Actions

« Statue équestre de Napoléon » : différence entre les versions

De Wikimanche

(+ photo)
m (→‎Historique : prisonniers allemands)
 
(55 versions intermédiaires par 13 utilisateurs non affichées)
Ligne 1 : Ligne 1 :
[[File:Napoleon a Cherbourg bordercropped.jpg|thumb|right|]]
[[Fichier:Napoleon a Cherbourg bordercropped.jpg|thumb|280px|right|Le chef-d'œuvre d'Armand Le Véel.]]
[[Fichier:1858-statue-nap1.JPG|thumb|right|250px|Inauguration de la statue en 1858.]]
La '''statue équestre de Napoléon''' est un monument commémoratif de la [[Manche]], situé à [[Cherbourg-en-Cotentin]]. Elle est classée au titre des Monuments Historiques (arrêté du 24 juillet 2008).
[[Fichier:Cherbourg, statue de Napoleon Ier, 1860.jpg|250px|thumb|right|<center>Statue de Napoléon I{{er}} à Cherbourg,<br/>lithographie d'Isidore Laurent Deroy, ~1860.</center>]]
[[Fichier:FranceNormandieCherbourgStatueEqNapoleon.jpg|thumb|250px]]
[[Fichier:Napoleon.jpg|thumb|250px]]
La '''statue équestre de Napoléon''' est un monument commémoratif de la [[Manche]], situé [[place Napoléon]], à [[Cherbourg-Octeville]].


En [[1852]], après la décision de [[Napoléon III et la Manche|Napoléon III]] de faire arriver le chemin de fer jusqu'à Cherbourg, le conseil municipal de Cherbourg décide d'édifier face à la [[rade de Cherbourg|rade]], une statue de [[Napoléon Bonaparte et la Manche|Napoléon I{{er}}]], créateur du [[port militaire de Cherbourg]].
== Description ==


[[Armand Le Véel]] fait la proposition d'une statue équestre début [[1853]], qui n'aboutit finalement que le 24 avril [[1855]]<ref>Léon Favier, « Le statuaire Armand Le Véel », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. 21, 1924</ref>. Le même jour, [[Dominique Geufroy]] est chargé de la réalisation du piédestal, de ses fondations, de la grille et de la pose de la statue de Napoléon I{{exp|er}}. Il déclare avoir recherché pour le piédestal « la puissance et la simplicité »<ref name=luis >Emmanuel Luis, « [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lha_1627-4970_2006_num_12_1_1050 Autour du piédestal des monuments commémoratifs : le rapport entre sculpteurs et architectes à partir d'exemples bas-normands] », ''Livraisons d'histoire de l'architecture'', n{{exp|o}}22, 2e semestre 2006. pp. 71-86</ref>.  
Œuvre du statuaire bricquebétais [[Armand Le Véel]] ([[1821]]-[[1905]]), la statue mesure {{unité|5|mètres}} de haut sur {{unité|5,5|m}} de large et {{unité|2,30|m}} au garrot. Elle repose sur un piédestal haut de {{unité|4,70|mètres}} et large de 10 sur {{unité|7,60|m}} <ref name=statuaire> ''La Statuaire monumentale'', Direction des Affaires culturelles de la ville Cherbourg-Octeville.</ref>, réalisé par [[Dominique Geufroy]], avec 64 blocs de [[granit de Flamanville]] <ref name=voyageur> ''Le voyageur à Cherbourg en 1858'', Bedelfontaine & Syffert, Cherbourg, 1858. p 16. </ref>, sur lequel est gravé un extrait du ''Mémorial de Sainte-Hélène'' <ref> Napoléon aurait prononcé ces mots lors d'un discours à Cherbourg en 1811 selon ''Cherbourg-Éclair'' du 28 juin 1917. </ref>, daté du [[15 juillet]] [[1816]] : « J'avais résolu de renouveler à Cherbourg les merveilles de l'Égypte », c'est-à-dire élever une pyramide, la batterie Napoléon au centre de la grande [[digue de Cherbourg|digue]], et creuser un lac Moéris, l'[[Port militaire de Cherbourg|avant-port]].


