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'''Alexandre'''-Pierre-Désiré '''Bigot''', né à [[Cherbourg]] le [[15 mars]] [[1863]] et mort à Caen (Calvados) le [[20 avril]] [[1953]], est un géologue de la [[Manche]].
[[Fichier:Bigot-alexandre1.jpg|thumb|right||Alexandre Bigot.]]
'''Alexandre''' Pierre Désiré '''Bigot''', {{date naissance|15|5|1863|Cherbourg}} <ref name=EC>[http://www.archives-manche.fr/ark:/57115/a011288085768ZImC25/c87c40cb04 - Acte de naissance n° 343 - Page 94/262].</ref> et mort à Mathieu (Calvados) {{date décès|20|4|1953}} <ref name=EC></ref>, est un géologue de la [[Manche]].


==Biographie==
==Biographie==
Il passe son enfance et sa jeunesse à Cherbourg, où il fait ses études primaires et secondaires au [[Lycée Victor-Grignard|lycée Victor-Grignard]] <ref name=JAT1> Auguste Chevalier, « Nécrologie : Alexandre Bigot », ''Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée'', 1953, p. 277-280 [https://www.persee.fr/doc/jatba_0370-5412_1953_num_33_367_6600 ''(lire en ligne)'']. </ref>. Passionné de sciences naturelles, il s’intéresse aux collections géologiques du Musée du Havre puis rencontre le botaniste cherbourgeois [[Louis Corbière]] qui devient son ami <ref name=JAT1/>. C’est avec lui qu’il s'initie vraiment à la géologie, en étudiant la tranchée de chemin de fer entre [[Sottevast]] et [[Martinvast]], où ils découvrent les schistes à trinucleus. Ayant entrepris des études de géologie à l'université de Caen, il est bientôt licencié en sciences naturelles, puis part à Paris pour préparer une thèse. Le professeur Hébert le remarque, le prend comme préparateur, et sera son directeur de thèse. Il décroche son doctorat ès sciences naturelles le [[7 mars]] [[1890]] à la faculté des sciences de Paris, grâce à sa thèse intitulée ''L'archéen et le cambrien dans le nord du massif breton et leurs équivalents dans le Pays de Galles''.


Il passe son enfance et sa jeunesse à Cherbourg, il fait ses études primaires et secondaires. Passionné de sciences naturelles, il s’intéresse aux collections géologiques du Musée du Havre puis rencontre le botaniste cherbourgeois [[Louis Corbière]] qui devient son ami. C’est avec lui qu’il s'initie vraiment à la géologie, en étudiant la tranchée de chemin de fer entre [[Sottevast]] et [[Martinvast]], où ils découvrent les schistes à trinucleus. Ayant entrepris des études de géologie à l'université de Caen, il est bientôt licencié en sciences naturelles, puis part à Paris pour préparer une thèse. Le professeur Hébert le remarque, le prend comme préparateur, et sera son directeur de thèse. Il décroche son doctorat ès sciences naturelles le [[7 mars]] [[1890]] à la faculté des sciences de Paris, grâce à sa thèse intitulée ''L'archéen et le cambrien dans le nord du massif breton et leurs équivalents dans le Pays de Galles''.
Après trois ans comme chargé de cours, il obtient un poste de professeur de géologie à la faculté des sciences de Caen en [[1893]] <ref name=qui> ''Qui êtes-vous? Annuaire des contemporains, notices biographiques'', volume 3, éd. Piero, 1924. </ref>. En [[1894]], il épouse Emma Eudes-Deslongchamps, fille du professeur Eugène Eudes-Deslongchamps décédé en [[1889]], et auquel il a succédé à la chaire de géologie. La famille de ce dernier possédait le château de Mathieu (Calvados), également appelé château Saint-Ouen, une belle demeure du 18{{e}} siècle construite sur des bâtiments plus anciens. Alexandre Bigot s'y installe alors avec sa famille, et poursuit l'œuvre de son beau-père et de Jacques-Amand Eudes-Deslongchamps, le père de ce dernier : elle consiste à effectuer des relevés géologiques sur tout le territoire normand, et à les cartographier.


