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Les '''carrières de Flamanville''' sont un ancien gisement de [[granite]] de la [[Manche]], situé à [[Flamanville]].
Les '''carrières de Flamanville''' sont un ancien gisement de [[granite]] de la [[Manche]], situé à [[Flamanville]].


L'exploitation du [[granit de Flamanville]] trouve son origine au 15{{e}} siècle lorsque les habitants du cru « entreprennent de picorer leur muraille du bord de mer » pour leur usage personnel : ils en font des encadrements de portes et de fenêtres, des escaliers, des auges... <ref name=Gavet>Lise Gavet et Stéphane Jiolle, ''Flamanville - Tranches de vie'', éd. Albin Michel, 1996. </ref>.
L'exploitation du [[granit de Flamanville]] trouve son origine au XV{{e}} siècle, lorsque les habitants du cru « entreprennent de picorer leur muraille du bord de mer » pour leur usage personnel : ils en font des encadrements de portes et de fenêtres, des escaliers, des auges... <ref name=Gavet> Lise Gavet et Stéphane Jiolle, ''Flamanville - Tranches de vie'', éd. Albin Michel, 1996. </ref>.


La demande ne tarde pas à s'étendre et l'exploitation du granit devient commerciale. Au 17{{e}} siècle, c'est une véritable petite industrie. « Il y a là, entre [[1840]] et [[1850]], une trentaine d'ateliers qui occupent près de trois cents ouvriers, carriers, forgerons, charretiers. » <ref name=Gavet/>.
La demande ne tarde pas à s'étendre et l'exploitation du granit devient commerciale. Au XVII{{e}} siècle, c'est une véritable petite industrie. « Il y a là, entre [[1840]] et [[1850]], une trentaine d'ateliers qui occupent près de trois cents ouvriers, carriers, forgerons, charretiers. » <ref name=Gavet/>.


Interrompue pendant la [[Révolution française dans la Manche|Révolution]], l'exploitation des carrières reprend en [[1803]] <ref name=Vikland1>[[Claude Pithois]], « Le port de Diélette », ''Vikland'', n° 1, automne 1975. </ref>.
Interrompue pendant la [[Révolution française dans la Manche|Révolution]], l'exploitation des carrières reprend en [[1803]] <ref name=Vikland1> [[Claude Pithois]], « Le port de Diélette », ''Vikland'', n° 1, automne 1975. </ref>.


Le renom du granit de Flamanville grandit sans cesse. On y a recours pour la construction de la [[rade de Cherbourg]] et du [[port militaire de Cherbourg|port militaire]]. Les pavés de la place de la Concorde à [[Paris et la Manche|Paris]] proviennent également de Flamanville, tout comme les pierres du [[phare de la Hague]] ou l'aiguille de l'[[obélisque du duc de Berry]] à [[Cherbourg]].
Le renom du granit de Flamanville grandit sans cesse. On y a recours pour la construction de la [[rade de Cherbourg]] et du [[port militaire de Cherbourg|port militaire]]. Les pavés de la place de la Concorde à [[Paris et la Manche|Paris]] proviennent également de Flamanville, tout comme les pierres du [[phare de la Hague]] ou l'aiguille de l'[[obélisque du duc de Berry]] à [[Cherbourg]].
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Le [[port de Diélette]] est tout naturellement utilisé pour acheminer des blocs de plus en plus gros. Des caboteurs viennent les y charger pour les transporter à Cherbourg, Caen, Honfleur et jusqu'à Rouen ou Paris. « Deux cent quatre-vingt deux navires ont fait le voyage pour la seule année [[1845]] » <ref name=Vikland1/>.
Le [[port de Diélette]] est tout naturellement utilisé pour acheminer des blocs de plus en plus gros. Des caboteurs viennent les y charger pour les transporter à Cherbourg, Caen, Honfleur et jusqu'à Rouen ou Paris. « Deux cent quatre-vingt deux navires ont fait le voyage pour la seule année [[1845]] » <ref name=Vikland1/>.


