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Le '''Grand Doyenné''', dit aussi ''manoir de Subligny'', est un [[liste des monuments historiques de la Manche|monument historique]] de la Manche, situé à [[Avranches]], 26 [[Rue d'Auditoire (Avranches)|rue d’Auditoire]].
Le '''Grand Doyenné''', dit aussi ''manoir de Subligny'', est un [[liste des monuments historiques de la Manche|monument historique]] de la Manche, situé à [[Avranches]], 26 [[Rue d'Auditoire (Avranches)|rue d’Auditoire]].
[[Fichier:Le grand doyenné.jpg|thumb|Le grand doyenné]]
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== Historique ==


Demeure urbaine seigneuriale du milieu du XII{{e}} siècle, elle a pu être construite pour [[Hasculf de Subligny]], seigneur d'Avranches et frère de l'évêque [[Richard de Subligny]]<ref name=merimee>{{Mérimée|PA50000045}}.</ref>.
== Histoire ==
 
Demeure urbaine seigneuriale du milieu du XII{{e}} siècle, elle a pu être construite pour [[Hasculf de Subligny]], seigneur d'Avranches et frère de l'évêque [[Richard de Subligny]] <ref name=merimee>{{Mérimée|PA50000045}}</ref>
 
En [[1172]], le Grand doyenné a probablement accueilli [[Henri II d'Angleterre|Henri II Plantagenêt]] lorsqu'il est venu faire amende honorable sur le seuil de la [[Cathédrale Saint-André (Avranches)|cathédrale]] pour le meurtre de [[Thomas Becket]] <ref name=DNM2>[[David Nicolas-Méry]], ''Le « Grand Doyenné » d'Avranches, une résidence aristocratique au fil des siècles'', dans Monuments et sites de Normandie, 3, éd. Société des antiquaires de Normandie, 2013, p. 57-61.</ref>.


En [[1274]], Jean Paisnel, descendant d'Hasculf, le vend à l'évêque Raoul de Thiéville <ref name=DNM1>David Nicolas-Méry, ''Avranches, capitale du pays du Mont-Saint-Michel'', éd. Orep, 2011, p. 40, 62, 67 et 72. </ref> qui le fait restaurer pour l'hébergement du doyen, deuxième personnage de l'évêché.
En [[1274]], Jean Paisnel, descendant d'Hasculf, le vend à l'évêque Raoul de Thiéville <ref name=DNM1>David Nicolas-Méry, ''Avranches, capitale du pays du Mont-Saint-Michel'', éd. Orep, 2011, p. 40, 62, 67 et 72. </ref> qui le fait restaurer pour l'hébergement du doyen, deuxième personnage de l'évêché.


Son cellier du XII{{e}} est formé de deux nefs et quatre travées de 22,65 mètres de long sur 9,4 mètres de large. Les voûtes, dont le sommet domine à 4,2 mètres, reposent sur des piliers et les murs. Dans les murs de 2,28 mètres d'épaisseur, sont percées des baies à double embrasure.
Le [[26 juillet]] [[1690]], Jacques II d'Angleterre (Jacques Stuart), débarqué à Brest après une défaite en Irlande, fait un passage rapide à Avranches où il se fait offrir le pain et le vin au Grand doyenné devant la bourgeoisie et le clergé de la ville <ref name=DNM2/>.
 
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Le grand doyenné est mis en vente comme bien national en [[1790]] <ref name=DNM2/>.
 
En [[1794]], la salle basse sert de geôle aux « ex-nobles » de la [[Fournée d'Avranches]] <ref name=DNM1/>.
 
La municipalité occupe l'immeuble jusqu'à son achat, le premier germinal de l'an IV, par [[Pierre Louis Pinel|Pierre Pinel]], député de la Manche à la Convention <ref name=DNM2/>.  
En décembre [[1899]], le bâtiment est victime d'un important incendie <ref name=DNM1/>. Sophie de Montitier, petite fille de Pierre Pinel, occupe la maison jusqu'à son décès dans les années 1920 <ref name=DNM2/>. Ses héritiers , M. et Mme de Silly gardent la maison avant de la céder au député [[Maxime Fauchon]] en [[1936]] <ref name=DNM2/>.
 
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Sur la façade nord du XII{{e}} siècle, de 28 mètres, les fenêtres à meneaux des XV{{e}} et XVI{{e}} siècles témoignent de la transformation de l'''aula'' (grand hall) plusieurs pièces sur deux niveaux. La façade sud, sur jardin, est remaniée en [[1762]]<ref name=DNM1/>, avec à l'intérieur des boiseries et lambris. La toiture repose sur une charpente du XV{{e}} et XVI{{e}} siècles de 7 fermes de 8 mètres de haut.  
Au décès de Maxime Fauchon, son fils aîné [[Jacques Fauchon]] hérite de la demeure qui est vendue par sa veuve en [[2002]] à M. et Mme Colet, amateurs de maisons anciennes, qui ouvrent occasionnellement leur demeure au public, aux étudiants et aux scolaires <ref name=DNM2/>.


