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Paul Campion

De Wikimanche

Le vice-amiral Campion

Paul-Alexandre Campion, né à Cherbourg le 30 janvier 1847 et mort à Toulon (Var) le 9 août 1908, est une personnalité militaire de la Manche.

Biographie

Il voit le jour rue Notre-Dame, comme en atteste son acte de naissance. Son père Paul-André est alors capitaine au 1er régiment d'infanterie de marine et son grand-père maternel Alexandre Valogne capitaine de navire.

Il entre à l'École navale le 1er octobre 1862 [1], devient aspirant de deuxième classe le 1er août 1864 [2] puis de première classe le 2 octobre 1865.

Enseigne depuis le 2 octobre 1867 [3], il est embarqué comme second en mars 1870 à bord de l'aviso à roues Magicien et fait campagne dans les Antilles. Il se trouve à la Martinique lorsque la guerre franco-prussienne de 1870 éclate. Il y est blessé au pied droit le 13 octobre, lors d'une insurrection à la Rivière-Pilote, alors qu'il « mettait l'ennemi en fuite » [4][5]. Il est promu lieutenant de vaisseau le 17 décembre 1874, arpentant le pont de la frégate-école des gabiers, aux ordres de l'amiral Châteauminois. On le retrouve en 1880 lieutenant à Brest et Lorient et en 1884 commandant en Cochinchine de la canonnière à roues L'Alouette, avec laquelle il franchit les rapides du Sambéo, et ouvre le chemin du Haut-Mékong.

Il est promu capitaine de frégate le 12 novembre 1889, commandant le Redoutable ou encore le Dupetit-Thouars, qu'il dirige de 1894 [6] à 1896 à Madagascar, et où sa conduite « particulièrement brillante » lui vaut d'être porté d'office au tableau d'avancement. Il devient en effet capitaine de vaisseau le 4 septembre 1896, commandant en cette qualité plusieurs navires en escadre en Méditerranée, dont le Carnot (à partir de 1900) [7] et le Jaureguiberry (à partir de 1902) [8], sous les ordres de l'amiral Pottier, auquel il est attaché à Rochefort à partir de 1898 comme chef d'état-major du 4e arrondissement maritime [9].

Il obtient les deux étoiles de contre-amiral le 19 octobre 1903 et se voit confier par le ministre de la Marine Camille Pelletan les fonctions de chef d'état-major général de la Marine, succédant au contre-amiral Marquer. Il occupe ces fonctions du 13 février 1904 au 20 février 1905 [10][11].

Il représente la France aux États-Unis en avril 1906 à l'occasion du retour des cendres de John Paul Jones. « L'amiral séduisit tous les hommes d' État américains qui l'approchèrent, et le président Roosevelt ne manqua pas une occasion de lui témoigner ses sympathies », écrit Georges Price dans Gil-Blas le 11 août 1908.

Ensuite, Campion commande la division légère de la Méditerranée et part au Maroc avec la Jeanne-d'Arc. Il rencontre en juin 1906 le diplomate Mohammed El Torrès à Tanger pour appuyer la demande de réparation présentée aux autorités marocaines, suite à l'assassinat sur le territoire marocain d'un ressortissant français nommé Charbonnier.

En 1907, il devient major général de la flotte à Toulon, préfet maritime par intérim de cette ville puis président de la commission permanente de contrôle et de révision du règlement d'armement, membre du comité consultatif et du conseil des travaux de la Marine, membre de la commission des phares [12].

Il est promu vice-amiral le 16 février 1908, pressenti en mai comme Jean Bellue pour s'installer à la préfecture maritime de Cherbourg [13][14], mais il meurt en août d'une embolie au cœur à son domicile du 23 rue Mirabeau à Toulon, où il résidait depuis plusieurs années [15]. Ses obsèques ont lieu le 12 août 1908.

Autres activités

Il entre à la société de géographie de Rochefort en 1884 [16].

« Républicain éprouvé », il écrit au début des années 1900 des rapports sur la défense des colonies.

Il préside le congrès international de la navigation automobile (salon de l'Automobile) au Grand Palais à Paris en décembre 1904 [17][18].

Famille et vie privée

Il est le frère d'Henri-Émile Campion (1851-1934), commandant de l' Ernest-Renan et gendre du vice-amiral Théophile Aube [19].

De son mariage à Angoulême (Charente) en 1881 avec Françoise Cognet est issu un fils, André Campion (1882-1963), qui sera chef adjoint du cabinet du préfet des Basses-Alpes, chef du cabinet du préfet de la Lozère et de celui des Ardennes puis sous-préfet de Sartène (Corse) [20], Bazas, Largentière, Carpentras, Soissons, Château-Thierry, Montmédy, Verdun, préfet de la Savoie et préfet de la Meuse.

Distinctions

  • Chevalier (1880), officier (1894), commandeur de la Légion d'honneur (1904) [21]

Notes et références

  1. « Un nouveau vice-amiral », La Patrie, 19 février 1908.
  2. Le Petit Moniteur universel, 13 août 1908.
  3. « Le vice-amiral Campion », Le Petit Journal, 11 août 1908.
  4. Journal des débats politiques et littéraires, 19 février 1904.
  5. « Les obsèques du vice-amiral Campion et du général Zédé », Le Petit Marseillais, 13 août 1908.
  6. Journal officiel de la République française, 16 septembre 1894.
  7. Journal officiel de la République française, 1er janvier 1900.
  8. Journal officiel de la République française, 21 octobre 1902.
  9. Journal officiel de la République française, 1er janvier 1898.
  10. Georges Price, « L'amiral Campion », Gil-Blas, 11 août 1908.
  11. « L'amiral Campion », L'Éclair, 11 août 1908.
  12. Journal officiel de la République française, 21 juillet 1907.
  13. « Le vice-amiral Besson passe dans le cadre de réserve », L'Écho de Paris, 10 mai 1908.
  14. La Croix, 12 mai 1908.
  15. « Mort de l'amiral Campion et du général Zédé », Le Petit Marseillais, 11 août 1908.
  16. La République des Charentes, 25 octobre 1908.
  17. Le Courrier du Soir, 20 décembre 1904.
  18. Le Matin, 20 décembre 1904.
  19. Marc Landry, « Le vice-amiral Campion », Le Figaro, 11 août 1908.
  20. Le Figaro, 3 janvier 1911.
  21. La Petite République, 12 juillet 1904.