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'''François de Hauteclocque''', né à La Norville (Seine-et-Oise), décédé à Paris en [[1956]], est une personnalité politique de la [[Manche]].
'''François de Hauteclocque''', né à La Norville (Seine-et-Oise), mort à Paris en [[1956]], est une personnalité politique de la [[Manche]].


==Le « préfet de la charité »==
==Le « préfet de la charité »==
Le nom de François de Hauteclocque est intimement lié à la petite commune de [[Sainte-Suzanne-en-Bauptois]] (aujourd’hui [[Prétot-Sainte-Suzanne]]) dont il est le maire pendant vingt ans et dont le château perpétue le souvenir.
Le nom de François de Hauteclocque est intimement lié à la petite commune de [[Sainte-Suzanne-en-Bauptois]] (aujourd’hui [[Prétot-Sainte-Suzanne]]) dont il est le maire pendant vingt ans et dont le château perpétue le souvenir.


Issu d’une des plus grandes familles de France, le comte François de Hauteclocque, cousin du maréchal Leclerc, condisciple de [[Charles de Gaulle]] à Saint-Cyr, est un brillant officier durant la [[Première Guerre mondiale]], qu’il termine avec le grade de chef de bataillon après avoir fait partie de l’état-major du maréchal Foch.  
Issu d’une des plus grandes familles de France, le comte François de Hauteclocque, cousin du maréchal Leclerc, condisciple de [[Charles de Gaulle et la Manche|Charles de Gaulle]] à Saint-Cyr, est un brillant officier durant la [[Première Guerre mondiale]], qu’il termine avec le grade de chef de bataillon après avoir fait partie de l’état-major du maréchal Foch.  


Démobilisé, il se consacre au journalisme. Entre les deux guerres, il publie dans ''Le Temps'' de nombreux reportages sur l’URSS et sur l’Europe centrale. Il est déjà maire de Sainte-Suzanne-en-Bauptois quand éclate la[[ Seconde Guerre mondiale]]. L’ancien poilu se montre tellement frondeur et intraitable devant les exigences de l’occupant que les Allemands le déportent outre-Rhin, en compagnie de son épouse Françoise, née [[Françoise Joubert|Joubert]], et qu’il est destitué par le régime de Vichy.  
Démobilisé, il se consacre au journalisme. Entre les deux guerres, il publie dans ''Le Temps'' de nombreux reportages sur l’URSS et sur l’Europe centrale. Il est déjà maire de Sainte-Suzanne-en-Bauptois quand éclate la [[Seconde Guerre mondiale]]. L’ancien poilu se montre tellement frondeur et intraitable devant les exigences de l’occupant que les Allemands le déportent outre-Rhin, en compagnie de son épouse Françoise, née [[Françoise Joubert|Joubert]], et qu’il est destitué par le régime de Vichy.  


Il est déporté en [[1940]] et emprisonné à la prison de Köln <ref>Cologne</ref> (Allemagne), siège du tribunal chargé des affaires NN <ref>''Nacht und Nebel'' = "Nuit et brouillard" - interprétation du signe N.N. accolé par l'administration SS à tout détenu désigné dès sa déportation.</ref> puis à celle de Wittlich (Rhénanie-Palatinat). Il est libéré le [[15 février]] [[1941]]. Son épouse a été élargie le [[25 décembre]] 1940 de la prison de Köln.
Il est déporté en [[1940]] et emprisonné à la prison de Cologne (Allemagne), siège du tribunal chargé des affaires NN <ref>''Nacht und Nebel'' (Nuit et brouillard), interprétation du signe N.N. accolé par l'administration SS à tout détenu désigné dès sa déportation.</ref> puis à celle de Wittlich (Rhénanie-Palatinat). Il est libéré le [[15 février]] [[1941]]. Son épouse a été élargie le [[25 décembre]] 1940 de la prison de Köln.


