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Tempête Ciarán (2023)

De Wikimanche

La tempête Ciarán est un événement climatique de la Manche, survenu en novembre 2023.

Avenue de Paris à Cherbourg.
Rangée de platanes du cimetière de Saint-Lô.
Toiture arrachée de la salle du Bouloir à Saint-Lô.

Elle se forme le 31 octobre, atteint son paroxysme dans la nuit du 1er au 2 novembre. Elle affecte le quart nord-ouest de la France. Météo-France place la Manche, avec le Finistère et les Côtes-d'Armor, en alerte vigilance rouge à partir de minuit pour vent, pluies et risque de submersion.

Le département estime à 600 000  le coût des dégâts de la tempête, auxquels s'ajoute le coût des interventions de pompiers chiffré à 320 000  pour 4 300 interventions [1].

Chronologie

Mercredi 1er novembre

L’ensemble des services de l’État est mobilisé dans le suivi et la gestion des crises, un centre opérationnel départemental (COD) est activé en préfecture à partir de 21 h. Il est composé des services de police, de gendarmerie et de secours, ainsi que de la Direction départementale des territoires et de la mer, du conseil départemental et d’Enedis.

Une cellule d’information au public est mise en place dans la soirée.

Une soixantaine de gendarmes sont chargés de faire de la prévention tout le long de la façade ouest l'après-midi.

Pour la nuit du 1er au 2 novembre, 120 gendarmes sont mobilisés.

Près de 700 pompiers de la Manche sont mobilisés cette nuit, renforcés par une cinquantaine de pompiers de départements de la région Centre.

Un message FR-Alert est par ailleurs été diffusé aux habitants de la Manche plus tôt dans la soirée.

Les différentes entreprises du Nord-Cotentin (Orano, Naval Group, Intermarché...) alertent leurs employés, sur les réseaux sociaux, et les invitent à ne pas se rendre sur leur lieu de travail tant que l'alerte rouge météorologique n'est pas levée.

Le préfet de la Manche prend un arrêté interdisant la circulation des poids lourds, des cars et bus et des caravanes à partir de 22 h. La vitesse est également abaissée de 20 km/h sur les grands axes (110 km/h au lieu de 130 km/h, 90 km/h au lieu de 110 km/h) et limitée à 80 km/h sur tout le reste du réseau.

Jeudi 2 novembre

À 6 h, les records de vitesse du vent : 167 km/h à Gouville-sur-Mer, 166 km/h à Chausey, Granville, Pointe du Roc, 150 km/h à Saint-Vaast-la-Hougue, 143 km/h à Gatteville-le-Phare, 140 km/h à Cerisy-la-Salle (record absolu de la commune), 117 km/h à la Hague et 107 km/h à Cherbourg-en-Cotentin [2].

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, se rend dans l'après-midi à Saint-Lô, au centre opérationnel départemental, pour juger de la situation : « À 15 h, dit-elle, nous avons comptabilisé 81 309 foyers privés d'électricité » [3]. À Saint-Sauveur-Villages, les deux stations d'eau et d'épuration sont à l'arrêt, privant d'eau la commune, tandis qu'une partie du réseau internet du département est perturbé [3].

De nombreux arbres sont arrachés et encombrent les routes, provoquant parfois des dégâts sur des habitations ou des locaux divers. À Cherbourg-en-Cotentin, la mairie recense 180 arbres déracinés [4]. Rien qu'à Sainte-Suzanne-sur-Vire, on dénombre quinze arbres à terre [5].

À Saint-Lô, un sapin s'abat sur l'église Saint-Jean-Eudes, endommageant le toit et le plafond et cassant la verrière [6]. Partout, on constate que de nombreux arbres n'ont pas résisté au vent et encombrent les routes, non plus que des toitures. À 19 h, les pompiers ont déjà reçu 2 044 demandes d'intervention. Une maison en construction s'écroule rue Haute à Saint-Lô [7].

À Coutances, les toitures du collège Jacques-Prévert et de l'église Saint-Pierre sont endommagées [8].

La SNCF stoppe la circulation de ses trains et les bus restent au garage toute la matinée.

Le record de vitesse du vent est enregistré à Granville, à la pointe du Roc, avec une rafale à 171 km/h [9].

