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Naufrage du Taillefer

De Wikimanche

Le Taillefer est un petit cargo de 60 mètres, jaugeant 1 000 tonneaux, construit en 1917 et lancé en 1918 sous le nom de Leewarden à Rotterdam (Pays-Bas).

Il est rebaptisé Overwaard en 1920 avant de passer sous pavillon français en 1922 sous le nom de Taillefer. Il fait le cabotage sur la ligne Nantes (Loire-Atlantique)-Le Havre (Seine-Maritime)-Dunkerque (Nord).

Le 21  décembre 1938, à 11 h 30, le cargo appareille du Havre à destination de Nantes, avec tout une cargaison de Noël, 500 tonnes de fer, 100 tonnes de bronze, 50 tonnes de sucre, des pruneaux, 900 sacs de café, 95 tonnes de chiffons et de papier, 30 fûts de Porto, des fûts de rhum, des milliers de caisses de fruits, de raisin sec, de saumon, d'asperges importés d'Amérique.

Le cargo navigue sans vue, des rafales de neige bouchent complètement l'horizon, le courant et le vent drossent le cargo et le précipitent vers la côte. Vers 22 heures 15, le navire heurte un rocher et s'arrête au large de Réville. L'équipage ne voit aucun signal, aucun feu, pas même le phare de Gatteville. Le Capitaine Clément émet un signal puis réunit les dix-sept membres d'équipage sur le pont et fait mettre les deux embarcations à la mer. En deux minutes, tous les marins sont descendus à bord des canots et se tiennent à l'abri du navire dont les machines se retrouvent noyées en un clin d'œil, les chaudières éteintes, la dynamo stoppée.

Le Taillefer s'échoue à trois milles dans l’est de Barfleur, sur la roche dite de l'Épi, à Réville.

Tous les membres d'équipage sont sains et saufs.

Dans le journal L'Ouest-Éclair du 25 décembre 1938, on peut lire :

« L'épave apparaît complètement à sec à marée basse. L'avant du navire se brise, ce qui fait renoncer à toute tentative de sauvetage. Le courant qui a drossé le cargo vers la côte en pleine tempête de neige, a bien failli l'échouer sur le sable. Il s'en est fallu d'une centaine de mètres. Regrettons qu'il n'en ait pas été ainsi car il eût été alors possible de sauver le navire et son importante cargaison. »

Le navire étant perdu, il sert de cible pour mortier depuis La Pernelle. Aujourd'hui il ne reste que de grands morceaux de tôles, deux chaudières, l’embiellage et une hélice. Cette épave est visible, en partie, à marée basse.

Sources

  • Articles de L'Ouest-Éclair des 23, 24 et 25 décembre 1938.