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En [[1785]], on construit une caserne pour abriter 600 hommes (officiers et communs) au cœur de la carrière. On a dû construire des écuries, des forges, des bureaux, des logements et des pavillons d'ingénieurs. Les ouvriers construisant la grande [[rade de Cherbourg]] travaillent jour et nuit à marée haute. Pendant les marées basses, ils se reposent dans la caserne. | En [[1785]], on construit une caserne pour abriter 600 hommes (officiers et communs) au cœur de la carrière. On a dû construire des écuries, des forges, des bureaux, des logements et des pavillons d'ingénieurs. Les ouvriers construisant la grande [[rade de Cherbourg]] travaillent jour et nuit à marée haute. Pendant les marées basses, ils se reposent dans la caserne. | ||
Les marins du port du Becquet se ravitaillent en eau douce dans des « aiguades » (ce sont des fontaines, débitant | Les marins du port du Becquet se ravitaillent en eau douce dans des « aiguades » (ce sont des fontaines, débitant {{nombre|180000}} à {{unité|270000|litres}} par jour). Il y a trois aiguades : l'''aiguade des Près'' à l'ouest ; l' ''aiguade du Tôt'' à l'est ; et enfin l' ''aiguade du Becquet'' qui se trouve sur la voie publique. | ||
En [[1786]], on aménage les quais, puis une seconde jetée de {{unité|90|mètres}} est construite sur le rocher à l'est <ref name=Darsel/> | En [[1786]], on aménage les quais, puis une seconde jetée de {{unité|90|mètres}} est construite sur le rocher à l'est <ref name=Darsel/>? | ||
Mais les revêtements extérieurs ne résistent pas au choc des vagues. Deux ans après, tout est à refaire. « On leur substitua une estacade en charpente que les vers attaquèrent et qui n'eut également qu'une courte durée. Lors de la reprise des travaux, en l'an XI, les pierres poussées par la mer avaient comblé le port ; on le déblaya et l'on rétablit la digue de l'Ouest, partie en petites pierres, et partie en gros blocs » <ref name=NGV1/>. | Mais les revêtements extérieurs ne résistent pas au choc des vagues. Deux ans après, tout est à refaire. « On leur substitua une estacade en charpente que les vers attaquèrent et qui n'eut également qu'une courte durée. Lors de la reprise des travaux, en l'an XI, les pierres poussées par la mer avaient comblé le port ; on le déblaya et l'on rétablit la digue de l'Ouest, partie en petites pierres, et partie en gros blocs » <ref name=NGV1/>. | ||
En [[1839]], « il est circonscrit de murs de quai, construits à pierres sèches, posées de champ, et protégé du côté du large par une digue ou jetée à pierres perdues, revêtue en blocs. Il a environ {{unité|200|m}} de longueur, {{unité|40|m}} de largeur et {{unité|12.5|m}} de superficie ; ses murs de quai présentent un développement de {{unité|550|m}} <ref name=NGV1/>. | En [[1839]], « il est circonscrit de murs de quai, construits à pierres sèches, posées de champ, et protégé du côté du large par une digue ou jetée à pierres perdues, revêtue en blocs. Il a environ {{unité|200|m}} de longueur, {{unité|40|m}} de largeur et {{unité|12.5|m}} de superficie ; ses murs de quai présentent un développement de {{unité|550|m}} <ref name=NGV1/>. | ||
En [[1893]], les [[25 novembre|25]] et [[26 novembre]], un coup de vent occasionne des dégâts au port. « L’enrochement défensif de l'ouvrage, en gros blocs arrimés, a souffert et des réparations | |||
doivent être faites » <ref>« Extrait du rapport de l’ingénieur ordinaire des Travaux hydraulique et bâtiments civils du 9 décembre 1893 », ''Archives du Service historique de la défense de Cherbourg'', cote 3K 699 et 3K 768.</ref>. | |||
Le [[18 octobre]] [[1910]], une pétition des habitants de Digosville et de Tourlaville réclame la construction d'une jurée-abri et l'approfondissement de l'entrée du port <ref name=Reflets1>« De 1824 à nos jours », ''Reflets'', bulletin municipal de Tourlaville. </ref>. La municipalité saisit les pouvoirs publics. | Le [[18 octobre]] [[1910]], une pétition des habitants de Digosville et de Tourlaville réclame la construction d'une jurée-abri et l'approfondissement de l'entrée du port <ref name=Reflets1>« De 1824 à nos jours », ''Reflets'', bulletin municipal de Tourlaville. </ref>. La municipalité saisit les pouvoirs publics. | ||
