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'''Raymond''' Félix Marie '''Le Marchand''', {{date naissance|29|8|1859|Cherbourg}} <ref name=EC>AD50, NMD Cherbourg, 1859 (5 Mi 662) page 171/283 Acte de naissance n° 659 [http://www.archives-manche.fr/ark:/57115/a011288085768zfTUK9/a0f5b530ec''(lire en ligne)''].</ref> et mort à Saint-Sébastien-de-Morsent (Eure) {{date décès|13|2|1932}}, est un élu et une personnalité économique de la [[Manche]].
'''Raymond''' Félix Marie '''Le Marchand''', {{date naissance|29|8|1859|Cherbourg}} <ref name=ad50>Naissance : « acte n° 659 » — {{Source AD50 | Commune ou paroisse=Cherbourg, | BMS ou NMD=NMD | Période=naissances en 1859 | Cote=3E 129/173 | Permalien=https://www.archives-manche.fr/ark:/57115/s005e60187297e9c/5e60187600a0b | Vue=171/283 | Quadrant=d }}</ref> et mort à Saint-Sébastien-de-Morsent (Eure) {{date décès|13|2|1932}}, est une personnalité économique et politique de la [[Manche]].


==Le châtelain de La Chesnée à Rauville==
== Le châtelain de La Chesnée à Rauville ==
Raymond Le Marchand est le second fils de [[Jules Le Marchand]] ([[1826]]-[[1886]]) et de Marie-Marthe [[Lucas]] de [[Couville]] ([[1830]]-[[1899]]), héritière du domaine de La Chesnée à [[Rauville-la-Bigot]].
Raymond Le Marchand est le second fils de [[Jules Le Marchand]] ([[1826]]-[[1886]]) et de Marie-Marthe [[Lucas]] de [[Couville]] ([[1830]]-[[1899]]), héritière du domaine de La Chesnée, un château du 16{{e}} siècle (remanié au 19{{e}}) à [[Rauville-la-Bigot]].


En [[1885]], il épouse Octavie de Fayet ([[1865]]-[[1957]]) avec laquelle il aura quatre enfants.
En [[1885]], il épouse Octavie de Fayet ([[1865]]-[[1957]]) avec laquelle il aura quatre enfants.
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À la mort de sa mère, en [[1899]], Raymond Le Marchand devient châtelain de La Chesnée.
À la mort de sa mère, en [[1899]], Raymond Le Marchand devient châtelain de La Chesnée.


En septembre [[1914]], M. et Mme Le Marchand mettent leur demeure à disposition de l'armée afin de créer un centre de soins. Ce sera l'HB11bis (HB=Hôpital Bénévole) où de nombreux soldats français et belges feront leur convalescence <ref>Guy de Boisguilbert, « L'ambulance du château de La Chesnée à Rauville-la-Bigot », ''La Voix du Donjon'', n° 18-19, Automne-Hiver 1998.</ref>.
En septembre [[1914]], M. et Mme Le Marchand mettent leur [[Château de la Chesnée|demeure]] à disposition de l'armée afin de créer un centre de soins. Ce sera l'HB11bis (HB=Hôpital Bénévole) où de nombreux soldats français et belges font leur convalescence <ref>Guy de Boisguilbert, « L'ambulance du château de La Chesnée à Rauville-la-Bigot », ''La Voix du Donjon'', n° 18-19, Automne-Hiver 1998.</ref>.


==Le maire de Rauville==
== Le maire de Rauville ==
En [[1887]], Raymond Le Marchand succède à son père, récemment décédé, comme maire de [[Rauville-la-Bigot]].
En [[1887]], Raymond Le Marchand succède à son père, récemment décédé, comme maire de [[Rauville-la-Bigot]].


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En [[1907]], Raymond Le Marchand est de nouveau élu maire de Rauville. Il quitte définitivement ses fonctions en [[1909]] <ref>Archives municipales de Rauville-la-Bigot.</ref>.
En [[1907]], Raymond Le Marchand est de nouveau élu maire de Rauville. Il quitte définitivement ses fonctions en [[1909]] <ref>Archives municipales de Rauville-la-Bigot.</ref>.


