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[[Fichier:Adolphe Roger, Bataille de Civitella, 18 juin 1053 - Châteaux de Versailles et de Trianon.jpeg|thumb|''Bataille de Civitella, 18 juin 1053'' par Adolphe Roger pour le Musée de l'Histoire de France : <br />« | [[Fichier:Adolphe Roger, Bataille de Civitella, 18 juin 1053 - Châteaux de Versailles et de Trianon.jpeg|thumb|210px|''Bataille de Civitella, 18 juin 1053'' par Adolphe Roger pour le Musée de l'Histoire de France : <br />« À genoux devant [le pape], [Onfroi et Robert] lui dictèrent leurs conditions. Le pape leur accorda l'investiture de tout ce qu'ils avaient conquis et pourraient conquérir encore dans la Pouille, dans la Calabre et dans la Sicile, à condition qu'ils tiendraient ces provinces en fief du Saint-Siège. »]] | ||
'''Onfroi de Hauteville''', né probablement à [[Hauteville-la-Guichard]], mort {{Année de décès|en|1057}} (août), est une personnalité militaire et politique de la [[Manche]], comte d'Apulie en Italie. | '''Onfroi de Hauteville''', né probablement à [[Hauteville-la-Guichard]], mort {{Année de décès|en|1057}} (août), est une personnalité militaire et politique de la [[Manche]], comte d'Apulie en Italie. | ||
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Le pape Léon IX, craignant l'accroissement de la puissance normande vers les terres pontificales, lève une armée unissant Allemands, Italiens et Grecs, puissante mais hétérogène. Onfroi au centre, son frère [[Robert Guiscard|Robert]] et Richard d'Aversa sur les ailes, sortent vainqueurs de la bataille de Civitate, le [[18 juin]] [[1053]] <ref name=revue/>. Malgré l’infériorité numérique des Normands, ils mettent facilement en déroute les fantassins grecs et italiens, et chargent les vigoureux chevaliers allemands, faisant prisonnier le pape <ref>Pierre Bouet, « 1000-1100 : la Conquête », ''Les Normands en Méditerranée aux XI{{e}}-XII{{e}} siècles'' (2{{e}} édition), Presses universitaires de Caen, 2017.</ref>. Celui-ci est contraint de reconnaître les possessions des Hauteville, celles acquises en Pouilles et celles à venir en Calabre et en Sicile, et de lever les excommunications qui touchaient les Hauteville, avant d'être libéré le [[12 mars]] [[1054]] <ref name=revue/>. Le pape meurt peu après la fin de ses dix mois de captivité <ref name=roger2/>. | Le pape Léon IX, craignant l'accroissement de la puissance normande vers les terres pontificales, lève une armée unissant Allemands, Italiens et Grecs, puissante mais hétérogène. Onfroi au centre, son frère [[Robert Guiscard|Robert]] et Richard d'Aversa sur les ailes, sortent vainqueurs de la bataille de Civitate, le [[18 juin]] [[1053]] <ref name=revue/>. Malgré l’infériorité numérique des Normands, ils mettent facilement en déroute les fantassins grecs et italiens, et chargent les vigoureux chevaliers allemands, faisant prisonnier le pape <ref>Pierre Bouet, « 1000-1100 : la Conquête », ''Les Normands en Méditerranée aux XI{{e}}-XII{{e}} siècles'' (2{{e}} édition), Presses universitaires de Caen, 2017.</ref>. Celui-ci est contraint de reconnaître les possessions des Hauteville, celles acquises en Pouilles et celles à venir en Calabre et en Sicile, et de lever les excommunications qui touchaient les Hauteville, avant d'être libéré le [[12 mars]] [[1054]] <ref name=revue/>. Le pape meurt peu après la fin de ses dix mois de captivité <ref name=roger2/>. | ||
Onfroi attaque les terres de Gisulf II de Salerne, et en investit comte Guillaume, demi-frère fraichement immigré avec Mauger, qui reçoit le comté de la Capitanate<ref name=revue/>. Malgré sa défaite à Civitate, Léon IX cherche toujours à contrer les Normands, en cherchant l'appui des frères ennemis de la papauté, les Byzantins. Mais, alors que le souverain pontife meurt, l'excommunication du patriarche Michel Cérulaire contraint l'empereur de Constantinople à jeter l'anathème contre les légats du pape, provoquant le schisme de 1054 <ref name=revue/>. | Onfroi attaque les terres de Gisulf II de Salerne, et en investit comte Guillaume, demi-frère fraichement immigré avec Mauger, qui reçoit le comté de la Capitanate <ref name=revue/>. Malgré sa défaite à Civitate, Léon IX cherche toujours à contrer les Normands, en cherchant l'appui des frères ennemis de la papauté, les Byzantins. Mais, alors que le souverain pontife meurt, l'excommunication du patriarche Michel Cérulaire contraint l'empereur de Constantinople à jeter l'anathème contre les légats du pape, provoquant le schisme de 1054 <ref name=revue/>. | ||
Avant de mourir, en août 1057, Onfroi confie la Pouille et la tutelle de ses fils encore enfants, Abélard et Herman, à Robert Guiscard, ce dernier les écartant du pouvoir <ref name=revue/>. | Avant de mourir, en août 1057, Onfroi confie la Pouille et la tutelle de ses fils encore enfants, Abélard et Herman, à Robert Guiscard, ce dernier les écartant du pouvoir <ref name=revue/>. | ||
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Version du 17 octobre 2019 à 19:15
« À genoux devant [le pape], [Onfroi et Robert] lui dictèrent leurs conditions. Le pape leur accorda l'investiture de tout ce qu'ils avaient conquis et pourraient conquérir encore dans la Pouille, dans la Calabre et dans la Sicile, à condition qu'ils tiendraient ces provinces en fief du Saint-Siège. »
Onfroi de Hauteville, né probablement à Hauteville-la-Guichard, mort en 1057 (août), est une personnalité militaire et politique de la Manche, comte d'Apulie en Italie.
