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« Travaux au port de Granville (1923-1924) » : différence entre les versions

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[[Fichier:Granville-port-1905.jpg|vignette|280px|Port de Granville en 1905 : deux bassins à flot et l'avant-port (au dernier plan).]]
[[Fichier:Vue générale du port de Granville (1923).jpg|thumb|280px|Vue générale du [[port de Granville]] après 1925 : un bassin à flot et l'avant-port.]]
Après un premier témoignage sur la [[défense passive à Granville]], voici un second ''témoignage de '''Jacques Féret''''' (juillet 2016) sur les '''travaux au port de Granville''' effectués entre [[1923]] et [[1924]].
Après un premier témoignage sur la [[défense passive à Granville]], voici un second ''témoignage de '''Jacques Féret''''' (juillet 2016) sur les '''travaux au port de Granville''' effectués entre [[1923]] et [[1924]].


Au dire des historiens le [[port de Granville]] date aux environs du XVI{{e}} siècle. Il est alors constitué d’une jetée pour abriter les navires. Plus tard deux bassins seront réalisés.
À cette époque, Granville est un port charbonnier. Ces travaux ont pour objectif d'agrandir le terre-plein du [[Quai Sud (Granville)|Quai Sud]] en réutilisant les gravats issus de la démolition de la digue séparant deux des trois bassins qui composent alors le port.
 
==Témoignage==
« Au dire des historiens, le [[port de Granville]] date des environs du XVI{{e}} siècle. Il est alors constitué d’une [[Jetée ouest de Granville|jetée]] pour abriter les navires. Plus tard deux bassins seront réalisés.


C’est après la [[Première Guerre mondiale|guerre de 1914/1918]] qu’il est décidé de réunir les deux bassins à flots existants en un seul. Ils occupent alors une surface de 13 hectares. Une passerelle en bois permet aux marins de les enjamber.
C’est après la [[Première Guerre mondiale|guerre de 1914/1918]] qu’il est décidé de réunir les deux bassins à flots existants en un seul. Ils occupent alors une surface de 13 hectares. Une passerelle en bois permet aux marins de les enjamber.


En [[1922]] les travaux commencent par la démolition de deux éperons et l’ancienne jetée disparait afin de faciliter la circulation des navires de pêche dans le port d’échouage.
En [[1922]] les travaux commencent par la démolition de deux éperons et l’ancienne jetée disparaît afin de faciliter la circulation des navires de pêche dans le port d’échouage.


Les grands travaux sont lancés en [[1923]] et s’achèvent en totalité en [[1925]].
Les grands travaux sont lancés en [[1923]] et s’achèvent en totalité en [[1925]].
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Une grue à vapeur est utilisée de même que sont construits des ascenseurs !
Une grue à vapeur est utilisée de même que sont construits des ascenseurs !


Les matériaux pour la réalisation des quais sont extraits d’une [[Carrière de granit de Carolles (1840)|carrière ouverte]] à [[Carolles]] dans le site de la [[Vallée des peintres]].
Les matériaux pour la réalisation des quais sont extraits d’une [[Carrière de granite de Carolles (1840)|carrière ouverte]] à [[Carolles]] dans le site de la [[Vallée des peintres]].


Les travailleurs sont hébergés dans des baraquements implantés [[Rue Jean-Jaurès (Granville)|rue Jean-Jaurès]] où fut construit beaucoup plus tard l’[[Biscottes Magdeleine|usine Magdeleine]]. Ces travailleurs descendaient l’[[Avenue du Maréchal-Leclerc (Granville)|avenue du Maréchal-Leclerc]] et la [[Rue Couraye (Granville)|rue Couraye]] chaque matin en chantant suivis par leurs chats siamois qui profitaient du cortège pour aller prendre un bain dans le [[Bassin d'évolution (Granville)|bassin]].
Les travailleurs sont hébergés dans des baraquements implantés [[Rue Jean-Jaurès (Granville)|rue Jean-Jaurès]] où fut construit beaucoup plus tard l’[[Biscottes Magdeleine|usine Magdeleine]]. Ces travailleurs descendaient l’[[Avenue du Maréchal-Leclerc (Granville)|avenue du Maréchal-Leclerc]] et la [[Rue Couraye (Granville)|rue Couraye]] chaque matin en chantant suivis par leurs chats siamois qui profitaient du cortège pour aller prendre un bain dans le [[Bassin d'évolution (Granville)|bassin]].
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Jacques de Boutray, un industriel dans le négoce du bois qui avait succédé à Jean Pergeaux dans le fauteuil de [[:Catégorie:Maire de Granville|maire de Granville]] donne sa démission le {{date|24|septembre|1923}} alors que les travaux surveillés par les ingénieurs des Ponts et Chaussées et la Chambre de Commerce et d’Industrie sont alors en phase active. Il fut remplacé successivement par Augustin Rufflé et [[Albert Godal]].
Jacques de Boutray, un industriel dans le négoce du bois qui avait succédé à Jean Pergeaux dans le fauteuil de [[:Catégorie:Maire de Granville|maire de Granville]] donne sa démission le {{date|24|septembre|1923}} alors que les travaux surveillés par les ingénieurs des Ponts et Chaussées et la Chambre de Commerce et d’Industrie sont alors en phase active. Il fut remplacé successivement par Augustin Rufflé et [[Albert Godal]].


