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Le '''barrage de la Roche-qui-Boit''' est une ancienne infrastructure hydraulique de la [[Manche]], située à [[Ducey]].
[[Fichier:1950 apres la vidange Barrage Roche qui Boit.jpg|300px|thumb|right|''Les ouvriers sur le barrage de la Roche qui Boit (1950)''.]]  


Le '''barrage de la Roche-qui-boit''' est une infrastructure hydraulique de la [[Manche]], située à [[Ducey]].
Il est considéré comme un barrage de compensation au [[barrage de Vezins]].


__TOC__
==Histoire==
Il est bâti sur la [[Sélune]] à l'initiative de la [[Société des forces motrices de la Sélune]] <ref name=Illustration>''L'Illustration économique et financière'', numéro spécial « La Manche », 28 août 1926. </ref>.
Il est bâti sur la [[Sélune]] à l'initiative de la [[Société des forces motrices de la Sélune]] <ref name=Illustration>''L'Illustration économique et financière'', numéro spécial « La Manche », 28 août 1926. </ref>, présidée par [[Hippolyte Gilbert]] directeur de la [[Banque Gilbert & Cie]].


Les travaux commencent en [[1916]] et sont achevés en [[1919]]. Des prisonniers de guerre allemands fournissent une grande partie de la main-d'œuvre <ref name=Norois1>André Journaux, « L'électricité en Basse-Normandie - Étude de géographie économique », ''Norois'', n° 6, avril-juin 1955, pp. 147-148. </ref>. Il permet de retenir 4 millions de mètres cubes d'eau, « dont 900 000 utilisables » <ref name=Norois1/>.
Les travaux commencent en [[1916]] et sont achevés en [[1919]]. Des prisonniers de guerre allemands fournissent une grande partie de la main-d'œuvre <ref name=Norois1>André Journaux, « L'électricité en Basse-Normandie - Étude de géographie économique », ''Norois'', n° 6, avril-juin 1955, pp. 147-148. </ref>. Il permet de retenir {{unité|4|millions}} de mètres cubes d'eau, « dont {{nombre|900000}} utilisables » <ref name=Norois1/>.


Le barrage alimente une centrale hydroélectrique. Le courant commence à être produit commercialement le [[9 juillet]] [[1920]] sur la ligne Ducey-[[Granville]] <ref name=Illustration/>. La puissance installée est de 1 750 kW <ref name=Norois1/>.
Le barrage alimente une centrale hydroélectrique. Le courant commence à être produit commercialement le [[9 juillet]] [[1920]] sur la ligne Ducey-[[Granville]] <ref name=Illustration/>. La puissance installée est de {{unité|1750|kW}} <ref name=Norois1/>.


En [[1926]], un moteur Diesel de 1 200 kW est installé « pour pallier les insuffisances hydrauliques » <ref name=Norois1/>.
En [[1926]], un moteur Diesel de {{unité|1200|kW}} est installé « pour pallier les insuffisances hydrauliques » <ref name=Norois1/>.


Il est considéré comme un barrage de compensation au [[barrage de Vezins]].
Le barrage est exploité par EDF à partir de [[1946]] <ref name=OF1>« Le barrage de La Roche-qui-Boit vit ses derniers mois », ''Ouest-France'', 30 mars 2021.</ref>.
 
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Barrage de La Roche qui boit.jpg|Au début du XX{{e}} siècle.
Ducey-usineelectrique1.jpg|L'usine électrique.
1950 apres la vidange Barrage Roche qui Boit.jpg|Les ouvriers sur le barrage (1950).  
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Il est vidangé une première fois à l'été [[1952]] <ref>« Des barrages presque centenaires », ''Ouest-France'', 11 janvier 2012. </ref>.
Il est vidangé une première fois à l'été [[1952]] <ref>« Des barrages presque centenaires », ''Ouest-France'', 11 janvier 2012. </ref>.


Le [[14 novembre]] [[2017]], Nicolas Hulot, ministre  de la Transition écologique et solidaire, annonce l'arasement des barrages de la Roche-qui-boit et de Vezins. La déconstruction du barrage de Vezins est prévue du printemps 2018 à l'automne 2019, celle du barrage de la Roche-qui-Boit suivra.<ref>« Vallée de la Sélune : la mort des barrages est signée », ''La Gazette de la Manche'', 15 novembre 2017.</ref>
====Description====
Il s'agit d'un barrage à voûtes multiples et contreforts, construit sous la direction d'[[Albert Caquot]] ([[1881]]-[[1976]]), ingénieur des Ponts-et-Chaussées.
 
Il mesure 15 m de haut et il est long de 125 m. Il produit 5 millions de kilowattheures par an.


==Description==
Le lac de retenue qu'il forme mesure 5 km de long et couvre 40 hectares. Jusqu'en 2019, de nombreuses animations nautiques y sont organisées, notamment par la [[base de loisirs La Mazure]].  
Il s'agit d'un barrage à voûtes multiples et contreforts, construit sous la direction d'Albert Caquot ([[1881]]-[[1976]]), ingénieur des Ponts-et-Chaussées.


