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'''Albert''' Pierre '''Godal''', {{date naissance|14|9|1884|Saint-Nicolas-près-Granville}} <ref>[https://www.archives-manche.fr/ark:/57115/s005e5e0af130cd1/5e5e0af2f2802.ef=2&s=14  « Table décennale »], ''Archives de la Manche'', archives communales de Saint-Nicolas-près-Granville, registre des BMS (1883-1892), 3E 530/14, page 100/454.</ref> et mort à [[Angey]] en [[1958]], est un homme politique de la [[Manche]], chef d'entreprise de profession.


==Biographie==
==Biographie==
Il est entrepreneur de menuiserie <ref name=didac1>''Le Didac'doc'', décembre 2013, n° 44, p. 13. </ref>.
Il est entrepreneur de menuiserie <ref name=didac1>''Le Didac'doc'', décembre 2013, n° 44, p. 13. </ref>.


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Il préside la Fédération radicale-socialiste de la Manche avant la [[Seconde Guerre mondiale]] <ref name=didac1/>.
Il préside la Fédération radicale-socialiste de la Manche avant la [[Seconde Guerre mondiale]] <ref name=didac1/>.
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== Un maire entreprenant ==
== Un maire entreprenant ==
Albert Godal est élève et apprenti de l’école de maistrance des mécaniciens de la Marine <ref name=dico>René Gautier (dir.), ''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4, éd. Eurocibles, Marigny, 2001.</ref>. En [[1913]], il entre chez [[Usines Dior|Dior]] comme chef des services d’entretien. Pendant la [[Première Guerre mondiale]], il est maréchal des logis-artilleur et à son retour, devient directeur de l’usine Dior à Landerneau (Finistère) <ref name=dico/>. En [[1923]], il vole de ses propres ailes et reprend l’entreprise Davoust, qu’il développe <ref name=dico/>.
Albert Godal est élève et apprenti de l’école de maistrance des mécaniciens de la Marine <ref name=dico> René Gautier (dir.), ''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4, éd. Eurocibles, Marigny, 2001. </ref>. En [[1913]], il entre chez [[Usines Dior|Dior]] comme chef des services d’entretien. Pendant la [[Première Guerre mondiale]], il est maréchal des logis-artilleur et à son retour, devient directeur de l’usine Dior à Landerneau (Finistère) <ref name=dico/>. En [[1923]], il vole de ses propres ailes et reprend l’entreprise Davoust, qu’il développe <ref name=dico/>.


Au plan politique, il défend, au hasard des consultations électorales, le drapeau radical-socialiste à travers son idéal généreux de la gauche laïque et républicaine <ref name=dico/>. Maire de Granville pendant dix-sept ans et conseiller général, il doit se retirer en [[1945]] alors que de l’avis général, il n’a pas démérité face à la pression de l‘occupant <ref name=dico/>. À la Libération, il est traduit devant les juridictions exceptionnelles de l'épuration et condamné le [[3 février]] [[1945]] par la chambre civique de la Manche à l'indignité nationale à vie, à la confiscation de la moitié de ses biens aux motifs de trafic, d'attitude anti-française et d'avoir présidé le Comité ouvrier de secours immédiat (Cosi) de Granville <ref name=didac1/>. Constatant que cette condamnation « a été fortement critiquée dans les milieux politiques du département », le chef du service des renseignements généraux à [[Coutances]] écrit le [[24 mars]] suivant : « M. Godal est un membre influent du parti radical socialiste et a eu durant l’occupation allemande, une attitude nettement française. Sa position de maire l’a obligé à accepter la présidence d’honneur du COSI de Granville qui, à son origine, était considéré dans le département comme une œuvre sociale. Dès que M. Godal comprit que le COSI était une sphère d’action des partis politiques collaborateurs, il le désapprouva entièrement et n’assista à aucune réunion et au contraire avertit ses amis de la position prise par le COSI » <ref name=didac1/>. Albert Godal est finalement gracié en août 1945 à l'appui de nombreuses attestations de dévouement fournies par ses concitoyens et des actions en faveur de résistants et de réfractaires mentionnées par ces derniers <ref name=didac1/>.  
Au plan politique, il défend, au hasard des consultations électorales, le drapeau radical-socialiste à travers son idéal généreux de la gauche laïque et républicaine <ref name=dico/>. Maire de Granville pendant dix-sept ans et conseiller général, il doit se retirer en [[1945]] alors que de l’avis général, il n’a pas démérité face à la pression de l‘occupant <ref name=dico/>. À la Libération, il est traduit devant les juridictions exceptionnelles de l'épuration et condamné le [[3 février]] [[1945]] par la chambre civique de la Manche à l'indignité nationale à vie, à la confiscation de la moitié de ses biens aux motifs de trafic, d'attitude anti-française et d'avoir présidé le Comité ouvrier de secours immédiat (Cosi) de Granville <ref name=didac1/>. Constatant que cette condamnation « a été fortement critiquée dans les milieux politiques du département », le chef du service des renseignements généraux à [[Coutances]] écrit le [[24 mars]] suivant : « M. Godal est un membre influent du parti radical socialiste et a eu durant l’occupation allemande, une attitude nettement française. Sa position de maire l’a obligé à accepter la présidence d’honneur du COSI de Granville qui, à son origine, était considéré dans le département comme une œuvre sociale. Dès que M. Godal comprit que le COSI était une sphère d’action des partis politiques collaborateurs, il le désapprouva entièrement et n’assista à aucune réunion et au contraire avertit ses amis de la position prise par le COSI » <ref name=didac1/>. Albert Godal est finalement gracié en août 1945 à l'appui de nombreuses attestations de dévouement fournies par ses concitoyens et des actions en faveur de résistants et de réfractaires mentionnées par ces derniers <ref name=didac1/>.  
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Dernière version du 18 février 2024 à 22:12

Albert Godal.

