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Albert Danguy

De Wikimanche

Albert Michel Magloire Danguy, né à Notre-Dame-du-Touchet le 26 octobre 1869 [1] et mort le 20 janvier 1925, est une personnalité de la Manche, patron de presse de profession.

Le petit typographe devient patron du Perche

Albert Danguy, aîné de quatre enfants, fils de cultivateur, passe deux années au collège de Saint-Hilaire-du-Harcouët avant d’entrer comme apprenti-typographe dans une imprimerie de Mortain pour devenir ensuite ouvrier dans différentes imprimeries de Basse-Normandie, dont l’imprimerie Ingue à Vire (Calvados) [2]. Là, il épouse en 1895 Blanche Ruelle [3].

Hasard de la vie, en 1897, il fait un petit héritage du côté de sa femme et, au même moment, paraît une annonce de la vente d’un journal et d’une imprimerie à Mortagne-au-Perche (Orne), Le Perche, dont le propriétaire-fondateur, Émile Bigot venait de décéder d’une congestion pulmonaire après avoir sauvé une jeune fille de la noyade dans l’Huisne [2].

Le petit typographe devient ainsi patron du Perche. Il transmet l’idéal républicain de son adolescence mais toujours avec modération [2].

En ces temps troublés où le jeu politique est conflictuel, il a à mener des luttes très denses sans se départir d’une grande objectivité qui lui fait conquérir l’estime de ses adversaires et l’amitié des républicains de la région [2]. En 1911, il commande à un instituteur, Henri Gauthier, une chronique en patois, la « Semaine du Père La Bricole », qu'il reprend par la suite, puis qui, à sa mort, est poursuivie sous la plume de son fils jusqu'en 1985. Elle donne l'occasion à Albert Danguy de prendre position sur les débats politiques du Perche, répondant notamment aux chroniques du conservateur Bonhomme percheron [4].

Mobilisé pendant trois ans lors de la Première Guerre mondiale, c’est son épouse, Blanche, qui « tient la maison » avec un personnel réduit et les moyens du bord. Ce passage difficile permet au journal de se maintenir et de reprendre un nouvel élan après la guerre [2].

Albert Danguy décède subitement à 55 ans. De la confidentialité de ses débuts, Le Perche, est alors devenu un journal local qui compte avec un tirage de quatre à cinq mille exemplaires chaque semaine [2].

C’est son fils Raymond qui prend le relais, puis le petit-fils, Yves jusqu’à la retraite de ce dernier en 1994Le Perche est entré dans le groupe Ouest-France [2].

Le frère d'Albert, Anatole Danguy, est directeur-propriétaire de la Chronique de la Manche et conseiller municipal de Mortain. Il meurt à 39 ans chez son frère, à Mortagne [5].

Notes et références

  1. - Acte de naissance n° 53 – Page 211/417.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier, éd. Eurocibles, Marigny.
  3. Le Bonhomme normand, 26 avril 1895 (lire en ligne)
  4. Marie-Rose Simoni-Aurembou, « Les chroniques en parler régional dans la presse du Perche aux XIXe et XXe siècles », Bibliothèque de l'école des chartes, 2001, tome 159, livraison 1, p 189-208 (lire en ligne).
  5. L'Indicateur de Bayeux, 15 octobre 1920. (lire en ligne).

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