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L''''église Saint-Paterne''' de [[Digulleville]] est un édifice catholique de la [[Manche]].
L''''église Saint-Paterne''' de [[Digulleville]] est un édifice catholique de la [[Manche]].


==Histoire==
A l'extérieur du village, au sommet d'une colline culminant à 100 mètres, l'église aurait été construite selon la tradition sur un ancien lieu de culte païen.  
A l'extérieur du village, au sommet d'une colline culminant à 100 mètres, l'église aurait été construite selon la tradition sur un ancien lieu de culte païen.  


Édifice roman, dédié à [[saint Paterne]], évêque d'Avranches, l'église se compose d'une nef rectangulaire à quatre travées, contrebutée par des contreforts, et d'un chœur à chevet plat avec contreforts à ressaut et voûtes d'ogives de style gothique tardif<ref name=juhel>Vincent Juhel, « Deux églises de la Hague : Digulleville et Éculleville », ''Annuaire des cinq départements de la Normandie'', Association normande, 2008.</ref> qui date de [[1785]]<ref>millésime de la clef de voûte pendante du chœur.</ref>{{exp|,}}<ref name=monfreid>Guillaume de Monfreid, ''Trésors de la Hague'', Isoète, 2003.</ref>, après le prolongement de la nef en [[1776]]-[[1779]]<ref name=juhel/>.
Édifice roman, dédié à [[saint Paterne]] (saint Pair), évêque d'Avranches, l'église se compose d'une nef rectangulaire à quatre travées, contrebutée par des contreforts, et d'un chœur à chevet plat avec contreforts à ressaut et voûtes d'ogives de style gothique tardif<ref name=juhel>Vincent Juhel, « Deux églises de la Hague : Digulleville et Éculleville », ''Annuaire des cinq départements de la Normandie'', Association normande, 2008.</ref> qui date de [[1785]]<ref>millésime de la clef de voûte pendante du chœur.</ref>{{exp|,}}<ref name=monfreid>Guillaume de Monfreid, ''Trésors de la Hague'', Isoète, 2003.</ref>, après le prolongement de la nef en [[1776]]-[[1779]]<ref name=juhel/>.


Sur le flanc nord du chœur, la tour massive de clocher à quatre pans autrefois fortifiée est coiffée d'un toit pyramidal couvert de schiste au dessus des abat-son en bois. Cette partie la plus ancienne du bâtiment qui présente à l'extérieur des survivances d'appareil en épi typique de l'époque pré-romane, pourrait être le reste d'une vigie romaine<ref name=monfreid/>. La voûte surbaissée du XVI{{e}} siècle à deux arcs en panier appuyés sur des consoles sculptées est surmontée d'une voûte du XII{{e}} à double arc de plein cintre en [[pierre de Valognes]], aux claveaux finement sculptés, à la clef de voûte monolithe cruciforme. La chapelle du clocher garde la trace du blason des [[manoir du Bosq|du Bosq]]<ref name=monfreid/> ou des Jallot<ref name=juhel/> qui ont probablement financé sa construction<ref name=monfreid/>. Au dessus, on peut lire l'épitaphe de Jacques Le Petit, prêtre du lieu, mort en [[1701]]<ref name=objet>http://objet.art.manche.fr</ref>.
Sur le flanc nord du chœur, la tour massive de clocher à quatre pans autrefois fortifiée est coiffée d'un toit pyramidal couvert de schiste au dessus des abat-son en bois. Cette partie la plus ancienne du bâtiment qui présente à l'extérieur des survivances d'appareil en épi typique de l'époque pré-romane, pourrait être le reste d'une vigie romaine<ref name=monfreid/>. La voûte surbaissée du XVI{{e}} siècle à deux arcs en panier appuyés sur des consoles sculptées est surmontée d'une voûte du XII{{e}} à double arc de plein cintre en [[pierre de Valognes]], aux claveaux finement sculptés, à la clef de voûte monolithe cruciforme. La chapelle du clocher garde la trace du blason des [[manoir du Bosq|du Bosq]]<ref name=monfreid/> ou des Jallot<ref name=juhel/> qui ont probablement financé sa construction<ref name=monfreid/>. Au dessus, on peut lire l'épitaphe de Jacques Le Petit, prêtre du lieu, mort en [[1701]]<ref name=objet>http://objet.art.manche.fr</ref>.