La statue arrive des ateliers parisiens du sculpteur par le train le 21 juillet [[1858]] pour être inauguré à l'occasion de la visite à Cherbourg du couple impérial, pour l'inauguration de la ligne Caen-Cherbourg, le lancement du ''Ville de Nantes'', et l'immersion du troisième bassin du port militaire <ref name=favier>Léon Favier, « Le statuaire Armand Le Véel », ''Mémoires de la [[Société nationale académique de Cherbourg]]'', vol. 21, 1924.</ref>.
Napoléon est représenté à cheval, face à la mer, désignant du bras droit le port militaire, et non l'Angleterre, comme on le croit souvent : « La main qui fonde, et non celle qui menace » <ref name="favier" />.


Les fêtes débutent le 4 août. Le jeudi 5, la reine Victoria entre dans la rade à bord du yacht ''Victoria and Albert'', et visite avec l'Empereur et Eugénie, l'[[arsenal de Cherbourg|arsenal]], avant d'assister le soir, à l'illumination de la digue et de la rade . Le samedi, après la mise en eau de bassin Napoléon III, le ciel cherbourgeois s'éclaire des feux d'artifice de Ruggieri sur la place Divette. Le lendemain, le dimanche 8 août, la foule se presse pour l'inauguration de la statue, cérémonie peu au goût de l'Empereur, qui engage alors avec le Royaume-Uni, un rapprochement diplomatique. Ce qui devait être le sacre officiel de Le Véel est donc rapidement expédié, et le statuaire n'est pas décoré de la légion d'honneur, contrairement à ses espoirs et au maire [[Joseph Ludé]]<ref name=favier />.  
La statue est creuse, formée d'une couche de bronze de {{unité|0,5|cm}} à {{unité|3|cm}} d'épaisseur provenant des canons de Sébastopol <ref name=eM1>« Monument à Napoléon », ''e-monument.net'', site internet [https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/monument-a-napoleon-place-napoleon-cherbourg/ ''(lire en ligne)'']. </ref>. Elle a été fondue à Paris en neuf morceaux <ref name=Com1>« Statue de Napoléon : ce n'est qu'un au-revoir », ''Cherbourg-Octeville Magazine'', n° 160, octobre 2015. </ref> par l'entreprise Eck et Durand <ref name=eM1/>.


Napoléon y est représenté à cheval, face à la mer, désignant du bras droit le port militaire, et non l'Angleterre, comme on le croit souvent : « La main qui fonde, et non celle qui menace »<ref name="favier" />.  
== Historique ==
[[Fichier:Cherbourg 5 065001375nucab 2.jpg|thumb|280px|right|]]
En [[1852]], après la décision de [[Napoléon III et la Manche|Napoléon III]] de faire arriver le chemin de fer jusqu'à Cherbourg, le conseil municipal de Cherbourg décide d'édifier face à la [[rade de Cherbourg|rade]], une statue de [[Napoléon Bonaparte et la Manche|Napoléon I{{er}}]], créateur du [[port militaire de Cherbourg]].


La statue de 5 mètres de haut sur 5,5 mètres de large, repose sur un piédestal haut de 4,7 mètres et large de 10 sur 7,6 mètres<ref name=statuaire>Brochure « La Statuaire monumentale », Direction des Affaires culturelles de la ville Cherbourg-Octeville</ref>, réalisé par [[Dominique Geufroy]], avec 64 blocs de granit de [[Flamanville]]<ref name=voyageur>''Le voyageur à Cherbourg en 1858''. Cherbourg : Bedelfontaine & Syffert, 1858. p 16</ref>, sur lequel est gravé un extrait du ''Mémorial de Sainte-Hélène'', daté du 15 juillet 1816 : « J'avais résolu de renouveler à Cherbourg les merveilles de l'Égypte », c'est-à-dire élever une pyramide, la batterie Napoléon au centre de la grande [[digue de Cherbourg|digue]], et creuser un lac Moéris, l'avant-port.
Armand Le Véel fait la proposition d'une statue équestre début [[1853]], qui n'aboutit finalement que le [[24 avril]] [[1855]] <ref>[[Léon Favier]], « Le statuaire Armand Le Véel », ''Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg'', vol. 21, 1924.</ref>. Le même jour, [[Dominique Geufroy]] est chargé de la réalisation du piédestal, de ses fondations, de la grille et de la pose de la statue de Napoléon I{{exp|er}}. Il déclare avoir recherché pour le piédestal « la puissance et la simplicité »<ref name=luis >Emmanuel Luis, « Autour du piédestal des monuments commémoratifs : le rapport entre sculpteurs et architectes à partir d'exemples bas-normands », ''Livraisons d'histoire de l'architecture'', n{{exp|o}}22, {{2e}} semestre 2006, p. 71-86 [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lha_1627-4970_2006_num_12_1_1050 ''(lire en ligne)''].</ref>.


