Actions

« Fort de l'île Pelée » : différence entre les versions

De Wikimanche

(Page créée avec « C'est en 1979 sous l'initiative de Louis XVI que commence l'édification , à l'EST de la baie, du Fort de L'ile Pelée, sur l'emplacement d'un ancien petit fort. Il fut bapt… »)
 
(→‎Histoire : lien)
 
(31 versions intermédiaires par 9 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
C'est en 1979 sous l'initiative de Louis XVI que commence l'édification , à l'EST de la baie, du Fort de L'ile Pelée, sur l'emplacement d'un ancien petit fort. Il fut baptisé dans un premier temps, Fort Royal (par le Roi) , dans un second temps  il fut renommé Fort National de la Révolution (par Napoléon), et finalement fut appelé fort de l'ile Pelée en 1848 (sous la République).
[[Fichier:Fort de l'ile Pelee - plan-relief 1872.jpg|thumb|right|360px|Plan-relief.]]
[[Fichier:Chg-fortpelee2.JPG|thumb|right|360px|Vu du rivage.]]
Le '''fort de l'île Pelée''' est un ouvrage militaire de la [[Manche]], faisant partie de la commune de [[Cherbourg-en-Cotentin]] <ref>Cadastre, parcelle n° 8 - Feuille 000 BL 01 - Commune : Cherbourg-Octeville (50100).</ref>.


Un grand chantier est installé sur la plage de l'Onglet. On recrute des ouvriers, venant de différentes régions de France ; l'on fait venir des materiaux de Brest et du Havre, le charbon vient de Prusse alors que le fer vient de Suède.  Il faudra cinq ans, à plein régime pour construire ce fort.  
Il est construit sur l'[[île Pelée]] et intégré à la [[Digue de l'Est (Tourlaville)|digue de l'Est]] de la [[rade de Cherbourg]].


De nos jour, l'on peut accéder de la rade jusqu'au minuscule port qui le précède, c'est à dire qu'une rampe de béton mène à l'imposante porte d'entrée principale de ce fort. Ainsi l'on remarque que les formes du fort sont assez arrondies dasn le but de posséder une meilleure force d'attaque et de défence que l'envahisseur.
==Histoire==
La décision de le construire est prise par le gouvernement le [[3 juillet]] [[1779]] <ref>[[Roger Lepelley]], ''Le Vieil arsenal de Cherbourg'', 1990. </ref>. La construction proprement dite commence la même année, sur l'emplacement d'un ancien petit fort, et s'achève en [[1784]] <ref name=Allix> Marcel Allix, « La détention des Babouvistes au fort national de l'île Pelée devant Cherbourg », ''Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg'', vol. XXVI, 1961. </ref>. « Il comportait trois batteries casematées pouvant recevoir {{unité|108|bouches}} à feu de gros calibres, dont {{unité|14|mortiers}} et {{unité|84|pièces}} de canon tirant à boulets rouges. »


Ce fort servait donc à se defendre de l'éventuel envahisseur, c'est pourquoi le rez de chaussé contenait les magasins à vivres et munitions, et l'étage comprenait les casemates ainsi que les batteries.
Il est baptisé dans un premier temps « fort royal », après la visite du [[Louis XVI et la Manche|roi Louis XVI]] lors de sa venue à [[Cherbourg]] le [[23 juin]] [[1786]]. Dans un second temps, il est renommé « fort national de la Révolution » par [[Napoléon Bonaparte et la Manche|Napoléon]], et finalement appelé « fort de l'ile Pelée » en [[1848]], sous la République.


Durant la seconde Guerre Mondiale, les Allemands y apporterent quelques innovations comme l'électricité et les monte-charges par exemple.
Un grand chantier est installé sur la plage de l'Onglet. On recrute des ouvriers, venant de différentes régions de France ; l'on fait venir des matériaux de Brest et du Havre, le charbon vient de Prusse, alors que le fer vient de [[La Suède et la Manche|Suède]]. Il faudra cinq ans, à plein régime pour construire ce fort.
 
En [[1871]], 414 communards y sont détenus <ref> « Les "Communeux" des pontons et forts de Cherbourg (1871) », ''La Manche Libre'', site internet, 17 octobre 2021 </ref>.
 
