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[[Fichier:Samuel Beckett, Pic, 1.jpg|thumb|right|Samuel Beckett (1977).]]
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'''Beckett Samuel''', né à Dublin (Irlande) le [[13 avril]] [[1906]], mort à Paris le [[22 décembre]] [[1989]], est un écrivain irlandais lié au département de la Manche.  
'''Beckett Samuel''', né à Dublin (Irlande) le [[13 avril]] [[1906]], mort à Paris le [[22 décembre]] [[1989]], est un écrivain irlandais lié au département de la [[Manche]].  
 
 
==À Saint-Lô, avec la Croix-Rouge irlandaise==
==À Saint-Lô, avec la Croix-Rouge irlandaise==
On ne présente pas ici Samuel Beckett l’un des plus grands écrivains, irlandais bien sûr avec James Joyce, mais aussi mondiaux. Consacré par le prix Nobel de littérature en [[1969]] (qu’il n’alla pas chercher !), il a partagé toute sa vie entre l’Irlande et la France avec une… courte parenthèse de six mois à [[Saint-Lô]].
On ne présente pas ici Samuel Beckett l’un des plus grands écrivains, irlandais bien sûr avec James Joyce, mais aussi mondiaux. Consacré par le prix Nobel de littérature en [[1969]] (qu’il n’alla pas chercher !), il a partagé toute sa vie entre l’Irlande et la France avec une… courte parenthèse de six mois à [[Saint-Lô]] <ref name=Dico>''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4, sous la direction de René Gautier. </ref>.


En [[1945]], après avoir servi dans la Résistance, il propose ses services à la Croix-Rouge irlandaise qui prépare une mission médicale de 100 lits à Saint-Lô. Il y sera tout à la fois économe, interprète, chauffeur ! Il découvre Saint-Lô ravagée par les bombes et les combats. De cette mission, les Saint-Lois et tout le centre-Manche conservent encore le souvenir de « l’hôpital irlandais » qui s’installe dans des baraques, inachevées, sans lumière, sans chauffage. Mais très vite, l’organisation se met en place et, six mois plus tard, l’hôpital fonctionne à plein avec un personnel irlandais dont la popularité est unanimement reconnue d’autant que les soins sont….gratuits.
En [[1945]], après avoir servi dans la Résistance française, de retour en Irlande, Samuel Beckett se porte volontaire pour aider son ami, le Dr Alan Thompson, de Dublin, à monter à [[Saint-Lô]] un hôpital de la Croix-Rouge irlandaise <ref name=Gourbin>Bernard Gourbin, ''Les Inconnus célèbres de Normandie'', éd. Albin Michel, 1995, p. 253-259.</ref>. Beckett arrive à Saint-Lô au mois d'août <ref name=Gourbin/>. Il découvre Saint-Lô ravagée par les bombes et les combats <ref name=Dico/>. Il est « officier d'intendance » dans cet hôpital de 100 lits abrité dans des baraquements construits à la hâte, route de Torigni <ref name=Gourbin/>. « Sam », comme tout le monde l'appelle à Saint-Lô, y fait apprécier « sa très grande simplicité » et son humour <ref name=Gourbin/>.


Samuel Beckett quitte Saint-en toute discrétion, trait constant de son caractère.
De cette mission, les Saint-Lois et tout le centre-Manche conservent encore le souvenir de « l’hôpital irlandais » <ref name=Dico/>. Mais très vite, l’organisation se met en place et l’hôpital fonctionne à plein avec un personnel irlandais dont la popularité est unanimement reconnue d’autant que les soins sont….gratuits <ref name=Dico/>.


Saint-Lô garde son souvenir à travers un de ses jolis poèmes intitulé tout simplement ''Saint-Lô'', qui orne les murs de son centre culturel, avec pour premier vers :
En janvier [[1946]], l'hôpital ferme pour laisser la place à l'[[centre hospitalier mémorial|hôpital franco-américain]] et Samuel Beckett quitte Saint-Lô <ref name=Gourbin/>.