Après trois ans comme chargé de cours, il obtient un poste de professeur de géologie à la faculté des sciences de Caen en [[1893]]<ref name=qui>''Qui êtes-vous? Annuaire des contemporains, notices biographiques'', volume 3, éd. Piero, 1924.</ref>. En [[1894]], il épouse Emma Eudes-Deslongchamps, fille du professeur Eugène Eudes-Deslongchamps décédé en [[1889]], et auquel auquel il a succédé à la chaire de géologie. La famille de ce dernier possédait le château de Mathieu (Calvados), également appelé château Saint-Ouen, une belle demeure du 18{{e}} siècle construite sur des bâtiments plus anciens. Alexandre Bigot s'y installe alors avec sa famille, et poursuit l'œuvre de son beau-père et de Jacques-Amand Eudes-Deslongchamps, le père de ce dernier : elle consiste à effectuer des relevés géologiques sur tout le territoire normand, et à les cartographier.
Il fonde le ''Bulletin du laboratoire de géologie'' où les étudiants peuvent publier leurs travaux et faire connaître la géologie régionale. De [[1890]] à [[1895]], il y fait paraître l'importante ''Esquisse géologique de la Basse-Normandie''. Il publie en [[1891]] un article sur les couches à phosphates du plateau d'[[Orglandes]] qui attisent toutes les convoitises et seront exploitées par les [[usines Dior|Établissements L. Dior]] de [[Granville]]. En [[1903]], il est élu successivement secrétaire des Assises de Caumont et vice-président de la Société géologique de France. Il continue pendant ce temps le lever des cartes géologiques de [[Barneville]], Alençon, Mayenne et [[Les Pieux]].
 
Il fonde le ''Bulletin du laboratoire de géologie'' où les étudiants peuvent publier leurs travaux et faire connaître la géologie régionale. De [[1890]] à [[1895]], il y fait paraître l'importante ''Esquisse géologique de la Basse-Normandie''. Il publie en [[1891]] un article sur les couches à Phosphates du plateau d'[[Orglandes]] qui attisent toutes les convoitises et seront exploitées par les [[usines Dior|Établissements L. Dior]] de [[Granville]]. En [[1903]], il est élu successivement secrétaire des Assises de Caumont et vice-président de la Société géologique de France. Il continue pendant ce temps le lever des cartes géologiques de [[Barneville]], Alençon, Mayenne et [[Les Pieux]].


Élu doyen de la Faculté des Sciences de Caen de [[1907]] à [[1927]], il est également membre correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques de [[1911]] à [[1931]], ainsi que secrétaire général de la Société linnéenne de Normandie. Malgré la mort successive de son fils et sa fille, ses publications, surtout régionales, sont innombrables (352 publications), et il continue inlassablement la levée des cartes géologiques ([[Coutances]], [[Saint-Lô]] et [[Cherbourg]]).
Élu doyen de la Faculté des Sciences de Caen de [[1907]] à [[1927]], il est également membre correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques de [[1911]] à [[1931]], ainsi que secrétaire général de la Société linnéenne de Normandie. Malgré la mort successive de son fils et sa fille, ses publications, surtout régionales, sont innombrables (352 publications), et il continue inlassablement la levée des cartes géologiques ([[Coutances]], [[Saint-Lô]] et [[Cherbourg]]).
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Il prend sa retraite en [[1933]], et la chaire de géologie passe alors au professeur Louis Dangeard. Quoique retraité, il n'en poursuit pas moins ses recherches.  
Il prend sa retraite en [[1933]], et la chaire de géologie passe alors au professeur Louis Dangeard. Quoique retraité, il n'en poursuit pas moins ses recherches.  


En [[1918]], il reçoit le prix Prestnich de la Société géologique de France<ref name=qui/>.
En [[1918]], il reçoit le prix Prestnich de la Société géologique de France <ref name=qui/>.


