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Paul-Jacques Bonzon est un auteur de littérature pour la jeunesse reconnu ayant appartenu à l’Académie drômoise. Deux écoles portent son nom dans la Drôme, deux rues également. Le département de la Manche, pour commémorer le centenaire de sa naissance, lui consacre une remarquable exposition organisée en partenariat par les Archives départementales et la médiathèque de Saint-Lô, du 11 au 27 octobre 2008.
Paul-Jacques Bonzon est un auteur de littérature pour la jeunesse reconnu ayant appartenu à l’Académie drômoise. Deux écoles portent son nom dans la Drôme, deux rues également. Le département de la Manche, pour commémorer le centenaire de sa naissance, lui consacre une remarquable exposition organisée en partenariat par les Archives départementales et la médiathèque de Saint-Lô, du 11 au 27 octobre 2008.


Longtemps, la littérature pour la jeunesse a été considérée comme un genre subalterne en dehors  des « beaux livres » élevés au statut de « prix » dignes de récompenser les meilleurs élèves. L’ouvrage de Raymond Perrin <ref> R. Perrin, Un siècle de fictions pour les 8 à 15 ans, Paris, L’Harmattan, 2003 </ref>, consacré aux fictions pour les 8 à 15 ans produites sur un siècle, le démontre assez bien. Mais comme souvent en matière d’évolution des mentalités, les enseignants et plus généralement le monde des éducateurs, tiennent un rôle déterminant. Grâce à eux le curseur est poussé vers des zones plus positives. A l’observation attentive de l’histoire des productions, il ne n’est pas insensé de considérer que leur attitude à l’égard de la littérature pour la jeunesse  évolue sensiblement lors de l’émergence et du développement de la bande dessinée provenant notamment d’outre atlantique. Force est de constater, par exemple, l’investissement des éditions Sudel, création du Syndicat des instituteurs, dans ce domaine en compulsant leur catalogue ainsi que celui de l’éditeur Bourrelier. Les instituteurs eux-mêmes apportent leur contribution : Léonce Bourliaguet, Georges Bayard, René Guillot. Paul-Jacques Bonzon est de ceux-là. Lorsqu’on l’on vient à observer les propositions pédagogiques de leurs collègues, il est aisé de relever de larges évocations à ces auteurs. Le texte de la dictée proposée à l’examen d’entrée en classe de sixième dans le département de la Manche en 1956, est emprunté à Bonzon <ref> P.J. Bonzon, ''Fanlo ou le petit poisson qui avait fait le tour du monde… et des hommes'', Paris, Sudel, 1955, p.17 </ref>. L’école participe assurément à asseoir le genre. Elle y participe non seulement dans la pratique mais également en incitant à la lecture en faisant du livre le cadeau à remettre lors des fêtes ou des remises de prix.  
Longtemps, la littérature pour la jeunesse a été considérée comme un genre subalterne en dehors  des « beaux livres » élevés au statut de « prix » dignes de récompenser les meilleurs élèves. L’ouvrage de Raymond Perrin <ref> R. Perrin, Un siècle de fictions pour les 8 à 15 ans, Paris, L’Harmattan, 2003 </ref>, consacré aux fictions pour les 8 à 15 ans produites sur un siècle, le démontre assez bien. Mais comme souvent en matière d’évolution des mentalités, les enseignants et plus généralement le monde des éducateurs, tiennent un rôle déterminant. Grâce à eux le curseur est poussé vers des zones plus positives. A l’observation attentive de l’histoire des productions, il ne n’est pas insensé de considérer que leur attitude à l’égard de la littérature pour la jeunesse  évolue sensiblement lors de l’émergence et du développement de la bande dessinée provenant notamment d’outre atlantique. Force est de constater, par exemple, l’investissement des éditions Sudel, création du Syndicat des instituteurs, dans ce domaine en compulsant leur catalogue ainsi que celui de l’éditeur Bourrelier. Les instituteurs eux-mêmes apportent leur contribution : Léonce Bourliaguet, Georges Bayard, René Guillot. Paul-Jacques Bonzon est de ceux-là. Lorsqu’on l’on vient à observer les propositions pédagogiques de leurs collègues, il est aisé de relever de larges évocations à ces auteurs. Le texte de la dictée proposée à l’examen d’entrée en classe de sixième dans le département de la Manche en 1956, est emprunté à Bonzon <ref> P.J. Bonzon, ''Fanlo ou le petit poisson qui avait fait le tour du monde… et des hommes'', Paris, Sudel, 1955, p.17 </ref>. L’école participe assurément à asseoir le genre. Elle y participe non seulement dans la pratique mais également en incitant à la lecture en faisant du livre le cadeau à remettre lors des fêtes ou des remises de prix. ''(Notice extraite de l'ouvrage cité en référence)''


