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Gabriel Ier de Montgommery

De Wikimanche

Gabriel de Montgomery.

Gabriel comte de Montgommery, seigneur de Lorges et de Ducey, né à Ducey le 5 mai 1530 [1] et mort à Paris le 26 juin 1574, est un seigneur de la Manche.

Biographie

Gabriel descend d’une illustre famille installée en Écosse depuis la Conquête. Son grand-père Robert était revenu en France se mettre au service de Louis XI [2]

Son père, Jacques, sieur de Lorges (1485-1562) était devenu seigneur de Ducey en épousant une dame du lieu, Claude de la Bouxière. Ce Jacques de Montgommery est entré dans l’histoire par la petite porte en blessant accidentellement François 1er au menton avec un tison enflammé (c’est pourquoi, selon la légende, le roi porta ensuite toujours la barbe) [2].

Son père lui cède en 1557 la charge de capitaine de la garde écossaise auprès du roi Henri II de France, avec qui Gabriel de Montgommery a été élevé à la Cour, et duquel il reçoit des titres honorifiques.

Le 12 janvier 1550, il épouse Isabeau de la Touche, qui lui donnera dix enfants [3].

En 1559, la paix de Cateau-Cambresis signée entre Henri II et Philippe II d'Espagne va mettre fin aux guerres d'Italie et au conflit entre la France et les Habsbourg. Des alliances matrimoniales vont permettre de maintenir la paix en Europe. Le duc de Savoie va épouser Marguerite (sœur d'Henri II) et Philippe II d'Espagne va prendre pour épouse Elisabeth, sa fille. Ce double mariage doit être célébré en grande pompe en juin.

Le tournoi.

Le 30 juin, un tournoi est organisé dans la capitale, aux Tournelles. Henri II porte les couleurs de sa maîtresse officielle, Diane de Poitiers, assise à côté de la reine. Il joute avec succès contre son futur beau-frère Emmanuel-Philippe de Savoie et le duc de Guise. La dernière, à laquelle il réclame une passe contre son capitaine des gardes écossaise Montgommery, malgré les réticences de la Reine, tourne au tragique. La lance de Gabriel de Montgommery se brise sur le roi. Le roi vacille et tombe de son cheval. Le connétable de Montmorency et le maréchal de Tavannes se précipitent. La visière du casque est entrouverte. Plusieurs éclats de bois provenant de la lance de Montgommery ont atteint le visage du roi. Henri II va mourir quelques jours plus tard, après avoir dit que Montgommery n'était nullement fautif de ce malheur [3].

Pour crainte d'une sanction, Montgommery, retiré à Ducey, s'exile avant la mort du souverain, d'abord à Jersey, puis à Venise et enfin à Londres (Angleterre) en 1560, où il se convertit au protestantisme.

De retour en France en 1563, Gabriel de Montgommery met son épée au service de Coligny qui lui confie un temps le gouvernement de la Basse-Normandie. Après la prise d’Amboise, Gabriel de Montgommery se retire à Ducey d’où il observe la suite des événements avant de regagner l’Angleterre… et de reprendre du service.

En avril 1573, on le voit devant La Rochelle dont il ne parvient pas à forcer le blocus. À la fin de la même année, il s’installe à Jersey. Les guerres de Religion (on en est à la cinquième) se rallument peu après et, en mars 1574, Montgommery débarque à Linverville, près de Gouville-sur-Mer, à la tête de cinq mille hommes qui ravagent tout le Cotentin, mais qui ne réussissent pas à s’emparer de Cherbourg défendu par le maréchal de Matignon. Poursuivi par ce dernier, Montgommery se replie sur Saint-Lô en laissant derrière lui ruines, cendres et carnages. Mais il ne reste pas longtemps dans la ville défendue par son gendre François de Bricqueville de Colombières, un autre grand chef protestant[2]. La même année, il s'empare du château de Pontorson [4].

Il veut gagner Alençon que les Huguenots viennent de prendre. Malheureusement pour lui, Matignon le capture à Domfront et l’envoie à Paris où il est décapité en place de Grève le 26 juin 1574 sur les ordres de Catherine de Médicis. Ses fils, placés sous l’échafaud, furent aspergés de son sang. L’un d’eux, prénommé lui aussi Gabriel, devait vendre en 1621 la place de Pontorson à Louis XIII [2].

Hommage

Le collège de Ducey célèbre la mémoire de Gabriel de Montgommery.

Bibliographie

  • Marcel Cauvin, « Dernière expédition de Montgommery dans le Cotentin (1574) - Où débarqua-t-il ? », Revue de l'Avranchin, n° 218, mars 1959, p. 128-134
  • Maxime Fauchon, « La vie extraordinaire du grand Montgommery Gabriel Ier », Manche Éclair, 15 novembre 1969
  • Alain Landurant, Montgommery le régicide, éd. Taillandier, 1988
  • Stéphane William Gondoin, « Gabriel Ier de Montgommery », Patrimoine Normand, n° 111, 2019
  • Stéphane William Gondoin, « Gabriel de Montgommery - Du régicide involontaire à la rébellion assumée », Patrimoine Normand, n° 115, 2020

Notes et références

  1. né à Pontorson en 1526, selon André Dupont, Histoire du département de la Manche, tome V, « Le grand bailliage de 1450 à 1610 », éd. Ocep, 1979, p. 55.
  2. 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, Éditions Eurocibles, Marigny, 2001, ISBN 2914541090.
  3. 3,0 et 3,1 André Dupont, Histoire du département de la Manche, tome V, « Le grand bailliage de 1450 à 1610 », éd. Ocep, 1979, pp. 56-57.
  4. Louis Tanguy, « Notice sur la ville de Pontorson », Mémoires de la Société d’archéologie, de littérature, sciences et arts d’Avranches, 1842, p; 157

Articles connexes

Lien externe