==Mobilier==
L'église a longtemps caché derrière ses plâtres un retable en trompe-l'œil réalisé vers [[1785]]. À l'époque, les finances ne permettant pas d'acquérir un vrai retable, on a peint à même le mur, un manteau royal, deux colonnes et pilastres en marbre à chapiteaux corinthiens portant un entablement et un fronton ornés de godrons et modillons, une peinture figurant l'Agonie du Christ au Jardin des oliviers, les statues de saint Paterne et saint Étienne... Vers [[1830]], on cache les peintures avec un badigeon et un retable en bois puis en marbre, en même temps que les statues en bois du XVIII{{e}} siècle des deux saints protecteurs sont acquis à l'[[église de Réville]]. Les peintures sont redécouvertes au hasard d'une réfection en janvier [[1985]] et restaurées entre 1988 et 1989 par Jean-Marie Hue<ref name=juhel/>.
L'église a longtemps caché derrière ses plâtres un retable en trompe-l'œil réalisé vers [[1785]]. À l'époque, les finances ne permettant pas d'acquérir un vrai retable, on a peint à même le mur, un manteau royal, deux colonnes et pilastres en marbre à chapiteaux corinthiens portant un entablement et un fronton ornés de godrons et modillons, une peinture figurant l'Agonie du Christ au Jardin des oliviers, les statues de saint Paterne et saint Étienne... Vers [[1830]], on cache les peintures avec un badigeon et un retable en bois puis en marbre, en même temps que les statues en bois du XVIII{{e}} siècle des deux saints protecteurs sont acquis à l'[[église de Réville]]. Les peintures sont redécouvertes au hasard d'une réfection en janvier [[1985]] et restaurées entre 1988 et 1989 par Jean-Marie Hue<ref name=juhel/>.


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Fichier:Digulleville - Eglise, fonts.JPG|thumb|''Fonts baptismaux''.
Fichier:Digulleville - Eglise, fonts.JPG|thumb|''Fonts baptismaux''.
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==Bibliographie==
* « L’église Saint-Pair de Digulleville et sa tour de clocher préromane », ''[[Vikland]]'', n° 32, février 2020


{{Notes et références}}
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Version du 11 décembre 2020 à 11:24

L'église Saint-Paterne

L'église Saint-Paterne de Digulleville est un édifice catholique de la Manche.

Histoire

A l'extérieur du village, au sommet d'une colline culminant à 100 mètres, l'église aurait été construite selon la tradition sur un ancien lieu de culte païen.

Édifice roman, dédié à saint Paterne (saint Pair), évêque d'Avranches, l'église se compose d'une nef rectangulaire à quatre travées, contrebutée par des contreforts, et d'un chœur à chevet plat avec contreforts à ressaut et voûtes d'ogives de style gothique tardif[1] qui date de 1785[2],[3], après le prolongement de la nef en 1776-1779[1].

Sur le flanc nord du chœur, la tour massive de clocher à quatre pans autrefois fortifiée est coiffée d'un toit pyramidal couvert de schiste au dessus des abat-son en bois. Cette partie la plus ancienne du bâtiment qui présente à l'extérieur des survivances d'appareil en épi typique de l'époque pré-romane, pourrait être le reste d'une vigie romaine[3]. La voûte surbaissée du XVIe siècle à deux arcs en panier appuyés sur des consoles sculptées est surmontée d'une voûte du XIIe à double arc de plein cintre en pierre de Valognes, aux claveaux finement sculptés, à la clef de voûte monolithe cruciforme. La chapelle du clocher garde la trace du blason des du Bosq[3] ou des Jallot[1] qui ont probablement financé sa construction[3]. Au dessus, on peut lire l'épitaphe de Jacques Le Petit, prêtre du lieu, mort en 1701[4].

Mobilier

L'église a longtemps caché derrière ses plâtres un retable en trompe-l'œil réalisé vers 1785. À l'époque, les finances ne permettant pas d'acquérir un vrai retable, on a peint à même le mur, un manteau royal, deux colonnes et pilastres en marbre à chapiteaux corinthiens portant un entablement et un fronton ornés de godrons et modillons, une peinture figurant l'Agonie du Christ au Jardin des oliviers, les statues de saint Paterne et saint Étienne... Vers 1830, on cache les peintures avec un badigeon et un retable en bois puis en marbre, en même temps que les statues en bois du XVIIIe siècle des deux saints protecteurs sont acquis à l'église de Réville. Les peintures sont redécouvertes au hasard d'une réfection en janvier 1985 et restaurées entre 1988 et 1989 par Jean-Marie Hue[1].

À l'intérieur pend un ex-voto marin représentant le chalutier Patrick qui en remplace un autre, le Stella Maris Cherbourg, trois mâts de commerce de la fin du Second Empire, volé en 1990. Les fonts baptismaux en granit du premier quart du XIXe siècle portent un couvercle conique en sapin peint[4].

La poutre de gloire, du dernier quart du XVIIIe siècle[4], menaçant de tomber, est dépendue en 2011.

Le cimetière qui l'entoure accueille le monument aux morts, la tombe de Louis-Jacques Quesnel, prêtre du lieu au XVIIe siècle en forme de barque sur le flanc sud du chevet[3].

Bibliographie

  • « L’église Saint-Pair de Digulleville et sa tour de clocher préromane », Vikland, n° 32, février 2020

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Vincent Juhel, « Deux églises de la Hague : Digulleville et Éculleville », Annuaire des cinq départements de la Normandie, Association normande, 2008.
  2. millésime de la clef de voûte pendante du chœur.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 et 3,4 Guillaume de Monfreid, Trésors de la Hague, Isoète, 2003.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 http://objet.art.manche.fr

Liens internes

Lien externe