« Statue de saint Michel terrassant le dragon » : différence entre les versions
De Wikimanche
m (→Histoire : typo) |
(relecture) |
||
| Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
[[Fichier:Statue archange saint michel.jpg|vignette|Le 26 mai 2016 avant son repositionnement]] | [[Fichier:Statue archange saint michel.jpg|vignette|Le 26 mai 2016 avant son repositionnement]] | ||
La '''statue de l'archange Saint-Michel''' est une sculpture de la [[Manche]] placée à la pointe de la flèche de l'église abbatiale du [[Mont-Saint-Michel]]. | La '''statue de l'archange Saint-Michel''' est une sculpture de la [[Manche]] placée à la pointe de la flèche de l'[[Abbaye du Mont-Saint-Michel|église abbatiale]] du [[Mont-Saint-Michel]]. | ||
Elle représente [[saint Michel]] menaçant de son épée un dragon incarnant le mal. | Elle représente [[saint Michel]] menaçant de son épée un dragon incarnant le mal. | ||
| Ligne 8 : | Ligne 8 : | ||
* Avec les ailes, l’archange mesure 4,5 mètres de haut. | * Avec les ailes, l’archange mesure 4,5 mètres de haut. | ||
* Poids : 520 kg | * Poids : 520 kg | ||
* L’archange est perché à 156 mètres de haut et sert de paratonnerre <ref name =CMN>''Centre des monuments nationaux'' [https://www.monuments-nationaux.fr/Actualites/Restauration-de-la-statue-de-l-archange-saint-Michel], consulté le 27 mai 2016.</ref>. | * L’archange est perché à 156 mètres de haut et sert de paratonnerre <ref name =CMN>''Centre des monuments nationaux'' [https://www.monuments-nationaux.fr/Actualites/Restauration-de-la-statue-de-l-archange-saint-Michel ''(lire en ligne)''], consulté le 27 mai 2016.</ref>. | ||
==Histoire== | ==Histoire== | ||
[[File:MontStMichel-StatueFremiet.jpg|thumb|Statue de saint Michel par Fremiet]] | [[File:MontStMichel-StatueFremiet.jpg|thumb|Statue de saint Michel par Fremiet]] | ||
* Au Salon de [[1879]], Emmanuel | * Au Salon de [[1879]], Emmanuel Frémiet ([[1824]]-[[1910]]) expose un « Saint Michel » en bronze qui n'est qu'un petit exemplaire d'édition exécuté par l'éditeur More, l'archange terrasse un serpent à tête d'homme. En [[1896]], l'architecte Petitgrand, qui dirige le chantier de restauration du Mont-Saint-Michel demande à Frémiet de réaliser un agrandissement de son œuvre, sans doute selon ses directives, le sculpteur modifie le socle pour l'adapter à l'architecture et transforme le démon. <ref name = MO>Fiche oeuvre n° 15274 du Musée d'Orsay[http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/catalogue-des-oeuvres/notice.html?no_cache=1&nnumid=15274 ''(lire en ligne)'']</ref>. | ||
* L'œuvre monumentale n'est exécutée qu'en [[1897]] par l'entreprise Monduit <ref name = MO/>; pour faciliter son installation, elle est en cuivre martelé et doré beaucoup plus léger que le bronze. Le [[6 août]] [[1897]], les pièces constituant la statue de l’archange sont montées et assemblées par les ouvriers de Philippe Monduit au sommet de la flèche de l’[[Abbaye du Mont-Saint-Michel|abbaye]] construite par le charpentier Crepaux <ref name = CMN/>. À la même époque, l'entreprise Monduit réalise la statue de la Liberté de Bartoldi à New-York. | * L'œuvre monumentale n'est exécutée qu'en [[1897]] par l'entreprise Monduit <ref name = MO/> ; pour faciliter son installation, elle est en cuivre martelé et doré beaucoup plus léger que le bronze. Le [[6 août]] [[1897]], les pièces constituant la statue de l’archange sont montées et assemblées par les ouvriers de Philippe Monduit au sommet de la flèche de l’[[Abbaye du Mont-Saint-Michel|abbaye]] construite par le charpentier Crepaux <ref name = CMN/>. À la même époque, l'entreprise Monduit réalise la statue de la Liberté de Bartoldi à New-York. | ||
* Elle est réparée en [[1935]] sans décrochage ; seuls quelques éléments sont démontés pour être réparés. | * Elle est réparée en [[1935]] sans décrochage ; seuls quelques éléments sont démontés pour être réparés. | ||