Il mesure 15 m de haut et il est long de 125 m. Il produit 5 millions de kilowattheures par an.
Depuis l'année [[2000]], le café-restaurant-brocante-galerie ''L'autre café'', ouvert d'avril à octobre, est installé en bordure.


Le lac qu'il forme mesure 5 km de long et couvre 40 hectares.
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====La destruction====
En [[2009]], Chantal Jouanno, secrétaire d'État chargée de l'Écologie, annonce que l'État ne renouvellera pas les concessions de Vezins et La Roche-qui-Boit <ref>Audry Vairé, « Le barrage de La Roche-qui-boit est méconnaissable », ''Ouest-France'', 24 juin 2022.</ref>.
Le [[14 novembre]] [[2017]], Nicolas Hulot, ministre  de la Transition écologique et solidaire, annonce l'arasement des barrages de La Roche-qui-boit et de Vezins. La déconstruction du barrage de Vezins est prévue du printemps 2018 à l'automne 2019, celle du barrage de La Roche-qui-Boit suivra <ref>« Vallée de la Sélune : la mort des barrages est signée », ''La Gazette de la Manche'', 15 novembre 2017.</ref>.
En juin [[2020]], après le démantèlement du barrage de Vezins, EDF engage les travaux préparatoires à la démolition du barrage de La Roche-qui-Boit ; les sédiments seront retirés d'ici mars 2021 ; la production d'électricité sera arrêtée le mois suivant et la retenue d'eau vidangée ; les travaux de démantèlement se dérouleront de mai 2021 à février 2022 <ref>Mauricette Guittard, « Barrages : vers la démolition de La Roche-qui-Boit », ''Ouest-France'', 13 mai 2020.</ref>. Le coût de la reconstruction est estimé à {{unité|15|millions}} d'euros <ref>Mauricette Guittard, « Vers la démolition du barrage de La Roche-qui-boit », ''Ouest-France'', 16-17 mai 2020. </ref>. Les travaux commencent le [[28 septembre]] [[2020]] avec l'enlèvement des sédiments ({{unité|210000|m|3}}), une opération qui n'empêchera la production d'électricité  <ref>Audrey Vairé, « Barrages manchois : le coup d'envoi des travaux », ''Ouest-France'', 24 septembre 2020. </ref>.
Des précautions sont prises pour préserver l'habitat des espèces présentes sur les lieux : une mare de {{unité|150|m|2}} est creusée pour quelques amphibiens, la maison des ouvriers est sécurisée pour accueillir des chauves-souris protégées et des hirondelles de fenêtre <ref name=OF1/>.
Le {{Date|1|octobre|2021}}, Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, annonce, par un communiqué de presse, le report au printemps [[2022]] de la vidange du lac de retenue, dans le but de « limiter les risques à l'aval » <ref>«  Barrage de La Roche-Qui-Boit. La vidange de la retenue sur la Sélune reportée au printemps 2022 », ''La Gazette de la Manche'', site internet, 1er octobre 2021.</ref>. La vidange commence le [[16 mai]] [[2022]] et doit durer trois à cinq semaines <ref>Audrey Vairé, « La vidange du barrage de la Roche-qui-Boit lancée », ''Ouest-France'', 20 mai 2022.</ref>. En réalité, il ne faut que dix jours pour la mener à bien <ref name=OF2>Audrey Vayré, « La spectaculaire destruction du barrage », ''Ouest-France'', 25-26 juin 2022. </ref>. La destruction proprement dite, confiée à l'entreprise Cardem,  commence le [[20 juin]] suivant : elle doit produire {{unité|21500|tonnes}} de déchets de béton, recyclés à 90% sur place <ref name=OF2/>, elle est terminée en avril ; EDF encore propriétaire de parcelles le long de la Sélune et du site de l'ancien barrage souhaite les vendre à des associations environnementales ou aux communes <ref>Audrey Vairé, « Barrage détruit : l'avenir du site en question », ''Ouest-France'', 26 avril 2023.</ref>.


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==Notes et références==
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==Lien interne==
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* [[:Catégorie:Barrage de la Roche-qui-Boit (image)|Galerie d'images]]
* [[:Catégorie:Barrage de la Roche-qui-Boit (image)|Galerie d'images]]
* [[Liste des centrales électriques de la Manche]]
* [[Liste des centrales électriques de la Manche]]
* [[Électricité dans la Manche]]
* [[Électricité dans la Manche]]
* [[Son et lumière de La Roche-qui-Boit]]


==Lien externe==
==Lien externe==

Dernière version du 4 août 2023 à 10:13

Le barrage de la Roche-qui-Boit vu du ciel (2013).

Le barrage de la Roche-qui-Boit est une ancienne infrastructure hydraulique de la Manche, située à Ducey.

Il est considéré comme un barrage de compensation au barrage de Vezins.

Histoire

Il est bâti sur la Sélune à l'initiative de la Société des forces motrices de la Sélune [1], présidée par Hippolyte Gilbert directeur de la Banque Gilbert & Cie.