Jusqu'à l'Occupation, la statue est entourée d'une grille en fer, également conçue par Geufroy, ornée de pilastres décorés de chiffres et surmontés de la couronne impériale<ref name=voyageur />.  
La statue arrive des ateliers parisiens du sculpteur par le train le [[21 juillet]] [[1858]] pour être dévoilée à l'occasion de la visite à Cherbourg du couple impérial, pour l'inauguration de la [[Ligne ferroviaire Paris-Cherbourg|ligne Caen-Cherbourg]], le lancement du ''Ville de Nantes'', et l'immersion du troisième bassin du port militaire <ref name=favier> Léon Favier, « Le statuaire Armand Le Véel », ''Mémoires de la [[Société nationale académique de Cherbourg]]'', vol. 21, 1924. </ref>.


Elle a été inscrite au titre des [[monuments historiques]] le 18 août [[2006]] puis classée le 24 juillet [[2008]].
Les fêtes débutent le [[4 août]]. Le jeudi [[5 août|5]], [[Victoria du Royaume-Uni et la Manche|la reine Victoria]] entre dans la rade à bord du yacht ''Victoria and Albert'', et visite l'[[arsenal de Cherbourg|arsenal]] avec l'Empereur et Eugénie avant d'assister, le soir, à l'illumination de la digue et de la rade. Le [[7 août|samedi]], après la mise en eau du [[Bassin Napoléon-III (Cherbourg)|bassin Napoléon-III]], le ciel cherbourgeois s'éclaire des feux d'artifice de Ruggieri sur la [[Place Divette (Cherbourg-Octeville)|place Divette]]. Le lendemain, le dimanche [[8 août]], la foule se presse pour l'inauguration de la statue, cérémonie peu au goût de l'Empereur, qui engage alors un rapprochement diplomatique avec le Royaume-Uni. Ce qui devait être le sacre officiel de Le Véel est donc rapidement expédié, et le statuaire n'est pas décoré de la Légion d'honneur, contrairement à ses espoirs et à ceux du maire [[Joseph Ludé]] <ref name=favier />.


<googlemap lat="49.64305556" lon="-1.62416667" zoom="17" width="300" align="right" >
[[Fichier:Chg-prisonn-allemands1.JPG|thumb|Après la libération de Cherbourg en juin 1944, des prisonniers allemands sont rassemblés devant la statue]].
</googlemap>


== Notes et références ==
Jusque dans les années 1950, la statue est entourée d'une grille en fer, également conçue par Geufroy, ornée de pilastres décorés de chiffres et surmontés de la couronne impériale <ref name=voyageur/>. Cette grille a été supprimée (date ?), mais en mai 2001, on pouvait encore en voir les restes tronçonnés au ras du socle.
<references />


