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Château de Saint-Pierre-de-Semilly

De Wikimanche

Porterie du château renaissance.
Fragment du château médieval

Le château de Saint-Pierre-de-Semilly est un monument historique de la Manche, situé à Saint-Pierre-de-Semilly.

Le château médiéval

Description

Plan de situation du château médiéval dans le bourg.
Cadastre de 1801

Un premier château a été construit à cet emplacement, vers 1096 [1][2][3].

Au sud-est du village, sur une éminence naturelle qui domine d'une trentaine de mètres l'étang situé le plus en amont, se trouvent les ruines d'un château médiéval dont l'isolement du terrain environnant a été complété par le creusement d'un fossé semi-circulaire, large de plus de 20 m et profond de 5 à 7 m dans son état actuel.

Du château, subsiste une enceinte maçonnée polygonale irrégulière, peut-être flanquée de quelques tours de plan rectangulaire, noyée dans les broussailles et donc difficile à observer précisément, longue de près de 80 m et large au maximum d'environ 65 m. Le mur, de pierres brutes maçonnées en lits horizontaux ou en arêtes de poisson (opus spicatum), a une largeur de plus de 2 m et est plus ou moins bien conservé atteignant encore par endroits une dizaine de mètres de haut. En quelques places, on notait dans l'épaisseur du mur, à 5 m de hauteur environ, une galerie voûtée en plein cintre large de 80 cm et haute de 1,80 m.

Des observations anciennes ont mis en évidence la présence de deux portes, larges de 3,20 m environ, se faisant face à l'ouest et à l'est de l'enceinte. Cette dernière renfermait, situés sur son pourtour, des bâtiments dont les murs étaient moins épais et qui présentaient des parties voûtées. Un ensemble massif, accolé intérieurement à l'enceinte au nord, laisse penser à un donjon.

Extérieurement à l'enceinte maçonnée, le reste de l'éminence naturelle constitue la basse-cour du château. Celle-ci, de forme ovale, est ceinte à l'est et au nord-est par un aménagement du relief et le creusement d'un fossé, à l'ouest et au nord-ouest par un rempart de terre, haut de 4 à 5 m, surplombant la pente naturelle, et au sud par un mur maçonné dont on conserve encore un tronçon épais de près de 2 m qui habillait la paroi rocheuse sur plus de 9 m de haut et qui est arasé actuellement au niveau du terrain supérieur.

Des éléments de mur s'observent ailleurs, culbutés le long de la pente. Les fortifications de la basse-cour ont été aplanies anciennement au nord et des plantations d'arbres réalisées au même moment dans l'emprise de cette dernière ont provoqué la mise en évidence de nombreuses fondations.

Le château aurait appartenu à des barons anglo-normands, puis à Jean Sans-Terre, à saint Louis, qui l'aurait offert au seigneur de Parfouru [1].

Documents graphiques

On a trouvé trois plans des installations moyenâgeuses qui semblent gigantesques.

  • Le plan cadastral de 1801, qui montre des contours assez indéchiffrables sur la motte castrale sud au bord de l'étang [4].
  • Un plan produit par la Direction régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie, qui montre distinctement deux mottes castrales, dont une très à l'ouest aurait deux niveaux. On n'a pas osé l'importer ici, puisqu'il ne semble pas libre de droits [2].
  • Un plan soigné dans le graphisme, mais malheureusement non sourcé, sur Commons. Le lieu désigné comme donjon, paraît exagérément régulier au regard du cadastre de 1801. Mais on ne sait pas lequel des deux plans est fautif [5].

Quoi qu'il en soit, ces documents permettent sans hésitation de ranger le tout dans la catégorie des mottes castrales de la Manche.

Le château Renaissance

Toitures du château Renaissance.

En 1532, Jeanne de Parfouru apporte ces terres en dot à son mariage avec Jean de Mathan [1]. En 1569, Georges de Mathan, gouverneur de Saint-Lô, et son épouse Claude des Asses, construisent l'actuel château [1]. Il est toujours la propriété de la famille de Mathan. « Le château a toujours été habité, affirme Raoul de Mathan, l'actuel propriétaire [6]. Il y a eu jusqu'à 70 personnes vivant sous le même toit. » [1], la bâtisse comptant une cinquantaine de pièces.

Le château est occupé par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et il est endommagé pendant la bataille de Saint-Lô en 1944 [1].

Il est inscrit aux Monuments historiques le 19 décembre 1944 [7] et rénové entre 1947 et 1969.

En 1997, une poutre porteuse, attaquée par la mérule, se brise, entraînant l'écroulement du toit [1].

Sur l'impulsion du nouvel héritier, Raoul de Mathan, le château est restauré en 2013 avec le soutien de la fondation Vieilles maisons françaises (VMF).

Situation

On a repéré les trois lieux : le château renaissance, le supposé donjon, et la motte castrale ouest.

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Bibliographie

  • Yves Nédélec, « Château de Saint-Pierre-de-Semilly », Annuaire des cinq départements normands, congrès de Saint-Lô, 1977, pp. 26-29.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 Nathalie Lecornu-Baert, « Une histoire de famille qui perdure depuis 700 ans », Ouest-France, 8 août 2013.
  2. 2,0 et 2,1 Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Basse-Normandie (lire en ligne).
  3. Recherches sur les Anciens Châteaux du département de la Manche; par M. de Gerville, Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, 1829, pp.232-244 (lire en ligne).
  4. Cadastre de 1801 (Voir dans Wikimanche).
  5. Bourg Castral de Saint-Pierre-de-Semilly (voir dans Wikimanche).
  6. Sauf entre 1969 et 1992.
  7. « Notice n°PA00110596 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.

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