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Vuidement du Cotentin (1378-1392)

De Wikimanche

Le Vuidement du Cotentin est une période d'évacuation du Cotentin entre 1378 et 1392, ordonnée par le roi Charles V, pendant la Guerre de Cent Ans dans la Manche.  

La cause du « grand vuidement »

Pendant la Guerre de Cent ans, a lieu, comme le relate l’historien François de Beaurepaire, le « vuidement » (évacuation du Cotentin), ordonné par le roi Charles V en 1378 qui dure jusqu’en 1392 pour arracher Cherbourg aux Anglais [1].

Convaincu de la trahison de Charles le Mauvais et de ses compromissions avec le Roi d’Angleterre, Charles V charge le Connétable Du Guesclin de reprendre toutes les places fortes du Cotentin, ce qu’il fait, pour Avranches et Gavray, mais il se heurte à la résistance anglaise à Cherbourg.

Le siège ne donne rien, puisque les Anglais se ravitaillent aisément par la mer. Du Guesclin constitue une garnison en retrait à Montebourg et la confie à Guillaume des Bordes, « capitaine du Constentin » [1]. Ce dernier ne tarde pas à être fait prisonnier le 4 juillet 1379, dans la forêt de Brix par les Anglais, qui de plus, détruisent le fort de Montebourg [1].

Charles V, sans doute irrité par la capture de Guillaume des Bordes ou par l’échec du siège de Cherbourg ou peut-être par les deux, décide de vaincre Cherbourg par la faim ordonnant, par décret royal, de chasser tous les habitants et de laisser la terre inculte [1].

Ce « vuidement » qui dure près de quinze ans est attesté et même explicité par des documents originaux conservés aux Archives nationales dans la collection des Mélanges de la Chambre des comptes.

Par exemple à Réville, Tocqueville, Gatteville, mais aussi Gréville, Englesqueville-Lestre ou Lestre, il est fait état des ordres de quitter les villages [1]. Mieux ou… pire, la vicomté de Valognes devient même insolvable, malgré la vigilance des agents du fisc dans la recherche des imposables [1].

C’est à partir de 1392, quand Cherbourg est racheté aux Anglais par Philippe de Navarre (pour 200 000 livres, dont la moitié payée comptant), que le retour d’exode commence [1]. Mais c'est souvent pour ne retrouver que des ruines comme à Anglesqueville (Lestre) où les arrivants découvrent « le pays et les terres toutes désertes, leurs mesons chaestes et de moliers sanz ce que homme y peust habiter » (Archives nationales).

Bibliographie

  • François de Beaurepaire, « L'exil des habitants du Nord du Cotentin de 1378 à 1392 », Revue de la Manche, n°46, avril 1970.

 

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier.

Article connexe

Lien externe

  • « f. 13v, Bataille entre Guillaume des Bordes et Anglais (1379) », Mandragore, base iconographique pour les manuscrits de la BnF (voir en ligne)