De nos jours, on peut accéder depuis la [[rade de Cherbourg|rade]] jusqu'au minuscule port qui le précède. Faisant partie du [[port militaire de Cherbourg]], il est interdit d'y pénétrer sans l’autorisation de la Marine Nationale, qui en limite l’accès pour des raisons de sécurité. Une rampe de béton mène à l'imposante porte d'entrée principale de ce fort. Ainsi l'on remarque que les formes du fort sont assez arrondies dans le but de posséder une meilleure force d'attaque et de défense.
 
Ce fort servait donc à se défendre de l'éventuel envahisseur, c'est pourquoi le rez-de-chaussée contenait les magasins à vivres et munitions, et l'étage comprenait les casemates ainsi que les batteries.
 
L'intérêt stratégique de l'île s'estompe après la [[Première Guerre mondiale]] : les 250 soldats qui y sont affectés quittent l'île en [[1920]] <ref>« Fort de l'île Pelée », ''netmarine.fr'', site internet, consulté le 13 octobre 2018 [http://www.netmarine.net/g/dossiers/cherbourg/forts.htm ''(lire en ligne)'']. </ref>.
 
Durant la [[Seconde Guerre mondiale]], les Allemands y apportent quelques innovations comme l'électricité et les monte-charges par exemple. Le fort est pilonné par l'aviation américaine le [[27 juin]] [[1944]].
 
==Une prison==
[[Fichier:Philippe buonarroti1.jpg|thumb|right|90px|Philippe Buonarroti.]]
Il sert de prison d'État sous le Directoire.
 
Devenu « fort national », le fort de l'île Pelée accueille en l'an III, le général chouan Pierre Dezotteux-Cormatin ([[1753]]-[[1812]]), ancien major général de l'armée catholique de Bretagne. Il y restera jusqu'en [[1800]].
 
Le 14 messidor de l'an V ([[2 juillet]] [[1797]]), cinq nouveaux prisonniers y sont amenés <ref name=Allix/>. Ce sont Philippe Buonarroti ([[1761]]-[[1827]]), Charles Germain, Louis Blondeau, Jean Baptiste Cazin et Moroy, tous condamnés à la déportation par la Haute cour de justice de Vendôme (Loir-et-Cher) pour avoir tenté de renverser le Directoire, auxquels on adjoint le Conventionnel Marc Vadier ([[1736]]-[[1828]]). Quelques jours plus tard, le ministre de la Guerre Claude-Louis Petiet autorise Thérèse Poggi, femme de Buonarroti, à séjourner avec son mari. Vadier est libéré le [[12 septembre]] [[1799]] et les autres le 21 germinal de l'an VIII ([[30 mars]] [[1800]]).
 
==Situation==
{{#display_map: 49.670023 , -1.583952~Fort de l'île Pelée;
|center = 49.659431,-1.620259
|layers=OpenTopoMap
|width =
|height = 200
|zoom=12
|markercluster = on
|enablefullscreen = yes
}}
 
==Bibliographie==
* J. Le Ratais, « Cherbourg révolutionnaire : les Babouvistes au fort national », ''Le Journal de la Manche'', 30 novembre 1910
* P. Robiquet, « Les déportés babouvistes au fort national », ''La Révolution française'', tome 62, janvier-juin 1912
* A. Cauvin, « Le fort de l'île Pelée, prison d'état - Détention des Babouvistes », ''Revue de la Société normande littéraire et artistique'', n° 43, octobre 1924
* Marcel Allix, « La détention des Babouvistes au fort national de l'île Pelée », ''Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg'', vol. XXVI, 1961
* Jeannine Bavay, « Le fort de l'ïle Pelée », ''[[Vikland]]'', n° 4, 2013
 
{{Notes et références}}
 
==Lien interne==
* [[:Catégorie:Fort de l'île Pelée (image)|Galerie d'images]]
 
==Lien externe==
* [http://www.ina.fr/video/I00013374 Reportage de FR3 Normandie], 1993
 
{{CLEDETRI:Fort de l'ile Pelee}}
[[Catégorie:Cherbourg-en-Cotentin]]
[[Catégorie:Port de Cherbourg]]
[[Catégorie:Armée dans la Manche]]

Dernière version du 12 septembre 2023 à 17:36

Plan-relief.
Vu du rivage.

Le fort de l'île Pelée est un ouvrage militaire de la Manche, faisant partie de la commune de Cherbourg-en-Cotentin [1].

Il est construit sur l'île Pelée et intégré à la digue de l'Est de la rade de Cherbourg.