* Du [[15 janvier]] au [[25 mars]] [[1987]], à 157 m entre ciel et mer, [[Ateliers Aubert-Labansat|André Aubert]], de Coutances, et ses charpentiers réalisent un échafaudage autour de la flèche du Mont-Saint-Michel pour restaurer la charpente, établir une plate-forme et préparer l'archange à sa restauration<ref>''Ateliers Aubert-Labansat'' [http://www.aubert-labansat.com/168/la-fleche-mont-saint-michel/], consulté le 27 mai 2016. </ref>. L'échafaudage | * Du [[15 janvier]] au [[25 mars]] [[1987]], à 157 m entre ciel et mer, [[Ateliers Aubert-Labansat|André Aubert]], de [[Coutances]], et ses charpentiers réalisent un échafaudage autour de la flèche du Mont-Saint-Michel pour restaurer la charpente, établir une plate-forme et préparer l'archange à sa restauration<ref>''Ateliers Aubert-Labansat'' [http://www.aubert-labansat.com/168/la-fleche-mont-saint-michel/ ''(lire en ligne)''], consulté le 27 mai 2016. </ref>. L'échafaudage résiste à la [[Tempête d'octobre 1987|tempête]] dans la nuit du [[15 octobre]] [[1987]] <ref > « Nuit du 15 octobre 1987 : le vent met l'Avranchin KO », ''Ouest-France.fr'', 23 septembre 2013 [http://www.ouest-france.fr/normandie/avranches-50300/nuit-du-15-octobre-1987-le-vent-met-lavranchin-ko-1134720 ''(lire en ligne)''].</ref>. | ||
* Le [[5 mai]] [[1987]], Jean Debroize, commandant de la base Héliservices à l'[[aéroport de Cherbourg-Maupertus]] procède au premier hélitreuillage de l'archange Saint-Michel pour sa restauration. À l'époque, c'est un exploit qui se déroule en présence de François Léotard, ministre de la Culture, et sous les yeux de très nombreux spectateurs pour qui le pilote va effectuer deux fois le tour du Mont <ref name = JD>« 25 ans après : le récit de la dépose de l'archange », ''La Presse de la Manche'', 6 mai 2012 | * Le [[5 mai]] [[1987]], Jean Debroize, commandant de la base Héliservices à l'[[aéroport de Cherbourg-Maupertus]] procède au premier hélitreuillage de l'archange Saint-Michel pour sa restauration. À l'époque, c'est un exploit qui se déroule en présence de François Léotard, ministre de la Culture, et sous les yeux de très nombreux spectateurs pour qui le pilote va effectuer deux fois le tour du Mont <ref name = JD>« 25 ans après : le récit de la dépose de l'archange », ''La Presse de la Manche'', 6 mai 2012.</ref>. | ||
* En [[2016]], pour la mise en conformité du dispositif paratonnerre de l’abbaye et par la même occasion, la restauration de la statue, elle est décrochée et hélitreuillée le mardi [[15 mars]]. Chargée sur un camion, elle rejoint l'atelier Socra de Marsac-sur-l’Isle (Dordogne) pour être réparée et redorée. Une restauration estimée à {{unité|450000|euros}}. Avec deux fois plus d'or, elle est repositionnée le [[26 mai]] | * En [[2016]], pour la mise en conformité du dispositif paratonnerre de l’abbaye et par la même occasion, la restauration de la statue, elle est décrochée et hélitreuillée le mardi [[15 mars]]. Chargée sur un camion, elle rejoint l'atelier Socra de Marsac-sur-l’Isle (Dordogne) pour être réparée et redorée. Une restauration estimée à {{unité|450000|euros}}. Avec deux fois plus d'or, elle est repositionnée le [[26 mai]] suivant <ref>« L'archange trône de nouveau à 160 m au dessus du Mont-Saint-Michel », ''Ouest-France'' [http://www.ouest-france.fr/culture/patrimoine/mont-saint-michel/video-larchange-trone-de-nouveau-160-m-au-dessus-du-mont-saint-michel-4253554 ''(lire en ligne)''].</ref>. | ||
==Des répliques== | ==Des répliques== | ||
* Il en existe deux répliques, toutes deux également réalisées par Monduit : l'une à l' | * Il en existe deux répliques, toutes deux également réalisées par Monduit : l'une à l'église Saint-Michel-des-Batignolles, à Paris 17{{e}}, l'autre au Musée d'Orsay<ref name = MO/>. | ||
* Un grand modèle plâtre (H 220 cm), commande de l'État en [[1895]], a figuré au Salon de [[1896]], puis au Musée des beaux-arts de Dijon, don de la veuve de | * Un grand modèle plâtre (H 220 cm), commande de l'État en [[1895]], a figuré au Salon de [[1896]], puis au Musée des beaux-arts de Dijon, don de la veuve de Frémiet en [[1910]], il est déposé au Musée de l'abbaye du Mont-Saint-Michel depuis [[1986]]<ref name = MO/>. | ||
