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'''Jeanne Letenneur''' épouse Dubois, née le [[3 février]] [[1894]] et décédée le [[23 août]] [[1968]], est une personnalité économique de la [[Manche]].
'''Jeanne''' Albertine Marie '''Letenneur''', épouse Dubois, {{date naissance-f|3|2|1894|Saint-Lô}} <ref name=ad50n>{{Source AD| 1=50 | 2= Saint-Lô | 3=NMD reconstitués | 4=n | 5=1894 | 6=3E 502/77 | 7=14 | 8=192 | 9=r | 10= https://www.archives-manche.fr/ark:/57115/s005e5e3c237c8bc/5e5e3c23d11c3.ef=2&s=14 }}</ref> et morte à Bazoches-sur-Guyonne (Yvelines) {{date décès-f|23|8|1968}} <ref name=ad50n/> , est une personnalité économique de la [[Manche]].


==« Ce que femme veut … Saint-Lô le veut »==
== « Une femme à poigne » ==
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Dire et écrire que la reconstruction de [[Saint-Lô]] fut un grand chantier est un doux euphémisme ! L’immensité de la tâche (on parla même de raser définitivement la ville !), les difficultés de tous ordres et les retards pris, faute de crédits et de décision enfonçaient peu à peu Saint-Lô dans l’incertitude de son renouveau jusqu’en [[1951]] ... quand Jeanne Dubois-Letenneur, répond à l’appel du sous-préfet de l‘époque, Jacques Fresne, et prend la présidence de l’Association syndicale de reconstruction de Saint-Lô, créée par Louis Bret.
En [[1932]], elle s'allie à ses deux sœurs, Suzanne et Madeleine, devenues les épouses des frères Georges et Roger Lavalley, pour prendre la direction des Nouvelles galeries, [[Rue Torteron (Saint-Lô)|rue Torteron]], ancien Grand bazar normand <ref name=OF1/>.


Jeanne Letenneur, épouse Dubois, est déjà une figure marquante du Saint-Lô d’avant guerre puisqu’elle est la fille d’Albert Letenneur, propriétaire, place des Beaux Regards, d’un des « grands magasins » de Saint-Lô qui deviendra, dans les années 1960, « Les Nouvelles Galeries ». Elle succède à son père en [[1925]] et en [[1944]], elle doit, comme toute la population, assumer à titre professionnel la période de la reconstruction.
Après la libération de [[1944]], la reconstruction de [[Saint-Lô]] est un grand chantier. Jeanne Letenneur y joue un rôle important à la demande du sous-préfet de l‘époque, Jacques Fresne <ref name=dico> René Gautier (dir.), ''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4.</ref>. Elle prend la présidence de l’Association syndicale de reconstruction de Saint-Lô, créée par Louis Bret, et se bat contre les difficultés de tous ordres qui s'accumulent et les retards pris, faute de crédits et de décision <ref name=dico/>.


Comme on l’a dit ci-dessus, le retard pris devient inquiétant et même insupportable. L'énergie, le tempérament de fonceuse de Jeanne Letenneur, qui ne lui vaudront pas que des amis, font merveille. Elle harcèle les administrations, fait jouer de multiples relations notamment celle de [[Jean-Michel Guérin du Boscq de Beaumont]], député de la Manche, alors au gouvernement et ami de [[Georges Lavalley]].  
Elle affiche dans cette tâche une énergie farouche et son tempérament de « fonceuse » ne lui vaut pas que des amis <ref name=dico/>. Elle harcèle les administrations, fait jouer de multiples relations, notamment celle de [[Jean-Michel Guérin du Boscq de Beaumont]], député de la Manche, alors au gouvernement et ami de [[Georges Lavalley]] <ref name=dico/>.  


