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Les Biards

De Wikimanche

Les Biards est une ancienne commune de la Manche, aujourd'hui rattachée à Isigny-le-Buat.

Toponymie

Attestations anciennes

  • Willelmus de Biarz 1082 [1].
  • Willelmus de Biardis s.d. (12e s.) [1].
  • dominus Biarzensis s.d. (12e s.) [1].
  • cil de Biarz 1160/1174 [2].
  • prior de Biardis 1369/1370, 1371/1372 [3].
  • Jehan des Biars 1371, grand-couteur et chanoine à Bayeux [4].
  • ecclesia de Biardis 1412 [5].
  • ecclesia de Byardis ~1480 [6].
  • le sieur des Bias 17e s. [1].
  • Les biars 1631 [7].
  • Les Biars 1635 [8].
  • Biads 1612/1636 [9].
  • Les Biards 1677 [10], 1713 [11], 1753/1785 [12], 1793 [13].
  • Les Briards 1801 [14].
  • Les Biards 1828 [15], 1854 [16], 1903 [17], 1962 [18].
  • Les-Biards 1972 [19].
  • Les Biards 1978, 1993 [20].

Étymologie

Toponyme de fixation gallo-romaine tardive ou médiévale précoce, issu soit d’un appellatif d’origine germanique (francique) °bigardi, « enclos, jardin attenant à la maison », par l'intermédiaire de son adaptation gallo-romane °BIGARDIU, attestée au 5e siècle sous la forme bas-latine bigardium [21], soit de l'appellatif roman correspondant biard « petit jardin clos attenant à la maison », bien attesté en Normandie en microtoponymie.

Le francique °bigardi est un composé de l'élément bi « près de » [22] et du mot °gard « enclos, jardin » [23]. Les appellatifs romans biard et bigard qui en procèdent (le dernier d'introduction plus tardive que le premier) sont aussi à l'origine des patronymes Biard (centré sur la Manche et la Seine-Maritime), Bias [24] (centré sur le Calvados) et Bigard (centré sur la Manche). Les appellatifs toponymiques biard et bi(n)gard sont également bien représentés dans le nord (Somme, Pas-de-Calais) et le sud de la France.

On remarquera que les plus anciennes attestations du nom de l'ancienne commune des Biards ne comportent pas d'article. Celui-ci n'apparaît, à notre connaissance, qu'à la fin du 14e siècle. Il s'agit donc de la réfection tardive d'un nom de type Biards, dont on ne peut dire exactement quand il s'est fixé, si ce n'est que cette fixation a eu lieu au cours du premier millénaire. Les noms de communes du Nord de la France (Biache-Saint-Vaast, Pas-de-Calais; Biarre, Somme) et de Belgique (Bijgarden) reposant sur le même étymon n'en comportent pas non plus. Cependant, la fréquence des noms de hameaux de type les Biards dans la Manche montre que le mot a également été employé plus tardivement en tant qu'appellatif roman. C'est sans doute par analogie avec ces noms que l'article a été ajouté ici.

Géographie

Les Biards, commune membre de l'originale Commune-canton d'Isigny-le-Buat, se situe en Normandie, à 30 km du Mont-Saint-Michel et à trois quarts d'heure de Saint-Malo, ou encore à 3 heures et demie de Paris, La commune est située en bordure de la profonde et sauvage vallée de la Sélune, dont l'altitude varie au sol de 38 mètres au fond du lac à 138 mètres au village du Perret.

Histoire

Elle fusionne avec Isigny-le-Buat le 15 mars 1973 en même temps que Chalandrey, La Mancellière, Le Mesnil-Bœufs, Le Mesnil-Thébault, Montgothier, Montigny, Naftel et Vezins.

Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Circonscriptions administratives depuis la Révolution

Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Patronage

  • Dédicace de l'église paroissiale : Saint-Martin.
  • Patron (présentation) : l'abbé de la Couture au Mans.
  • Fête patronale : ?

Personnalités liées à la commune

  • Jean-Claude Lépine, coureur cycliste

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 80.
  2. Wace, Roman de Rou, III, v. 8468; édition Holden, 3 vol., Paris, 1970-1973.
  3. Comptes du Diocèse d’Avranches, dressés en 1369/1370 et 1371/1372, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 141B, 146B.
  4. François Neveux, Bayeux et Lisieux, Villes épiscopales de Normandie à la fin du Moyen Âge, Éditions du Lys, Caen, 1996, p. 280.
  5. Pouillé du Diocèse d’Avranches, 1412, in Auguste Longnon, op. cit., p. 158D.
  6. Pouillé du Diocèse d’Avranches, ~1480, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 174B.
  7. Nicolas Tassin, « Carte de Normandie », Plans et profilz de Normandie, 1631 [Bibliothèque universitaire de Caen].
  8. Normandia Ducatus (carte du duché de Normandie), Atlas Van der Hagen, 1635.
  9. Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BN, ms. fr. 4620].
  10. Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BN, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
  11. Dénombrement des généralités de 1713 [BN, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
  12. Carte de Cassini.
  13. Site Cassini.
  14. Bulletin des lois de la République française, Imprimerie Nationale, Paris.
  15. Louis Du Bois, Itinéraire descriptif, historique et monumental des cinq départements de la Normandie, Mancel, Caen, 1828, p. 395.
  16. V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
  17. Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
  18. Atlas de Normandie, Caen, 1962.
  19. Anne Vallez, Pierre Gouhier, Jean-Marie Vallez, Atlas Historique de Normandie II (économie, institutions, comportements), Université de Caen, Caen, 1972.
  20. Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
  21. Ce mot nous est connu par le glossaire d'Endlicher, également appelé glossaire de Vienne, où ont été glosés vers le 5e siècle dix-sept mots ou noms réputés d'origine gauloise. Le mot bigardium y est employé pour expliquer caio (terme gaulois à l'origine des mots quai et chais), glosé breialo sive bigardio, « breuil (enclos, bois clos, réserve de chasse) ou bigardium (enclos, jardin) ». Voir à ce sujet Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, Errance, Paris, 1997, p. 203-204, où le glossaire est reproduit et commenté.
  22. Du germanique commun °bi « près de » (cf. anglais by, allemand bei, etc.) < indo-européen °bʰi, forme réduite de °mbʰi, variante de °ambʰi « autour »; cf. latin ambi-, grec αμφι-, αμφί (amphi-, amphí « autour, près de; des deux côtés »).
  23. Du germanique commun °gardaz « enclos, jardin » < indo-européen °gʰor-dʰo-s, forme suffixée de la racine °gʰer- « saisir, enclore », au degré en o; cf. la forme latine apparentée hortus « jardin », d'où horticulture, hortillonnage, etc. Le mot francique °gard a abouti à l'ancien français jart (forme normano-picarde gart), d'où le diminutif jardin. Sa forme normano-picarde gardin, toujours employée dans la Manche aux sens de « jardin potager » et de « champ de pommiers planté d'ajoncs », est à l'origine de l'anglais garden « jardin ».
  24. Forme amuïe de Biard, caractéristique des dialectes de l'Ouest.