Le [[port de Granville]] n’a pas subit de dégâts importants pendant l’[[Occupation allemande de la Manche (1940-1944)|occupation]] et à la [[Libération de la Manche (1944)|libération]].
Il est placé actuellement sous la houlette de la [[Chambre de commerce et d'industrie de Granville|CCI]] qui s’occupe à le moderniser. »


Il est placé actuellement sous la houlette de la [[Chambre de commerce et d'industrie de Granville|CCI]] qui s’occupe à le moderniser.
''Jacques Féret''


[[Jacques Féret]].
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Travaux au port de Granville - Démontage du parement de la jetée Sud côté grève - 6 juin 1923.jpg|Travaux au port de Granville - Démontage du parement de la jetée Sud côté grève, au droit de la cale Ouest. Blocs de granit en attente sur des wagonnets - 6 juin 1923.
Travaux Port de Granville 1923-1924 01.jpg|Petit bassin. Vue générale des travaux d'approfondissement. Monte-charges et installation des voies Decauville - 23 juin 1923.
Travaux Port de Granville 1923-1924 02.jpg|Démolition du Pont-Jacques. Éboulement d'une partie de la voûte - 23 juin 1923.
Travaux Port de Granville 1923-1924 03.jpg|Établissement d'une canalisation de 90 centimètres dans le lit remblayé du Bosq - 23 juin 1923.
Travaux Port de Granville 1923-1924 04.jpg|Carrière de Granite de Carolles (dans la vallée des Peintres). Chargement d'un train et terminus de la voie Decauville devant la Carrière - 24 juin 1923.
Travaux Port de Granville 1923-1924 06.jpg|Approfondissement du bassin. Vue générale du chantier - 6 janvier 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 07.jpg|Dépôt de moellons smillés sur les remblais au droit de la rue d'Orléans - 14 janvier 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 08.jpg|Reconstruction du mur du quai d'Orléans. Parement en maçonnerie et travaux d'approfondissement du petit bassin au droit du mur - 11 février 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 09.jpg|Remblais. Dépôt de moellons d'enrochement - 10 mars 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 10.jpg|Approfondissement du bassin - 22 mars 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 11.jpg|Démolition de l'éperon sud. Vue du fond du petit bassin - 24 mars 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 12.jpg|Reconstruction du mur du quai d'Orléans - 27 mars 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 13.jpg|Vue d'ensemble de l'avancement du terre-plein - 8 avril 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 14.jpg|Terre-plein au droit de la rue d'Orléans. C'est l'entreprise Thorel qui approvisionne en sable le chantier - 29 juin 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 15.jpg|Le monte-charge - 17 mars 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 16.jpg|Approfondissement du petit bassin. Monte-charge n° 1 et pompes d'épuisement (canalisation de refoulement le long du mur à droite) - 12 avril 1923.
Travaux Port de Granville 1923-1924 17.jpg|Quai nord et quai sud - 14 avril 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 18.jpg|Vue d'ensemble du quai d'Orléans terminé et du fond du bassin - 3 mai 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 19.jpg|Fouille de l'éperon sud devant le mur du quai sud - 12 juin 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 20.jpg|Terrassement de l'éperon nord et travaux d'approfondissement du petit bassin - 12 mai 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 21.jpg|Dépot de déblais rocheux et pierres à l'extrémité ouest - 13 mai 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 22.jpg|Avancement du terre-plein. Vue générale - 15 mai 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 23.jpg|Vue générale des éperons - 17 mai 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 24.jpg|Fouille de l'éperon nord - 7 juin 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 25.jpg|Fouille de l'éperon nord - 7 juin 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 26.jpg|Angle nord-ouest du bassin. - 12 juin 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 27.jpg|Vue générale des éperons - 17 juin 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 28.jpg|Maçonnerie dans le fond du bassin - juin 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 29.jpg|Quai - juillet 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 30.jpg|Wagonnets au fond du bassin - 7 août 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 31.jpg|Accident de la grue de la chambre de commerce à l'angle de l'éperon nord et du quai nord, côté du petit bassin - 8 août 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 32.jpg|La grue de la chambre de commerce avant l'accident. (agrandissement) - 13 mars 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 33.jpg|Vue générale du mur de retenue - août 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 34.jpg|Mur du quai à l'enracinement de l'éperon nord supprimé. Vue de la fouille sur le quai nord, transport de moellons retirés de la vase du grand bassin - 13 septembre 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 35.jpg|Commencement de la démolition du quai d'Orléans - septembre 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 36.jpg|Batardeau dans l'écluse d'entrée au bassin à flot. Démolition et déversement de la lame de remplissage par la brèche pratiquée après la troisième mise à feu - septembre 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 37.jpg|Vue générale du mur de retenue - 16 septembre 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 38.jpg|Au premier plan trois affiches sur le mur - 16 septembre 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 39.jpg|Grève d'Hérel. Angle sud du quai du Pont Jacques. Dépôts de moellons provenant des démolitions de l'éperon sud et du Pont Jacques - 13 septembre 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 40.jpg|Grève d'Hérel. Angle sud du quai du Pont Jacques. Dépôts de moellons provenant des démolitions de l'éperon sud et du Pont Jacques - 13 septembre 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 41.jpg|Rouleau compresseur à vapeur - septembre 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 42.jpg|Drague Armor dans le bassin - 1924.
Travaux Port de Granville 1923-1924 43.jpg|Pas de machines, mais des pelles, des pioches et des bras - mars 1924.
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== Articles connexes ==
== Articles connexes ==