Le budget de l’association est énorme. Il atteint les 7 milliards d’anciens francs (somme difficilement transposable) qui permettent de terminer les travaux publics, et particulièrement les plus urgents, obtenant même, cas rarissime, une couverture de l’État à 90 % pour certaines réalisations. Aux élections municipales de [[1953]], d’aucuns la voient maire, mais c’est [[Henri Liébard]] qui l’emporte. Les réunions du conseil municipal seront quelquefois « animées », précise un témoin.
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On notera, pour conclure le mot du sous-préfet, de l’époque, en charge du dossier de la reconstruction : « ''Je ne connais qu’un homme à Saint-Lô, c’est Mme Dubois-Letenneur'' ».
On notera, pour conclure le mot du sous-préfet, de l’époque, en charge du dossier de la reconstruction : « Je ne connais qu’un homme à Saint-Lô, c’est Mme Dubois-Letenneur » <ref name=dico/>.


==Source==
{{Notes et références}}
''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4, sous la direction de René Gautier, ISBN : 2-914 541 56 2


==Plus d’infos ==
== Article connexe ==
[[Éditions Eurocibles]], [[Marigny]]  
* [[Letenneur]]


{{DEFAULTSORT:Letenneur, Jeanne}}
{{CLEDETRI:Letenneur, Jeanne}}
 
[[Catégorie:Décès à 74 ans]]
[[Catégorie:Biographie]]
[[Catégorie:Personnalité économique de la Manche]]
[[Catégorie:Personnalité économique de la Manche]]

Dernière version du 23 août 2023 à 09:02

Jeanne Albertine Marie Letenneur, épouse Dubois, née à Saint-Lô le 3 février 1894 [1] et morte à Bazoches-sur-Guyonne (Yvelines) le 23 août 1968 [1] , est une personnalité économique de la Manche.

« Une femme à poigne »

Elle est la petite-fille d'Auguste Letenneur (1832-1916), fondateur des Grands magasins Letenneur à Saint-Lô, dont elle assume la direction en 1925, à la mort de son père Albert [2]. Son mari François [1] et son frère Pierre sont à ses côtés [2].

En 1932, elle s'allie à ses deux sœurs, Suzanne et Madeleine, devenues les épouses des frères Georges et Roger Lavalley, pour prendre la direction des Nouvelles galeries, rue Torteron, ancien Grand bazar normand [2].

Après la libération de 1944, la reconstruction de Saint-Lô est un grand chantier. Jeanne Letenneur y joue un rôle important à la demande du sous-préfet de l‘époque, Jacques Fresne [3]. Elle prend la présidence de l’Association syndicale de reconstruction de Saint-Lô, créée par Louis Bret, et se bat contre les difficultés de tous ordres qui s'accumulent et les retards pris, faute de crédits et de décision [3].

Elle affiche dans cette tâche une énergie farouche et son tempérament de « fonceuse » ne lui vaut pas que des amis [3]. Elle harcèle les administrations, fait jouer de multiples relations, notamment celle de Jean-Michel Guérin du Boscq de Beaumont, député de la Manche, alors au gouvernement et ami de Georges Lavalley [3].

Le budget de l’association est énorme. Il atteint les 7 milliards d’anciens francs, qui permettent de terminer les travaux publics, et particulièrement les plus urgents, obtenant même, cas rarissime, une couverture de l’État à 90 % pour certaines réalisations [3]. Aux élections municipales de 1953, d’aucuns la voient maire, mais c’est Henri Liébard qui l’emporte [3]. Les réunions du conseil municipal seront quelquefois « animées », précise un témoin.

On notera, pour conclure le mot du sous-préfet, de l’époque, en charge du dossier de la reconstruction : « Je ne connais qu’un homme à Saint-Lô, c’est Mme Dubois-Letenneur » [3].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Naissance : « Acte reconstitué » — Archives de la Manche — (NMD reconstitués) Saint-Lô 1894 (3E 502/77) — Vue : 14/192.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 « À Saint-Lô, la saga des grands magasins Letenneur », Ouest-France, 31 octobre 2015.
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 et 3,6 René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4.

Article connexe