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L' '''église Saint-Germain''' est un édifice religieux catholique de la Manche, situé à Bretteville.
L' '''église Saint-Germain''' est un édifice religieux catholique de la Manche, situé à [[Bretteville]].


==Histoire==
==Histoire==
L'église est du XV{{e}} siècle, ses fonts baptismaux en pierre calcaire actuels datent du XVIII{{e}}.
L'église est du XV{{e}} siècle, ses fonts baptismaux en pierre calcaire actuels datent du XVIII{{e}}.
Elle dispose d'un petit clocher de section rectangulaire, et d'un toit à quatre pans, à la croisée.
Elle dispose d'un petit clocher de section rectangulaire, et d'un toit à quatre pans, à la croisée.


L'édifice subit plusieurs visites archidiaconales dans la seconde moitié du XVIII{{e}} siècle, notamment en 1752, 1756, 1759 et 1764.
L'édifice subit plusieurs visites archidiaconales dans la seconde moitié du XVIII{{e}} siècle :
 
* En [[1752]], la visite du chanoine Jacques Lefèvre-Duquesnoy, archidiacre du Cotentin, vicaire général, conclut au constat d'une église en bon état, hormis la tour, victime de plusieurs fêlures et visiblement dans un état médiocre ; les costières (ou côtières) à l'intérieur de la nef, et le pavé du chœur. L'allée de la nef est déjà pavée (sans doute pour les processions), à une époque où de nombreuses églises abritent encore un sol en terre battue.


En 1752, la visite du chanoine Jacques Lefèvre-Duquesnoy, archidiacre du Cotentin, vicaire général, conclut au constat d'une église en bon état, hormis la tour, victime de plusieurs fêlures et visiblement dans un état médiocre; les costières (ou côtières) à l'intérieur de la nef, et le pavé du choeur. L'allée de la nef est déjà pavée (sans doute pour les processions), à une époque où de nombreuses églises abritent encore un sol en terre battue.
* Le même vicaire revient en [[1756]] et observe qu'en plus de la côtière de la nef, le pignon est aussi en assez mauvais état. On parle de rallonger la nef de 12 ou 14 pieds, car elle est trop petite pour accueillir tous les paroissiens.


Le même vicaire revient en 1756 et observe qu'en plus de la côtière de la nef, le pignon est aussi en assez mauvais état. On parle de rallonger la nef de 12 ou 14 pieds, car elle est trop petite pour accueillir tous les paroissiens.
* Le chanoine Jean François Guy de Hennot de Théville, de passage en [[1759]] et [[1764]], fait les mêmes remarques. Les "murailles" sont aussi cette dernière année en très mauvais état, et il convient de faire très vite des travaux. Les experts intervenus les [[26 novembre|26]], [[27 novembre|27]] et [[28 novembre]] 1764 concluent qu'il serait plus avantageux pour la communauté de démolir et faire réédifier l'église.


Le chanoine Jean François Guy de Hennot de Théville, de passage en 1759 et 1764, fait les mêmes remarques. Les "murailles" sont aussi cette dernière année en très mauvais état, et il convient de faire très vite des travaux. Les experts intervenus les 26, 27 et 28 novembre 1764 concluent qu'il serait plus avantageux pour la communauté de démolir et faire réédifier l'église.
L'adjudication des ouvrages est faite le [[8 janvier]] [[1765]] à Jean Valognes, moyennant la somme de 2300 livres. Les travaux sont engagés peu après, l'église est reconstruite dans son gros-œuvre, la nef est finalement allongée.
L'adjudication des ouvrages est faite le 8 janvier 1765 à Jean Valognes, moyennant la somme de 2300 livres. Les travaux sont engagés peu après, l'église est reconstruite dans son gros-oeuvre, la nef est finalement allongée.


La première "dévastation" de l'église a lieu le [[12 novembre]] [[1791]]. Jacques Lebrettevillois, maire, et les conseillers municipaux enlèvent les bancs de M. De Bricqueville et un tableau contenant les noms des Messieurs et Dames de Bricqueville, décédés et inhumés à Bretteville.


