Naufrage du Vendémiaire (1912)
De Wikimanche

Le 8 juin 1912, le sous-marin français Vendémiaire coule au large du cap de la Hague.
Les faits
Le naufrage se produit lors de grandes manœuvres navales[1].
Comme toutes manœuvres de l'Armée, elles ont un but : il s'agit pour l'escadrille des sous-marins de Cherbourg d'intercepter des navires de Brest en simulant une attaque. L'escadrille cherbourgeoise est composée du Fructidor, du Watt, du Berthelot et du Giffard [2].
Les sous-marins sont en plongée tout au long des côtes nord de la Hague, aux abords de Cherbourg.
Le Vendémiaire est fin prêt. Le lieutenant de vaisseau Prioul, commandant du sous-marin, aperçoit l'arrivée de l'escadre. Il ordonne la plongée et passe à l'attaque. Une torpille à blanc est tirée sur le cuirassé Saint-Louis, qui mène l'escadre [1].
Pour suivre sa torpille et voir si elle a fait mouche, le Vendémiaire refait surface. Mal lui en prend : il se trouve dans le travers du cuirassé Saint-Louis, qui ne peut l'éviter. Le sous-marin se brise en deux et coule en quelques minutes [1].
Aucun sauvetage n'est possible tant les courants du raz Blanchard sont violents. L'épave repose par 53 mètres de fond avec ses 24 hommes d'équipage [1], au nord-ouest du cap de la Hague.
Équipage
- Commandant : L. V. Maurice Prioul
- Officier en second : E. V. Michel Audic (Granville)
- Équipage :
- Officiers mariniers : Joseph Leperf (Tréguier) - François Corne (Quimperlé) - Charles Juguin (Dol-de-Bretagne) - Nicolas Lallemant (Cherbourg)
- Quartiers maîtres : - Marcel Antoine - Alfred Belliard (Granville) - Louis Cloquette (Dieppe) - Alfred Delouche (Sablé) - Aimé Desmedt (Compiègne) - Joseph Desprès (Saint-Servan) - Albert Lemeur - Jean-Marie Lozach (Brest) - Edmond Matelot (Le Havre) - Jean-François Nicol (Tréguier) - Jean Nicolas - Théophile Salmon (Dinan) - François Sénéchal (Camaret) - Emmanuel Simon (Cancale)
- Matelots : Paul Bissaud (Blois) - Marcel Chevry - Joseph Houard - Marcel Patard (Le Havre)
- Officiers mariniers : Joseph Leperf (Tréguier) - François Corne (Quimperlé) - Charles Juguin (Dol-de-Bretagne) - Nicolas Lallemant (Cherbourg)
Le quartier-maître Gaugan, membre de l’équipage, avait manqué l’appareillage pour cause de corvée de vivres à terre.
Localisation
En 2014, la société de plongée belge Dive Monkey annonce qu'elle va monter une expédition en 2015, en s'associant avec la société Ceres, pour tenter de localiser l'épave [3]. Finalement, l'expédition est reportée.
Le 9 août 2016, l'épave du Vendémiaire est retrouvée par quatre plongeurs chasseurs d'épave du club Hague Marine d'Omonville-la-Rogue [4]. Le sous-marin repose en réalité par 70 mètres de fond, à environ 9 km au large de Goury [5].
Hommages
- Les unes de la presse
En face du phare, une croix de granit rappelle le drame.
Le 9 juin 1912, à Cherbourg, l'escadre rend hommage à ses morts à bord du cuirassé La Gloire, en présence de Théophile Delcassé, ministre de la Marine [1][6]. Le même jour, Mgr Joseph Guérard, évêque de Coutances, célèbre un office en la basilique Sainte-Trinité [6].
Depuis 1924, le monument aux morts de Cherbourg porte gravés les noms des disparus.
Le centenaire du naufrage est célébré le 9 juin 2012 par une cérémonie à Goury, en présence de Bernard Cazeneuve, ministre délégué aux Affaires européennes, et du vice-amiral d'escadre Bruno Nielly, préfet maritime [7].
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Michel Giard, Naufrages et sauvetages en Manche, éd. Charles Corlet, 1989, p. 75-83.
- ↑ « La perte du “Vendémiaire” », L'Illustration, n° 3616, 15 juin 1912.
- ↑ « Une expédition pour retrouver le “Vendémiaire” », Ouest-France, 18 novembre 2014.
- ↑ Ouest-France, site internet, 13 août 2016 (lire en ligne).
- ↑ Kevin Verger, « Ils retrouvent un sous-marin disparu il y a 104 ans », Dimanche Ouest-France, 14 août 2016.
- ↑ 6,0 et 6,1 Alain-François Lesacher, Le Sentier des douaniers en Normandie, éd. Ouest-France, 2008, pp. 36-37.
- ↑ Thierry Dubillot, « Il y a cent ans disparaissait le Vendémiaire », Ouest-France, 11 juin 2012.