Vendredi 3 novembre

La tempête s'éloigne, permettant d'intensifier les interventions pour dégager les arbres encombrant les routes, sécuriser les toitures, assécher des caves... À 11 h, 73 000 foyers sont toujours privés d'électricité et encore 42 000 à 20 h [10]. Côté téléphone, Orange recense 135 825 de ses clients privés de tout moyen de communication : 28 912 en téléphonie mobile et 106 913 en téléphonie fixe [11]. À 19 h, 34 400 Manchois, répartis dans une soixantaine de communes, sont privés d'eau [12].

La Ligne ferroviaire Paris-Cherbourg est encore fermée à partir de Caen. Des bus de remplacement sont mis en service. La ligne ferroviaire Paris-Granville ne reprendra son service que lundi 6.

Dans l'impossibilité d'acheminer l'électricité à cause de lignes abattues ici et là, la centrale nucléaire de Flamanville est déconnectée du réseau [13].

Samedi 4 novembre

La préfecture annonce que la rentrée scolaire prévue lundi 6 est retardée dans une vingtaine de communes [14].

Les pompiers annoncent qu'ils ont reçu 3 666 demandes d'intervention liées à la tempête [14].

Lundi 6 novembre

La rentrée est différée d'un jour au collège Jacques-Prévert à Coutances et de façon indéterminée dans les écoles primaires de sept communes : Besneville, La Bloutière, Bricqueville-sur-Mer, La Chapelle-en-Juger, Hauteville-la-Guichard, Remilly-les-Marais et Saint-Maurice-en-Cotentin [15].

À 19 h, Énédis recense encore 6 200 foyers privés d'électricité [16]. L'eau, elle, est rétablie partout. Mais la préfecture a désigné une trentaine de communes dans lesquelles il ne faut pas encore la boire [17]. La ligne ferroviaire Paris-Granville reste fermée.

Jeudi 9 novembre

Pendant la tempête et les jours suivants, les pompiers ont dénombré 14 000 appels téléphoniques, qui ont donné lieu à 4 300 interventions [18]. Il y a eu 650 pompiers mobilisés le 1er novembre et jusqu'à 1 200 le 2 [18].

Vendredi 17 novembre

Olivier Dussopt, ministre du Travail, est à [[Blainville-sur-Mer pour s'enquérir des conséquences de la tempête Ciaran sur les parcs à huîtres et les moulières [19].

Notes et références

  1. « Tempête Ciaran », La Presse de la Manche, 19 décembre 2023.
  2. « Direct : Tempête Ciaran dans la Manche », La Presse de la Manche, 2 novembre 2023 (lire en ligne).
  3. 3,0 et 3,1 Chloé Trochu, « La Manche face aux dégâts de la tempête Ciaran », Ouest-France, 3 novembre 2023.
  4. « La tempête Ciaran a mis près de 200 arbres à terre », La Presse de la Manche, 9 novembre 2023.
  5. « Les élus et les habitants sur le front de la tempête », Ouest-France, 3 novembre 2023.
  6. Sébastien Brêteau, « L'église endommagée, une statue évacuée », Ouest-France, 3 novembre 2023.
  7. Chloé Crochu, « L'heure du bilan au lendemain de la tempête Ciaran », Ouest-France, 4 novembre 2023.
  8. Line Chopin et Kristell Le Gall, « Après la tempête Ciaran, le constat des dégâts », Ouest-France, 3 novembre 2023.
  9. « Records et rafales », La Presse de la Manche, 3 novembre 2023.
  10. « Encore 42 000 clients sans électricité hier soir à 20 h », La Presse de la Manche, 4 novembre 2023.
  11. « 130 000 clients d'Orange impacté dans la Manche », La Presse de la Manche, 4 novembre 2023.
  12. « Environ 24 400 Manchois privés d'eau potable », La Presse de la Manche, 4 novembre 2023.
  13. Sébastien Lucot, « Les deux réacteurs déconnectés du réseau », La Presse de la Manche, 4 novembre 2023.
  14. 14,0 et 14,1 « Le point dans la Manche », La Presse de la Manche, 4 novembre 2023.
  15. Sébastien Brêteau, « Sept écoles fermées dans la Manche », Ouest-France Dimanche, 5 novembre 2023.
  16. « 6 200 clients privés de jus », La Presse de la Manche, 7 novembre 2023.
  17. « L'eau de retour au robinet partout », La Presse de la Manche, 7 novembre 2023.
  18. 18,0 et 18,1 Éric Marie, « Ciaran : 4 300 interventions pour les pompiers », Ouest-France, 10 novembre 2023.
  19. Gilles Patry, « Les conchyliculteurs tentent de faire face », La Presse de la Manche, 18 novembre 2023.

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