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Aver

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Dictionnaire manchois
Aver

Animaux domestiques, bétail.

Cette page est une entrée du dictionnaire manchois.

Aver, (dial.), n. m., plur., animaux domestiques, bétail.
Graphie normalisée : aver [1].

Répartition géographique

Nord-ouest de la France ?

Attestations écrites

Dans les glossaires et dictionnaires

Dans l'ordre chronologique.

  • aver, 1843, arrondissements de Cherbourg, Valognes et Saint-Lô : « on désigne par ce mot les animaux domestiques tels que bœufs, vaches, chevaux, cochons, mais plus particulièrement ce dernier animal. »[2].
  • avers, 1849, non localisé, : « animaux domestiques qui forment le principal de la richesse, l'avoir d'un pays agricole » [3].
  • AVER, AVET, 1856, non localisé, : « porc » [4].
  • avé, ăvers, 1886, Hague : « animal, animaux » [7]. « À Guernesey, un avé est un cochon et quelquefois un cheval ; au Bessin, un cochon seulement. À la Hague, ce mot s'applique à tous les animaux, les oiseaux exceptés. Les crapauds, les couleuvres, les souris, les grenouilles, etc., sont des avers, aussi bien que les chevaux, les vaches, les brebis. » Après avoir tenté plusieurs hypothèse latines, Fleury ajoute : « le russe a le mot zver qui signifie également un animal. C'est évidemment à [ce] mot qu'il faut rattacher l'avé, avers haguais. Wace a employé aussi ce mot dans le sens d'animaux en général :
Mult li dona chiens et oisels
Et altres avers bouen et bels. (v. 1055)
Avats à Saint-Malo ; aveilles à Redon. »
  • averas, 1887, non localisé, : « bestiaux, animaux de basse-cour, mobilier agricole, choses qui composent souvent l'aveir (avoir) le plus clair du cultivateur.» [8].
  • avers, 1897, hague : « animaux domestiques (au singulier on dit avé) » [9]. L'éthymologie donnée par Le Boullenger mérite peut-être d'être citée : « Français des onzième et douzième siècles aveir, avers, "biens", "richesses", "bestiaux", dérivé du lain habere, "avoir", "posséder", par l'intermédiaire du bas-latin averia, "animaux de ferme" »

Attestations orales

Pas encore d'attestation orale.

Autre remarque

On notera que Jean Fleury donne avé au singulier et ăvers au pluriel, tandis que Le Boullenger dit exactement l'inverse, au même endroit (Hague) et à 11 ans d'écart : avers au singulier et avé au pluriel, un peu comme baté et batiaux dans le Val de Saire, employés indifféremment du nombre, suivant l'humeur.

Notes et références

  1. [2016 Magène-UPNC] Magène et Université populaire normande du Coutançais, Trésor de la langue normande, Dictionnaire français/normand, t. 2 tomes, Éditions Eurocibles, .
  2. [1843 Lamarche] Jérôme-Frédéric Perrette-Lamarche, « Extrait d'un dictionnaire du vieux langage, ou patois des habitants des campagnes des arrondissements de Cherbourg, Valognes et Saint-Lô », Mémoires de la société royale académique de Cherbourg,‎ , pp. 125-157 (lire en ligne).
  3. [1849 Duméril] Édélestand et Alfred Duméril, Dictionnaire du patois normand, Caen, (lire en ligne), p. 25.
  4. [1856 Du Bois] Louis du Bois, Glossaire du patois normand : augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers, Caen, A. Hardel, , 440 p. (lire en ligne), p. 23 (transcription).
  5. [1881 Romdahl] Axel Romdahl, Glossaire du patois du Val de Saire (Manche) : suivi de remarques grammaticales, Linköping, (lire en ligne), p. 17.
  6. [1882 Le Joly-Sénoville] Charles Le Joly-Sénoville, « Le patois parlé dans la presqu'île du Cotentin », Mémoires de la Société archéologique, artistique, littéraire et scientifique de l'arrondissement de Valognes, t. II (1880-1881),‎ , pp. 139-183 (lire en ligne).
  7. [1886 Fleury] Jean Fleury, Essai sur le patois normand de la Hague, Paris, Maisonneuve frères & Ch. Leclerc, éditeurs, (lire en ligne), p. 124.
  8. Référence bibliographique
  9. [1897 Le Boullenger] François Le Boullenger, Glossaire du patois normand dérivé des langues scandinaves (Avranchin et Mont-Saint-Michel) : Notes diverses (de l'orthographe et de la prononciation), remarques sur le patois de la Hague, (lire en ligne), p. 361.