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Réacteur EPR de Flamanville

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Le réacteur EPR est une unité de production de la centrale nucléaire de Flamanville.

EDF décide en 2004 d'augmenter la capacité de la centrale. Baptisé « Flamanville 3 », ce projet devait être opérationnel en 2012. Il prévoit la construction d'un réacteur EPR (réacteur à eau pressurisée) d'une capacité de 1 650 mégawatts. Cette réalisation est estimée à 3,3 milliards d'euros.

Après un débat public organisé du 19 octobre 2005 au 18 février 2006, EDF reçoit le feu vert des autorités publiques. Le décret d'autorisation de création (Dac), signé du Premier ministre Dominique de Villepin, est publié au Journal officiel le 11 avril 2007.

Les travaux de préparation du site commencent dès août 2006 et le premier béton est coulé le 3 décembre 2007 (plus de 10 000 tonnes en une journée) [1]. Le chantier emploie 2 900 ouvriers en 2010 [2], puis 3 400 ouvriers au début 2011, avec une pointe à 3 800 ouvriers attendue à l'été 2011 [3]. Cette main d'œuvre est étrangère à 30 %. En période de fonctionnement, l'EPR devrait employer 330 personnes [3].

Le 3 décembre 2008, EDF annonce officiellement une « réévaluation » du prix initial, qu'elle chiffre à 20 %, pour tenir compte « de l'évolution du prix des matières premières, comme l'acier et le béton » [4] . L'augmentation attendue est de 700 millions d'euros, qui porterait le coût global réactualisé à 4 milliards d'euros.

Visitant le chantier le 6 février 2009, Nicolas Sarkozy, président de la République, déclare que « Flamanville est l'appartement-témoin du nucléaire de troisième génération » [5].

Le Premier ministre François Fillon, visitant à son tour le chantier le 26 novembre 2009, affirme que l'objectif, malgré « quelques retards », « est toujours de démarrer le réacteur en 2012 et de commercialiser l'électricité en 2013 [6].

Le 21 janvier 2010, la CGT affirme que le chantier de l'EPR a déjà « deux ans de retard » par rapport à la date annoncée, officiellement fixée à 2012 [7].

Six mois plus tard, EDF reconnaît officiellement que la « première production commercialisable » n'interviendra pas avant 2014 [8]. Du même coup, EDF revoit à la hausse le coût du projet, désormais estimé à 5 milliards d'euros [8]. Les syndicats et les écologistes estiment, eux, que le bilan sera beaucoup plus lourd. Selon la CFDT, le chantier, prévu pour fournir 7 millions d'heures de travail, en nécessitera sans doute « 15 millions » et le Comité de réflexion, d'information et de lutte antinucléaire (Crilan) estime le coût final à « 6 milliards d'euros » [9].

Le 20 juillet 2011, EDF annonce que le réacteur EPR ne sera pas mis en service avant 2016, pour un coût total « de l'ordre de 6 milliards d'euros » [10]. Le chantier subira donc un retard supplémentaire de deux ans par rapport à la dernière prévision et de quatre ans sur le calendrier initial. Quant au coût, il a presque déjà doublé comparé aux 3,3 milliards d'euros de départ. Pour EDF, ce nouveau retard est à mettre au compte des analyses qui doivent être menées dans le cadre des audits lancés après la catastrophe de Fukushima au Japon et d'une « nouvelle organisation du chantier ».

Le 30 août 2011, Le Canard Enchaîné révèle que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a dénoncé ces derniers mois diverses malfaçons dans le gros œuvre du futur réacteur EPR [11]. Selon l'hebdomadaire, l'ASN a adressé à l'exploitant (EDF), entre octobre 2010 et août 2011, « quatre lettres au vitriol qui mettent en cause la qualité de plusieurs constructions vitales pour la sécurité du futur réacteur EPR », dont la construction est assurée par Bouygues [11]. « Des trous dans des piliers en béton ou des défauts dans les parois de piscines destinées à recevoir le combustible nucléaire irradié », ont été détectés [11].

Le 16 mars 2012, EDF annonce qu'elle a été contrainte, fin février, d'interrompre « plusieurs mois » les travaux de bétonnage du bâtiment abritant le réacteur EPR pour permettre le remplacement des éléments défectueux [12]. L'opérateur maintient toutefois « la mise en service en 2016 » [12].

Le 3 décembre 2012, EDF annonce un surcoût de deux milliards d'euros, qui porte la facture à 8,5 milliards d'euros [13]. Le groupe explique cette augmentation par la prise en compte de nouvelles exigences réglementaires, de normes de sécurité renforcées résultant de la catastrophe de Fukushima et d'études destinées à vérifier la robustesse de pièces ou de locaux [13].

voir aussi l'article détaillé Ligne THT Cotentin-Maine

Notes et références

  1. AFP, 4 décembre 2007.
  2. Xavier Oriot, « EPR : première production électrique en 2013 », Ouest-France, 17 juin 2010.
  3. 3,0 et 3,1 Thierry Dubillot, « EPR à Flamanville : la moitié du chemin parcouru », Ouest-France, 24 février 2011.
  4. Ouest-France, 4 décembre 2008.
  5. Jean-Pierre Buisson, Ouest-France, 7-8 février 2009.
  6. AFP, 26 novembre 2009, 14 h 49 ; Reuters, 26 novembre 2009, 16 h 31.
  7. AFP, 21 janvier 2010.
  8. 8,0 et 8,1 Martin de Montvalon, « Nouveau coup dur pour l'EPR qui aura deux ans de retard à Flamanville », AFP, 30 juillet 2010, 14 h 24.
  9. Erwan Pastol, « L'atome de la discorde », Ouest-France, 31 juillet 2011.
  10. Martin de Montvalon, « EDF : deux ans de retard supplémentaires pour le chantier EPR à Flamanville », AFP, 20 juillet 2011, 18 h 48 ; Thierry Dubillot, « Flamanville : deux ans de retard de plus pour l'EPR », Ouest-France, 21 juillet 2011.
  11. 11,0 11,1 et 11,2 « EPR Flamanville : des malfaçons dans le gros œuvre révélées par l'ASN », AFP, 30 août 2011, 21 h 37.
  12. 12,0 et 12,1 « EPR de Flamanville : interruption pour plusieurs mois du bétonnage », AFP, 16 mars 2012, 17 h 39.
  13. 13,0 et 13,1 Frédéric Pouchot, « La facture de l'EPR de Flamanville flambe à 8,5 milliards d'euros », AFP, 3 décembre 2012, 19 h 43.

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