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Vallée de Brouains

De Wikimanche

La vallée de Brouains est un site de la Manche, situé sur le territoire des communes de Brouains, Beauficel, Perriers-en-Beauficel et Chérencé-le-Roussel.

Une vallée industrielle

C’est la haute vallée de la Sée, surnommée la « vallée aux cent moulins ». Elle est tortueuse et encaissée entre les versants pentus de collines dont l’altitude peut dépasser 350 mètres. Le dénivelé d’environ 200 mètres entre Sourdeval et Chérencé-le-Roussel donne à la rivière une force motrice très appréciable qui a permis l’implantation de nombreux moulins dès le XVIe siècle. La plupart sont des moulins à papier ; la pâte à papier est obtenue par la transformation de chiffons de coton ou de chanvre, et, à partir des années 1830, de voiles ou cordages des terre-neuvas de Granville ou Saint-Malo. Cette industrie est à son apogée dans les années 1830-1840.

L'Annuaire du département de la Manche dresse ce constat en 1844 :

« Dans la vallée de Brouains, les papeteries, à l’exception de celles qui ont adopté les nouveaux procédés de fabrication, sont en décadence. Elles doivent le peu d’activité qu’elles conservent à la fourniture des presses de l’imprimerie royale. La grande augmentation des chiffons, l’absence de communication leur ont causé d’énormes préjudices » [1].

La mécanisation croissante et la production de papier à partir de la cellulose de bois, dans les vaux de Vire voisins, signent la fin des moulins à papier de la vallée de Brouains. Certains se sont transformés en usines entre 1860 et 1870. Se sont alors développées la fabrication de petite quincaillerie (clous, aiguilles), de soufflets et de couverts, une filature de coton au moulin du Bois à Brouains et une de laine au moulin de la Thébaudière à Vengeons, ainsi que la production d’électricité.

La seule industrie qui survit au XXe siècle est celle des couverts. Des couverts en étain façonnés par les « grillous », on passe, à la fin du XIXe siècle, aux couverts en métal aciéré ou argenté, voire en aluminium, puis aux couverts en acier inoxydable en 1936 dans les usines Letavernier. La société Guy Degrenne qui fait travailler près de 600 ouvriers en 1965 dans son usine de la vallée de Brouains [2], à l’étroit dans ses murs, déménage à Vire (Calvados) en 2002.

À voir

À faire

Situation

Elle est empruntée par la route départementale 911.

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Bibliographie

  • Yvon Le Ravallec, « Les industries liées à la force hydraulique du bassin de la Sée », Annales de Normandie, 32ᵉ année, n°3, 1982. Études sur le patrimoine industriel en Normandie. p. 273-297 (lire en ligne).
  • Philippe Clairay et Michel Persin, La Haute vallée de la Sée : histoires(s) naturelles(s), éd. Corlet, 2012.
  • Philippe Clairay, « La haute vallée de la Sée à l’épreuve de la révolution industrielle », Revue de l'Avranchin, t. 100, fasc. 475, juin 2023, pp. 185-210.
  • Gérard Villeroy, « Les moulins à papier de la vallée de la Sée et leurs propriétaires », Revue de l’Avranchin, t. 100, n° 476, pp. 381-414.

Notes et références

  1. Annuaire de la Manche, 1844, p. 38
  2. En fait, elle est au bord de l'Yeurseul, affluent de la Sée.