En [[1942]], il édite la célèbre ''Esquisse géologique et morphologique de Basse-Normandie'', fruit d'un demi-siècle de travail, mais la guerre vient lui porter un nouveau coup : sa petite-fille est tuée dans les bombardements américains de [[1944]]. Les bombardements alliés détruiront également la bibliothèque et les collections géologiques du laboratoire de la rue Pasteur à Caen, puis la bibliothèque des Deslongchamps, rue de Geôle. Malgré tout, il contribue par ses connaissances exceptionnelles du sous-sol normand à l'étude des projets d'alimentation en eau des communes sinistrées de Basse-Normandie.  
En [[1942]], il édite la célèbre ''Esquisse géologique et morphologique de Basse-Normandie'', fruit d'un demi-siècle de travail, mais la guerre vient lui porter un nouveau coup : sa petite-fille est tuée dans les bombardements américains de [[1944]]. Les bombardements alliés détruiront également la bibliothèque et les collections géologiques du laboratoire de la rue Pasteur à Caen, puis la bibliothèque des Deslongchamps, rue de Geôle. Malgré tout, il contribue par ses connaissances exceptionnelles du sous-sol normand à l'étude des projets d'alimentation en eau des communes sinistrées de Basse-Normandie.  


Alexandre Bigot meurt en [[1953]] au château Saint-Ouen, lauréat des plus hautes distinctions scientifiques.
Alexandre Bigot meurt en [[1953]] au château Saint-Ouen à Mathieu, âgé de 90 ans, lauréat des plus hautes distinctions scientifiques. Il était membre correspondant de la [[société nationale académique de Cherbourg]] depuis le [[3 février]] [[1943]].


==Distinctions==
==Distinction==
Il est commandeur de la Légion d'honneur.
Il est commandeur de la Légion d'honneur.


==Hommages==
==Hommage==
Le nom d'Alexandre Bigot fut donné au début des années [[1960]] à une rue de Caen<ref>Ce nom est attesté en 1964 dans ''Les 50 000 adresses du Calvados et Annuaire administratif réunis'', Caen, 1964, p. 321.</ref>, dans le nouveau quartier Calvaire Saint-Pierre construit au nord de la ville après la [[Seconde Guerre mondiale]]. Ce choix fut fait en raison de la proximité du campus et de la ville universitaire.
Le nom d'Alexandre Bigot est donné au début des années [[1960]] à une rue de Caen, dans le nouveau quartier du Calvaire Saint-Pierre construit au nord de la ville après la [[Seconde Guerre mondiale]].


== Notes et références ==
{{Notes et références}}
<references/>
 
==Article connexe==
* [[Bigot]]


== Lien externe ==
== Lien externe ==
* [http://coqu-actuetfossil.forumactif.com/les-hommes-celebres-f44/alexandre-bigot-t844.htm Forum des paléontologues et malacologues amateurs et professionnels].
* [http://coqu-actuetfossil.forumactif.com/les-hommes-celebres-f44/alexandre-bigot-t844.htm Forum des paléontologues et malacologues amateurs et professionnels].


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[[Catégorie:Biographie]]
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[[Catégorie:Décès à 89 ans]]
[[Catégorie:Membre de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg]]
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[[Catégorie:Membre de la Société académique de Cherbourg]]
[[Catégorie:Titulaire de la Légion d'honneur]]
[[Catégorie:Personnalité scientifique de la Manche]]
[[Catégorie:Personnalité scientifique de la Manche]]

Dernière version du 10 février 2024 à 04:00

Alexandre Bigot.

Alexandre Pierre Désiré Bigot, né à Cherbourg le 15 mai 1863 [1] et mort à Mathieu (Calvados) le 20 avril 1953 [1], est un géologue de la Manche.

Biographie

Il passe son enfance et sa jeunesse à Cherbourg, où il fait ses études primaires et secondaires au lycée Victor-Grignard [2]. Passionné de sciences naturelles, il s’intéresse aux collections géologiques du Musée du Havre puis rencontre le botaniste cherbourgeois Louis Corbière qui devient son ami [2]. C’est avec lui qu’il s'initie vraiment à la géologie, en étudiant la tranchée de chemin de fer entre Sottevast et Martinvast, où ils découvrent les schistes à trinucleus. Ayant entrepris des études de géologie à l'université de Caen, il est bientôt licencié en sciences naturelles, puis part à Paris pour préparer une thèse. Le professeur Hébert le remarque, le prend comme préparateur, et sera son directeur de thèse. Il décroche son doctorat ès sciences naturelles le 7 mars 1890 à la faculté des sciences de Paris, grâce à sa thèse intitulée L'archéen et le cambrien dans le nord du massif breton et leurs équivalents dans le Pays de Galles.

