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La '''tourbière de Baupte''' est un site naturel de la [[Manche]].
La '''tourbière de Baupte''' est un site naturel de la [[Manche]].


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Dernière version du 27 décembre 2023 à 07:48

La tourbière de Baupte est un site naturel de la Manche.

Elle est située dans le parc naturel régional des marais du Cotentin et du Bessin, dans les communes d'Auvers, Baupte, Gorges, Le Plessis-Lastelle et Saint-Jores [1].

Avec 900 hectares, c'est l'une des plus grandes tourbières d'Europe occidentale, l'épaisseur de la tourbe atteignant 7 m à 10 m dans le ruisseau Briquebost et 12 m vers la Sèves [1].

Depuis 1995, elle est classée en zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) pour la richesse des espèces végétales qui vivent à sa périphérie et Natura 2000 depuis 2004 [1].

L'arrêté préfectoral qui autorise son exploitation prend fin le 29 décembre 2026 [2]. L'État propose une reconversion du site, estimée à 10 millions d'euros [2].

Exploitation

La tourbe est utilisée comme combustible pendant la Première et la Seconde guerres mondiales jusqu'en 1995 et comme source d'énergie pour l'usine des engrais d'Auby, puis par la société LCI [1], aujourd'hui Cargill, qui transforme les algues en additifs agro-alimentaires.

En 1947 [3] est mise en service une courte ligne de chemin de fer qui raccorde la tourbière à la ligne ferroviaire Carentan-Carteret.

Plus de 400 hectares du site sont remis en eau en 2005, formant ainsi une réserve naturelle [3].

En 2015, une société nantaise, la Florentaise, obtient l'autorisation de la préfecture d'extraire jusqu'en 2026 133 500 m3 de tourbe par an sur environ 400 ha pour la transformer en terreau destiné à l'horticulture [4]. En sept ans, ce sont près de 24 millions de mètres cubes de tourbe qui ont ainsi été extraits, créant un plan d'eau de 482 ha, selon le Parc naturel régional des marais du Cotentin [5]. Rien qu'en 2022, année record, 80 000 m3 ont été extraits de la tourbière [5]. En 2016, Europe écologie-Les Verts lui reproche de détruire des espèces végétales protégées sans dérogation [6].

Cette exploitation nécessite un pompage de 20 millions de mètres cubes par an, rejetés en aval de la zone humide. C'est peut-être l'une des causes de la baisse du niveau d'eau dans le marais d'Auvers [4]. Cette baisse est très préoccupante du point de vue environnemental : elle entraîne une minéralisation du sol, qui provoque une importante émission de dioxyde de carbone. « Cette tourbière émet potentiellement de 10 à 15 tonnes de carbone par hectare chaque année », assure Daniel Gilbert, spécialiste en écologie et professeur à l'université de Franche-Comté [5]. L'arrêt du pompage pourrait entraîner l'inondation de 332 ha et affecter une cinquantaine d'exploitations agricoles [5].

Situation

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Bibliographie

  • « À la tourbière, un retour à la nature pas si simple », Ouest-France, 3 mai 2021.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 « Tourbière holocène de Baupte », Inventaire du patrimoine naturel, consulté le 27 novembre 2018 [(lire en ligne).
  2. 2,0 et 2,1 G. L., « Des élus visitent la tourbière de Baupte, bientôt en reconversion », La Presse de la manche, 27 décembre 2023.
  3. 3,0 et 3,1 « La tourbière de Baupte, au cœur du Cotentin », France 3, site internet (voir en ligne).
  4. 4,0 et 4,1 Mathieu Charrier, « Dans la Manche, le marais d'Auvers en danger », Ouest-France, 26 novembre 2018.
  5. 5,0 5,1 5,2 et 5,3 Lan Wei, « La plus grande tourbière de France va cesser d'être exploitée  », Le Monde, 3 mai 2023.
  6. Cyrille Calmets, « Tourbière de Baupte : l'exploitation dénoncée », Ouest-France, site internet, 10 mai 2016 (lire en ligne).