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Edmond Compère

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Edmond Compère.

Edmond Hervé Alexandre Compère, né à Couville le 20 septembre 1880 et mort à Cherbourg le 26 mai 1938, est une personnalité journalistique de la Manche.

Il commence ses études à l'abbaye de Montebourg, qu'il poursuit au collège diocésain de Saint-Lô [1].

Il est d'abord avoué. Il a 16 ans lorsqu'il publie son premier article dans le quotidien Le Phare de la Manche [1]. La passion du journalisme ne le quittera plus. Dès la création en 1905 du quotidien La Dépêche de Cherbourg, il y publie des articles remarqués : il est embauché et ses qualités lui valent dès l'année suivante d'être promu rédacteur en chef [1]. Il a 26 ans.

En 1914, la Première Guerre mondiale le mobilise à la 10e section de secrétaire d'état-major et de recrutement où il travaille comme secrétaire de complément au bureau de Cherbourg. En février 1916, il est versé dans le 3e régiment d'artillerie à pied, puis à compter du 15 octobre, détaché à la direction de la sécurité générale comme inspecteur auxiliaire à Nantes. Il passe ensuite au 3e régiment de dragons le 1er février 1917 puis à la 20e section d'état-major et de recrutement le 10 juillet 1918. Il est de retour à La Dépêche en 1919, après avoir été démobilisé le 13 mars [1]. Ses chroniques « mordantes et étincelantes d'esprit » sont appréciées [1]. Il se bat pour la construction de la nouvelle gare maritime et se prend de passion pour Jules Barbey d'Aurevilly [1]. Il est un redoutable polémiste : « Sa plume si finement taillée raillait l'adversaire, l'égratignait souvent, assez pour faire sourire, pas assez pour blesser. Certes, l'on redoutait ses coups, non pour leur violence, mais pour leur précision. Il excellait à trouver le défaut de la cuirasse. Il ne frappait jamais fort, mais toujours juste » [1].

En septembre 1923, il est condamné à 100 francs d'amende, peine maximale, par le tribunal maritime de Cherbourg pour avoir refusé de donner les noms des personnes qui lui avaient signalé des faits délictueux commis dans l'arsenal de Cherbourg [2], et qui s'étaient révélés exacts. Cette attitude lui vaut la reconnaissance de nombreux journaux [3] et le soutien du Syndicat des journalistes français, de l'Association des journalistes professionnels de Normandie [4] et de l'Association des journalistes républicains français [5], sans oublier de nombreux confrères, parmi les plus éminents. L'affaire fait grand bruit, jusqu'en Angleterre, où le quotidien The Times s'en fait l'écho [6].

En 1923, il ajoute à sa charge celle de correspondant à Cherbourg de L'Ouest-Éclair, qu'il rejoint à temps complet en 1925, comme chef de la rédaction locale [1].

Le 7 février 1934, il est élu membre titulaire de la Société nationale académique de Cherbourg [7].

Il meurt à Cherbourg le 26 mai 1938, âgé de 57 ans, au terme d'« une vie toute de labeur consacrée sans réserve à l'exercice d'une profession qu'il honora grandement. S'il eut à combattre, il le fit toujours loyalement et s'il eut des adversaires, il n'eut jamais d'ennemis » [8].

Ses obsèques sont célébrées le 30 mai à Cherbourg, en l'église Notre-Dame-du-Vœu, en présence d'une foule importante, parmi laquelle on reconnaît le sénateur Maurice Cabart-Danneville, le député Léon Vaur, Léon Noël, maire de Cherbourg, et de nombreux journalistes [9]. Edmond Compère est enterré au cimetière de Couville [9].

Notes et références

  1. 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 et 1,7 « Nécrologie », L'Ouest-Éclair, 27 mai 1938.
  2. « Un journaliste cherbourgeois paie sa discrétion de 100 francs d'amende », Cherbourg-Éclair, 21 septembre 1923.
  3. . E. Petitcolas, « Le secret professionnel du journaliste » L'Éclaireur du Finistère, 29 septembre 1923.
  4. « Le secret professionnel des journalistes », Cherbourg-Éclair, 1er octobre 1923.
  5. « Le secret professionnel des journalistes », Le Figaro, 5 octobre 1923.
  6. « La discrétion des journalistes », Cherbourg-Éclair, 3 octobre 1923.
  7. « Nécrologie », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, vol. 23, 1942.
  8. « Nécrologie », L'Union de Valognes, 28 mai 1938. .
  9. 9,0 et 9,1 « Les obsèques de M. Edmond Compère », L'Ouest-Éclair, 31 mai 1938.

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