== Biographie ==
== Etude biographique ==
'''Yves Marion, ''De la Manche à la Drôme, itinéraire de l'écrivain Paul-Jacques Bonzon, instituteur et romancier pour la jeunesse''''', Marigny (Manche) éditions Eurocibles, 2008, 315 p., ISBN : 978-291-4541-1831
'''Yves Marion, ''De la Manche à la Drôme, itinéraire de l'écrivain Paul-Jacques Bonzon, instituteur et romancier pour la jeunesse''''', Marigny (Manche) éditions Eurocibles, 2008, 315 p., ISBN : 978-291-4541-1831



Version du 19 mars 2009 à 16:50

Paul-Jacques Bonzon (1908-1978), instituteur et directeur d’école, est surtout connu pour être l’un des auteurs de romans pour la jeunesse parmi les plus appréciés des jeunes lecteurs des années 1970-1980. Il est né à Sainte-Marie-du-Mont et mort à Valence (Drôme).

Notice biographique

Second prix « Jeunesse » en 1953, prix « Enfance du Monde » en 1955, « Grand prix du Salon de l’Enfance » en 1958, toujours publié chez Hachette, il a laissé de nombreux ouvrages aux titres évocateurs. Certains reviennent immédiatement à la mémoire : « L’éventail de Séville », "le voyageur sans visage", "Le Viking au bracelet d'argent" pour n’en citer que quelques-uns.

Paul-Jacques Bonzon est aussi l’auteur de séries qui ont largement contribué au succès de l’éditeur Hachette comme « Les six compagnons » (49 titres), « La famille HLM » (20 titres), ou pour les plus jeunes, la série « Diabolo, le petit chat noir » (7 titres). Il a aussi publié chez Delagrave des livres scolaires de lecture suivie pour l’école élémentaire, du CP au CM2 (11 titres) sans oublier la publication de pièces de théâtre (10 titres connus) et de nouvelles notamment dans la revue éditée par Sudel, « Francs-Jeux ». Une œuvre significative somme toute qui mérite une certaine considération et un regard particulier.

Bien que le patronyme Bonzon ne soit guère normand, et bien que la carrière professionnelle de notre écrivain se soit pour la plus grande partie, déroulée dans la Drôme, les origines manchoises de Paul-Jacques Bonzon sont incontestables. Elles le sont par son père issu de la première génération des Bonzon nés dans le département de la Manche. Elles le sont par sa mère, native de Sainte-Marie-du-Mont et par sa grand-mère originaire de la région de Périers. Paul, Alphonse, Jacques Bonzon voit le jour à Sainte-Marie-du-Mont, dans la maison de son grand-père maternel, le 31 août 1908.

Les parents s’installent à Saint-Lô en 1918. Paul-Jacques Bonzon y termine sa scolarité à l’école primaire supérieure pour entreprendre, en 1924,une formation d’instituteur à l’École normale de garçons de la Manche. Il n’exerce le métier que peu d’années dans le département où il a été formé avant de se marier et d’être intégré dans celui de la Drôme où il effectue la suite de sa carrière.

Il reste cependant très attaché à son département d’origine. Non seulement il y situe plusieurs de ses histoires mais il y revient régulièrement, notamment à Barneville-sur-Mer. C’est là que se sont retirés ses parents. Cette station balnéaire associée à sa voisine Carteret sous le nom de Barneville-Carteret[1] sur la côte ouest du département de la Manche rassemble chaque été les cousins barnevillais et ceux de Paris tandis que d’autres restent fixés sur la côte est, à Sainte-Marie-du-Mont. Sa mère, au décès de son mari, en 1949, s'établit au bourg même de Barneville-sur-Mer, dans une petite maison, sur la place, près de l’église.

Paul-Jacques Bonzon décède à Valence, le 24 septembre 1978 dans sa soixante et onzième année.

Hormis une notice que lui consacre Nic Diament [2] accompagnée d’une intéressante bibliographie, rien, n’est vraiment totalement satisfaisant pour venir éclairer les liens unissant le professionnel de l’enseignement à la pratique de l’écriture. L’homme, il est vrai, est discret, et répugne à se raconter.

Instituteur, fervent adepte de l’esprit coopératif à l’école, Paul-Jacques Bonzon a largement contribué, avec d’autres au développement de la littérature pour la jeunesse dans cette seconde moitié du XXe siècle.

Outre les livres scolaires de lecture suivie édités chez Delagrave et les premiers romans et nouvelles publiés chez SUDEL, collection « Havane » et « Francs-Jeux », ceux publiés chez Bourrelier, collections « Primevères » et « Marjolaine », chez Magnard, chez G .P, collection « Rouge et or » ou encore chez Fleurus, associé à Gautier-Languereau, c’est l’éditeur Hachette qui assure l’édition et la diffusion de l’ensemble des autres ouvrages. L’auteur contribue au renouveau d’anciennes collections comme « La bibliothèque rose » créée en 1856, « Idéal-bibliothèque », créée en 1905 et reprise des éditions Pierre Lafitte en 1916, et surtout, « La bibliothèque verte », elle, créée en 1924.

