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Mésange charbonnière

De Wikimanche

30 janvier 2021. Au Hutrel à Saint-Lô

La mésange charbonnière est un passereau qu’on peut observer toute l’année dans le département de la Manche. Cet oiseau appartient à la famille des paridés, dont les 64 espèces portent toutes le nom de mésange. Le nom scientifique de la mésange charbonnière (genre et espèce) est Parus major. Parus (petit en latin) indique qu’il s’agit d’un passereau de petite taille et major que la mésange charbonnière est la plus grande des mésanges. Quant à son nom français, il se réfère bien sûr à la couleur noire.

Description

La mésange charbonnière pèse en moyenne dix-huit grammes, pour quinze centimètres de long. La tête, la gorge et la raie verticale qui sépare en deux le ventre sont noires. Au-delà du noir, la palette de couleurs est variée : le blanc (la joue), le jaune citron (le ventre), le vert kaki ( le dos), le bleu foncé (les plumes de l’aile). Seule la barre ventrale permet de distinguer mâle et femelle. Celle du mâle est large, avec des bords incurvés, celle de la femelle est étroite, avec des bords presque verticaux.

Comportements

Comme toutes les mésanges, la mésange charbonnière est toujours en mouvement. Son territoire (dans la Manche, essentiellement le bocage) n’excède jamais quatre hectares, mais elle l’explore en permanence et en tous sens, toujours à la recherche de nourriture. Grâce à ses talents d’acrobate, ses pattes très robustes, son sens de l’adaptation également, elle découvre en toutes saisons de nouvelles sources d’alimentation. Sauf en hiver où elle se mêle aux autres passereaux, la mésange charbonnière est peu sociable et batailleuse. La défense de son territoire est extrêmement agressive et grâce à sa grande taille, elle s’impose à tous ses concurrents, particulièrement à la mangeoire (son principal opposant est le rouge-gorge, lui aussi très agressif).

Régime alimentaire

Au printemps, la mésange charbonnière est insectivore : mouches, pucerons, araignées, punaises et surtout chenilles pour nourrir ses petits. En période de nidification, on estime qu’un seul individu peut ramener au nid 15 000 proies ! Comme à la même période ces insectes s’attaquent aux cultures et aux potagers, leur destruction est évidemment très utile. En été, les mésanges charbonnières se nourrissent de papillons et de graines de sureau, ainsi que de mûres. En automne et en hiver, le régime alimentaire devient granivore (graines de noisetier en particulier, grâce à leur bec puissant, capable de trouer une noisette verte).

Reproduction

Pour accueillir le futur nid, dès les mois de décembre et janvier, le mâle cherche une cavité, un trou creusé dans un vieil arbre ou un vieux mur, si le milieu le permet. Il peut aussi se rabattre sur une boîte à lettres ou un vieux sac ! Mais les nichoirs artificiels, maintenant qu’ils sont installés partout, ont nettement sa préférence. Une fois le choix opéré, le mâle se perche bien en évidence et se met à chanter pour attirer une femelle. Pour cela, il dispose de la gamme la plus variée de toutes les mésanges : on a dénombré 11 chants et 21 cris différents, chaque individu ayant son style propre. Quand la femelle entre dans la cavité et l'adopte, la construction du nid lui revient exclusivement. Elle amasse un énorme matelas de mousses diverses, qu’elle recouvre de poils et de morceaux de laine. La couvaison s’effectue deux fois chaque année, à la fin d’avril-mai et en juin. La date de ponte est modifiée en fonction de l’arrivée, plus ou moins tardive. des chenilles. Les œufs (entre 8 et 15) sont couvés une quinzaine de jours par la femelle seule. Une fois les petits éclos, le couple fournit un travail de nourrissage incessant et épuisant, jusqu’à {{unité|15|km} d’allers et retours quotidiens ! Les jeunes mésanges restent environ une vingtaine de jours au nid.

Populations de mésanges charbonnières dans la Manche

Le GONm a réalisé pour la période 2009-2013 une grande enquête sur les populations d’oiseaux nicheurs en Normandie. Concernant la Manche, département le mieux prospecté, les effectifs de mésanges charbonnières s’élevaient à 73 420, soit la neuvième place sur les 78 espèces les plus communes. En 2022, le GONm a édité son troisième Atlas des oiseaux de Normandie, issu d’un travail collectif de contributeurs bénévoles sur la période 2016-2019. Les cinq départements normands ont été quadrillés en « mailles » de 10 x 10 kilomètres. Le département de la Manche en compte ainsi 76. La présence de la mésange charbonnière a été relevée dans la quasi-totalité des mailles en période de reproduction et à 100 % en hiver. Ces relevés n’ont pratiquement pas évolué depuis 30 ans dans le département. On peut donc considérer l’espèce comme stable. Les deux bastions de la mésange charbonnière sont la pointe nord-ouest autour de Cherbourg-en-Cotentin et la zone entre Coutances et Saint-Lô. Ces deux territoires sont des secteurs bocagers riches en haies. Cette nidification toujours importante des mésanges charbonnières est très positive pour l’environnement, car les jeunes sont nourris en grande partie par des chenilles dévoreuses de feuilles, dommageables pour la survie des arbres.

Notes et références

Source
  • Gérard Debout et Bruno Chevalier, Nouvel Atlas des oiseaux de Normandie, Orep éditions, 2022

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