L'église est entretenue pendant la Révolution (notamment sa couverture, pour laquelle le conseil municipal débourse 600 livres le 29 brumaire an 4 (ie le 20 novembre 1795)), les dommages ne touchent que son mobilier. La première "dévastation" de l'église a lieu le 12 novembre 1791. Jacques Lebrettevillois, maire, et les conseillers municipaux enlèvent les bancs de M. De Bricqueville et un tableau contenant les noms des Messieurs et Dames de Bricqueville, décédés et inhumés à Bretteville.
Le [[29 avril]] 1792, le même maire vend un tableau renfermant la filiation de la famille de Bricqueville pour 2 livres, 7 sols et 6 deniers à un certain Leterrier, marchand mercier au Becquet. Ce tableau était placé dans le chœur, sur la porte de la sacristie.


Le 29 avril 1792, le même maire vend un tableau renfermant la filiation de la famille de Bricqueville pour 2 livres, 7 sols et 6 deniers à un certain Leterrier, marchand mercier au Becquet. Ce tableau était placé dans le choeur, sur la porte de la sacristie.
Le [[13 septembre]] 1793, les deux cloches sont descendues de la tour par MM. Lebrettevillois et Gibert (Jacques et Lucien), envoyées au district de Cherbourg.
Le 13 septembre 1793, les deux cloches sont descendues de la tour par MM. Lebrettevillois et Gibert (Jacques et Lucien), envoyées au district de Cherbourg.
Les statues de Saint Germain, Saint Lô (second patron de l'église) et Saint Hubert sont brisées dans le cimetière. La statue en pierre calcaire de la Vierge à l'enfant aurait été enlevée par un habitant de la commune et rendue après la Révolution, selon Félix Anne, curé de Bretteville de [[1848]] à [[1882]].
Les statues de Saint Germain, Saint Lô (second patron de l'église) et Saint Hubert sont brisées dans le cimetière. La statue en pierre calcaire de la Vierge à l'enfant aurait été enlevée par un habitant de la commune et rendue après la Révolution, selon Félix Anne, curé de Bretteville de 1848 à 1882.
L'église est rendue au culte le 28 brumaire an 12 (ie le 20 novembre 1803) et est en bon état au moment de la rédaction du rapport Montalivet-Clément.


Le pavé de l'église est décrit par M. R. Asselin comme neuf dans les années 30, au moment où il déchiffre l'inscription gothique située sur la pierre blanche du pilier Sud, du côté de la nef :
L'église est néanmoins entretenue pendant la Révolution (notamment sa couverture, pour laquelle le conseil municipal débourse 600 livres le [[20 novembre|29 brumaire]] [[1795|an IV]], les dommages ne touchent que son mobilier.
"Cy gisent nobles p(er)sonnes M.


Guillaume, Raoul et Richard di(t)s
L'église est rendue au culte le [[20 novembre|28 brumaire]] [[1803|an XII]] et est en bon état au moment de la rédaction du rapport Montalivet-Clément.


de Briq(ue)ville ..............
Le pavé de l'église est décrit par M. R. Asselin comme neuf dans les années 30, au moment où il déchiffre l'inscription gothique située sur la pierre blanche du pilier Sud, du côté de la nef :


Lesquelle..... Ricard décéda le .....
''"Cy gisent nobles p(er)sonnes M.<br>
Guillaume, Raoul et Richard di(t)s<br>
de Briq(ue)ville ..............<br>
Lesquelle..... Ricard décéda le .....<br>
............................"''


............................"
M. Asselin remarque aussi sur la chapelle Sud, des inscriptions effacées sur les deux pierres blanches ; et dans le cimetière, côté sud, sur une pierre blanche d'1 mètre 65 de long et 70 de large, une inscription marginale en capitales romaines :<br>
''"Ci git le corps de noble homme Guillaume Antoine de Bricqueville, écuyer, seigneur de ...... et Bretteville, chevalier de l'ordre royal ...... lequel décéda ......"''


M. Asselin remarque aussi sur la chapelle Sud, des inscriptions effacées sur les deux pierres blanches ; et dans le cimetière, côté sud, sur une pierre blanche d'1 mètre 65 de long et 70 de large, une inscription marginale en capitales romaines :
"Ci git le corps de noble homme Guillaume Antoine de Bricqueville, écuyer, seigneur de ...... et Bretteville, chevalier de l'ordre royal ...... lequel décéda ......"
A l'intérieur de cette inscription, deux lignes indéchiffrables et armoiries bûchées.
A l'intérieur de cette inscription, deux lignes indéchiffrables et armoiries bûchées.