==Les premiers camemberts de la Manche==
== Les premiers camemberts de la Manche ==
En [[1902]], le châtelain de La Chesnée possède cinq fermes sur le territoire de la commune. Afin d'aider ses locataires à écouler le lait autrement que par la fabrication traditionnelle de beurre à la ferme, Raymond Le Marchand a l'idée de créer, chez lui, une laiterie doublée d’une fromagerie. Les moines de la [[Abbaye Notre-Dame de Grâce (Bricquebec)|Trappe de Bricquebec]] fabriquaient déjà du [[Trappe de Bricquebec|fromage]] de type « Port-Salut » depuis une trentaine d'années, mais Raymond Le Marchand va se lancer dans la fabrication de camemberts, déjà pratiquée dans le Pays d'Auge, mais totalement inconnue dans le Cotentin.  
En [[1902]], le châtelain de La Chesnée possède cinq fermes sur le territoire de la commune. Afin d'aider ses locataires à écouler le lait autrement que par la fabrication traditionnelle de beurre à la ferme, Raymond Le Marchand a l'idée de créer, chez lui, une laiterie doublée d’une fromagerie. Les moines de la [[Abbaye Notre-Dame de Grâce (Bricquebec)|Trappe de Bricquebec]] fabriquaient déjà du [[Trappe de Bricquebec|fromage]] de type « Port-Salut » depuis une trentaine d'années, mais Raymond Le Marchand va se lancer dans la fabrication de camemberts, déjà pratiquée dans le Pays d'Auge, mais totalement inconnue dans le Cotentin.  


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Au début, sa fromagerie produit quelques centaines de camemberts puis, favorisée par la proximité de la gare de [[Couville]], l’affaire prend rapidement de l’extension en exportant des camemberts réputés sous les marques « La Chesnée », « L’Étoile » et « Le Cotentin » <ref name=dico/>. De nombreux prix dans les foires-expositions participent à ce succès.
Au début, sa fromagerie produit quelques centaines de camemberts puis, favorisée par la proximité de la gare de [[Couville]], l’affaire prend rapidement de l’extension en exportant des camemberts réputés sous les marques « La Chesnée », « L’Étoile » et « Le Cotentin » <ref name=dico/>. De nombreux prix dans les foires-expositions participent à ce succès.


En [[1906]], la petite laiterie-fromagerie passe au stade industriel avec l’arrivée à la direction, d’un jeune professionnel venant des Vosges, [[Henri Claudel]], promis à un bel avenir <ref name=dico/>. Lors du départ de celui-ci en [[1912]], Raymond Le Marchand recrute un jeune Vendéen de 19 ans, [[Marcel Grillard]], sous la direction duquel la fromagerie continue de se développer. En [[1919]], Raymond Le Marchand vend l'entreprise à son jeune directeur qui en fera le fleuron d'un groupe laitier couvrant toute la partie ouest du [[Cotentin]].
En [[1906]], la petite laiterie-fromagerie passe au stade industriel avec l’arrivée à la direction, d’un jeune professionnel venant des Vosges, [[Henri Claudel]], promis à un bel avenir <ref name=dico/>. Lors du départ de celui-ci en [[1912]], Raymond Le Marchand recrute un jeune Vendéen de 19 ans, [[Marcel Grillard]] ([[1893]]-[[1963]]), sous la direction duquel la fromagerie continue de se développer.


==Bibliographie==
En [[1919]], Raymond Le Marchand vend l'entreprise à son jeune directeur qui en fera le fleuron d'un groupe laitier couvrant toute la partie ouest du [[Cotentin]].
 
== Bibliographie ==
* Charles-Henri Grillard, « La naissance de l'industrie laitière en Cotentin », ''[[La Voix du donjon]]'', n° 35, hiver 2002 (première partie).
* Charles-Henri Grillard, « La naissance de l'industrie laitière en Cotentin », ''[[La Voix du donjon]]'', n° 35, hiver 2002 (première partie).
* Jacques Mabire, « Le groupe laitier de Rauville-la-Bigot (1902-1961) », ''[[L'Écho du terroir]]'', n° 2, printemps 1977.
* Jacques Mabire, « Le groupe laitier de Rauville-la-Bigot (1902-1961) », ''[[L'Écho du terroir]]'', n° 2, printemps 1977.
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== Article connexe ==
* [[Lemarchand]]
 
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[[Catégorie:Personnalité économique de la Manche]]
[[Catégorie:Lait dans la Manche]]

Dernière version du 22 avril 2024 à 12:35

Raymond Félix Marie Le Marchand, né à Cherbourg le 29 août 1859 [1] et mort à Saint-Sébastien-de-Morsent (Eure) le 13 février 1932, est une personnalité économique et politique de la Manche.

