Actions

Église Saint-Martin (Gonneville)

De Wikimanche

La version imprimable n’est plus prise en charge et peut comporter des erreurs de génération. Veuillez mettre à jour les signets de votre navigateur et utiliser à la place la fonction d’impression par défaut de celui-ci.
L'église de Gonneville.

L'église Saint-Martin de Gonneville est un édifice catholique de la Manche, inscrit dans sa totalité à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1972.

Dédiée à Saint Martin, elle relève, pour le culte, de la paroisse Notre-Dame-du-Val-de-Saire centrée à Saint-Pierre-Église.

Histoire

La nef.

En 1152, son patronage est donné à l'abbaye de Montebourg.

Sa silhouette est marquée par un clocher à bâtière dont la toiture supportée sur une voûte n'a pas de charpente. Au début du XXe siècle, une toiture en ardoises est posée au dessus.

En 1527, Jean Laguette, seigneur de Gonneville, fait construire le chœur. Il se compose de trois travées et d'une abside circulaire, occupée actuellement par le maître-autel et son rétable.

Vers 1760, l'église est augmentée d'une travée avec un portail surmonté d'un fronton triangulaire. Au sommet de ce pignon est placée une statue du Sacré Cœur.

À la Révolution, les biens ecclésiastiques sont vendus, excepté l'église et le presbytère. L'argenterie, les ornements, meubles, croix, statues, autels, cloches disparaissent à l'exception des statues de saint Martin et de saint Jean, qui furent enfouies derrière le chœur.

Ce n'est qu'à partir de 1812 que les travaux de restauration intérieure débutent. Les deux chapelles sont réparées, le maître-autel est conçu ainsi que son retable.

En 1819, Charles de Gerville note :

« Sur la pente d'une côte pierreuse.
Nef moderne insignifiante.
Chœur bien plus élevé. On y monte par qqs degrés entre chœur et nef. D'autres degrés près de l'autel l'élèvent près de six pieds au-dessus de la nef.
Chœur voûté en ogive. Ses fenêtres pque [1] toutes refaites. Les colonnes minces qui soutiennent la voûte ont des chapiteaux doubles superposés. C'est la première fois que j'en vois de semblables. Voûte peu élevée d'un goût incertain, entre l'ogive et le roman. La décoration des chapiteaux se rapproche du roman. Ils méritent d'être dessinés.
Il y a une espèce de croisée entre chœur et nef. Le clocher en occupe la partie N.
L'extérieur n'offre ni anciens contreforts ni traces de roman. Ses plus anciennes fenêtres ne semblent pas antérieures à 13 ou 1400.
Vers le N., l'église est au dessous des terres - ce qui la rend humide.
Les belles statues dont parle l'Almanach de Coutances 1775 existent encore à l'entrée de la sacristie. » [2]

En 1820, une sonnerie de trois cloches est mise en place dans le clocher ; elles y sont encore.

Dans les années 1850, les travaux reprennent sur les stalles, les bancs, la tribune, la perque du crucifix et les lambris de la nef.

Un tableau peint par l'abbé Hasley, vicaire à Montfarville, est installé en 1862 dans le chœur.

Quatre vitraux sont remplacés en 1877-1878 à cause de tempêtes.

L'église est décrite ainsi en 1879 : « L'église est petite et loin d'être élégante ; elle paraît ancienne, et les matériaux employés dans sa construction - des micaschistes qui occupent le fond de la vallée - contribuent encore à augmenter cette apparence de vétusté. Le clocher, assez élevé, est à bâtière. L'intérieur n'a pas meilleure apparence que le dehors, mais on y voit quelques vieilles statues que je recommande aux archéologues, entre autres Saint-Martin, le patron de la paroisse, à cheval, partageant son manteau avec un pauvre. » [3]

L'église est reblanchie d'un bout à l'autre en 1882. En 1884, la chaire s'effondre et est remplacée. On reblanchit l'église à la chaux en 1892. En 1895, la couverture de la nef est entièrement rejointoyée, ainsi que celle de la chapelle de la sainte Vierge. Des gouttières sont installées autour de l'église en 1897.

Elle est inscrite monument historique depuis 1972 [4].

Mobilier

Le maître-autel.

L'église se distingue avec le grand tombeau du maître-autel et son retable comportant le tabernacle, l'exposition, le bas-relief qui surmonte le fronton, pots à feu et le tableau de l'Assomption, avec de chaque côté les statues de saint Martin, à gauche, et saint Jean l'Évangéliste, à droite.

Une belle arcade ogivale sépare le chœur de la nef. Elle supporte une « perque de crucifix ».