Le [[5 mai]] [[1927]], le gouvernement accorde un crédit de {{unité|25000|F}} pour réparer les dégâts subis par le port durant les dernières tempêtes, à laquelle s'ajoute un crédit de {{unité|50000|F}} le [[23 août]] [[1928]]. Mais les tempêtes occasionnent de nouveaux dégâts en [[1936]], [[1975]], [[1977]], [[1978]], [[1980]] et [[1986]]. | Le [[5 mai]] [[1927]], le gouvernement accorde un crédit de {{unité|25000|F}} pour réparer les dégâts subis par le port durant les dernières tempêtes, à laquelle s'ajoute un crédit de {{unité|50000|F}} le [[23 août]] [[1928]]. Mais les tempêtes occasionnent de nouveaux dégâts en [[1936]], [[1975]], [[1977]], [[1978]], [[1980]] et [[1986]]. | ||
Des travaux de voirie ont lieu d'octobre [[2001]] à février [[2002]] : des bordures, des trottoirs et des petits caniveaux sont posés, un parking est créé sur l'esplanade, « isolé par un muret tout comme la terrasse du café restaurant qui lui fait face », l'accès à la cale est refait, un chemin piétonnier en arène granitique est aménagé le long du quai et un terrain de boules est créé <ref> « Le Becquet : quatre mois de travaux », ''Ouest-France'', 27 octobre 2001. </ref>. | |||
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Le port du Becquet se situe à 6 km à l'est de [[Cherbourg-en-Cotentin]] et à quelques encablures de la [[rade de Cherbourg]]. | Le port du Becquet se situe à 6 km à l'est de [[Cherbourg-en-Cotentin]] et à quelques encablures de la [[rade de Cherbourg]]. | ||
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Dernière version du 16 novembre 2023 à 09:34
Le port du Becquet est un port de la Manche situé dans le village du Becquet à Digosville et Tourlaville.
Il tire son nom des deux pointes rocheuses qui l'encadrent, Les Becquets [1]. Son originalité tient à sa jetée de pierres sèches et de pierres plates verticales.
Sa superficie est de 1,25 hectare.
La digue abrite des vents du sud, de l'ouest et de l'est.
Construction
Il est construit à partir de 1783 [2] par François-Justin Asselin du Vey (1757-1840) pour permettre l'embarquement des pierres nécessaires à l'enrochement des digues fermant la rade de Cherbourg : « Dès les premiers temps de cette vaste entreprise, la montagne schisteuse du Becquet, par sa nature, sa situation et son grand développement, fut considérée comme un point d'exploitation très important, et ce fut pour faciliter l'embarquement des matériaux extraits des carrières qu'on se proposait d'y ouvrir, que la marine, en 1783 et en 1784, fit agrandir et fermer par deux digues à pierres sèches le hâvre le plus rapproché du centre des travaux. » [1]. Le premier abri de 54 mètres de long sur 40 mètres de large, parallèle au rivage, voit sa jetée prolongée de plus de 200 mètres et sa largeur portée à 50 mètres [2].
En 1785, on construit une caserne pour abriter 600 hommes (officiers et communs) au cœur de la carrière. On a dû construire des écuries, des forges, des bureaux, des logements et des pavillons d'ingénieurs. Les ouvriers construisant la grande rade de Cherbourg travaillent jour et nuit à marée haute. Pendant les marées basses, ils se reposent dans la caserne.
Les marins du port du Becquet se ravitaillent en eau douce dans des « aiguades » (ce sont des fontaines, débitant 180 000 à 270 000 litres par jour). Il y a trois aiguades : l'aiguade des Près à l'ouest ; l' aiguade du Tôt à l'est ; et enfin l' aiguade du Becquet qui se trouve sur la voie publique.
En 1786, on aménage les quais, puis une seconde jetée de 90 mètres est construite sur le rocher à l'est [2]?
Mais les revêtements extérieurs ne résistent pas au choc des vagues. Deux ans après, tout est à refaire. « On leur substitua une estacade en charpente que les vers attaquèrent et qui n'eut également qu'une courte durée. Lors de la reprise des travaux, en l'an XI, les pierres poussées par la mer avaient comblé le port ; on le déblaya et l'on rétablit la digue de l'Ouest, partie en petites pierres, et partie en gros blocs » [1].
