Église Saint-Martin (Lestre)

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L'église Saint-Martin de Lestre est un édifice catholique de la Manche.

Histoire

Jusqu'en 1812, il s'agit de l'église paroissiale d'Anglesqueville, celle de Lestre étant probablement la chapelle Saint-Michel. Les deux paroisses fusionnent ensuite avec Hautmoitiers et Tourville et la chapelle Saint-Michel est abandonnée au profit de l'église d'Anglesqueville, qui devient église paroissiale de Lestre.

Quelques années plus tard, Charles de Gerville se rend sur place et écrit :

« La plus grande ptie. [1] de l'extérieur est refait, excepté la tour, le portail et les fenêtres de la croisée qui sont, je crois, à peu près du tems de Philippe Auguste [2].
Dans le remplissage d'une partie du portail, il y a une croix fleurdelisée très fleurie.
Qques. [3] détails de la tour et les gros piliers de la nef approchent du roman. »

D'après Auguste Lecanu, l'église aurait été donnée au 12e siècle par Olivier Samson au prieuré de Sainte-Barbe-en-Auge, puis en 1190 par Eude de Lestre à l'abbaye de Blanchelande [4] .

Le pavement de l'église, en pierre calcaire, est du 17e siècle.

L'église subit des réparations au début des années 1750. Lors de la visite, le chanoine Jacques Lefèvre-Duquesnoy constate aussi que les chapelles Saint-Sébastien et Sainte-Margueritte (sic) ont été peintes.

La couverture est réparée en 1776 par Jean Renouf et son fils. La même année, la chapelle seigneuriale de Courcy, attenante à l'église, est en mauvais état.

Pendant la Révolution, les ornements, l'argenterie et les clochettes de l'églises sont portés au district de Valognes. Les fonts baptismaux sont « souillés par des usages plus que profanes ». Plusieurs petites statuettes voient leur nez coupé par un révolutionnaire. À l'issue de cette période troublée, le rapport Montalivet-Clément signale qu'il faut mille francs pour réparer l'édifice.

En 1843, la couverture en chaume, qui n'était plus entretenue depuis la Révolution, est remplacée par une couverture en pierre. La charpente est refaite, un lambris est installé dans toute l'église et les murs sont renforcés par des contreforts. La somme est telle qu'il faut vendre les cimetières et les cloches des paroisses de Tourville et de Hautmoitiers et des biens communaux.

De 1857 à 1862, on restaure les autels et on installe la perque.

En 1896-1897, le « sanctuaire » est agrandi et voit son pavé refait, de même que le chœur et la sacristie. Les lambris sont refaits.

En 1904, on réalise :

  • « [...] la pose et accessoires du baptistère dont (Mr. le Curé) est l'auteur et le donateur, érigé du côté de l'Épitre, près le portail. [...] »
  • « [...] la restauration du portail, et enduits du pignon ouest de l'église [...] »
  • « [...] des terrassements autorisés par le maire, pour dégager l'entrée du portail, et la chapelle St-Sulpice, drainage, etc. [...] »


En 1986, la voûte en bois de l'église est peinte [5].

Mobilier

Deux autels et deux retables de la fin 18e sont conservés à l'intérieur, de même qu'un maître-autel et un tableau « constituant le retable majeur, représentant l'Adoration des Mages et portant l'inscription : "Donné par V.P. Le Bourgeois, prieur, curé de ce lieu en 1736" ».

Bibliographie

  • Charles de Gerville in Michel Guibert, Voyage archéologique dans la Manche (1818-1820), vol. I, Arrondissement de Cherbourg, Saint-Lô, 1999, pp. 185-186.
  • Michel Guibert, Les églises du département de la Manche de 1750 à 1820, tome I, vol. II, Ancien arrondissement de Valognes, Saint-Lô, 2007, pp. 387-389.

Notes et références

  1. Lire partie
  2. Philippe Auguste (1165-1223), roi de France de 1180 à 1223.
  3. Lire quelques
  4. Auguste Lecanu, Histoire du diocèse de Coutances et Avranches depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, 1878.
  5. Revue de la Manche, 7 mars 1986.

Liens internes