{{DEFAULTSORT:Statue equestre de Napoleon}}
La statue est inscrite au titre des [[monuments historiques]] le [[18 août]] [[2006]] puis classée le [[24 juillet]] [[2008]] <ref>{{mérimée|PA50000049}}</ref>.
[[Catégorie:Monument de Cherbourg-Octeville]]
[[Fichier:Napoleon-statue1.jpg||thumb|right|180px|Démontage en septembre 2015.]]
En février [[2015]], la municipalité fait examiner la statue par des spécialistes et décide, par précaution, de la soumettre à un nettoyage approfondi et d'opérer quelques menues réparations <ref> Gilles Collas, « Napoléon s'exile de Cherbourg pour quelques mois », ''Ouest-France'', 16 février 2015. </ref>. 42 impacts de balles, des fissures et des traces de pollution sont détectés <ref name=Com1/>. Le [[7 octobre]] [[2015]], pour la première fois depuis [[1858]], les 8,5 tonnes de bronze qui constituent le monument sont désolidarisées de leur socle pour une restauration à Marsac-sur-l'Isle (Dordogne) par la Société Socra. Une autre statue équestre, conçue par les [[CMN]], la remplace durant les travaux <ref> ''La Manche Libre'', site Internet, 7 octobre 2015 [http://www.lamanchelibre.fr/cherbourg/actualite-119394-cherbourg-napoleon-en-va.html#galleria ''(lire en ligne)'']. </ref>. Lors du déboulonnage de la statue, les ouvriers retrouvent dans le socle une cassette, contenant diverses pièces et documents de l'époque <ref> « Napoléon quitte Cherbourg en livrant son trésor », site Internet ''France Bleu Cotentin'', 7 octobre 2015. [https://www.francebleu.fr/infos/insolite/insolite-napoleon-quitte-cherbourg-en-livrant-son-tresor-1444230180 ''(lire en ligne)'']. </ref> : un parchemin listant les donateurs, le décret signé par Napoléon I{{er}} accordant des donations à la ville pour de nouvelles constructions, un parchemin du procès-verbal de l'installation de la statue (également reproduit sur une plaque d'argent), quatorze médailles à la gloire de Napoléon III et quelques pièces de monnaie <ref> « Le trésor de Napoléon révélé », ''Cherbourg-Octeville Magazine'', n° 161, décembre 2015. </ref>.
 
Le [[13 janvier]] [[2016]], la statue est remise sur son socle <ref> « Napoléon a retrouvé son piédestal », ''Ouest-France'', 14 janvier 2016. </ref>.
 
<gallery mode="packed" heights="180" caption="Galerie">
Image:1858-statue-nap1.JPG|''Inauguration de la statue en 1858.''
Image:Cherbourg, statue de Napoleon Ier, 1860.jpg|''Lithographie d'Isidore Laurent Deroy, ~1860''.
Image:FranceNormandieCherbourgStatueEqNapoleon.jpg|''La statue (avant rénovation).''
Image:Chg-statNapolrenov-1.JPG|''La statue en 2016 (après rénovation).''
</gallery>
 
==Situation==
Elle se tient [[Place Napoléon (Cherbourg-Octeville)|place Napoléon]].
{{Carte flottante droite
|position=auto
|hauteur= 240
|latitude = 49.64305556
|longitude= -1.62416667
|zoom= 19
}}
 
==Bibliographie==
* Armand Le Véel, « Histoire d'une statue », ''Cherbourg et le Cotentin'', Impr. Émile Le Maout, 1905, p. 217-262.
* Jean-Pierre Le Goupillot, « Armand Le Véel et la statue équestre de Napoléon à Cherbourg - Repères chronologiques », ''[[La Voix du donjon]]'', 4{{e}} trimestre 2015.
* Jean-Pierre Le Goupillot, « Aristide Frémine, Armand Le Véel et Napoléon », {{1re}} partie,  ''La Voix du donjon'', 4{{e}} trimestre 2015, {{2e}} partie, ''[[La Voix du donjon]]'', n° 88, mars 2016.
 