En 1839, « il est circonscrit de murs de quai, construits à pierres sèches, posées de champ, et protégé du côté du large par une digue ou jetée à pierres perdues, revêtue en blocs. Il a environ 200 m de longueur, 40 m de largeur et 12,5 m de superficie ; ses murs de quai présentent un développement de 550 m [1].
En 1893, les 25 et 26 novembre, un coup de vent occasionne des dégâts au port. « L’enrochement défensif de l'ouvrage, en gros blocs arrimés, a souffert et des réparations doivent être faites » [3].
Le 18 octobre 1910, une pétition des habitants de Digosville et de Tourlaville réclame la construction d'une jurée-abri et l'approfondissement de l'entrée du port [4]. La municipalité saisit les pouvoirs publics.
Le 5 mai 1927, le gouvernement accorde un crédit de 25 000 F pour réparer les dégâts subis par le port durant les dernières tempêtes, à laquelle s'ajoute un crédit de 50 000 F le 23 août 1928. Mais les tempêtes occasionnent de nouveaux dégâts en 1936, 1975, 1977, 1978, 1980 et 1986.
Des travaux de voirie ont lieu d'octobre 2001 à février 2002 : des bordures, des trottoirs et des petits caniveaux sont posés, un parking est créé sur l'esplanade, « isolé par un muret tout comme la terrasse du café restaurant qui lui fait face », l'accès à la cale est refait, un chemin piétonnier en arène granitique est aménagé le long du quai et un terrain de boules est créé [5].
En 2023, le port abrite 82 bateaux [6].
Situation
Le port du Becquet se situe à 6 km à l'est de Cherbourg-en-Cotentin et à quelques encablures de la rade de Cherbourg.
Caractéristiques
Le port du Becquet dispose de 95 places. Son taux de remplissage est de 100 % et la liste ne fait que s'allonger [7].
Le capitaine du port est Thierry Leteissier [7].
Les fantômes du Becquet sont deux potences avec des lanternes. La plus grande lanterne est blanche et la plus petite est rouge. Afin que les bateaux rentrent dans le port sans encombre la nuit, il faut qu'ils s'alignent devant les deux potences.
Associations
La Société des régates du Becquet est créée le 5 avril 1894 pour « encourager et développer le goût des exercices et des courses nautiques » [8]. Elle est présidée par André Leterrier [7].
En juillet 1966, création de l'Association des usagers du port du Becquet, présidée par R. Fouquet [4].
Les Gabiers du Becquet : l'association des usagers du port du Becquet est présidée en 2023 par Gilbert Lepoittevin. Son président d'honneur est Jean Groult [7].
Culture
- En 1949, Marcel Carné y tourne plusieurs scènes de son film La Marie du port.
- En 1957, Alexandre Astruc y tourne une scène importante de son film Une vie.
Bibliographie
- J. Macé, « Le port du Becquet », Annales de Normandie, volume 30, 1980, p. 198-203 (lire en ligne)
Notes et références
- ↑ 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Jean Fleury et Hippolyte Vallée, Nouveau guide du voyageur à Cherbourg, Imprimerie de Noblet, Cherbourg, 1839, pp. 244-247.
- ↑ 2,0 2,1 et 2,2 Joachim Darsel, « L'amirauté de Cherbourg », Annales de Normandie, 1986, volume 36, p. 301 (lire en ligne).
- ↑ « Extrait du rapport de l’ingénieur ordinaire des Travaux hydraulique et bâtiments civils du 9 décembre 1893 », Archives du Service historique de la défense de Cherbourg, cote 3K 699 et 3K 768.
- ↑ 4,0 et 4,1 « De 1824 à nos jours », Reflets, bulletin municipal de Tourlaville.
- ↑ « Le Becquet : quatre mois de travaux », Ouest-France, 27 octobre 2001.
- ↑ Corinne Maubailly, « Le port du Becquet abrite 82 bateaux », La Presse de la Manche, 16 novembre 2023.
- ↑ 7,0 7,1 7,2 et 7,3 Bulletin municipal de Digosville, décembre 2010.
- ↑ « 120 ans en Cotentin 1889-2009 », La Presse de la Manche, hors-série, novembre 2009.