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Église de L'Isle-Marie

De Wikimanche


L'Isle-Marie. Détail en plan masse de l'église de l'hôpital et de l'écurie. Ce plan est dimensionné avec le cadastre actuel, les toitures sont représentées au vu des photos aériennes

L'église de L'Isle-Marie, souvent appelée Notre Dame du Holm ou Notre Dame de L'Isle-Marie est un édifice originellement catholique de la Manche, situé dans la commune de Picauville, dans le domaine de L'Isle-Marie.

Description

L'Isle-Marie, plan d'ensemble du domaine. L'église porte le repère n°5

L'église constitue l'aile Ouest d'un bâtiment extrêmement atypique : le corps central est un hôpital destiné à des militaires invalides, et en symétrie par rapport à l'église, l'aile Est est dédiée… aux écuries.

Symboliquement cette symétrie peut surprendre, d'autant que les façades sud de l'église et des écuries sont identiquement percées des mêmes quatre fenêtres. Quoi qu'il en soit, le tout (ou seulement l'église) est attribué à Jules Hardouin Mansart.

Souvent désignée comme une « chapelle », elle est cependant formellement identifiée comme église paroissiale en 1726 [1].

Elle est précédée à l'ouest d'un « enclos paroissial » extrêmement dessiné dans ses contours, qui contient sans surprise un cimetière. On y trouve un obélisque à nouveau atypique, et plusieurs tombes monumentales.

Histoire

Elle est datée de 1673, et l'hôpital de 1675. Le commanditaire n'est autre que Bernardin Gigault de Bellefonds, seigneur du lieu et maréchal de France. Le chantier fait partie d'une grande campagne de travaux, qui voit le château fort transformé en château de plaisance, pendant que des fortifications attribuées à Vauban sont bâties tout autour du parc [2].

La façade, « d'un goût parfait, décorée avec beaucoup de grâce et d'heureuses proportions » selon André Rostand, présente trois portes encadrées par quatre pilastres. Un avant-corps donne sur la porte centrale. Il est formé par deux colonnes ioniques qui portent un balcon à balustrades en pierres, et est surmonté d'un attique de même largeur percé d'une large ouverture et orné de volutes renversées et d'un fronton en arc surbaissé avec trois angelots sur le tympan. Chacune des deux portes latérales, plus basses et plus étroites, est coiffée par un tableau de pierre rectangulaire. Le maitre-autel accueillait une œuvre due à l'école de Raphaël [3].

Cette œuvre était une copie de La Vierge à la chaise, exécutée par le peintre Jules Romain, élève de Raphaël. Le maître y aurait même mis la main [4].

La chapelle est pillée à la Révolution, lorsque « le château fut incendié et à demi rasé [5]. »

Enfin, à la Libération en 1944, l'ensemble église / hôpital / écuries est incendié, et perd ses toitures et planchers comme en atteste la vidéo ci-dessous, ainsi qu'une photographie aérienne de 1947 [6].

Il est donc fort peu probable que la Vierge à la chaise ait survécu à ces deux destructions.

Document cinématographique

Le document ci-dessous est daté de 1952. Il montre clairement (à 29 s.) l'état de délabrement des bâtiments. L'ensemble a depuis été soigneusement réhabilité.

Situation

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Liens internes

Notes et références

  1. Dictionnaire universel de la France ancienne et moderne et de la Nouvelle France, Paris, 1726, p.241 (lire en ligne).
  2. « Notice n°PA50000020 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture. .
  3. André Rostand, Monuments meurtris du Cotentin libéré, 1948.
  4. M. de Gerville, Études sur le département de la Manche, Impr. Feuardent, Cherbourg, 1854, pp.144-145 (lire en ligne).
  5. Anonyme, « L'Isle-Marie », La Normandie monumentale et pittoresque, édifices publics, églises, châteaux, manoirs, etc. … Manche, partie 2, éd. Lemasle & Cie, Le Havre, 1899, pp.343-345 (lire en ligne).
  6. Photographie aérienne de 1947 (voir en ligne)