Le châtelain de La Chesnée à Rauville

Raymond Le Marchand est le second fils de Jules Le Marchand (1826-1886) et de Marie-Marthe Lucas de Couville (1830-1899), héritière du domaine de La Chesnée, un château du 16e siècle (remanié au 19e) à Rauville-la-Bigot.

En 1885, il épouse Octavie de Fayet (1865-1957) avec laquelle il aura quatre enfants.

À la mort de sa mère, en 1899, Raymond Le Marchand devient châtelain de La Chesnée.

En septembre 1914, M. et Mme Le Marchand mettent leur demeure à disposition de l'armée afin de créer un centre de soins. Ce sera l'HB11bis (HB=Hôpital Bénévole) où de nombreux soldats français et belges font leur convalescence [2].

Le maire de Rauville

En 1887, Raymond Le Marchand succède à son père, récemment décédé, comme maire de Rauville-la-Bigot.

En 1906, pour manifester son opposition à la manière dont a été mené l'inventaire des biens ecclésiastiques pratiqué en exécution de la loi de séparation de l'Église et de l'État, Raymond Le Marchand élève une protestation écrite, contresignée par l'ensemble des conseillers municipaux. En réponse, le préfet de la Manche produit un arrêté suspendant le maire de ses fonctions pendant un an. En solidarité avec celui-ci, l'ensemble du conseil municipal démissionne. En réponse, paraît un décret du président de la République, révoquant Raymond Le Marchand, maire démissionnaire. Le préfet nomme alors une délégation spéciale pour expédier les affaires courantes.

En 1907, Raymond Le Marchand est de nouveau élu maire de Rauville. Il quitte définitivement ses fonctions en 1909 [3].

Les premiers camemberts de la Manche

En 1902, le châtelain de La Chesnée possède cinq fermes sur le territoire de la commune. Afin d'aider ses locataires à écouler le lait autrement que par la fabrication traditionnelle de beurre à la ferme, Raymond Le Marchand a l'idée de créer, chez lui, une laiterie doublée d’une fromagerie. Les moines de la Trappe de Bricquebec fabriquaient déjà du fromage de type « Port-Salut » depuis une trentaine d'années, mais Raymond Le Marchand va se lancer dans la fabrication de camemberts, déjà pratiquée dans le Pays d'Auge, mais totalement inconnue dans le Cotentin.

Il embauche donc un fromager et achète du matériel au Danemark et dans le Pays d’Auge [4].

Au début, sa fromagerie produit quelques centaines de camemberts puis, favorisée par la proximité de la gare de Couville, l’affaire prend rapidement de l’extension en exportant des camemberts réputés sous les marques « La Chesnée », « L’Étoile » et « Le Cotentin » [4]. De nombreux prix dans les foires-expositions participent à ce succès.

En 1906, la petite laiterie-fromagerie passe au stade industriel avec l’arrivée à la direction, d’un jeune professionnel venant des Vosges, Henri Claudel, promis à un bel avenir [4]. Lors du départ de celui-ci en 1912, Raymond Le Marchand recrute un jeune Vendéen de 19 ans, Marcel Grillard (1893-1963), sous la direction duquel la fromagerie continue de se développer.

En 1919, Raymond Le Marchand vend l'entreprise à son jeune directeur qui en fera le fleuron d'un groupe laitier couvrant toute la partie ouest du Cotentin.

Bibliographie

  • Charles-Henri Grillard, « La naissance de l'industrie laitière en Cotentin », La Voix du donjon, n° 35, hiver 2002 (première partie).
  • Jacques Mabire, « Le groupe laitier de Rauville-la-Bigot (1902-1961) », L'Écho du terroir, n° 2, printemps 1977.
  • Rémy Villand, Inventaire du chartrier du château de la Chesnée à Rauville-la-Bigot (1546-1936), Publications multigraphiées de la Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, n° 23, 1974.

Notes et références

  1. Naissance : « acte n° 659 » — Archives de la Manche ­— (NMD) Cherbourg, naissances en 1859 (3E 129/173) — Vue : 171/283
  2. Guy de Boisguilbert, « L'ambulance du château de La Chesnée à Rauville-la-Bigot », La Voix du Donjon, n° 18-19, Automne-Hiver 1998.
  3. Archives municipales de Rauville-la-Bigot.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, t. 3, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541171, Éditions Eurocibles, Marigny.

Article connexe