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'''Hippolyte Degroote''', décédé à Villeneuve-sur-Lot (Lot et Garonne) le 15 avril [[1951]], est une personnnalité de la [[Manche]].
'''Hippolyte Degroote''', décédé à Villeneuve-sur-Lot (Lot et Garonne) le 15 avril [[1951]], est une personnnalité politique liée au département de la [[Manche]].


==Du P.P.F. à la collaboration active==
==Du PPF à la collaboration active==
Le Parti Populaire Français fondé en juin [[1936]] par Jacques Doriot apparaît dans la Manche en [[1937]] avec une section dirigée à [[Cherbourg]] par le négociant Lucien Ratti. Elle cesse son activité en [[1940]]. Ce parti renaîtra en [[1942]] à l’initiative du Rouennais Hippolyte Degroote, mutilé de la [[Première Guerre mondiale|guerre 14-18]], ancien artiste de cirque et qui arrive à [[Saint-Lô]], à l’occasion d’une mutation dans ce département d’origine de sa femme Suzanne, à la Poste. Il en est le secrétaire fédéral et commence son recrutement : une quarantaine d’adhérents fin 42, trois cents en février 1943 mais selon l’historien Michel Boivin, dans « ''Les Manchois dans la tourmente de la [[Seconde Guerre mondiale]]'' » ces chiffres sont surévalués.
Le Parti populaire français (PPF), fondé en juin [[1936]] par Jacques Doriot, apparaît dans la Manche en [[1937]] avec une section dirigée à [[Cherbourg]] par le négociant [[Lucien Ratti]]. Elle cesse son activité en [[1940]]. Ce parti renaît en [[1942]] à l’initiative du Rouennais Hippolyte Degroote, mutilé de la [[Première Guerre mondiale|guerre 14-18]], ancien artiste de cirque et qui arrive à [[Saint-Lô]], à l’occasion d’une mutation dans ce département d’origine de sa femme Suzanne, à la Poste. Il en est le secrétaire fédéral et commence son recrutement : une quarantaine d’adhérents fin 1942, trois cents en février [[1943]], mais selon l’historien Michel Boivin, dans ''Les Manchois dans la tourmente de la [[Seconde Guerre mondiale]]'', ces chiffres sont surévalués.


Le P.P.F. est toutefois le principal mouvement collaborationniste manchois. Degroote s’implique totalement dans la politique en faveur de la relève, se plaignant officiellement du peu de compréhension de ses compatriotes ! Il doit très vite devenir proche de l’administration allemande participant au contre-espionnage allemand et à « ''la Propaganda Staeffel'' », établissant des listes de suspects, fournissant même une liste d’otages à la suite d’un attentat contre un soldat allemand dans Saint-Lô. Il prépare, en novembre 1943, une liste des personnes qui doivent diriger la Manche, après la prise de pouvoir national par Doriot et, en parallèle, établit une liste de personnes à neutraliser parmi lesquelles de nombreux fonctionnaires. Sa collaboration va jusqu’à dénoncer à la Gestapo, le préfet de la Manche, [[Henri Faugère]], déjà inquiété, qui est arrêté le 14 mai 1944 et déporté avec d’autres fonctionnaires.  
Le PPF est toutefois le principal mouvement collaborationniste manchois. Degroote s’implique totalement dans la politique en faveur de la relève, se plaignant officiellement du peu de compréhension de ses compatriotes ! Il doit très vite devenir proche de l’administration allemande participant au contre-espionnage allemand et à la « Propaganda Staeffel », établissant des listes de suspects, fournissant même une liste d’otages à la suite d’un attentat contre un soldat allemand à Saint-Lô. Il prépare, en novembre 1943, une liste des personnes qui doivent diriger la Manche, après la prise de pouvoir national par Doriot et, en parallèle, établit une liste de personnes à neutraliser parmi lesquelles de nombreux fonctionnaires. Sa collaboration va jusqu’à dénoncer à la Gestapo, le préfet de la Manche, [[Henri Faugère]], déjà inquiété, qui est arrêté le 14 mai 1944 et déporté avec d’autres fonctionnaires.  


À la Libération, Degroote et sa femme s’enfuient mais sont arrêtés en Meurthe-et-Moselle. La cour de justice condamne Hippolyte Degroote ainsi que ses subordonnés Quevin, Infray et Fernandez aux travaux forcés à perpétuité.  
À la Libération, Degroote et sa femme s’enfuient mais sont arrêtés en Meurthe-et-Moselle. La cour de justice condamne Hippolyte Degroote, ainsi que ses subordonnés Quevin, Infray et Fernandez, aux travaux forcés à perpétuité.  


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[[Catégorie:Personnalité de la Manche]]
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Version du 19 novembre 2010 à 12:00

Hippolyte Degroote, décédé à Villeneuve-sur-Lot (Lot et Garonne) le 15 avril 1951, est une personnnalité politique liée au département de la Manche.

Du PPF à la collaboration active

Le Parti populaire français (PPF), fondé en juin 1936 par Jacques Doriot, apparaît dans la Manche en 1937 avec une section dirigée à Cherbourg par le négociant Lucien Ratti. Elle cesse son activité en 1940. Ce parti renaît en 1942 à l’initiative du Rouennais Hippolyte Degroote, mutilé de la guerre 14-18, ancien artiste de cirque et qui arrive à Saint-Lô, à l’occasion d’une mutation dans ce département d’origine de sa femme Suzanne, à la Poste. Il en est le secrétaire fédéral et commence son recrutement : une quarantaine d’adhérents fin 1942, trois cents en février 1943, mais selon l’historien Michel Boivin, dans Les Manchois dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale, ces chiffres sont surévalués.

Le PPF est toutefois le principal mouvement collaborationniste manchois. Degroote s’implique totalement dans la politique en faveur de la relève, se plaignant officiellement du peu de compréhension de ses compatriotes ! Il doit très vite devenir proche de l’administration allemande participant au contre-espionnage allemand et à la « Propaganda Staeffel », établissant des listes de suspects, fournissant même une liste d’otages à la suite d’un attentat contre un soldat allemand à Saint-Lô. Il prépare, en novembre 1943, une liste des personnes qui doivent diriger la Manche, après la prise de pouvoir national par Doriot et, en parallèle, établit une liste de personnes à neutraliser parmi lesquelles de nombreux fonctionnaires. Sa collaboration va jusqu’à dénoncer à la Gestapo, le préfet de la Manche, Henri Faugère, déjà inquiété, qui est arrêté le 14 mai 1944 et déporté avec d’autres fonctionnaires.

À la Libération, Degroote et sa femme s’enfuient mais sont arrêtés en Meurthe-et-Moselle. La cour de justice condamne Hippolyte Degroote, ainsi que ses subordonnés Quevin, Infray et Fernandez, aux travaux forcés à perpétuité.

Source

Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 3, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, ISBN : 2-914 541 17 1

Plus d’infos

Éditions Eurocibles, Marigny