<center>''VIRE WILL WIND IN OTHER SHADOWS''</center>
 Avec son poème ''The Capital of the Ruins'', écrit à Paris le [[10 juin]] 1946, Samuel Beckett est à l'origine l'expression « Saint-Lô, capitale des ruines » <ref name=Gourbin/>.
<center>''Les méandres de la Vire charrieront d’autres ombres''</center>


 Il aurait popularisé l'expression « Saint-Lô, capitale des ruines » <ref>Hugues Derouard, « ''Détours en France'', n° 143, mai 2010. </ref>.
==Hommage==
Le [[7 juin]] [[1994]], une plaque est inaugurée sur le centre culturel par le maire [[Bernard Dupuis]], qui reprend les vers célèbres du poème « Saint-Lô », publié en 1946 dans le quotidien ''Irish Times'', avec leur traduction française <ref name=Gourbin/> : <br>
<center>''Vire will wind in other shadows''
''Unborn through the bright ways tremble<br>
''And the old mind ghost-forsaken <br>
''Sink ingot its haves. <br>
 
''Les méandres de la Vire charrieront d’autres ombres'' <br>
''à venir qui vacillent encore dans la lumière des chemins'' <br>
''et le vieux crâne vidé de ses spectres'' <br>
''se noiera dans son propre chaos.''</center>


==Notes et références==
==Notes et références==
<references />
<references />
==Source==
''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 4, sous la direction de René Gautier, ISBN 2914541562
==Plus d’infos ==
[http://www.normandiffusion.com/ Éditions Eurocibles, Marigny]


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Version du 8 juin 2014 à 15:33

Samuel Beckett (1977).

Beckett Samuel, né à Dublin (Irlande) le 13 avril 1906, mort à Paris le 22 décembre 1989, est un écrivain irlandais lié au département de la Manche.  

À Saint-Lô, avec la Croix-Rouge irlandaise

On ne présente pas ici Samuel Beckett l’un des plus grands écrivains, irlandais bien sûr avec James Joyce, mais aussi mondiaux. Consacré par le prix Nobel de littérature en 1969 (qu’il n’alla pas chercher !), il a partagé toute sa vie entre l’Irlande et la France avec une… courte parenthèse de six mois à Saint-Lô [1].

En 1945, après avoir servi dans la Résistance française, de retour en Irlande, Samuel Beckett se porte volontaire pour aider son ami, le Dr Alan Thompson, de Dublin, à monter à Saint-Lô un hôpital de la Croix-Rouge irlandaise [2]. Beckett arrive à Saint-Lô au mois d'août [2]. Il découvre Saint-Lô ravagée par les bombes et les combats [1]. Il est « officier d'intendance » dans cet hôpital de 100 lits abrité dans des baraquements construits à la hâte, route de Torigni [2]. « Sam », comme tout le monde l'appelle à Saint-Lô, y fait apprécier « sa très grande simplicité » et son humour [2].

De cette mission, les Saint-Lois et tout le centre-Manche conservent encore le souvenir de « l’hôpital irlandais » [1]. Mais très vite, l’organisation se met en place et l’hôpital fonctionne à plein avec un personnel irlandais dont la popularité est unanimement reconnue d’autant que les soins sont….gratuits [1].

En janvier 1946, l'hôpital ferme pour laisser la place à l'hôpital franco-américain et Samuel Beckett quitte Saint-Lô [2].

 Avec son poème The Capital of the Ruins, écrit à Paris le 10 juin 1946, Samuel Beckett est à l'origine l'expression « Saint-Lô, capitale des ruines » [2].

Hommage

Le 7 juin 1994, une plaque est inaugurée sur le centre culturel par le maire Bernard Dupuis, qui reprend les vers célèbres du poème « Saint-Lô », publié en 1946 dans le quotidien Irish Times, avec leur traduction française [2] :

Vire will wind in other shadows

Unborn through the bright ways tremble
And the old mind ghost-forsaken
Sink ingot its haves.

Les méandres de la Vire charrieront d’autres ombres
à venir qui vacillent encore dans la lumière des chemins
et le vieux crâne vidé de ses spectres

se noiera dans son propre chaos.

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 et 1,3 Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 4, sous la direction de René Gautier.
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 2,4 2,5 et 2,6 Bernard Gourbin, Les Inconnus célèbres de Normandie, éd. Albin Michel, 1995, p. 253-259.