Les vitraux actuels de l'église datent des années 1950, les précédents avaient peut-être été endommagés ou détruits pendant la seconde Guerre mondiale. Un avion s'était d'ailleurs écrasé non loin de l'église.
Les vitraux actuels de l'église datent des années 1950, les précédents avaient peut-être été endommagés ou détruits pendant la [[Seconde Guerre mondiale]]. Un avion s'était d'ailleurs écrasé non loin de l'église.<br>
Les généreux donateurs sont notamment Jules Liot, Etienne Liot, C. Fleury (1959), Mme Albert Germain, Albert Leseigle, Albert Guérard, Jules Leseigle ... (liste non exhaustive).
Les généreux donateurs sont notamment Jules Liot, Etienne Liot, C. Fleury ([[1959]]), Mme Albert Germain, Albert Leseigle, Albert Guérard, Jules Leseigle ... (liste non exhaustive).


L'église fait aujourd'hui partie de la paroisse Saint-Gabriel mais n'est plus utilisée que pour des événements exceptionnels (obsèques surtout), l'église Notre-Dame du Travail de Tourlaville accueillant l'ensemble des fidèles des communes de Digosville, Bretteville et Tourlaville, à l'occasion de la messe le dimanche matin.
L'église fait aujourd'hui partie de la paroisse Saint-Gabriel mais n'est plus utilisée que pour des événements exceptionnels (obsèques surtout), l'église Notre-Dame du Travail de [[Tourlaville]] accueillant l'ensemble des fidèles des communes de [[Digosville]], Bretteville et Tourlaville, à l'occasion de la messe le dimanche matin.


==Liste des curés (à venir)==
==Liste des curés (à venir)==
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Asselin, R., Inscriptions d’églises et de cimetières du Cotentin [Texte imprimé]. Saint-Lô : Ed. de « Scripta », 1934.
Asselin, R., Inscriptions d’églises et de cimetières du Cotentin [Texte imprimé]. Saint-Lô : Ed. de « Scripta », 1934.


GUIBERT Michel et NORTIER Michel, Les églises du département de la Manche de 1750 à 1820 : d’après les sources contemporaines et le rapport établi en 1802 par le comte de Montalivet, préfet de la Manche . Tome I . Ancien arrondissement de Valognes (1802) [Texte imprimé]. Saint-Lô : Société d’archéologie et d’histoire de la Manche, 2007. ISBN 978-2-914329-13-2.
Guibert Michel et Nortier Michel, Les églises du département de la Manche de 1750 à 1820 : d’après les sources contemporaines et le rapport établi en 1802 par le comte de Montalivet, préfet de la Manche . Tome I . Ancien arrondissement de Valognes (1802) [Texte imprimé]. Saint-Lô : Société d’archéologie et d’histoire de la Manche, 2007. ISBN 978-2-914329-13-2.

Version du 27 mars 2022 à 10:10

L' église Saint-Germain est un édifice religieux catholique de la Manche, situé à Bretteville.

Histoire

L'église est du XVe siècle, ses fonts baptismaux en pierre calcaire actuels datent du XVIIIe.

Elle dispose d'un petit clocher de section rectangulaire, et d'un toit à quatre pans, à la croisée.

L'édifice subit plusieurs visites archidiaconales dans la seconde moitié du XVIIIe siècle :

  • En 1752, la visite du chanoine Jacques Lefèvre-Duquesnoy, archidiacre du Cotentin, vicaire général, conclut au constat d'une église en bon état, hormis la tour, victime de plusieurs fêlures et visiblement dans un état médiocre ; les costières (ou côtières) à l'intérieur de la nef, et le pavé du chœur. L'allée de la nef est déjà pavée (sans doute pour les processions), à une époque où de nombreuses églises abritent encore un sol en terre battue.
  • Le même vicaire revient en 1756 et observe qu'en plus de la côtière de la nef, le pignon est aussi en assez mauvais état. On parle de rallonger la nef de 12 ou 14 pieds, car elle est trop petite pour accueillir tous les paroissiens.
  • Le chanoine Jean François Guy de Hennot de Théville, de passage en 1759 et 1764, fait les mêmes remarques. Les "murailles" sont aussi cette dernière année en très mauvais état, et il convient de faire très vite des travaux. Les experts intervenus les 26, 27 et 28 novembre 1764 concluent qu'il serait plus avantageux pour la communauté de démolir et faire réédifier l'église.