Onfroi, troisième fils de Tancrède de Hauteville et de Murielle, a pu arriver en Italie en même temps que ses frères Guillaume et Drogon [1], ou peu après leur retour de Sicile et leur montée en puissance, peut-être après le partage de Melfi dont Onfroi n'est pas bénéficiaire.
Quand son frère, Drogon, devient comte de Pouille à la suite de leur aîné Guillaume, il nomme Onfroi à la tête de la place de Lavello [2].
Onfroi est porté à la tête du comté d'Apulie après l'assassinat en août 1051 de Drogon et de nombreux Normands, dont il évite le massacre général. Il livre à de cruels supplices le meurtrier et ses complices puis, alors que Guaimar IV est assassiné par ses beaux-frères, il aide Guy de Sorrente, frère de Guaimar [3], à reprendre Salerne pour y placer Gisolf, fils de Guaimar [2].
Le pape Léon IX, craignant l'accroissement de la puissance normande vers les terres pontificales, lève une armée unissant Allemands, Italiens et Grecs, puissante mais hétérogène. Onfroi au centre, son frère Robert et Richard d'Aversa sur les ailes, sortent vainqueurs de la bataille de Civitate, le 18 juin 1053 [2]. Malgré l’infériorité numérique des Normands, ils mettent facilement en déroute les fantassins grecs et italiens, et chargent les vigoureux chevaliers allemands, faisant prisonnier le pape [4]. Celui-ci est contraint de reconnaître les possessions des Hauteville, celles acquises en Pouilles et celles à venir en Calabre et en Sicile, et de lever les excommunications qui touchaient les Hauteville, avant d'être libéré le 12 mars 1054 [2]. Le pape meurt peu après la fin de ses dix mois de captivité [1].
Onfroi attaque les terres de Gisulf II de Salerne, et en investit comte Guillaume, demi-frère fraichement immigré avec Mauger, qui reçoit le comté de la Capitanate [2]. Malgré sa défaite à Civitate, Léon IX cherche toujours à contrer les Normands, en cherchant l'appui des frères ennemis de la papauté, les Byzantins. Mais, alors que le souverain pontife meurt, l'excommunication du patriarche Michel Cérulaire contraint l'empereur de Constantinople à jeter l'anathème contre les légats du pape, provoquant le schisme de 1054 [2].
Avant de mourir, en août 1057, Onfroi confie la Pouille et la tutelle de ses fils encore enfants, Abélard et Herman, à Robert Guiscard, ce dernier les écartant du pouvoir [2].
Notes et références
- ↑ 1,0 et 1,1 Pierre Aubé, Roger II, Tempus Perrin, 2016.
- ↑ 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Éric Barré, « Les Normands en Méditerranée », Revue de la Manche, tome 59, fascicule 237, Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, juillet-septembre 2017
- ↑ Éric Barré en fait le beau-père d'Onfroi, Pierre Aubé (Les Empires normands d'Orient) le beau-frère, alors que selon Aurélie Thomas (« La carrière matrimoniale des fils de Tancrède de Hauteville en Italie méridionale: rivalités fraternelles et stratégies concurrentes. Les stratégies matrimoniales (IXe-XIIIe siècle) », 14, BREPOLS, pp.89-99, 2013, Histoires de famille. La parenté au moyen âge (lire en ligne)), Onfroi, déjà marié, il ne conclut pas d’union au sein de la dynastie salernitaine, contrairement à ses frères aînés.
- ↑ Pierre Bouet, « 1000-1100 : la Conquête », Les Normands en Méditerranée aux XIe-XIIe siècles (2e édition), Presses universitaires de Caen, 2017.