Malgré tout, aucun requis de sa commune ne part travailler en Allemagne et, durant la guerre, son château abrite jusqu’à soixante-dix réfugiés. Rétabli maire de Sainte-Suzanne à la Libération, François de Hauteclocque est alors nommé délégué départemental de l’Entraide française. L’action qu’il mène à ce poste de [[1945]] à [[1949]] lui vaut d’être surnommé le « préfet de la charité ». Cette haute figure manchoise, repose tout près de son ancien château dans le petit cimetière de Sainte-Suzanne. La comtesse Françoise de Hauteclocque, décédée en [[1972]], publie en 1945 un bel ouvrage intitulé ''La Guerre chez nous'', qui raconte ses mésaventures et celles de son mari durant l’occupation.
Malgré tout, aucun requis de sa commune ne part travailler en Allemagne et, durant la guerre, son château abrite jusqu’à soixante-dix réfugiés. Rétabli maire de Sainte-Suzanne à la Libération, François de Hauteclocque est alors nommé délégué départemental de l’Entraide française. L’action qu’il mène à ce poste de [[1945]] à [[1949]] lui vaut d’être surnommé le « préfet de la charité ». Cette haute figure manchoise, repose tout près de son ancien château dans le petit cimetière de Sainte-Suzanne. La comtesse Françoise de Hauteclocque, décédée en [[1972]], publie en 1945 un bel ouvrage intitulé ''La Guerre chez nous'', qui raconte ses mésaventures et celles de son mari durant l’[[Occupation allemande de la Manche (1940-1944)|occupation]].
 
==Notes==
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==Sources==
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* Fondation pour la mémoire de la déportation.
* Fondation pour la mémoire de la déportation.


==Plus d’infos ==
{{Notes et références}}
[[Éditions Eurocibles]], [[Marigny]]
 
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[[Catégorie:Biographie]]
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[[Catégorie:Déporté de la Manche]]
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Version du 26 novembre 2018 à 09:32

François de Hauteclocque, né à La Norville (Seine-et-Oise), mort à Paris en 1956, est une personnalité politique de la Manche.

Le « préfet de la charité »

Le nom de François de Hauteclocque est intimement lié à la petite commune de Sainte-Suzanne-en-Bauptois (aujourd’hui Prétot-Sainte-Suzanne) dont il est le maire pendant vingt ans et dont le château perpétue le souvenir.

Issu d’une des plus grandes familles de France, le comte François de Hauteclocque, cousin du maréchal Leclerc, condisciple de Charles de Gaulle à Saint-Cyr, est un brillant officier durant la Première Guerre mondiale, qu’il termine avec le grade de chef de bataillon après avoir fait partie de l’état-major du maréchal Foch.

Démobilisé, il se consacre au journalisme. Entre les deux guerres, il publie dans Le Temps de nombreux reportages sur l’URSS et sur l’Europe centrale. Il est déjà maire de Sainte-Suzanne-en-Bauptois quand éclate la Seconde Guerre mondiale. L’ancien poilu se montre tellement frondeur et intraitable devant les exigences de l’occupant que les Allemands le déportent outre-Rhin, en compagnie de son épouse Françoise, née Joubert, et qu’il est destitué par le régime de Vichy.

Il est déporté en 1940 et emprisonné à la prison de Cologne (Allemagne), siège du tribunal chargé des affaires NN [1] puis à celle de Wittlich (Rhénanie-Palatinat). Il est libéré le 15 février 1941. Son épouse a été élargie le 25 décembre 1940 de la prison de Köln.

Malgré tout, aucun requis de sa commune ne part travailler en Allemagne et, durant la guerre, son château abrite jusqu’à soixante-dix réfugiés. Rétabli maire de Sainte-Suzanne à la Libération, François de Hauteclocque est alors nommé délégué départemental de l’Entraide française. L’action qu’il mène à ce poste de 1945 à 1949 lui vaut d’être surnommé le « préfet de la charité ». Cette haute figure manchoise, repose tout près de son ancien château dans le petit cimetière de Sainte-Suzanne. La comtesse Françoise de Hauteclocque, décédée en 1972, publie en 1945 un bel ouvrage intitulé La Guerre chez nous, qui raconte ses mésaventures et celles de son mari durant l’occupation.

Sources

  • Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 2, Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541147.
  • Fondation pour la mémoire de la déportation.

Notes et références

  1. Nacht und Nebel (Nuit et brouillard), interprétation du signe N.N. accolé par l'administration SS à tout détenu désigné dès sa déportation.