Bijude
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Dictionnaire manchois |
Bijude |
Attestation manuscrite en 1744. |
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Bijude (fr. dial.), n.f. : mauvaise cabane, baraque rudimentaire, à destination des humains.
Répartition géographique
Basse Normandie, principalement dans le Bessin et le Cotentin.
Attestations écrites
Dans un registre paroissial
- BIJUDE : 1744 (l'orthographe est celle du prêtre) :
- Jean Le Tourneur fils Michel natif de la paroisse des perques, sabottier
- de profession, demeurant en cette paroisse dans la vente du Montaipinguet
- y mourut agé de soixante & dix ans environ après avoir reçu les saints
- sacrements dans une bijude joignante le ruisseau de la fontiene des
- Blanqueherbes, le quel suivant le raport des antiens fait séparation de cette
- paroisse de celle de Brix, le Mercredy vingt neuvieme octobre mil sept
- cents quarante quattre & fut inhumé le landemain dans le cymmetierre de cette
- Église par moy pretre desservant soussigné en presence de Michel Le Tourneur
- son fils Georges le Charretois, Jacques Pesnel qui a marqué et declaré
- ne scavoir signer & pierre jullien Blestel Diacre sousigné.[1]
Dans la littérature
- BIJUDE : 1851 Une de ces maisons au toit bas, qu'on appelle Bijude en dialecte normand.[2].
- BIJUDE : 1865 Le silence tomba dans la bijude. […] On ne pouvait rien apercevoir à travers l'huis ouvert de la bijude.[3]
Dans les glossaires et dictionnaires
Attestations orales
- biʒyd (?)
Attestations toponymiques
- La Bijude à Agneaux.[5].
- La Bijude à Colomby[6].
- « Bijude » est un toponyme courant dans le calvados, comme par exemple le lieu-dit La Bijude à Biéville-Beuville, le château de la Bijude, [sic] à Bretteville-sur-Laize etc.
Étymologie
Édouard Le Héricher cite le terme dans un article consacré au suffixe « hou » qu'il rapproche de l'anglais house, présent par exemple dans Tatihou, Néhou, Quettehou etc., mais propose également la racine germanique hurst : forêt, bref, son étymologie semble tirée par les cheveux.
Emplois particuliers
- Cabane de sabotier, ou cabane de ventier, dans le registre paroissial cité ci-dessus. Les hommes d'église y utilisent indifféremment un terme ou l'autre. Un ventier est un Marchand de bois qui achète une forêt sur pied, et la fait exploiter sur les lieux.[7]. Les deux métiers étant itinérants, on peut comprendre l'emploi de bijudes pour abriter les familles des travailleurs.
- Dans le Bessin, on trouve le jeu de la bijude qui se pratique avec des toupies[8]
Mots apparentés
- Bihutte « cabane ».
- Cottin, cabane à destination des animaux : poules, moutons ou cochons.
Notes et références
- ↑ Archives de la Manche — (BMS) Tamerville 1738-1760 (E6) — Vue : 85 — ; Tamerville. L'emploi d'un terme patoisant dans ce contexte est rare, les hommes d'église ayant l'obligation d'y écrire en français.
- ↑ Une vieille maîtresse - Jules Barbey d'Aurevilly - 1851, p.222; Normandie.
- ↑ Un prêtre marié - Volume 1 - Jules Barbey d'Aurevilly - 1865, p.223. lire en ligne
- ↑ Histoire et glossaire du normand de l'anglais et de la langue francaise d'après la méthode historique, naturelle et étymologique · Volume 3 Par Édouard Le Héricher · 1862, pp. 35 et 49
- ↑ Voir Hameaux et lieux-dits d'Agneaux
- ↑ Situer la Bijude de Colomby avec Google Maps
- ↑ Wiktionaire
- ↑ Mémoires de la Société de linguistique de Paris, Volume 4, 1881, p.336 lire en ligne