* [[Défense passive à Granville]] ([[2007]])
* [[Défense passive à Granville]] (1938-1944)  
* [[Sapeurs pompiers granvillais (1903-1907)|Sapeurs pompiers granvillais d'une autre époque]] (en préparation)
* [[Sapeurs pompiers granvillais (1903-1907)|Sapeurs pompiers granvillais d'une autre époque]] (1903-1907)
 
* [[:Catégorie:Travaux du port de Granville en 1923-1924 (image)|Galerie d'images]]


[[Catégorie:Port de Granville]]
[[Catégorie:Port de Granville]]
[[Catégorie:Histoire de Granville]]
[[Catégorie:Histoire de Granville|1923]]
[[Catégorie:Témoignages]]
[[Catégorie:Témoignages]]
[[Catégorie:Sélection pour présentation du 27 mars 2021| Feret, temoignage]]

Dernière version du 10 février 2023 à 01:21

Port de Granville en 1905 : deux bassins à flot et l'avant-port (au dernier plan).
Vue générale du port de Granville après 1925 : un bassin à flot et l'avant-port.

Après un premier témoignage sur la défense passive à Granville, voici un second témoignage de Jacques Féret (juillet 2016) sur les travaux au port de Granville effectués entre 1923 et 1924.

À cette époque, Granville est un port charbonnier. Ces travaux ont pour objectif d'agrandir le terre-plein du Quai Sud en réutilisant les gravats issus de la démolition de la digue séparant deux des trois bassins qui composent alors le port.

Témoignage

« Au dire des historiens, le port de Granville date des environs du XVIe siècle. Il est alors constitué d’une jetée pour abriter les navires. Plus tard deux bassins seront réalisés.

C’est après la guerre de 1914/1918 qu’il est décidé de réunir les deux bassins à flots existants en un seul. Ils occupent alors une surface de 13 hectares. Une passerelle en bois permet aux marins de les enjamber.

En 1922 les travaux commencent par la démolition de deux éperons et l’ancienne jetée disparaît afin de faciliter la circulation des navires de pêche dans le port d’échouage.

Les grands travaux sont lancés en 1923 et s’achèvent en totalité en 1925.

En 1923, c’est une main d’œuvre étrangère en grande partie qui effectue le travail de creusement du petit bassin avec pelles et pioches pour le mettre à la même profondeur que le grand. Des chevaux sont également utilisés pour transporter des matériaux d’un point à un autre. Des petits wagonnets tractés par une locomotive du type Décauville servent à évacuer la vase vers les quais.

Une grue à vapeur est utilisée de même que sont construits des ascenseurs !

Les matériaux pour la réalisation des quais sont extraits d’une carrière ouverte à Carolles dans le site de la Vallée des peintres.

Les travailleurs sont hébergés dans des baraquements implantés rue Jean-Jaurès où fut construit beaucoup plus tard l’usine Magdeleine. Ces travailleurs descendaient l’avenue du Maréchal-Leclerc et la rue Couraye chaque matin en chantant suivis par leurs chats siamois qui profitaient du cortège pour aller prendre un bain dans le bassin.

Tous ces travaux amènent un grand changement suivi avec intérêt par les armateurs et les marins en particulier.

La fin du chantier en 1925 donne en final le port que nous connaissons actuellement.

L'année 1923 fut marquée par la faillite de la « Compagnie transinsulaire de navigation » qui assurait des liaisons entre Granville, Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord), Saint-Malô (Ille-et-Vilaine) et Jersey.

Jacques de Boutray, un industriel dans le négoce du bois qui avait succédé à Jean Pergeaux dans le fauteuil de maire de Granville donne sa démission le 24 septembre 1923 alors que les travaux surveillés par les ingénieurs des Ponts et Chaussées et la Chambre de Commerce et d’Industrie sont alors en phase active. Il fut remplacé successivement par Augustin Rufflé et Albert Godal.

Il est placé actuellement sous la houlette de la CCI qui s’occupe à le moderniser. »

Jacques Féret

Articles connexes