la Manche|Napoléon III]] accueille la [[Victoria du Royaume-Uni et la Manche|reine Victoria]], une salle de bal est construite. Un salon est aménagé d'une bergère, de chaise et d'un repose pied pour l'[[Eugénie de Montijo et la Manche|Impératrice Eugéni]]e dont les initiales frappent le mobilier.
En août [[1858]], les espaces étant trop petits pour que [[Napoléon III et la Manche|Napoléon III]] accueille la [[Victoria du Royaume-Uni et la Manche|reine Victoria]], une salle de bal est construite. Un salon est aménagé d'une bergère, de chaises et d'un repose-pied pour l'[[Eugénie de Montijo et la Manche|Impératrice Eugénie]], dont les initiales frappent le mobilier.


La Marine achète les deux bâtiments de la rue des Bastions et de la rue Emmanuel-Liais en [[1872]], et déménage les bureaux vers 1892 dans la maison de Riencourt. La maison Moulin devient exclusivement lieu de résidence et de réception, et l'aile de l'Empereur retrouve sa fonction initiale perdue dès la fin des cérémonies de 1858.
La Marine achète les deux bâtiments de la rue des Bastions et de la rue Emmanuel-Liais en [[1872]], et déménage les bureaux vers 1892 dans la maison de Riencourt. La maison Moulin devient exclusivement lieu de résidence et de réception, et l'aile de l'Empereur retrouve sa fonction initiale perdue dès la fin des cérémonies de 1858. La maison qui faisait l'angle des rues du Bastion et du Chantier, et dont la construction remontait au percement de la rue du Chantier, est démolie vers [[1885]] pour laisser place aux jardins de la préfecture <ref> ''Cherbourg-Éclair'', 25 octobre 1935. </ref>.


Par cette vocation officielle, l'hôtel de la préfecture maritime a accueilli de nombreux hommes d'État, souverains et militaires en visite, dont [[Napoléon Bonaparte et la Manche|Napoléon I{{er}}]] et l'impératrice Marie Louise en [[1811]] et [[1813]], [[Napoléon III à Cherbourg (1858)|Napoléon III et Eugénie]] en [[1858]], Mac Mahon, Grévy, Gambetta, Sadi Carnot, Émile Loubet sous la Troisième République, et le [[Charles de Gaulle et la Manche|général de Gaulle]] à deux reprises, le [[20 août]] [[1944]] et le [[29 mars]] [[1967]].  
Par cette vocation officielle, l'hôtel de la préfecture maritime a accueilli de nombreux hommes d'État, souverains et militaires en visite, dont [[Napoléon Bonaparte et la Manche|Napoléon I{{er}}]] et l'impératrice Marie Louise en [[1811]] et [[1813]], [[Napoléon III à Cherbourg (1858)|Napoléon III et Eugénie]] en [[1858]], Mac Mahon, Grévy, Gambetta, Sadi Carnot, Émile Loubet sous la Troisième République, et le [[Charles de Gaulle et la Manche|général de Gaulle]] à deux reprises, le [[20 août]] [[1944]] et le [[29 mars]] [[1967]].  
L'eau courante y est amenée en [[1921]] et le tout-à-l'égout en [[1941]] par l'armée d'occupation allemande <ref> « L'écrin dévoilé du préfet maritime », ''Ouest-France'', site internet, 18 septembre 2020. </ref>.


Les deux hôtels perdent toute vocation administrative en [[1994]], quand les bureaux de la préfecture sont transférés dans le bâtiment Surcouf de l'[[arsenal de Cherbourg]]. Il demeure alors le lieu de résidence du préfet maritime, et un lieu de réception officielle.
Les deux hôtels perdent toute vocation administrative en [[1994]], quand les bureaux de la préfecture sont transférés dans le bâtiment Surcouf de l'[[arsenal de Cherbourg]]. Il demeure alors le lieu de résidence du préfet maritime, et un lieu de réception officielle.
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* J.-P. Busson, « L'hôtel du préfet maritime à Cherbourg », ''Revue du département de la Manche'', n° 6, avril 1960
* J.-P. Busson, « L'hôtel du préfet maritime à Cherbourg », ''Revue du département de la Manche'', n° 6, avril 1960
* M. Bellot-Hourcoungatay, « La résidence du préfet maritime : un hôtel particulier au cœur de la ville », ''Annuaire des cinq départements normands'', congrès de Cherbourg et la Hague, 2008, pp. 15-24
* M. Bellot-Hourcoungatay, « La résidence du préfet maritime : un hôtel particulier au cœur de la ville », ''Annuaire des cinq départements normands'', congrès de Cherbourg et la Hague, 2008, pp. 15-24
* Jeannine Bavay, « L'hôtel de la préfecture maritime », ''[[Vikland]]'', n° 4, 2013
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[[Catégorie:Monument de Cherbourg-en-Cotentin]]
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Façade de la rue des Bastions

L'hôtel de la préfecture maritime est un monument de Cherbourg-en-Cotentin.

