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Scipion-Jérôme Brigeat de Lambert

De Wikimanche

Scipion-Jérôme Brigeat de Lambert, né à Ligny-en-Barrois (aujourd'hui dans la Meuse) le 9 juin 1733 et mort à Rochefort (Charente-Inférieure) le 4 septembre 1794 (18 fructidor an II), est une personnalité religieuse de la Manche.  

Une fin atroce

Dernier grand doyen de la cathédrale d’Avranches, Scipion-Jérôme Brigeat de Lambert connaît une fin atroce sur les tristement célèbres « pontons de Rochefort », où périssent plus de cinq cents prêtres en 1794 et 1795.

Cet ecclésiastique très cultivé, brillant universitaire, arrive à l’évêché d’Avranches en 1763 comme vicaire général [1]. Il s’y fait rapidement remarquer par ses talents d’orateur et de musicien, ainsi que par son extrême bonté [1]. Il fait preuve d’une activité débordante dans la cité épiscopale qui l’a séduit d’emblée. Peu de temps après son arrivée, il écrit à sa famille : « Cette ville est une des plus charmantes. Pour moi, c’est la félicité parfaite. » [1].

Il sert le diocèse d’Avranches sous quatre évêques [1]. En 1788, il est élu grand doyen du chapitre cathédral et réside par conséquent au Grand doyenné. Il s’agit alors d’une fonction très prestigieuse. En septembre 1788, c’est lui qui est chargé d’accueillir à Avranches les enfants du duc d’Orléans, le futur « Philippe-Égalité » [1]. L’aîné de ces enfants, alors âgé de quinze ans, n’est autre que Louis-Philippe, qui deviendra roi sous le surnom de « roi des Français ».

Le grand doyen d’Avranches se retire sur ses terres natales dès la suppression du diocèse au début de la Révolution [1]. Mais, victime d’une dénonciation, il est arrêté en mai 1793 à Ligny-en-Barrois (Meuse) et condamné à la déportation. Il est embarqué à Rochefort sur le ponton Le Washington, ancré devant l’île d’Aix. Après avoir soigné et consolé ses confrères de misère, il y meurt d’épuisement.

En janvier 1891, une plaque en ardoise est consacrée à sa mémoire dans l'église Saint-Gervais et Saint-Protais d'Avranches [1], sous l'impulsion du comte Fouvier de Bacourt, son arrière petit neveu, de M. Lemains curé-archiprêtre de Saint-Gervais, et de Mgr Germain, évêque de Coutances et Avranches.

Scipion-Jérôme Brigeat de Lambert est déclaré bienheureux en octobre 1995, en même temps que trois autres prêtres décédés comme lui à la suite des conditions horribles de leur captivité sur les « pontons de Rochefort ».

Bibliographie

  • Jean Bindet, « Monseigneur Brigeat de Lambert, dernier grand doyen du chapitre d'Avranches (1733-1794) », Revue de l'Avranchin, t. 59,1982, p. 191-199
  • Jean Béasse, « Une figure oubliée : Scipion-Jérôme Brigeat de Lambert, grand doyen d'Avranches, victime des pontons de Rochefort (1733-1794) », Revue de la Manche, n° 159, 1998

 

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 Jean-François Hamel, René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3.

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