L'adjudication des ouvrages est faite le 8 janvier 1765 à Jean Valognes, moyennant la somme de 2300 livres. Les travaux sont engagés peu après, l'église est reconstruite dans son gros-œuvre, la nef est finalement allongée.

La première "dévastation" de l'église a lieu le 12 novembre 1791. Jacques Lebrettevillois, maire, et les conseillers municipaux enlèvent les bancs de M. De Bricqueville et un tableau contenant les noms des Messieurs et Dames de Bricqueville, décédés et inhumés à Bretteville.

Le 29 avril 1792, le même maire vend un tableau renfermant la filiation de la famille de Bricqueville pour 2 livres, 7 sols et 6 deniers à un certain Leterrier, marchand mercier au Becquet. Ce tableau était placé dans le chœur, sur la porte de la sacristie.

Le 13 septembre 1793, les deux cloches sont descendues de la tour par MM. Lebrettevillois et Gibert (Jacques et Lucien), envoyées au district de Cherbourg. Les statues de Saint Germain, Saint Lô (second patron de l'église) et Saint Hubert sont brisées dans le cimetière. La statue en pierre calcaire de la Vierge à l'enfant aurait été enlevée par un habitant de la commune et rendue après la Révolution, selon Félix Anne, curé de Bretteville de 1848 à 1882.

L'église est néanmoins entretenue pendant la Révolution (notamment sa couverture, pour laquelle le conseil municipal débourse 600 livres le 29 brumaire an IV, les dommages ne touchent que son mobilier.

L'église est rendue au culte le 28 brumaire an XII et est en bon état au moment de la rédaction du rapport Montalivet-Clément.

Le pavé de l'église est décrit par M. R. Asselin comme neuf dans les années 30, au moment où il déchiffre l'inscription gothique située sur la pierre blanche du pilier Sud, du côté de la nef :

"Cy gisent nobles p(er)sonnes M.
Guillaume, Raoul et Richard di(t)s
de Briq(ue)ville ..............
Lesquelle..... Ricard décéda le .....
............................"

M. Asselin remarque aussi sur la chapelle Sud, des inscriptions effacées sur les deux pierres blanches ; et dans le cimetière, côté sud, sur une pierre blanche d'1 mètre 65 de long et 70 de large, une inscription marginale en capitales romaines :
"Ci git le corps de noble homme Guillaume Antoine de Bricqueville, écuyer, seigneur de ...... et Bretteville, chevalier de l'ordre royal ...... lequel décéda ......"

A l'intérieur de cette inscription, deux lignes indéchiffrables et armoiries bûchées.

Les vitraux actuels de l'église datent des années 1950, les précédents avaient peut-être été endommagés ou détruits pendant la Seconde Guerre mondiale. Un avion s'était d'ailleurs écrasé non loin de l'église.
Les généreux donateurs sont notamment Jules Liot, Etienne Liot, C. Fleury (1959), Mme Albert Germain, Albert Leseigle, Albert Guérard, Jules Leseigle ... (liste non exhaustive).

L'église fait aujourd'hui partie de la paroisse Saint-Gabriel mais n'est plus utilisée que pour des événements exceptionnels (obsèques surtout), l'église Notre-Dame du Travail de Tourlaville accueillant l'ensemble des fidèles des communes de Digosville, Bretteville et Tourlaville, à l'occasion de la messe le dimanche matin.

Liste des curés (à venir)

Bibliographie

Asselin, R., Inscriptions d’églises et de cimetières du Cotentin [Texte imprimé]. Saint-Lô : Ed. de « Scripta », 1934.

Guibert Michel et Nortier Michel, Les églises du département de la Manche de 1750 à 1820 : d’après les sources contemporaines et le rapport établi en 1802 par le comte de Montalivet, préfet de la Manche . Tome I . Ancien arrondissement de Valognes (1802) [Texte imprimé]. Saint-Lô : Société d’archéologie et d’histoire de la Manche, 2007. ISBN 978-2-914329-13-2.