Concurrencée par d'autres productions venues de Vire (Calvados) ou de Bretagne, l'exploitation du granit de Flamanville commence à baisser dans le milieu du 19{{e}} siècle. L'apparition du ciment signe son arrêt de mort.
Concurrencée par d'autres productions venues de Vire (Calvados) ou de Bretagne, l'exploitation du granit de Flamanville commence à baisser dans le milieu du XIX{{e}} siècle. L'apparition du ciment signe son arrêt de mort.


Heureusement pour l'économie de la région, l'exploitation du minerai de fer prend le relais quelques années plus tard, vers [[1875]].
Heureusement pour l'économie de la région, l'exploitation du [[Mine de Diélette|minerai de fer]] prend le relais quelques années plus tard, vers [[1875]].
 
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En avril [[1953]], la société d'exploitation Les Granits de Diélette extrait un bloc de {{unité|300|tonnes}}, établissant un nouveau record d'extraction <ref> « Une carrière de Diélette bat son record d'extraction : un bloc de 300 tonnes », ''Ouest-France'', 21 avril 1953. </ref>.
 
==Bibliographie==
* Jeannine Bavay, « Le granite de Flamanville », ''[[Vikland]]'', n° 14, 2015.


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* [[Mine de Diélette|Exploitation du minerai de fer à Diélette]]
* [[Mine de Diélette|Exploitation du minerai de fer à Diélette]]


==Lien externe==
{{CLEDETRI:Carrieres de Flamanville}}
* [http://www.etab.ac-caen.fr/discip/geologie/paleozoi/flamanville/flamanville.htm Le granite de Flamanville]
 
{{DEFAULTSORT:Carrieres de Flamanville}}
[[Catégorie:Ancienne entreprise de la Manche]]
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[[Catégorie:Flamanville]]
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Dernière version du 12 septembre 2023 à 00:23

Les carrières de Flamanville sont un ancien gisement de granite de la Manche, situé à Flamanville.

L'exploitation du granit de Flamanville trouve son origine au XVe siècle, lorsque les habitants du cru « entreprennent de picorer leur muraille du bord de mer » pour leur usage personnel : ils en font des encadrements de portes et de fenêtres, des escaliers, des auges... [1].

La demande ne tarde pas à s'étendre et l'exploitation du granit devient commerciale. Au XVIIe siècle, c'est une véritable petite industrie. « Il y a là, entre 1840 et 1850, une trentaine d'ateliers qui occupent près de trois cents ouvriers, carriers, forgerons, charretiers. » [1].

Interrompue pendant la Révolution, l'exploitation des carrières reprend en 1803 [2].

Le renom du granit de Flamanville grandit sans cesse. On y a recours pour la construction de la rade de Cherbourg et du port militaire. Les pavés de la place de la Concorde à Paris proviennent également de Flamanville, tout comme les pierres du phare de la Hague ou l'aiguille de l'obélisque du duc de Berry à Cherbourg.

Le port de Diélette est tout naturellement utilisé pour acheminer des blocs de plus en plus gros. Des caboteurs viennent les y charger pour les transporter à Cherbourg, Caen, Honfleur et jusqu'à Rouen ou Paris. « Deux cent quatre-vingt deux navires ont fait le voyage pour la seule année 1845 » [2].

Concurrencée par d'autres productions venues de Vire (Calvados) ou de Bretagne, l'exploitation du granit de Flamanville commence à baisser dans le milieu du XIXe siècle. L'apparition du ciment signe son arrêt de mort.

Heureusement pour l'économie de la région, l'exploitation du minerai de fer prend le relais quelques années plus tard, vers 1875.

Un bloc de 300 tonnes.

En avril 1953, la société d'exploitation Les Granits de Diélette extrait un bloc de 300 tonnes, établissant un nouveau record d'extraction [3].

Bibliographie

  • Jeannine Bavay, « Le granite de Flamanville », Vikland, n° 14, 2015.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 Lise Gavet et Stéphane Jiolle, Flamanville - Tranches de vie, éd. Albin Michel, 1996.
  2. 2,0 et 2,1 Claude Pithois, « Le port de Diélette », Vikland, n° 1, automne 1975.
  3. « Une carrière de Diélette bat son record d'extraction : un bloc de 300 tonnes », Ouest-France, 21 avril 1953.

Article connexe