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'''Alain Cuny''', né à Saint-Malo le 12 juillet [[1908]] et décédé à Paris le 16 mai [[1994]], est une personnalité liée au département de la [[Manche]], comédien de profession.
'''Alain Cuny''', né à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) le 12 juillet [[1908]] et décédé à Paris le 16 mai [[1994]], est une personnalité liée au département de la [[Manche]], comédien de profession.
 
 
==Des "Visiteurs du soir" à "Cadavres exquis"==  
==Des "Visiteurs du soir" à "Cadavres exquis"==  
Ce n’est pas un hasard si la salle des fêtes de [[Beauvoir]] porte le nom d’Alain Cuny.  
Ce n’est pas un hasard si la salle des fêtes de [[Beauvoir]] porte le nom d’Alain Cuny.  


Né à Saint-Malo où son père Albert était avoué, l'acteur des ''Visiteurs du soir'' de Marcel Carné possède des attaches familiales très étroites avec la commune voisine de [[Boucey]], limitrophe de [[Pontorson]], d’où sa mère Marguerite Soudée ([[1874]]-[[1957]]) est originaire. Et cette dernière est elle-même issue d’une vieille famille manchoise, les Le Jolis de Villiers qui assurent descendre directement de Charlemagne…
Né à Saint-Malo, où son père Albert était avoué, l'acteur des ''Visiteurs du soir'' de Marcel Carné possède des attaches familiales très étroites avec la commune voisine de [[Boucey]], limitrophe de [[Pontorson]], d’où sa mère Marguerite Soudée ([[1874]]-[[1957]]) est originaire. Et cette dernière est elle-même issue d’une vieille famille manchoise, les Le Jolis de Villiers, qui assurent descendre directement de Charlemagne…


Alain Cuny passe une grande partie de son enfance à Boucey où il est élevé par une tante très rigoriste, et même janséniste, qui influence fortement son tempérament tourmenté. Il y vit une enfance difficile qui peut expliquer la sensibilité exacerbée et l’hyper-romantisme de celui qui devient le parangon du « théâtre du paroxysme ».
Alain Cuny passe une grande partie de son enfance à Boucey où il est élevé par une tante très rigoriste, et même janséniste, qui influence fortement son tempérament tourmenté. Il y vit une enfance difficile qui peut expliquer la sensibilité exacerbée et l’hyper-romantisme de celui qui devient le parangon du « théâtre du paroxysme ».


Alain Cuny est aussi marqué par ses études à l'[[Institut Saint-Lô|institut d’Agneaux]] où le futur Cardinal [[Georges Grente|Grente]], de [[Percy]], lui enseigne le latin et le grec. Il quitte son pays natal pour étudier les Beaux-arts à Paris où il rencontre Charles Dullin.  
Alain Cuny est aussi marqué par ses études à l'[[Institut Saint-Lô|institut d’Agneaux]] où le futur cardinal [[Georges Grente|Grente]], de [[Percy]], lui enseigne le latin et le grec. Il quitte son pays natal pour étudier les beaux-arts à Paris où il rencontre Charles Dullin.  


Après avoir été créateur de costumes pour Feyder et Renoir, il débute au théâtre en [[1940]]. Son jeu très dramatique en fait l’acteur claudélien par excellence. Dès [[1941]], il tourne dans ''Remorques'' avec un rôle modeste, mais, l’année suivante, il triomphe dans ''Les Visiteurs du soir''.
Après avoir été créateur de costumes pour Feyder et Renoir, il débute au théâtre en [[1940]]. Son jeu très dramatique en fait l’acteur claudélien par excellence. Dès [[1941]], il tourne dans ''Remorques'' avec un rôle modeste, mais, l’année suivante, il triomphe dans ''Les Visiteurs du soir''.
   
