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Manoir de Douville (Digulleville)

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Le manoir de Douville, manoir d'Ouville ou Grand manoir est une ferme-manoir sise au Hameau des Asselins, à Digulleville.

Histoire

Le manoir est attaché à l'ancien fief de Fontenay et au titre de seigneur de Digulleville. Vendue par Guillaume Carbonnel vers 1370, la terre est donnée à l'abbaye du Vœu par Charles de Navarre en 1375. Les moines le cèdent en 1617 à Hervé du Moncel en 1617. Nicolas Diesnis en 1632, puis Gratien Lesdos en 1640, curé de la paroisse et doyen de la Hague pendant 45 ans, en prennent possession, ce dernier le léguant à son neveu, Nicolas de Lesdo de la Rivière, qui à son tour le vend en 1710 à Pierre Jallot, sieur de Rantot contre 120 livres de rente à l'abbaye du Vœu[1]

Autour d'une vaste cour fermée du XVIe, s'élèvent un ensemble d'habitation et bâtiments agricoles remanié au XVIIe siècle. « Ce plan spécifique, écrit Mathilde Letablier, qui rassemble en une enceinte la cour seigneuriale et les communs, eux-mêmes divisés en deux entités, est une solution mixte entre manoir et château. Le manoir rassemble encore tous les éléments nécessaires à un fonctionnement autarcique, tout en séparant résidence et activité agricole. C'est ce qui le différencie des manoirs de Gromont, du Bosc ou du Tourp. »[2]

Le portail, à l'est, est encadré par deux pavillons symétriques, le reste de solins maçonnés témoignant du remaniement de celui de gauche doté d'une haute cheminée, pour abriter les cuisines avec le four à pain en brique. Le buret à cochon lui est adjoint. On accède à l'étage par un escalier en pierre avec un palier sur encorbellement et vue sur l'entrée. Le pavillon à droite du portail est probablement l'ancienne salle des gardes. On y voit encore la cheminée intérieure, l'escalier extérieur, identique à celui de l'autre pavillon, a été démonté pour installer un doué. Les piliers du portail disposent de niches vides. Le linteau de la porte des piétons, jouxtant le portail, est millésimé 1719 et gravé d'un cœur renversé[3].

Quatre meurtrières défendent l'entrée : une à un trou de visée triangulaire dans les deux pavillons, un à deux trous de visée de chaque côté du portail, à mi hauteur[3].

En face du portail, le logis possède 5 cheminées à boules, la troisième étant une fausse abritant une cloche d'appel. La partie centrale du XVIe siècle, de type maison à six ouvertures symétriques avec fenêtres à meneau, a été remaniée ou agrandie[3]. La salle unique du rez-de-chaussée, partie la plus ancienne de l'édifice, possède une cheminée[2]. Le logis dispose également d'une tourelle, à l'arrière, dans laquelle se situe l'escalier à vis[3]. Un escalier droit face à l'entrée dessert le grenier[2].

Des communs sont présents de chaque côté, avec une porte dont on a retaillé les piédroits pour la circulation des tonneaux à gauche, et une porte avec arc de décharge à droite[3].

Au sud de la cour, l'accès à la charretterie du milieu du XIXe siècle se fait par deux arches de plein cintre. Des trous de boulins sous le larmier de la toiture servent de colombier[3].

Dans la cour, un puits cylindrique est couvert en pierres et surmonté d'un galet rond[3].

Situation

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Notes et références

  1. « Les fiefs de Digulleville », site de la commune de Digulleville.
  2. 2,0 2,1 et 2,2 Le manoir de Douville, site de la commune de Digulleville
  3. 3,0 3,1 3,2 3,3 3,4 3,5 et 3,6 Guillaume de Monfreid, Trésors de la Hague : guide de découverte, Cherbourg, Isoète, 2003.