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Pierre Schlegel

De Wikimanche

Pierre Schlegel recevant l'insigne de chevalier du mérite social dans un immeuble du quai Alexandre-III, le 23 novembre 1960.

Pierre Auguste Théodore Schlegel, né à Cherbourg le 14 mars 1912 et mort dans la même commune le 4 octobre 1989 [1], est une personnalité économique de la Manche, comptable de métier.

Il est à l'initiative de quatre cités Castor de l'agglomération cherbourgeoise dans les années 1950.

Biographie

En 1941, Pierre Schlegel est prisonnier de guerre mais est nommé conseiller municipal de Tourlaville par un arrêté du 19 mars du préfet Gaston Mumber [2].

En 1951, il est comptable à la Cunard Line, où il est employé depuis environ trois ans. Il est membre fondateur de la « Mutuelle du Logis de l'Agglomération Cherbourgeoise », qui est une simple association loi 1901. Il en est élu président. L'objectif premier de la mutuelle étant la construction de la Cité les Castors à Tourlaville, le voilà donc lancé dans l'autoconstruction de sa propre maison, avec les dix-neuf autres sociétaires.

Parallèlement, il prend en main les démarches administratives nécessaires à la construction de la cité Clair-Logis, à quelques centaines de mètres. Ce deuxième chantier, utilisant la préfabrication, sera mené tambour battant : commencé plus tard, il est fini avant la cité les Castors [3].

Par la suite, il exercera la même tâche pour la cité de la Croix Bonami à Octeville, dont la première pierre est posée en 1953, et la Cité Prairie inaugurée en 1961 [3].

En 1969, il est chargé du service bagages et fret de la Cunard Line, mais doit être licencié. À cause de son âge, il pense qu'il ne retrouvera pas d'emploi. Il est alors marié et père de huit enfants [4].

Ses obsèques ont lieu le 7 octobre 1989 en l'église Saint-Joseph-des-Mielles [5].

Le mouvement Castor

Face à la pénurie de logement de l'après-guerre, de nombreux particuliers se sont lancés dans l'aventure de l'autoconstruction. Certains l'ont fait en joignant collectivement leurs forces, notamment via des initiatives coopératives comme Les Castors.

On parle alors « d'apport-travail » : le chantier, mené en fin de journée, le week-end et pendant les congés payés compense la faible capacité d'emprunt des familles désireuses de se loger dignement.

Le principe de l'apport-travail est reconnu officiellement par Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction, en mars 1951.

Cette reconnaissance officielle a permis aux Castors d'emprunter sans apport en espèces. Le regroupement permet d'approvisionner le chantier par grosses quantités, donc avec des tarifs avantageux. Mais surtout l'idée est de développer une culture de l'entraide censée accélérer la construction.

Ces ensembles de logements se montrent parfois bien plus importants que les cinq cités connues dans la Manche : 150 maisons à Pessac dans la Gironde, 340 ou 360 logements (selon les sources) à Montreuil dans la Seine-Saint-Denis.

Notes et références

  1. « Acte de décès n° 567 - État-civil de Cherbourg - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1989.
  2. Cherbourg-Éclair, 21 mars 1941.
  3. 3,0 et 3,1 « La visite de M. le préfet à Équeurdreville, Tourlaville et La Glacerie », Ouest-France, 19 février 1953.
  4. « Pas de résorption du chômage dans les mois à venir », Ouest-France, 30 octobre 1968.
  5. Ouest-France, 7 octobre 1989.

Distinction

  • Chevalier de l'ordre du Mérite social (1960)