Après trois ans comme chargé de cours, il obtient un poste de professeur de géologie à la faculté des sciences de Caen en 1893 [3]. En 1894, il épouse Emma Eudes-Deslongchamps, fille du professeur Eugène Eudes-Deslongchamps décédé en 1889, et auquel il a succédé à la chaire de géologie. La famille de ce dernier possédait le château de Mathieu (Calvados), également appelé château Saint-Ouen, une belle demeure du 18e siècle construite sur des bâtiments plus anciens. Alexandre Bigot s'y installe alors avec sa famille, et poursuit l'œuvre de son beau-père et de Jacques-Amand Eudes-Deslongchamps, le père de ce dernier : elle consiste à effectuer des relevés géologiques sur tout le territoire normand, et à les cartographier.

Il fonde le Bulletin du laboratoire de géologie où les étudiants peuvent publier leurs travaux et faire connaître la géologie régionale. De 1890 à 1895, il y fait paraître l'importante Esquisse géologique de la Basse-Normandie. Il publie en 1891 un article sur les couches à phosphates du plateau d'Orglandes qui attisent toutes les convoitises et seront exploitées par les Établissements L. Dior de Granville. En 1903, il est élu successivement secrétaire des Assises de Caumont et vice-président de la Société géologique de France. Il continue pendant ce temps le lever des cartes géologiques de Barneville, Alençon, Mayenne et Les Pieux.

Élu doyen de la Faculté des Sciences de Caen de 1907 à 1927, il est également membre correspondant du Comité des travaux historiques et scientifiques de 1911 à 1931, ainsi que secrétaire général de la Société linnéenne de Normandie. Malgré la mort successive de son fils et sa fille, ses publications, surtout régionales, sont innombrables (352 publications), et il continue inlassablement la levée des cartes géologiques (Coutances, Saint-Lô et Cherbourg).

Il prend sa retraite en 1933, et la chaire de géologie passe alors au professeur Louis Dangeard. Quoique retraité, il n'en poursuit pas moins ses recherches.

En 1918, il reçoit le prix Prestnich de la Société géologique de France [3].

En 1942, il édite la célèbre Esquisse géologique et morphologique de Basse-Normandie, fruit d'un demi-siècle de travail, mais la guerre vient lui porter un nouveau coup : sa petite-fille est tuée dans les bombardements américains de 1944. Les bombardements alliés détruiront également la bibliothèque et les collections géologiques du laboratoire de la rue Pasteur à Caen, puis la bibliothèque des Deslongchamps, rue de Geôle. Malgré tout, il contribue par ses connaissances exceptionnelles du sous-sol normand à l'étude des projets d'alimentation en eau des communes sinistrées de Basse-Normandie.

Alexandre Bigot meurt en 1953 au château Saint-Ouen à Mathieu, âgé de 90 ans, lauréat des plus hautes distinctions scientifiques. Il était membre correspondant de la société nationale académique de Cherbourg depuis le 3 février 1943.

Distinction

Il est commandeur de la Légion d'honneur.

Hommage

Le nom d'Alexandre Bigot est donné au début des années 1960 à une rue de Caen, dans le nouveau quartier du Calvaire Saint-Pierre construit au nord de la ville après la Seconde Guerre mondiale.

Notes et références

  1. 1,0 et 1,1 - Acte de naissance n° 343 - Page 94/262.
  2. 2,0 et 2,1 Auguste Chevalier, « Nécrologie : Alexandre Bigot », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 1953, p. 277-280 (lire en ligne).
  3. 3,0 et 3,1 Qui êtes-vous? Annuaire des contemporains, notices biographiques, volume 3, éd. Piero, 1924.

Article connexe

Lien externe