De « Loutsi-chien et ses jeunes maîtres » paru chez Bourrelier dans la collection « Primevères » destinée aux jeunes de 10 à 12 ans, aux derniers ouvrages de la série « les six compagnons » chez Hachette, dans la « bibliothèque verte », c’est plus d’une centaine d’ouvrages qui vont être publiés dont bon nombre vont être plusieurs fois réédités et traduits. Plus de trente titres sont encore au catalogue français de la maison Hachette sous une jaquette plastifiée plus moderne et donc plus attractive pour le jeune lecteur d’aujourd’hui.

Paul-Jacques Bonzon figure assurément parmi les auteurs qui, aux côtés des Bourliaguet, Bayard, Guillot (prix Andersen 1956) et autres, ont le plus contribué à donner ses lettres de noblesse à la littérature pour la jeunesse dans l’immédiat après-guerre.

A ce titre, il peut même être avancé que Paul-Jacques Bonzon a œuvré au renouvèlement du genre. Il est l’un de ceux à qui la direction de la publication de Hachette a confié le lancement de séries françaises après le succès rencontré par les traductions de celles venant d’Outre-Manche. Le premier de la série, « les compagnons de la Croix-Rousse » paraît en 1961. Quarante-huit autres titres suivront. Le succès rencontré par cette série en suscitera deux autres, « la famille HLM » pour la « Bibliothèque rose » à partir de 1966 et, en 1974, « Diabolo, le petit chat noir » aussi pour la « Bibliothèque rose » dans la collection « minirose », avec cette précision apportée par l’éditeur : le livre qui porte ce label « intéresse les enfants dès qu’ils savent lire. Il peut aussi leur être lu à haute voix. » Paul-Jacques Bonzon est un auteur de littérature pour la jeunesse reconnu ayant appartenu à l’Académie drômoise. Deux écoles portent son nom dans la Drôme, deux rues également. Le département de la Manche, pour commémorer le centenaire de sa naissance, lui consacre une remarquable exposition organisée en partenariat par les Archives départementales et la médiathèque de Saint-Lô, du 11 au 27 octobre 2008.

Longtemps, la littérature pour la jeunesse a été considérée comme un genre subalterne en dehors des « beaux livres » élevés au statut de « prix » dignes de récompenser les meilleurs élèves. L’ouvrage de Raymond Perrin [3], consacré aux fictions pour les 8 à 15 ans produites sur un siècle, le démontre assez bien. Mais comme souvent en matière d’évolution des mentalités, les enseignants et plus généralement le monde des éducateurs, tiennent un rôle déterminant. Grâce à eux le curseur est poussé vers des zones plus positives. A l’observation attentive de l’histoire des productions, il ne n’est pas insensé de considérer que leur attitude à l’égard de la littérature pour la jeunesse évolue sensiblement lors de l’émergence et du développement de la bande dessinée provenant notamment d’outre atlantique. Force est de constater, par exemple, l’investissement des éditions Sudel, création du Syndicat des instituteurs, dans ce domaine en compulsant leur catalogue ainsi que celui de l’éditeur Bourrelier. Les instituteurs eux-mêmes apportent leur contribution : Léonce Bourliaguet, Georges Bayard, René Guillot. Paul-Jacques Bonzon est de ceux-là. Lorsqu’on l’on vient à observer les propositions pédagogiques de leurs collègues, il est aisé de relever de larges évocations à ces auteurs. Le texte de la dictée proposée à l’examen d’entrée en classe de sixième dans le département de la Manche en 1956, est emprunté à Bonzon [4]. L’école participe assurément à asseoir le genre. Elle y participe non seulement dans la pratique mais également en incitant à la lecture en faisant du livre le cadeau à remettre lors des fêtes ou des remises de prix. (Notice extraite de l'ouvrage cité en référence)

Etude biographique

Yves Marion, De la Manche à la Drôme, itinéraire de l'écrivain Paul-Jacques Bonzon, instituteur et romancier pour la jeunesse, Marigny (Manche) éditions Eurocibles, 2008, 315 p., ISBN : 978-291-4541-1831

Exposition itinérante

Liens externes

Références

  1. « Carteville » ou « Barnerey » dans la famille HLM, ou encore « Hardinquet » dans « Delph le marin », Sudel, 1947
  2. N.Diament, Dictionnaire des écrivains français pour la jeunesse, Paris, École des Loisirs, 1993
  3. R. Perrin, Un siècle de fictions pour les 8 à 15 ans, Paris, L’Harmattan, 2003
  4. P.J. Bonzon, Fanlo ou le petit poisson qui avait fait le tour du monde… et des hommes, Paris, Sudel, 1955, p.17