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Georges Fougère

De Wikimanche

Georges Jules Léon Fougère, né à Cherbourg le 9 mai 1886 et mort dans la même commune le 20 février 1954, est une personnalité de la Manche.

Biographie

Georges Fougère naît au n°6 de la rue des Fossés. Son père, Louis, est marchand de chaussures.

Il s'engage pour trois ans le 24 octobre 1905 pour l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, dont il devient élève de 2e classe le 27. Caporal le 8 avril 1906, puis maréchal des logis le 5 novembre suivant, il est promu sous-lieutenant au 2e régiment de chasseurs le 1er octobre 1907. Il passe au 11e régiment de chasseurs en août 1908, au 13e régiment de hussards en juin 1910. Entre-temps, il s'essaie au pilotage de planeurs à Vesoul, en 1908 [1]. Il obtient le grade de lieutenant en mars 1912. Des « infirmités temporaires » le tiennent éloigné de l'activité jusqu'en octobre 1914, lorsqu'il est affecté à l'état-major de la place de Cherbourg. Versé dans l'Aéronautique à sa demande, il est d'abord « cerf-voliste, observateur en ballon ». En février 1915, il intègre la 30e compagnie automobile d'aérostiers de campagne. Il entre à l'école de pilotage de Chartres le 28 août 1916 et obtient son brevet de pilote le 21 octobre suivant. Il reste dans l'aéronautique jusqu'en avril 1918 et continue la campagne contre l'Allemagne comme capitaine du 13e régiment de hussards. En janvier 1920, il est au 16e régiment de dragons, et en janvier 1921, à la tête du 11e régiment de dragons. Il est ensuite appelé « au ministère de la guerre, au service de fabrication d'aviation comme chef d'un important service où il assum[e] la responsabilité de la construction de cinq marques d'avions, puis ensuite de la totalité des hélices d'avion et des hydravions ainsi que celle des diverses marques d'hydroglisseurs » [1].

« Pendant toute cette période de guerre, le capitaine Fougère s'est distingué par la production de 25 nouvelles inventions dont huit d'entre elles suivies de construction en grande série et qui toutes lui ont valu les félicitations soit du Grand Quartier Général, soit du ministère » [1].

Comme de nombreux autres militaires, le capitaine Fougère développe une bronchite chronique pendant la guerre et est officiellement déclaré inapte à reprendre le service le 11 décembre 1929. À cette date, il dirige déjà depuis quelques années l'agence cherbourgeoise de la Royal Mail, située quai de l'Ancien-Arsenal [1][2].

En 1933, il participe au Tour de France des avions de tourisme de l'Union des pilotes civils de France avec son avion personnel, le Pourquoi-Pas [3], le premier avion baptisé sur la piste de l'aérodrome de Querqueville [4].

Personnalité en vue, Fougère crée en 1938 la Commune libre du Val-de-Saire (comité des fêtes du quartier du Val-de-Saire), dont il est le premier « maire » [2].

« Polémiste » et « pamphlétaire né », ses « propos et son action "subversifs" » attirent l'attention de l'Occupant. La Gestapo l'arrête et l'interne à la prison de Saint-Lô, mais Fougère simule la maladie et est transféré à l'hôpital maritime de Cherbourg, d'où il s'évade [2]. Non sans encombre, il gagne ensuite l'Espagne et l'Afrique du Nord avec sa femme. Le couple ne rentrera chez lui que quelques mois après la Libération [2].

« Cavalier émérite, lauréat de plusieurs concours » [2], Georges Fougère crée les Sociétés hippiques à Cherbourg et organise le premier concours hippique de la ville en 1914 [5]. Il préside également la société cycliste Cherbourg Pédale [2].

Il est victime d'une crise cardiaque le 19 février 1954, au cours d'une réunion électorale, et meurt quelques heures plus tard à son domicile [2]. Ses obsèques sont célébrées le 23 février « en présence d'une foule nombreuse et émue » [6].

Ouvrages

  • Mon combat
  • J'accuse Pétain
  • Carnets de route d'un proscrit, victime de trois régimes, 1948.

Distinctions

  • Croix de guerre (une étoile de bronze)
  • Chevalier de la Légion d'honneur (1929)

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 « La Légion d'honneur au capitaine Fougère », Cherbourg-Éclair, 19 juillet 1929.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 « Frappé par une crise cardiaque en pleine réunion électorale, M. Georges Fougère a succombé une heure plus tard », Ouest-France, 22 février 1954.
  3. Cherbourg-Éclair, 21 juillet 1933.
  4. L'Ouest-Éclair, 23 novembre 1931.
  5. Cherbourg-Éclair, 15 juin 1934.
  6. Ouest-France, 24 février 1954.