==Le culte de saint Michel== | ==Le culte de saint Michel== | ||
Pour l’homme médiéval qui vit dans l’attente et la crainte de l’au-delà, saint Michel est celui qui conduit les morts et pèse les âmes au jour du jugement dernier. | Pour l’homme médiéval qui vit dans l’attente et la crainte de l’au-delà, saint Michel est celui qui conduit les morts et pèse les âmes au jour du jugement dernier. | ||
Au 15{{e}} siècle, après la guerre de Cent Ans, la dévotion à saint Michel prend une dimension particulière du fait de la résistance du Mont aux Anglais.<ref name = doc> Document de visite de l'abbaye du Mont-Saint-Michel </ref>. | Au 15{{e}} siècle, après la [[Guerre de Cent Ans dans la Manche|guerre de Cent Ans]], la dévotion à saint Michel prend une dimension particulière du fait de la résistance du Mont aux Anglais.<ref name = doc> Document de visite de l'abbaye du Mont-Saint-Michel </ref>. | ||
Au 16{{e}} siècle, ce culte connaît un nouvel essor avec la Contre-Réforme : seul l’ange militaire peut, aux yeux de l’Église, assurer la lutte contre | Au 16{{e}} siècle, ce culte connaît un nouvel essor avec la Contre-Réforme : seul l’ange militaire peut, aux yeux de l’Église, assurer la lutte contre l’[[Protestantisme dans la Manche|hérésie protestante]]<ref name = doc/>. | ||
Dans l’iconographie chrétienne, saint Michel est souvent représenté avec une épée et une balance. Les traditions et cultes populaires ont fait | Dans l’iconographie chrétienne, saint Michel est souvent représenté avec une épée et une balance. Les traditions et cultes populaires en ont fait le patron des chevaliers et de tous les corps de métiers liés aux armes et aux balances. | ||
Saint Michel est notamment patron des parachutistes qui l'honorent par un largage sur la grève du Mont-Saint-Michel chaque année le [[29 septembre]]. | Saint Michel est notamment patron des parachutistes qui l'honorent par un largage sur la grève du Mont-Saint-Michel chaque année le [[29 septembre]]. | ||
{{Notes et références}} | |||
== | ==Liens externes== | ||
* « L'archange s'est envolé », journal télévisé du 6 mai 1987, Ina Culture sur You Tube [https://www.youtube.com/watch?v=6AETzxADebA ''(voir en ligne)''] | * « L'archange s'est envolé », journal télévisé du 6 mai 1987, Ina Culture sur You Tube [https://www.youtube.com/watch?v=6AETzxADebA ''(voir en ligne)''] | ||
* AFP « Redoré, l'Archange du Mont-Saint-Michel revient en Normandie » 24 mai 2016 [https://www.youtube.com/watch?v=GQZE14Ag3vY ''(voir en ligne sur You tube)''] | * AFP, « Redoré, l'Archange du Mont-Saint-Michel revient en Normandie », 24 mai 2016 [https://www.youtube.com/watch?v=GQZE14Ag3vY ''(voir en ligne sur You tube)''] | ||
[[Catégorie:Sculpture dans la Manche]] | [[Catégorie:Sculpture dans la Manche]] | ||
[[Catégorie:Abbaye du Mont-Saint-Michel]] | [[Catégorie:Abbaye du Mont-Saint-Michel]] | ||
Version du 16 novembre 2021 à 10:23
La statue de l'archange Saint-Michel est une sculpture de la Manche placée à la pointe de la flèche de l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel.
Elle représente saint Michel menaçant de son épée un dragon incarnant le mal.
Caractéristiques
- Dimensions : 617 x 260 x 120 cm (socle compris).
- Avec les ailes, l’archange mesure 4,5 mètres de haut.
- Poids : 520 kg
- L’archange est perché à 156 mètres de haut et sert de paratonnerre [1].
Histoire
- Au Salon de 1879, Emmanuel Frémiet (1824-1910) expose un « Saint Michel » en bronze qui n'est qu'un petit exemplaire d'édition exécuté par l'éditeur More, l'archange terrasse un serpent à tête d'homme. En 1896, l'architecte Petitgrand, qui dirige le chantier de restauration du Mont-Saint-Michel demande à Frémiet de réaliser un agrandissement de son œuvre, sans doute selon ses directives, le sculpteur modifie le socle pour l'adapter à l'architecture et transforme le démon. [2].