{{Notes et références}}
 
==Lien interne==
* [[:Catégorie:Statue équestre de Napoléon (image)|Galerie d'images]]
 
==Lien externe==
* [https://fr.wikipedia.org/wiki/Monument_%C3%A0_Napol%C3%A9on_(Cherbourg) Monument à Napoléon (Cherbourg) sur Wikipedia]
 
{{CLEDETRI:Statue equestre de Napoleon}}
[[Catégorie:Armand Le Véel]]
[[Catégorie:Monument de Cherbourg-en-Cotentin]]
[[Catégorie:Napoléon Bonaparte]]
[[Catégorie:Napoléon Bonaparte]]
 
[[Catégorie:Monument commémoratif de la Manche‎]]
{{GeoDMS|49|38|35|N|1|37|27|W}}
[[Catégorie:Sculpture dans la Manche]]
[[Catégorie:Place Napoléon (Cherbourg-Octeville)]]

Dernière version du 4 mars 2024 à 13:29

Le chef-d'œuvre d'Armand Le Véel.

La statue équestre de Napoléon est un monument commémoratif de la Manche, situé à Cherbourg-en-Cotentin. Elle est classée au titre des Monuments Historiques (arrêté du 24 juillet 2008).

Description

Œuvre du statuaire bricquebétais Armand Le Véel (1821-1905), la statue mesure 5 mètres de haut sur 5,5 m de large et 2,30 m au garrot. Elle repose sur un piédestal haut de 4,70 mètres et large de 10 sur 7,60 m [1], réalisé par Dominique Geufroy, avec 64 blocs de granit de Flamanville [2], sur lequel est gravé un extrait du Mémorial de Sainte-Hélène [3], daté du 15 juillet 1816 : « J'avais résolu de renouveler à Cherbourg les merveilles de l'Égypte », c'est-à-dire élever une pyramide, la batterie Napoléon au centre de la grande digue, et creuser un lac Moéris, l'avant-port.

Napoléon est représenté à cheval, face à la mer, désignant du bras droit le port militaire, et non l'Angleterre, comme on le croit souvent : « La main qui fonde, et non celle qui menace » [4].

La statue est creuse, formée d'une couche de bronze de 0,5 cm à 3 cm d'épaisseur provenant des canons de Sébastopol [5]. Elle a été fondue à Paris en neuf morceaux [6] par l'entreprise Eck et Durand [5].

Historique

En 1852, après la décision de Napoléon III de faire arriver le chemin de fer jusqu'à Cherbourg, le conseil municipal de Cherbourg décide d'édifier face à la rade, une statue de Napoléon Ier, créateur du port militaire de Cherbourg.

Armand Le Véel fait la proposition d'une statue équestre début 1853, qui n'aboutit finalement que le 24 avril 1855 [7]. Le même jour, Dominique Geufroy est chargé de la réalisation du piédestal, de ses fondations, de la grille et de la pose de la statue de Napoléon Ier. Il déclare avoir recherché pour le piédestal « la puissance et la simplicité »[8].

La statue arrive des ateliers parisiens du sculpteur par le train le 21 juillet 1858 pour être dévoilée à l'occasion de la visite à Cherbourg du couple impérial, pour l'inauguration de la ligne Caen-Cherbourg, le lancement du Ville de Nantes, et l'immersion du troisième bassin du port militaire [4].

Les fêtes débutent le 4 août. Le jeudi 5, la reine Victoria entre dans la rade à bord du yacht Victoria and Albert, et visite l'arsenal avec l'Empereur et Eugénie avant d'assister, le soir, à l'illumination de la digue et de la rade. Le samedi, après la mise en eau du bassin Napoléon-III, le ciel cherbourgeois s'éclaire des feux d'artifice de Ruggieri sur la place Divette. Le lendemain, le dimanche 8 août, la foule se presse pour l'inauguration de la statue, cérémonie peu au goût de l'Empereur, qui engage alors un rapprochement diplomatique avec le Royaume-Uni. Ce qui devait être le sacre officiel de Le Véel est donc rapidement expédié, et le statuaire n'est pas décoré de la Légion d'honneur, contrairement à ses espoirs et à ceux du maire Joseph Ludé [4].

Après la libération de Cherbourg en juin 1944, des prisonniers allemands sont rassemblés devant la statue

.