L'[[escalier à vis]] du XII{{e}} siècle, dit « de Saint-Gilles », situé dans l'angle nord-est desservait le cellier, l'''aula'', la chambre et le chemin de ronde aujourd'hui remplacé par la toiture.
Ils obtiennent que l'édifice soit protégé par une inscription au titre des [[monuments historiques]] l'ensemble du bâtiment, avec le sol de la parcelle, est classé par arrêté du [[19 octobre]] [[2007]] <ref name=merimee/>.


Sa salle d'apparat couvre une superficie de 230 mètres carrés et repose sur un vaste cellier voûté où sont entreposées diverses denrées <ref name=DNM1/>.
M. et Mme Colet mettent leur demeure en vente en [[2019]] <ref>« Qui pour poursuivre l'histoire du Grand doyenné ? », ''Ouest-France'', 12 avril 2019.</ref>. En [[2021]], Thomas et Elena Bork en deviennent les 47{{e}} propriétaires <ref>« "C'est la maison qui nous a trouvés" », ''La Manche Libre'', 13 novembre 2021.</ref>.


Le logis se trouve à proximité. Il est détruit au XIX{{e}} siècle <ref name=DNM1/>.
==Description==
Son cellier du XII{{e}} est formé de deux nefs et quatre travées de {{unité|22,65|mètres}} de long sur {{unité|9,4|mètres}} de large. Les voûtes, dont le sommet domine à {{unité|4,2|mètres}}, reposent sur des piliers et les murs. Dans les murs de {{unité|2,28|mètres}} d'épaisseur, sont percées des baies à double embrasure.


Le Petit doyenné, extension orientale, est détruit au XVIII{{e}} siècle.  
Sur la façade nord du XII{{e}} siècle, de {{unité|28|mètres}}, les fenêtres à meneaux des XV{{e}} et XVI{{e}} siècles témoignent de la transformation de l'« aula » (grand hall) plusieurs pièces sur deux niveaux. La façade sud, sur jardin, est remaniée en [[1762]] <ref name=DNM1/>, avec à l'intérieur des boiseries et lambris. La toiture repose sur une charpente du XV{{e}} et XVI{{e}} siècles de 7 fermes de {{unité|8|mètres}} de haut.  


Vendu comme bien national en [[1790]], le Doyenné passe dans les mains de plusieurs grandes familles de la ville.
L'[[escalier à vis]] du XII{{e}} siècle, dit « de Saint-Gilles », situé dans l'angle nord-est desservait le cellier, l'« aula », la chambre et le chemin de ronde aujourd'hui remplacé par la toiture.


En [[1794]], il sert de geôle aux « ex-nobles » de la [[Fournée d'Avranches]]<ref name=DNM1/>.
Le logis se trouve à proximité. Il est détruit au XIX{{e}} siècle <ref name=DNM1/>.


En décembre [[1899]], il est victime d'un important incendie <ref name=DNM1/>.
Le Petit doyenné, extension orientale, est détruit au XVIII{{e}} siècle.  


Protégé par une inscription au titre des [[monuments historiques]] le 13 octobre [[2006]], l'ensemble du bâtiment, avec le sol de la parcelle, est classé par arrêté du 19 octobre [[2007]]<ref name=merimee/>.
Sa salle d'apparat couvre une superficie de {{unité|230|m|2}} et repose sur un vaste cellier voûté où sont entreposées diverses denrées <ref name=DNM1/>.


M. et Mme Colet propriétaires depuis [[2001]], mettent leur demeure en vente en [[2019]]<ref>« Qui pour poursuivre l'histoire du Grand doyenné ? », ''Ouest-France'', 12 avril 2019.</ref>.
==Situation==
Le portail est [[Rue d'Auditoire (Avranches)|rue d'Auditoire]], la façade nord est visible [[Rue de Lille (Avranches)|rue de Lille]]
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==Bibliograghie==
==Bibliograghie==
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* [[David Nicolas-Méry]], ''Le « Grand Doyenné » d'Avranches, une résidence aristocratique au fil des siècles'', dans Monuments et sites de Normandie, 3, éd. Société des antiquaires de Normandie, 2013
* [[David Nicolas-Méry]], ''Le « Grand Doyenné » d'Avranches, une résidence aristocratique au fil des siècles'', dans Monuments et sites de Normandie, 3, éd. Société des antiquaires de Normandie, 2013


== Notes et références ==
{{Notes et références}}
<references />


==Lien interne==
==Lien interne==
* [[:Catégorie:Grand doyenné d'Avranches (image)|Galerie d'images]]
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==Lien externe==
* Géolocalisation : {{GeoDMS|48|41|17|N|1|21|49.5|W}}


[[Catégorie:Monument d'Avranches]]
[[Catégorie:Monument d'Avranches]]
[[Catégorie:Monument historique de la Manche]]

Dernière version du 14 décembre 2022 à 11:34

Le grand doyenné.
Façade nord, rue de Lille.