Les travaux commencent en 1916 et sont achevés en 1919. Des prisonniers de guerre allemands fournissent une grande partie de la main-d'œuvre [2]. Il permet de retenir 4 millions de mètres cubes d'eau, « dont 900 000 utilisables » [2].

Le barrage alimente une centrale hydroélectrique. Le courant commence à être produit commercialement le 9 juillet 1920 sur la ligne Ducey-Granville [1]. La puissance installée est de 1 750 kW [2].

En 1926, un moteur Diesel de 1 200 kW est installé « pour pallier les insuffisances hydrauliques » [2].

Le barrage est exploité par EDF à partir de 1946 [3].

Il est vidangé une première fois à l'été 1952 [4].

Description

Il s'agit d'un barrage à voûtes multiples et contreforts, construit sous la direction d'Albert Caquot (1881-1976), ingénieur des Ponts-et-Chaussées.

Il mesure 15 m de haut et il est long de 125 m. Il produit 5 millions de kilowattheures par an.

Le lac de retenue qu'il forme mesure 5 km de long et couvre 40 hectares. Jusqu'en 2019, de nombreuses animations nautiques y sont organisées, notamment par la base de loisirs La Mazure.

Depuis l'année 2000, le café-restaurant-brocante-galerie L'autre café, ouvert d'avril à octobre, est installé en bordure.

La destruction

En 2009, Chantal Jouanno, secrétaire d'État chargée de l'Écologie, annonce que l'État ne renouvellera pas les concessions de Vezins et La Roche-qui-Boit [5].

Le 14 novembre 2017, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, annonce l'arasement des barrages de La Roche-qui-boit et de Vezins. La déconstruction du barrage de Vezins est prévue du printemps 2018 à l'automne 2019, celle du barrage de La Roche-qui-Boit suivra [6].

En juin 2020, après le démantèlement du barrage de Vezins, EDF engage les travaux préparatoires à la démolition du barrage de La Roche-qui-Boit ; les sédiments seront retirés d'ici mars 2021 ; la production d'électricité sera arrêtée le mois suivant et la retenue d'eau vidangée ; les travaux de démantèlement se dérouleront de mai 2021 à février 2022 [7]. Le coût de la reconstruction est estimé à 15 millions d'euros [8]. Les travaux commencent le 28 septembre 2020 avec l'enlèvement des sédiments (210 000 m3), une opération qui n'empêchera la production d'électricité [9].

Des précautions sont prises pour préserver l'habitat des espèces présentes sur les lieux : une mare de 150 m2 est creusée pour quelques amphibiens, la maison des ouvriers est sécurisée pour accueillir des chauves-souris protégées et des hirondelles de fenêtre [3].

Le 1er octobre 2021, Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, annonce, par un communiqué de presse, le report au printemps 2022 de la vidange du lac de retenue, dans le but de « limiter les risques à l'aval » [10]. La vidange commence le 16 mai 2022 et doit durer trois à cinq semaines [11]. En réalité, il ne faut que dix jours pour la mener à bien [12]. La destruction proprement dite, confiée à l'entreprise Cardem, commence le 20 juin suivant : elle doit produire 21 500 tonnes de déchets de béton, recyclés à 90% sur place [12], elle est terminée en avril ; EDF encore propriétaire de parcelles le long de la Sélune et du site de l'ancien barrage souhaite les vendre à des associations environnementales ou aux communes [13].

Localisation

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Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 L'Illustration économique et financière, numéro spécial « La Manche », 28 août 1926.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 André Journaux, « L'électricité en Basse-Normandie - Étude de géographie économique », Norois, n° 6, avril-juin 1955, pp. 147-148.
  3. 3,0 et 3,1 « Le barrage de La Roche-qui-Boit vit ses derniers mois », Ouest-France, 30 mars 2021.
  4. « Des barrages presque centenaires », Ouest-France, 11 janvier 2012.
  5. Audry Vairé, « Le barrage de La Roche-qui-boit est méconnaissable », Ouest-France, 24 juin 2022.
  6. « Vallée de la Sélune : la mort des barrages est signée », La Gazette de la Manche, 15 novembre 2017.
  7. Mauricette Guittard, « Barrages : vers la démolition de La Roche-qui-Boit », Ouest-France, 13 mai 2020.
  8. Mauricette Guittard, « Vers la démolition du barrage de La Roche-qui-boit », Ouest-France, 16-17 mai 2020.
  9. Audrey Vairé, « Barrages manchois : le coup d'envoi des travaux », Ouest-France, 24 septembre 2020.
  10. «  Barrage de La Roche-Qui-Boit. La vidange de la retenue sur la Sélune reportée au printemps 2022 », La Gazette de la Manche, site internet, 1er octobre 2021.
  11. Audrey Vairé, « La vidange du barrage de la Roche-qui-Boit lancée », Ouest-France, 20 mai 2022.
  12. 12,0 et 12,1 Audrey Vayré, « La spectaculaire destruction du barrage », Ouest-France, 25-26 juin 2022.
  13. Audrey Vairé, « Barrage détruit : l'avenir du site en question », Ouest-France, 26 avril 2023.

Liens internes

Lien externe