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Blainville-sur-Mer

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Blainville-sur-Mer est une commune du département de la Manche.


Commune de Blainville-sur-Mer
Arrondissement Coutances
Canton Saint-Malo-de-la-Lande
Intercommunalité Communauté de communes du canton de Saint-Malo-de-la-Lande
Gentilé Blainvillais(es)
Population 1 525 hab.
Superficie 11,66 km²
Densité Erreur d’expression : opérateur < inattendu. hab./km2
Altitude 1 m (mini) - 67 m (maxi)
Code postal 50560
N° INSEE 50058
Maire Michel Bovin

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Toponymie

Attestations anciennes

  • Blainvilla ~989/996 (?) [copie 18e s.] [1], 996/~1025 [2].
  • Blandevilla, var. Blainvilla [3] 1056/1066 [4].
  • Blandevilla, var. Bleindevilla 1146 [5].
  • Bleinvilla 1146 [6].
  • Blainvilla 1197 [7].
  • Bleinvilla 1231 [8].
  • Blandevillam (?) [9] 1223/1236 [10].
  • Blainville 1332 [11].
  • ecclesia de Blainvilla 1332 [copie 17e s.] [12].
  • Blainvilla 1351/1352 [13].
  • Blainville 1498 [14], 1612/1636 [15], 1677 [16].
  • Blanville 1693 [17]; graphie anglaise.
  • Blainville 1713 [18], 1753 [19], 1753/1785 [20], 1837 [21], 1854 [22], 1903 [23].
  • Blainville-sur-Mer 1936 [7], 1962 [24].
  • Blainville sur Mer 1978, 1993 [25].

Étymologie

Toponyme médiéval en -ville (élément issu du gallo-roman VILLA « domaine rural »). Le premier élément est un anthroponyme (nom de personne) d'origine germanique, dont l'identification a occasionné de nombreuses divergences chez les spécialistes. Ceci est en partie dû à l'existence de la forme latinisée Blandevilla, variante de Blainvilla, que plusieurs d'entre eux ont considérée, faute d'autres attestations, comme la forme primitive. Phonétiquement, Blainville est incompatible avec un étymon Blandevilla, ce qui a incité François de Beaurepaire [8] à considérer cette dernière forme comme une altération analogique d'un ancien toponyme Blandevilla de la région de Saint-Lô. Les attestations fournies par le cartulaire de Coutances [26] sont parfois ambiguës, mais semblent néanmoins laisser penser qu'il s'agit du même toponyme, noté parfois Blainvilla, parfois Blandevilla. En tout état de cause, il y a de fortes chances pour que Blandevilla représente une réfection secondaire de Blainvilla, et qu'il ne faille donc considérer que cette dernière forme pour établir une quelconque étymologie.

On a donc fait au sujet du nom de Blainville-sur-Mer les hypothèses suivantes :

  • Nom de personne francique Bladin [27], solution préconisée entre autres par Albert Dauzat [28], puis sa disciple Marie-Thérèse Morlet [29]. Bladin explique sans conteste la forme Blainville. Par contre, la leçon Blandevilla, première attestation connue des auteurs et retenue par eux, n'est pas explicitée, mais doit implicitement représenter une altération graphique du prototype.
  • Nom de personne francique °Blidwin [30] ou °Blad[w]in [31], proposé par Adigard des Gautries et Lechanteur [7] qui doutent de l'attestation Blandevilla (on ne sait s'ils pensent à une forme altérée ou à une identification erronée). On peut dire à ce sujet que °Blidwin aboutit normalement à °Blinville, dont °Blainville serait alors une réfection graphique très précoce dont les motivations resteraient inexpliquées. L'hypothèse °Blid[w]in semble impliquer que les auteurs ne connaissent pas ou ne veulent pas reconnaître la possibilité d'un dérivé diminutif Bladin, pourtant clair et attesté. Il est vrai qu'à l'heure où ils publiaient l'article, l'ouvrage de Marie-Thérèse Morlet [32] ne l'était pas encore.
  • Nom de personne anglo-saxon Blein, Bleyn, envisagé par François de Beaurepaire [8]. Ce nom représente un emprunt anglo-saxon au scandinave Blæingr, et donc un nom anglo-scandinave [33]. On sait que François de Beaurepaire a souvent mis l'accent dans ses travaux sur la présence de noms d'Anglo-Saxons dans la toponymie normande [34]. Pour cette raison, il privilégie volontiers cette solution, qui reste possible mais indémontrable. Cette vision des choses est reprise par René Lepelley [35], qui la simplifie cependant à outrance en parlant d'un « nom de personne […] scandinave Blein », ce qui est incorrect.

Une chose est certaine : la forme Blandevilla ne peut expliquer Blainville (elle aboutirait à °Blanville). Qu'il s'agisse d'une altération graphique ou d'une mauvaise identification, elle est donc à ignorer. Reste que la première hypothèse (Blandin) et la troisième (Blein / Bleyn) conviennent, et qu'il n'est pas possible, pour l'instant, de choisir objectivement. En effet, si un nom anglo-scandinave est tout à fait plausible, il n'est en aucun cas obligatoire.

Le déterminant -sur-Mer a été ajouté à ce toponyme en 1936, à des fins à la fois différenciatives et touristiques.