Le Grand Doyenné, dit aussi manoir de Subligny, est un monument historique de la Manche, situé à Avranches, 26 rue d’Auditoire.

Histoire

Demeure urbaine seigneuriale du milieu du XIIe siècle, elle a pu être construite pour Hasculf de Subligny, seigneur d'Avranches et frère de l'évêque Richard de Subligny [1]

En 1172, le Grand doyenné a probablement accueilli Henri II Plantagenêt lorsqu'il est venu faire amende honorable sur le seuil de la cathédrale pour le meurtre de Thomas Becket [2].

En 1274, Jean Paisnel, descendant d'Hasculf, le vend à l'évêque Raoul de Thiéville [3] qui le fait restaurer pour l'hébergement du doyen, deuxième personnage de l'évêché.

Le 26 juillet 1690, Jacques II d'Angleterre (Jacques Stuart), débarqué à Brest après une défaite en Irlande, fait un passage rapide à Avranches où il se fait offrir le pain et le vin au Grand doyenné devant la bourgeoisie et le clergé de la ville [2].

Scipion-Jérôme Brigeat de Lambert, nommé en 1788 est le dernier doyen d'Avranches [2].

Le grand doyenné est mis en vente comme bien national en 1790 [2].

En 1794, la salle basse sert de geôle aux « ex-nobles » de la Fournée d'Avranches [3].

La municipalité occupe l'immeuble jusqu'à son achat, le premier germinal de l'an IV, par Pierre Pinel, député de la Manche à la Convention [2]. En décembre 1899, le bâtiment est victime d'un important incendie [3]. Sophie de Montitier, petite fille de Pierre Pinel, occupe la maison jusqu'à son décès dans les années 1920 [2]. Ses héritiers , M. et Mme de Silly gardent la maison avant de la céder au député Maxime Fauchon en 1936 [2].

Entre le 29 mai 1940 et juillet 1941, quinze caisses de manuscrits de la bibliothèque d'Avranches et d'archives municipales sont mises à l'abri dans la salle basse, avant de rejoindre l'hôtel de ville puis la chapelle du château d'Ussé en Indre-et-Loire en 1942 [2].

Au décès de Maxime Fauchon, son fils aîné Jacques Fauchon hérite de la demeure qui est vendue par sa veuve en 2002 à M. et Mme Colet, amateurs de maisons anciennes, qui ouvrent occasionnellement leur demeure au public, aux étudiants et aux scolaires [2].

Ils obtiennent que l'édifice soit protégé par une inscription au titre des monuments historiques : l'ensemble du bâtiment, avec le sol de la parcelle, est classé par arrêté du 19 octobre 2007 [1].

M. et Mme Colet mettent leur demeure en vente en 2019 [4]. En 2021, Thomas et Elena Bork en deviennent les 47e propriétaires [5].

Description

Son cellier du XIIe est formé de deux nefs et quatre travées de 22,65 mètres de long sur 9,4 mètres de large. Les voûtes, dont le sommet domine à 4,2 mètres, reposent sur des piliers et les murs. Dans les murs de 2,28 mètres d'épaisseur, sont percées des baies à double embrasure.

Sur la façade nord du XIIe siècle, de 28 mètres, les fenêtres à meneaux des XVe et XVIe siècles témoignent de la transformation de l'« aula » (grand hall) plusieurs pièces sur deux niveaux. La façade sud, sur jardin, est remaniée en 1762 [3], avec à l'intérieur des boiseries et lambris. La toiture repose sur une charpente du XVe et XVIe siècles de 7 fermes de 8 mètres de haut.

L'escalier à vis du XIIe siècle, dit « de Saint-Gilles », situé dans l'angle nord-est desservait le cellier, l'« aula », la chambre et le chemin de ronde aujourd'hui remplacé par la toiture.

Le logis se trouve à proximité. Il est détruit au XIXe siècle [3].

Le Petit doyenné, extension orientale, est détruit au XVIIIe siècle.

Sa salle d'apparat couvre une superficie de 230 m2 et repose sur un vaste cellier voûté où sont entreposées diverses denrées [3].

Situation

Le portail est rue d'Auditoire, la façade nord est visible rue de Lille

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Bibliograghie

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 « Notice n°PA50000045 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 et 2,8 David Nicolas-Méry, Le « Grand Doyenné » d'Avranches, une résidence aristocratique au fil des siècles, dans Monuments et sites de Normandie, 3, éd. Société des antiquaires de Normandie, 2013, p. 57-61.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 et 3,5 David Nicolas-Méry, Avranches, capitale du pays du Mont-Saint-Michel, éd. Orep, 2011, p. 40, 62, 67 et 72.
  4. « Qui pour poursuivre l'histoire du Grand doyenné ? », Ouest-France, 12 avril 2019.
  5. « "C'est la maison qui nous a trouvés" », La Manche Libre, 13 novembre 2021.

Lien interne