   
Après une éclipse de près de dix ans, Alain Cuny est redécouvert en [[1950]] par Malaparte qui lui confie un rôle important dans ''Le Christ interdit''. C'est le début d’une belle carrière en Italie. On le voit dans ''La Dame sans camélias'' d’Antiononi, ''La Dolce vita'' et ''Satyricon'' de Fellini, ''L’Audience'' de Ferreri, et, surtout, ''Les Hommes contre'' de Rosi. On le voit aussi dans ''Les Amants'' de Louis Malle, ''La Rose rouge'' de Giraldi, ''Cadavres exquis'' de Rosi, ''Emmanuelle'' de Just Jaeckin, etc.  
Après une éclipse de près de dix ans, Alain Cuny est redécouvert en [[1950]] par Malaparte qui lui confie un rôle important dans ''Le Christ interdit''. C'est le début d’une belle carrière en Italie. On le voit dans ''La Dame sans camélias'' d’Antonioni, ''La Dolce vita'' et ''Satyricon'' de Fellini, ''L’Audience'' de Ferreri, et, surtout, ''Les Hommes contre'' de Francesco Rosi. On le voit aussi dans ''Les Amants'' de Louis Malle, ''La Rose rouge'' de Franco Giraldi, ''Cadavres exquis'', encore de Francesco Rosi, ''Emmanuelle'' de Just Jaeckin, etc.  


Il fait sa dernière apparition à l’écran en [[1979]] dans ''Eboli'' de Rosi.  
Il fait sa dernière apparition à l’écran en [[1979]] dans ''Eboli'' de Francesco Rosi.  


Ce comédien trouve le temps de revenir de temps à autre à Boucey. On l’y voit pour la dernière fois en [[1991]] à l’occasion du mariage d’une de ses petites-nièces, Pascale Lerognon, fille de l’ancien maire de Pontorson.  
Ce comédien trouve le temps de revenir de temps à autre à Boucey. On l’y voit pour la dernière fois en [[1991]] à l’occasion du mariage d’une de ses petites-nièces, Pascale Lerognon, fille de l’ancien maire de Pontorson.  

Version du 5 mars 2012 à 15:27

Alain Cuny, né à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) le 12 juillet 1908 et décédé à Paris le 16 mai 1994, est une personnalité liée au département de la Manche, comédien de profession.  

Des "Visiteurs du soir" à "Cadavres exquis"

Ce n’est pas un hasard si la salle des fêtes de Beauvoir porte le nom d’Alain Cuny.

Né à Saint-Malo, où son père Albert était avoué, l'acteur des Visiteurs du soir de Marcel Carné possède des attaches familiales très étroites avec la commune voisine de Boucey, limitrophe de Pontorson, d’où sa mère Marguerite Soudée (1874-1957) est originaire. Et cette dernière est elle-même issue d’une vieille famille manchoise, les Le Jolis de Villiers, qui assurent descendre directement de Charlemagne…

Alain Cuny passe une grande partie de son enfance à Boucey où il est élevé par une tante très rigoriste, et même janséniste, qui influence fortement son tempérament tourmenté. Il y vit une enfance difficile qui peut expliquer la sensibilité exacerbée et l’hyper-romantisme de celui qui devient le parangon du « théâtre du paroxysme ».

Alain Cuny est aussi marqué par ses études à l'institut d’Agneaux où le futur cardinal Grente, de Percy, lui enseigne le latin et le grec. Il quitte son pays natal pour étudier les beaux-arts à Paris où il rencontre Charles Dullin.

Après avoir été créateur de costumes pour Feyder et Renoir, il débute au théâtre en 1940. Son jeu très dramatique en fait l’acteur claudélien par excellence. Dès 1941, il tourne dans Remorques avec un rôle modeste, mais, l’année suivante, il triomphe dans Les Visiteurs du soir.

Après une éclipse de près de dix ans, Alain Cuny est redécouvert en 1950 par Malaparte qui lui confie un rôle important dans Le Christ interdit. C'est le début d’une belle carrière en Italie. On le voit dans La Dame sans camélias d’Antonioni, La Dolce vita et Satyricon de Fellini, L’Audience de Ferreri, et, surtout, Les Hommes contre de Francesco Rosi. On le voit aussi dans Les Amants de Louis Malle, La Rose rouge de Franco Giraldi, Cadavres exquis, encore de Francesco Rosi, Emmanuelle de Just Jaeckin, etc.

Il fait sa dernière apparition à l’écran en 1979 dans Eboli de Francesco Rosi.

Ce comédien trouve le temps de revenir de temps à autre à Boucey. On l’y voit pour la dernière fois en 1991 à l’occasion du mariage d’une de ses petites-nièces, Pascale Lerognon, fille de l’ancien maire de Pontorson.

Source

Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541147.

Plus d’infos

Éditions Eurocibles, Marigny.