Albert Pierre Godal, né à Saint-Nicolas-près-Granville le 14 septembre 1884 [1] et mort à Angey en 1958, est un homme politique de la Manche, chef d'entreprise de profession.

Biographie

Il est entrepreneur de menuiserie [2].

Il est élu maire Granville le 17 mai 1925, à la suite d'Augustin Rufflé [2]. Il reste en poste jusqu'en 1929, date à laquelle Augustin Rufflé reprend la tête de la mairie. Il est réélu le 4 décembre 1931 [3]. Il est maintenu dans ses fonctions par le gouvernement de Vichy, puis par les autorités républicaines à la Libération [2]. Il reste en poste jusqu'au 20 janvier 1945, Granville étant libérée le 31 juillet 1944 [2]. Le docteur Paul Lavat lui succède pour peu de temps avant de démissionner.

Il est conseiller général du canton de Granville de 1931 à 1940 [4]. Il est nommé, par Laval, conseiller départemental en 1943 jusqu'en 1945.

Il préside la Fédération radicale-socialiste de la Manche avant la Seconde Guerre mondiale [2].

Il préside la chambre de commerce de Granville de 1950 à 1958.

Un maire entreprenant

Albert Godal est élève et apprenti de l’école de maistrance des mécaniciens de la Marine [5]. En 1913, il entre chez Dior comme chef des services d’entretien. Pendant la Première Guerre mondiale, il est maréchal des logis-artilleur et à son retour, devient directeur de l’usine Dior à Landerneau (Finistère) [5]. En 1923, il vole de ses propres ailes et reprend l’entreprise Davoust, qu’il développe [5].

Au plan politique, il défend, au hasard des consultations électorales, le drapeau radical-socialiste à travers son idéal généreux de la gauche laïque et républicaine [5]. Maire de Granville pendant dix-sept ans et conseiller général, il doit se retirer en 1945 alors que de l’avis général, il n’a pas démérité face à la pression de l‘occupant [5]. À la Libération, il est traduit devant les juridictions exceptionnelles de l'épuration et condamné le 3 février 1945 par la chambre civique de la Manche à l'indignité nationale à vie, à la confiscation de la moitié de ses biens aux motifs de trafic, d'attitude anti-française et d'avoir présidé le Comité ouvrier de secours immédiat (Cosi) de Granville [2]. Constatant que cette condamnation « a été fortement critiquée dans les milieux politiques du département », le chef du service des renseignements généraux à Coutances écrit le 24 mars suivant : « M. Godal est un membre influent du parti radical socialiste et a eu durant l’occupation allemande, une attitude nettement française. Sa position de maire l’a obligé à accepter la présidence d’honneur du COSI de Granville qui, à son origine, était considéré dans le département comme une œuvre sociale. Dès que M. Godal comprit que le COSI était une sphère d’action des partis politiques collaborateurs, il le désapprouva entièrement et n’assista à aucune réunion et au contraire avertit ses amis de la position prise par le COSI » [2]. Albert Godal est finalement gracié en août 1945 à l'appui de nombreuses attestations de dévouement fournies par ses concitoyens et des actions en faveur de résistants et de réfractaires mentionnées par ces derniers [2].

Ses mandats sont marqués par de nombreuses constructions et inaugurations : le marché couvert, l'hôtel des postes et l'école primaire supérieure en juillet 1937.

Entré à la Chambre de commerce en 1925, il y est constamment réélu. Tour à tour membre, trésorier, secrétaire, vice-président, il assure la présidence à partir de 1950, jusqu’à sa mort [5]. C’est sous sa présidence qu'est restauré l’hôtel consulaire et célébré le centenaire de la « Transat » [5].

On retient aussi son action envers l’École primaire supérieure, futur collège Ferdinand-Buisson (aujourd'hui disparu), dont il fut l’un des élèves, et où Maurice Marland a enseigné, et qui a fourni une formation de tout premier ordre à plusieurs générations de Granvillais [5].

Il se retire à Angey [2].

Distinction

Il reçoit la Légion d'honneur en 1951.

Hommage

Une voie célèbre sa mémoire à Granville : la place Albert-Godal.

Notes et références

  1. « Table décennale », Archives de la Manche, archives communales de Saint-Nicolas-près-Granville, registre des BMS (1883-1892), 3E 530/14, page 100/454.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 2,6 2,7 et 2,8 Le Didac'doc, décembre 2013, n° 44, p. 13.
  3. L'Ouest-Éclair (Rennes), 5 décembre 1931.
  4. « Tout sur la Manche », Revue du département de la Manche, tome 29, n° 113-114-115, 1987.
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 5,5 5,6 et 5,7 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, éd. Eurocibles, Marigny, 2001.

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