Il est situé 12, rue des Bastions.

Hôtel particulier de la fin du XVIIIe siècle, il est depuis deux siècles, le lieu de résidence du préfet maritime de Cherbourg.

Historique

Vue de la serre et des jardins, depuis la rue Emmanuel-Liais.

Sur un terrain acheté à un bourgeois cherbourgeois, Joseph-Roger Le Gallois, dans un secteur à l'ouest de la ville en phase de lotissement sous l'effet des travaux de la digue, Jacques-Martin Maurice, entrepreneur des ouvrages du Roi, fait construire en 1783 un hôtel particulier, qu'il n'habitera pas. Il est aussitôt loué jusqu'en 1790 par Charles-François Dumouriez, commandant de la place de Cherbourg. Derrière, sur une parcelle donnant sur la rue du Chantier (aujourd'hui rue Emmanuel-Liais), il érige un bâtiment, dit « maison ou hôtel de Riencourt ».

L'hôtel de la rue des Bastions, dit « maison Moulin » demeure occupé sous la Révolution par des officiels de la Marine ou de la Guerre, puis est affecté sous le Premier Empire à la Marine, avec les bureaux au rez-de-chaussée et la résidence du préfet maritime, charge nouvellement créée, dans les deux étages. La maison de Riencourt devient les bureaux de la préfecture maritime sous le nom de La Bretonnière.

En 1833, le toit mansardé laisse place à un troisième étage au toit bas, et la façade est remaniée. Sept ans plus tard, on adjoint une aile à l'hôtel dans son alignement pour accueillir de nouveaux bureaux.

En août 1858, les espaces étant trop petits pour que Napoléon III accueille la reine Victoria, une salle de bal est construite. Un salon est aménagé d'une bergère, de chaises et d'un repose-pied pour l'Impératrice Eugénie, dont les initiales frappent le mobilier.

La Marine achète les deux bâtiments de la rue des Bastions et de la rue Emmanuel-Liais en 1872, et déménage les bureaux vers 1892 dans la maison de Riencourt. La maison Moulin devient exclusivement lieu de résidence et de réception, et l'aile de l'Empereur retrouve sa fonction initiale perdue dès la fin des cérémonies de 1858. La maison qui faisait l'angle des rues du Bastion et du Chantier, et dont la construction remontait au percement de la rue du Chantier, est démolie vers 1885 pour laisser place aux jardins de la préfecture [1].

Par cette vocation officielle, l'hôtel de la préfecture maritime a accueilli de nombreux hommes d'État, souverains et militaires en visite, dont Napoléon Ier et l'impératrice Marie Louise en 1811 et 1813, Napoléon III et Eugénie en 1858, Mac Mahon, Grévy, Gambetta, Sadi Carnot, Émile Loubet sous la Troisième République, et le général de Gaulle à deux reprises, le 20 août 1944 et le 29 mars 1967.

L'eau courante y est amenée en 1921 et le tout-à-l'égout en 1941 par l'armée d'occupation allemande [2].

Les deux hôtels perdent toute vocation administrative en 1994, quand les bureaux de la préfecture sont transférés dans le bâtiment Surcouf de l'arsenal de Cherbourg. Il demeure alors le lieu de résidence du préfet maritime, et un lieu de réception officielle.

Bibliographie

  • J.-P. Busson, « L'hôtel du préfet maritime à Cherbourg », Revue du département de la Manche, n° 6, avril 1960
  • M. Bellot-Hourcoungatay, « La résidence du préfet maritime : un hôtel particulier au cœur de la ville », Annuaire des cinq départements normands, congrès de Cherbourg et la Hague, 2008, pp. 15-24
  • Jeannine Bavay, « L'hôtel de la préfecture maritime », Vikland, n° 4, 2013

Notes et références

  1. Cherbourg-Éclair, 25 octobre 1935.
  2. « L'écrin dévoilé du préfet maritime », Ouest-France, site internet, 18 septembre 2020.