Jusque dans les années 1950, la statue est entourée d'une grille en fer, également conçue par Geufroy, ornée de pilastres décorés de chiffres et surmontés de la couronne impériale [2]. Cette grille a été supprimée (date ?), mais en mai 2001, on pouvait encore en voir les restes tronçonnés au ras du socle.

La statue est inscrite au titre des monuments historiques le 18 août 2006 puis classée le 24 juillet 2008 [9].

Démontage en septembre 2015.

En février 2015, la municipalité fait examiner la statue par des spécialistes et décide, par précaution, de la soumettre à un nettoyage approfondi et d'opérer quelques menues réparations [10]. 42 impacts de balles, des fissures et des traces de pollution sont détectés [6]. Le 7 octobre 2015, pour la première fois depuis 1858, les 8,5 tonnes de bronze qui constituent le monument sont désolidarisées de leur socle pour une restauration à Marsac-sur-l'Isle (Dordogne) par la Société Socra. Une autre statue équestre, conçue par les CMN, la remplace durant les travaux [11]. Lors du déboulonnage de la statue, les ouvriers retrouvent dans le socle une cassette, contenant diverses pièces et documents de l'époque [12] : un parchemin listant les donateurs, le décret signé par Napoléon Ier accordant des donations à la ville pour de nouvelles constructions, un parchemin du procès-verbal de l'installation de la statue (également reproduit sur une plaque d'argent), quatorze médailles à la gloire de Napoléon III et quelques pièces de monnaie [13].

Le 13 janvier 2016, la statue est remise sur son socle [14].

Situation

Elle se tient place Napoléon.

Chargement de la carte...

Bibliographie

  • Armand Le Véel, « Histoire d'une statue », Cherbourg et le Cotentin, Impr. Émile Le Maout, 1905, p. 217-262.
  • Jean-Pierre Le Goupillot, « Armand Le Véel et la statue équestre de Napoléon à Cherbourg - Repères chronologiques », La Voix du donjon, 4e trimestre 2015.
  • Jean-Pierre Le Goupillot, « Aristide Frémine, Armand Le Véel et Napoléon », 1re partie, La Voix du donjon, 4e trimestre 2015, 2e partie, La Voix du donjon, n° 88, mars 2016.

Notes et références

  1. La Statuaire monumentale, Direction des Affaires culturelles de la ville Cherbourg-Octeville.
  2. 2,0 et 2,1 Le voyageur à Cherbourg en 1858, Bedelfontaine & Syffert, Cherbourg, 1858. p 16.
  3. Napoléon aurait prononcé ces mots lors d'un discours à Cherbourg en 1811 selon Cherbourg-Éclair du 28 juin 1917.
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Léon Favier, « Le statuaire Armand Le Véel », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. 21, 1924.
  5. 5,0 et 5,1 « Monument à Napoléon », e-monument.net, site internet (lire en ligne).
  6. 6,0 et 6,1 « Statue de Napoléon : ce n'est qu'un au-revoir », Cherbourg-Octeville Magazine, n° 160, octobre 2015.
  7. Léon Favier, « Le statuaire Armand Le Véel », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. 21, 1924.
  8. Emmanuel Luis, « Autour du piédestal des monuments commémoratifs : le rapport entre sculpteurs et architectes à partir d'exemples bas-normands », Livraisons d'histoire de l'architecture, no22, 2e semestre 2006, p. 71-86 (lire en ligne).
  9. « Notice n°PA50000049 », base Mérimée (architecture), médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine, ministère de la Culture.
  10. Gilles Collas, « Napoléon s'exile de Cherbourg pour quelques mois », Ouest-France, 16 février 2015.
  11. La Manche Libre, site Internet, 7 octobre 2015 (lire en ligne).
  12. « Napoléon quitte Cherbourg en livrant son trésor », site Internet France Bleu Cotentin, 7 octobre 2015. (lire en ligne).
  13. « Le trésor de Napoléon révélé », Cherbourg-Octeville Magazine, n° 161, décembre 2015.
  14. « Napoléon a retrouvé son piédestal », Ouest-France, 14 janvier 2016.

Lien interne

Lien externe