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Église Saint-Joseph-des-Mielles (Tourlaville)

De Wikimanche

L'intérieur de l'église en 1965

L'église Saint-Joseph-des-Mielles de Tourlaville est un édifice catholique de la Manche, détruit en 1999.

Historique

carte postale ancienne. On voit qu'une sérieuse simplification a eu lieu entre cette image et celle de 1965

Face à la croissance démographique du quartier ouvrier des Mielles, une nouvelle paroisse dédiée à saint Joseph est fondée le 21 ou 31 décembre 1912, dotée d'un curé, Louis Lemarié, le 26 janvier 1913, et d'un vicaire, Jules Doucet, le 10 février [1].

Sur des plans de René Levesque, la première pierre de l'église, de 52 mètres sur 15, est posée le 3 mai 1914 et l'édifice béni le 17 juin 1915 [2]. Auparavant, les habitants du quartier pouvaient suivre la messe dans l'école créée en 1853 par les sœurs de Saint-Sauveur-le-Vicomte au 57 rue Thiers (rue général Leclerc), fermée en 1906 et louée à partir de l'année suivante et jusqu'en 1912 par le curé de Notre-Dame [1].

En 1916, afin d'honorer les soldats morts sur les champs de bataille, le premier curé de la paroisse, l'abbé Louis Lemarié, et l'architecte René Levesque, esquissent le projet d'une basilique monumentale néogothique [3], composée d'« une coupole sur plan octogonal entourée d’un déambulatoire aboutissant de chaque côté à un chœur relativement vaste, en fer à cheval, dans lequel s’ouvrent deux petites chapelles et un large vestibule en avant de la nef entre les clochers placés de chaque côté » [4]. Le curé est mobilisé, puis meurt en 1922 : il est inhumé dans le chœur de l'église et son projet est enterré [1].

La chapelle provisoire se pérennise. Un chemin de croix est installé le 27 février 1916, les 34 vitraux sont bénits le 31 mars 1925 par Mgr Louvard, le clocher dû à M. Clot de Saint-Pierre-Église à partir des dessins de Levesque, est béni le 16 octobre 1938 [1].

La construction de l'église des Flamands la vide de ses fidèles jusqu'à sa fermeture [3]. Irréparable, elle accueille sa dernière messe le 28 juin 1998 et est rasée le 13 octobre 1999, seul son clocher demeurant debout [2].

Une chapelle Saint-Joseph prend sa place.

Architecture

Photomontage antérieur à 1938. Le clocher n'était pas encore construit, et ne le sera pas tel que présenté sur ce très habile montage, probablement de la main de l'architecte.

Saint-Joseph-des-Mielles était surprenante à plus d'un titre :

  • Elle était orientée pratiquement plein sud.
  • Livrée en 1915, la nef utilise les moyens de construction les plus avancés de l'époque : sa structure est une très élégante charpente métallique.
  • Elle avait une tribune en « U » tout autour de la nef. Qui plus est cette tribune était en gradin, pour qu'on puisse voir l'autel de partout, comme dans un théâtre. Il est très probable que dans un premier temps cette tribune était destinée aux femmes et le parterre aux hommes.
  • Elle n'occupait en fait qu'un peu plus de la moitié d'un bâtiment beaucoup plus long : au delà de son « chevet », on trouvait un espace symétrique qui pour le coup était vraiment un théâtre, avec la même disposition en tribune !

Une cité paroissiale ?

Saint-Joseph des Mielles (photo aérienne 1920)

Sauf erreur, l'école Saint-Louis est construite à peu près en même temps que l'église et le théâtre, sur les fonds personnels du curé de l'époque [5].

Une photo aérienne datée de 1920 [6] montre sans ambiguïté un projet avorté, beaucoup plus vaste. On distingue clairement les fondations d'une deuxième école, au nord de l'école Saint-Louis, disposée symétriquement par rapport à l'axe passant par la limite entre l'église et le théâtre. Cette deuxième école n'a jamais été construite (sauf ses fondations), probablement faute de moyens, asséchés par les dégâts collatéraux de la première guerre mondiale. On peut aussi imaginer, sans trop de risque de se tromper, qu'il y avait l'idée d'une école de fille et une autre de garçons.

On comprend que si l'église est dirigée vers le sud, c'est l'ensemble du projet qui était classiquement orienté à l'est. Le curé et l'architecte ont probablement beaucoup discuté avant d'en arriver à cette inédite solution.

Sur la photo, l'église n'a évidemment pas de clocher, puisque celui-ci ne sera construit qu'en 1938.

Kermesse des Mielles

(Témoignages, années 1960/70)

« Tous les ans avait lieu la kermesse au début de l'été, sur le terrain au sud de l'église. Les attractions avaient été fabriquées par les paroissiens, dont notamment un tir au fusil dont les cibles étaient montées sur rails que le tenant du stand éloignait du tireur en tournant une manivelle. Mais le clou du spectacle était un jeu où il était à peu près impossible de gagner : une maquette de bombardier américain (ça ressemblait à un B17) accrochée au bout d'un bras métallique en haut d'un mât de belle hauteur, propulsée par hélice, alimentée à l'électricité. La maquette tournait donc autour du mât, munie d'un électroaimant qui pouvait porter une fléchette. Le joueur devait appuyer sur une gâchette qui libérait la fléchette afin qu'elle tombe sur le bouchon d'une des bouteilles posées au sol. Impossible ! Cet objet était un magnifique bricolage, plein d'imagination, de fantaisie et de poésie, mais je ne saurais en donner les dimensions, il me paraissait gigantesque mais j'étais tout petit dans les années 60. »[7].

« Il y avait aussi un manège, dont le moteur était les bras des paroissiens qui tournaient la manivelle ! » [7].

Curés

  • 1913-1922 : Louis Lemarié
  • 1923-... : Doucet
  • ...-... : Pierre Le Roussel
  • 1963-1969 : André Guériel
  • 1969-1976 : André Lechevalier
  • ...

Situation

Elle était située rue de l’église Saint-Joseph

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Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 L’église et la paroisse Saint Joseph des Mielles, site de la ville de Tourlaville.
  2. 2,0 et 2,1 Ephéméride : de 1824 à nos jours, mairie de Tourlaville.
  3. 3,0 et 3,1 Frédéric Patard et Gérard Léonard, Guide du Promeneur - Cherbourg Octeville, éd. Isoète, 2007.
  4. Notice de présentation du projet- collection Marcel Corbet.
  5. Un article du bulletin municipal de Tourlaville, qui n'est hélas plus en ligne.
  6. Géoportail (lire en ligne).
  7. 7,0 et 7,1 Témoignage personnel d'au moins un contributeur de Wikimanche.

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