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'''Richard Anacréon''', {{date naissance et décès|30|10|1907|31|10|1992|Granville}} <ref name=insee>« Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, 1992].</ref>, est un libraire et collectionneur d'art de la [[Manche]].
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'''Richard Anacréon''', {{date naissance et décès|30|10|1907|31|10|1992|Granville}} <ref> « Acte de décès n° 280 - État-civil de Granville - Fichier des personnes décédées », ''data.gouv.fr'', Insee, année 1992.</ref>, est un libraire et collectionneur d'art de la [[Manche]].


== Biographie ==
== Biographie ==
Il naît dans la [[Haute ville de Granville|Haute ville]], 32 [[Rue Saint-Jean (Granville)|rue Saint-Jean]].
Il naît dans la [[Haute ville de Granville|Haute ville]], 32 [[Rue Saint-Jean (Granville)|rue Saint-Jean]].


Après avoir travaillé chez son père, peintre en bâtiments, il quitte Granville à l'âge de 17 ans et rejoint Paris où il commence comme peintre de carrosseries chez Citroën.
Après avoir travaillé chez son père, peintre en bâtiment, il quitte Granville à l'âge de dix-sept ans et rejoint Paris où il commence comme peintre de carrosseries chez Citroën.


Il entre en [[1925]] dans l'administration du quotidien ''Le Petit Parisien'', où il côtoie écrivains et artistes. Il se lie notamment d'amitié avec Colette <ref name=LivreE>Nathalie Colleville, « Colette ou les vrilles de la vie », ''Livre/échange'', n° 57, mars 2012. </ref> et Paul Valéry.
Il entre en [[1925]] dans l'administration du quotidien ''Le Petit Parisien'', où il côtoie écrivains et artistes <ref name=Pl1>Agnès Babois et Cindy Mahout, « Les trésors d'un grand libraire », ''Perluète'', n° 12, février 2023. </ref>. Il se lie notamment d'amitié avec Colette <ref name=LivreE>Nathalie Colleville, « Colette ou les vrilles de la vie », ''Livre/échange'', n° 57, mars 2012. </ref> et Paul Valéry.


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En [[1940]], pendant la [[Seconde Guerre mondiale]] et l'occupation de Paris, Richard Anacréon ouvre au 22 de la rue de Seine à Paris, en plein quartier Latin, la librairie ''L'Originale'', qui devient vite un lieu de rencontre des plus grands artistes parisiens <ref name=Pl1/>. Il ravitaille Colette et Jean Cocteau, Paul Léautaud, Francis Carco et André Derain... « en échange d'originaux dédicacés, manuscrits, tableaux... » <ref name=LivreE/>.


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Dans les années [[1980]], il fait don à sa ville natale de ses collections, qui se composent de 280 œuvres d'art et de 550 livres enrichis d'autographes, dédicaces, dessins... <ref name=Pl1/>.


Il meurt à Granville, à l'automne 1992, à 85 ans. L'ancien ministre Louis Mexandeau salue la mémoire d'une « figure attachante, parfois incompris dans sa générosité même », un être « chaleureux », « curieux de tout, original, primesautier », en même temps qu'un « merveilleux conteur qui savait faire revivre toute une époque » <ref>« Une réaction de Louis Mexandeau», ''Ouest-France'', 6 novembre 1992. </ref>.
Il meurt à Granville, à l'automne 1992, à 85 ans. L'ancien ministre Louis Mexandeau salue la mémoire d'une « figure attachante, parfois incompris dans sa générosité même », un être « chaleureux », « curieux de tout, original, primesautier », en même temps qu'un « merveilleux conteur qui savait faire revivre toute une époque » <ref>« Une réaction de Louis Mexandeau», ''Ouest-France'', 6 novembre 1992. </ref>.


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==Hommage==
* Le roi du carnaval de Granville 1982 est nommé Richard Anacrehusse Ier.


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==Article connexe==
* [[Musée d'art moderne Richard-Anacréon]]
 
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[[Catégorie:Personnalité artistique de la Manche]]
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Richard Anacréon.

Richard Anacréon, né à Granville le 30 octobre 1907 et mort dans la même commune le 31 octobre 1992 [1], est un libraire et collectionneur d'art de la Manche.

Biographie

Il naît dans la Haute ville, 32 rue Saint-Jean.

Après avoir travaillé chez son père, peintre en bâtiment, il quitte Granville à l'âge de dix-sept ans et rejoint Paris où il commence comme peintre de carrosseries chez Citroën.

Il entre en 1925 dans l'administration du quotidien Le Petit Parisien, où il côtoie écrivains et artistes [2]. Il se lie notamment d'amitié avec Colette [3] et Paul Valéry.

En 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation de Paris, Richard Anacréon ouvre au 22 de la rue de Seine à Paris, en plein quartier Latin, la librairie L'Originale, qui devient vite un lieu de rencontre des plus grands artistes parisiens [2]. Il ravitaille Colette et Jean Cocteau, Paul Léautaud, Francis Carco et André Derain... « en échange d'originaux dédicacés, manuscrits, tableaux... » [3].

Philippe Delerm cite un texte de Paul Léautaud, écrit en 1945 : « Anacréon, le libraire de la rue de Seine, me téléphone ce soir. Il a été passer quelques jours dans sa famille, à Saint-Jean-le-Thomas. Il a rapporté pour moi un petit jambonneau, tout cuit, prêt à manger. Je ne peux pas le lui refuser. Il ne voudra pas, naturellement que je le paie. Les gens obligeants, serviables, sont assommants. Il y a longtemps que je juge cette manie comme une sorte de tare.» [4].

Dans les années 1980, il fait don à sa ville natale de ses collections, qui se composent de 280 œuvres d'art et de 550 livres enrichis d'autographes, dédicaces, dessins... [2].

Il meurt à Granville, à l'automne 1992, à 85 ans. L'ancien ministre Louis Mexandeau salue la mémoire d'une « figure attachante, parfois incompris dans sa générosité même », un être « chaleureux », « curieux de tout, original, primesautier », en même temps qu'un « merveilleux conteur qui savait faire revivre toute une époque » [5].

Ses cendres sont dispersées au cimetière Notre-Dame à Granville [6].

Hommage

  • Le roi du carnaval de Granville 1982 est nommé Richard Anacrehusse Ier.

Notes et références

  1. «  Acte de décès n° 280 - État-civil de Granville - Fichier des personnes décédées », data.gouv.fr, Insee, année 1992.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Agnès Babois et Cindy Mahout, « Les trésors d'un grand libraire », Perluète, n° 12, février 2023.
  3. 3,0 et 3,1 Nathalie Colleville, « Colette ou les vrilles de la vie », Livre/échange, n° 57, mars 2012.
  4. Maintenant, foutez-moi la paix ! Philippe Delerm, Mercure de France, 2005, p. 128.
  5. « Une réaction de Louis Mexandeau», Ouest-France, 6 novembre 1992.
  6. « Richard Anacréon est mort », Ouest-France, 2 novembre 1992.

Article connexe