Sous le clocher, à gauche, se trouve la chapelle saint Éloi ; elle s'ouvre sur la nef par une arcade ogivale portée par de fortes colonnes cylindriques. L'autel secondaire et son retable ont quatre colonnes torsadées garnies de raisins et chapiteaux; au-dessus, gloire rayonnante. On y découvre les statues suivantes : saint Éloi avec une enclume à ses pieds, saint Gilles avec sa biche, saint Antoine ermite avec son livre et sa clochette et saint Jude au livre minuscule.

La chapelle de la Sainte Vierge se situe à droite. L'autel fait un remarquable pendant avec celui de saint Éloi. La statue placée sur l'autel représente la Sainte Vierge tenant l'Enfant Jésus sur le bras droit.

Dans la nef, voûtée en lambris, sont placées les statues de saint Joseph, Notre-Dame-de-Lourdes, sainte Jeanne d'Arc, sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, saint Antoine, saint Sébastien, le Sacré Cœur et le groupe sculpté de la charité de saint Martin.

Un autel représente le calvaire en hommage aux soldats morts ou disparus pendant la guerre 1914-1918.

Quatre vitraux de la nef représentent la vie de saint Martin.

Les cloches

Les inscriptions suivantes sont relevées sur les trois cloches disposées en alignement :

  • La Première, celle du milieu : L'an 1820, j'ai été refondue par les dons des habitants de Gonneville et nommée Eugénie, Julie, Delise par Monsieur Jean Edouard Sellier, fils aîné et Madame Eugénie, Julie Delise Le Gris Duval, épouse de M. Sellier, propriétaire de la filature à coton de cette paroisse et bénite par M. Corbin, curé de Gonneville assisté de Maître Ch.Pinabel, maire du lieu, Maître Pierre Cauchon, son adjoint et les membrescomposant le conseil municipal que celui de la fabrique, les sieurs Ch. Guéret, Ch. Guillemelle prêtre, Auvray, Jn La Ronche, prêtre, Pre Jean, Ch. de la Tour, Bon d'Aboville, J.de le Tour, Pre Guillemelle et Gilles Le Petit, tous membres du conseil municipal, Alexandre Vautier trésorier et Pre Lécrivain et Jques Cauchon marguilliers - Croix et Vierge à l'Enfant - Hébert fondeur à Cherbourg.
  • La deuxième, celle à l'ouest : L'an 1820, j'ai été nommée Thérèse Virginie par M. Thomas Lécrivain, vicaire de Gonneville et Virginie Lécrivain, sa petite nièce, fille de Jean Lécrivain et bénite par M. Louis Marie Martin Corbin, curé de Gonneville assisté de Mre Ch. Pinabel maire du même lieu ; j'ai été donnée par les dons volontaires des habitans de Gonneville - Christ et Vierge à l'Enfant
  • La troisième, celle à l'est : L'an 1820, j'ai été nommée Marie Françoise Charlotte par M. Ch. Fs Pinabel, fils du maire et demoiselle Marie François Pinabel, sa sœur et bénite par M. Louis Marie Martin Corbin, curé de Gonneville assisté de Mtre Ch. Pinabel, maire du dit lieu. je été donnée par les dons volontaires des habitants de Gonneville - Christ et Vierge à l'Enfant

Cimetière

  • Tombeau de Jacques Crosville, mort en 1876, curé du lieu, confectionné en pierre calcaire sur base de granit par Camille Dunglas, sculpteur à Cherbourg. Inscrit au titre d'objet aux MH le 21 juillet 1976 [5].

Curés

  • 1731-1763 : François Adrien de Bricqueville
  • ...
  • 1812-1843 : Louis-Marie Corbin
  • 1843-1854 : Lucas
  • 1854-1876 : Jacques Crosville [5]
  • 1876-1912 : Xavier Delangle
  • 1912-1927 : Orvain
  • 1927-1941 : Sébastien Deméautis
  • ...
  • 1948-1953 : Marcel Leloy
  • 1953- ... : Frigout

Fiche technique

  • Contenance cadastrale : 452 m2

Situation

Elle est voisine du château de Gonneville.

Chargement de la carte...

Notes et références

  1. Lire : presque.
  2. Charles de Gerville, Michel Guibert, Voyage archéologique dans la Manche (1818-1820), vol. I, Arrondissement de Cherbourg, 1999, pp. 148-149-150.
  3. Mémoires de la société nationale académique de Cherbourg, 1879.
  4. « Notice n°PA00110412 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  5. 5,0 et 5,1 « Notice n°PM50005011 », base Palissy (mobilier), plateforme ouverte du patrimoine (POP), ministère de la Culture.

Liens internes