- L'œuvre monumentale n'est exécutée qu'en 1897 par l'entreprise Monduit [2] ; pour faciliter son installation, elle est en cuivre martelé et doré beaucoup plus léger que le bronze. Le 6 août 1897, les pièces constituant la statue de l’archange sont montées et assemblées par les ouvriers de Philippe Monduit au sommet de la flèche de l’abbaye construite par le charpentier Crepaux [1]. À la même époque, l'entreprise Monduit réalise la statue de la Liberté de Bartoldi à New-York.
- Elle est réparée en 1935 sans décrochage ; seuls quelques éléments sont démontés pour être réparés.
- Du 15 janvier au 25 mars 1987, à 157 m entre ciel et mer, André Aubert, de Coutances, et ses charpentiers réalisent un échafaudage autour de la flèche du Mont-Saint-Michel pour restaurer la charpente, établir une plate-forme et préparer l'archange à sa restauration[3]. L'échafaudage résiste à la tempête dans la nuit du 15 octobre 1987 [4].
- Le 5 mai 1987, Jean Debroize, commandant de la base Héliservices à l'aéroport de Cherbourg-Maupertus procède au premier hélitreuillage de l'archange Saint-Michel pour sa restauration. À l'époque, c'est un exploit qui se déroule en présence de François Léotard, ministre de la Culture, et sous les yeux de très nombreux spectateurs pour qui le pilote va effectuer deux fois le tour du Mont [5].
- En 2016, pour la mise en conformité du dispositif paratonnerre de l’abbaye et par la même occasion, la restauration de la statue, elle est décrochée et hélitreuillée le mardi 15 mars. Chargée sur un camion, elle rejoint l'atelier Socra de Marsac-sur-l’Isle (Dordogne) pour être réparée et redorée. Une restauration estimée à 450 000 euros. Avec deux fois plus d'or, elle est repositionnée le 26 mai suivant [6].
Des répliques
- Il en existe deux répliques, toutes deux également réalisées par Monduit : l'une à l'église Saint-Michel-des-Batignolles, à Paris 17e, l'autre au Musée d'Orsay[2].
- Un grand modèle plâtre (H 220 cm), commande de l'État en 1895, a figuré au Salon de 1896, puis au Musée des beaux-arts de Dijon, don de la veuve de Frémiet en 1910, il est déposé au Musée de l'abbaye du Mont-Saint-Michel depuis 1986[2].
Le culte de saint Michel
Pour l’homme médiéval qui vit dans l’attente et la crainte de l’au-delà, saint Michel est celui qui conduit les morts et pèse les âmes au jour du jugement dernier.
Au 15e siècle, après la guerre de Cent Ans, la dévotion à saint Michel prend une dimension particulière du fait de la résistance du Mont aux Anglais.[7].
Au 16e siècle, ce culte connaît un nouvel essor avec la Contre-Réforme : seul l’ange militaire peut, aux yeux de l’Église, assurer la lutte contre l’hérésie protestante[7].
Dans l’iconographie chrétienne, saint Michel est souvent représenté avec une épée et une balance. Les traditions et cultes populaires en ont fait le patron des chevaliers et de tous les corps de métiers liés aux armes et aux balances.
Saint Michel est notamment patron des parachutistes qui l'honorent par un largage sur la grève du Mont-Saint-Michel chaque année le 29 septembre.
Notes et références
- ↑ 1,0 et 1,1 Centre des monuments nationaux (lire en ligne), consulté le 27 mai 2016.
- ↑ 2,0 2,1 2,2 et 2,3 Fiche oeuvre n° 15274 du Musée d'Orsay(lire en ligne)
- ↑ Ateliers Aubert-Labansat (lire en ligne), consulté le 27 mai 2016.
- ↑ « Nuit du 15 octobre 1987 : le vent met l'Avranchin KO », Ouest-France.fr, 23 septembre 2013 (lire en ligne).
- ↑ « 25 ans après : le récit de la dépose de l'archange », La Presse de la Manche, 6 mai 2012.
- ↑ « L'archange trône de nouveau à 160 m au dessus du Mont-Saint-Michel », Ouest-France (lire en ligne).
- ↑ 7,0 et 7,1 Document de visite de l'abbaye du Mont-Saint-Michel
Liens externes
- « L'archange s'est envolé », journal télévisé du 6 mai 1987, Ina Culture sur You Tube (voir en ligne)
- AFP, « Redoré, l'Archange du Mont-Saint-Michel revient en Normandie », 24 mai 2016 (voir en ligne sur You tube)