Histoire

La décision de le construire est prise par le gouvernement le 3 juillet 1779 [2]. La construction proprement dite commence la même année, sur l'emplacement d'un ancien petit fort, et s'achève en 1784 [3]. « Il comportait trois batteries casematées pouvant recevoir 108 bouches à feu de gros calibres, dont 14 mortiers et 84 pièces de canon tirant à boulets rouges. »

Il est baptisé dans un premier temps « fort royal », après la visite du roi Louis XVI lors de sa venue à Cherbourg le 23 juin 1786. Dans un second temps, il est renommé « fort national de la Révolution » par Napoléon, et finalement appelé « fort de l'ile Pelée » en 1848, sous la République.

Un grand chantier est installé sur la plage de l'Onglet. On recrute des ouvriers, venant de différentes régions de France ; l'on fait venir des matériaux de Brest et du Havre, le charbon vient de Prusse, alors que le fer vient de Suède. Il faudra cinq ans, à plein régime pour construire ce fort.

En 1871, 414 communards y sont détenus [4].

De nos jours, on peut accéder depuis la rade jusqu'au minuscule port qui le précède. Faisant partie du port militaire de Cherbourg, il est interdit d'y pénétrer sans l’autorisation de la Marine Nationale, qui en limite l’accès pour des raisons de sécurité. Une rampe de béton mène à l'imposante porte d'entrée principale de ce fort. Ainsi l'on remarque que les formes du fort sont assez arrondies dans le but de posséder une meilleure force d'attaque et de défense.

Ce fort servait donc à se défendre de l'éventuel envahisseur, c'est pourquoi le rez-de-chaussée contenait les magasins à vivres et munitions, et l'étage comprenait les casemates ainsi que les batteries.

L'intérêt stratégique de l'île s'estompe après la Première Guerre mondiale : les 250 soldats qui y sont affectés quittent l'île en 1920 [5].

Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands y apportent quelques innovations comme l'électricité et les monte-charges par exemple. Le fort est pilonné par l'aviation américaine le 27 juin 1944.

Une prison

Philippe Buonarroti.

Il sert de prison d'État sous le Directoire.

Devenu « fort national », le fort de l'île Pelée accueille en l'an III, le général chouan Pierre Dezotteux-Cormatin (1753-1812), ancien major général de l'armée catholique de Bretagne. Il y restera jusqu'en 1800.

Le 14 messidor de l'an V (2 juillet 1797), cinq nouveaux prisonniers y sont amenés [3]. Ce sont Philippe Buonarroti (1761-1827), Charles Germain, Louis Blondeau, Jean Baptiste Cazin et Moroy, tous condamnés à la déportation par la Haute cour de justice de Vendôme (Loir-et-Cher) pour avoir tenté de renverser le Directoire, auxquels on adjoint le Conventionnel Marc Vadier (1736-1828). Quelques jours plus tard, le ministre de la Guerre Claude-Louis Petiet autorise Thérèse Poggi, femme de Buonarroti, à séjourner avec son mari. Vadier est libéré le 12 septembre 1799 et les autres le 21 germinal de l'an VIII (30 mars 1800).

Situation

Chargement de la carte...

Bibliographie

  • J. Le Ratais, « Cherbourg révolutionnaire : les Babouvistes au fort national », Le Journal de la Manche, 30 novembre 1910
  • P. Robiquet, « Les déportés babouvistes au fort national », La Révolution française, tome 62, janvier-juin 1912
  • A. Cauvin, « Le fort de l'île Pelée, prison d'état - Détention des Babouvistes », Revue de la Société normande littéraire et artistique, n° 43, octobre 1924
  • Marcel Allix, « La détention des Babouvistes au fort national de l'île Pelée », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. XXVI, 1961
  • Jeannine Bavay, « Le fort de l'ïle Pelée », Vikland, n° 4, 2013

Notes et références

  1. Cadastre, parcelle n° 8 - Feuille 000 BL 01 - Commune : Cherbourg-Octeville (50100).
  2. Roger Lepelley, Le Vieil arsenal de Cherbourg, 1990.
  3. 3,0 et 3,1 Marcel Allix, « La détention des Babouvistes au fort national de l'île Pelée devant Cherbourg », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. XXVI, 1961.
  4. « Les "Communeux" des pontons et forts de Cherbourg (1871) », La Manche Libre, site internet, 17 octobre 2021
  5. « Fort de l'île Pelée », netmarine.fr, site internet, consulté le 13 octobre 2018 (lire en ligne).

Lien interne

Lien externe