Géographie

  • Longitude Ouest : 01° 34' 54
  • Latitude Nord  : 49° 03' 59

Histoire

Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
968 974 953 1016 1113 1319 1525
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

Administration

Circonscriptions administratives avant la Révolution

Maires

Liste des maires successifs
Période Identité Qualité
....... - ....... Michel Bovin
À compléter

Religion

Circonscriptions ecclésiastiques avant la Révolution

Lieux et monuments

  • Église romane
  • Château des Ruettes
  • Mégalithe

Gastronomie

  • Blainville-sur-Mer abrite le seul restaurant étoilé au guide Michelin de la Manche. Le Mascaret, de Philippe Hardy, a obtenu son étoile en 2009.

Économie

  • Centre de production d'huîtres

Personnalités liées à la commune

Naissances

Bibliographie

Livres
  • Henri Lechanoine, Blainville-sur-Mer... et son passé, Arnaud-Bellée, 1973
Articles
  • Rémy Villand, « Marins, colporteurs et notables de la région de Blainville-sur-Mer », Revue du département de la Manche, n° 46 et 47, 1970

Annexes

Notes et références

  1. Marie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 77, § 6.
  2. Ibid., p. 116, § 28.
  3. Corrigé en Blandevilla sur trois versions différentes.
  4. Marie Fauroux, op. cit., p. 405, § 214.
  5. Julie Fontanel, Le cartulaire du chapitre cathédral de Coutances, Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2003, p. 510-511, § 348.
  6. François de Beaurepaire, Les noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 81. Il s'agit en fait de la transcription du document précédent, d'après les notes de Léopold Delisle. Peut-être s'agit-il d'une mauvaise leçon ?
  7. 7,0 7,1 et 7,2 Jean Adigard des Gautries & Fernand Lechanteur, “Les noms de communes de Normandie”, in Annales de Normandie XIII (juin 1963), § 337.
  8. 8,0 8,1 et 8,2 François de Beaurepaire, op. cit., loc. cit.
  9. Cette attestation est considérée par François de Beaurepaire (op. cit., loc. cit.) comme distincte; l'auteur y voit un lieu non identifié proche de Saint-Lô, ce que le contexte semblerait suggérer. Mais Julie Fontanel (op. cit., p. 411, § 273) l'identifie sans état d'âme, et sans doute avec raison, à Blainville-sur-Mer, car il semble bien qu'il s'agisse du même lieu que celui qui se trouve mentionné dans la charte de 1056/1066.
  10. Julie Fontanel, op. cit., p. 411, § 273.
  11. Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 269A.
  12. Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, op. cit., p. 361E.
  13. Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, op. cit., p. 382G.
  14. Julie Fontanel, op. cit., p. 525, § 354.
  15. Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 [BN, ms. fr. 4620].
  16. Roles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 [BN, cinq cents Colbert, ms. 261 f° 229 à 275].
  17. Greenville Collins, Chart of the channell, Manche, 1693 [BNF, Collection d'Anville, cote 00757].
  18. Dénombrement des généralités de 1713 [BN, ms. fr. 11385, f° 1 à 132].
  19. Herman van Loon, D2.me [= Deuxième] carte particuliere des costes de Normandie contenant les costes du Cotentin depuis la Pointe de la Percée Jusqu'a Granville ou sont Comprises les Isles de Jersey, Grenezey, Cers, et Aurigny, avec les Isles de Brehat. Comme elles paroissent a basse Mer dans les grandes marées, Atlas Van Keulen, Amsterdam, 1753 [BN]
  20. Carte de Cassini.
  21. Annuaire de la Manche (1837), Statistique de l'arrondissement de Coutances, p. 23.
  22. V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
  23. Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
  24. Atlas de Normandie, Caen, 1962.
  25. Annuaire officiel des abonnés au téléphone.
  26. Julie Fontanel, op. cit.
  27. Dans cette hypothèse, l'anthroponyme Bladin, attesté en Gaule sous la forme latinisée Bladinus, formes évoluées Blainus, Blaynus, est un diminutif de Blado, hypocoristique des noms dont le premier élément est blad-, diversement expliqué : soit par le germanique °bladham « feuille; lame », et plus tardivement « lame de l'épée » (cf. anglais blade, allemand Blatt, etc.), soit par un radical apparenté à l'ancien haut-allemand blât et l'ancien anglais blǣd « souffle; force, prospérité »; cf. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. I (les noms issus du germanique continental et les créations gallo-germaniques), 1968, p. 58a.
  28. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, Paris, 1963, p. 86b.
  29. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 263b.
  30. Nom de type francique non attesté, combinaison des éléments blid- « heureux, joyeux » et -win « ami ».
  31. Nom de type francique non attesté, combinaison des éléments blad- « feuille; lame (de l'épée) » ou « souffle; force, prospérité » et -win « ami ».
  32. Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. I (les noms issus du germanique continental et les créations gallo-germaniques), 1968.
  33. L'ancien norois Blæingr est initialement un surnom issu de l'ancien islandais blár « bleu, sombre », souvent utilisé pour évoquer la couleur des cadavres ou des ecchymoses. Il est bien attesté en Islande à date ancienne. Cf. Gillian Fellows-Jensen, Scandinavian Personal Names in Lincolnshire and Yorkshire, Copenhagen, Akademisk Forlag, 1968. p. 58; Geirr Bassi Haraldsson, The Old Norse Name, Studia Marklandica I, Olney, MD, Markland Medieval Militia, 1977, p. 8.
  34. Cf. par exemple François de Beaurepaire, « Les noms d'Anglo-Saxons contenus dans la toponymie normande », in Annales de Normandie X, 1960, p. 307-316; « Quelques finales anglo-saxonnes dans la toponymie normande », in Annales de Normandie XIII, 1963, p. 219-136.
  35. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Caen, Presses Universitaires de Caen / Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1993, p. 69b.