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« Jean-Baptiste Élie de Beaumont » : différence entre les versions

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Avocat en [[1752]], il rejoint le Parlement de Normandie, avant de rejoindre Paris où il acquiert une certaine célébrité. Mais la faiblesse de sa voix le contraint à renoncer aux plaidoiries.
Avocat en [[1752]], il rejoint le Parlement de Normandie, avant de rejoindre Paris où il acquiert une certaine célébrité. Mais la faiblesse de sa voix le contraint à renoncer aux plaidoiries.


Il se consacre alors à la rédaction de ses mémoires judiciaires. Son principal ouvrage est ''Mémoire pour réhabiliter le nom de Calas'' ([[1762]] dans lequel il prit la défense de Jean Callas, condamné à mort et exécuté à Toulouse pour le meurtre de son fils - un suicide en réalité.
==Avocat de Calas, ami de Voltaire<ref name=dico >Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, ''Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche'', tome 1, [http://www.normandiffusion.com/ Éditions Eurocibles], [[Marigny]], 2001, ISBN:2-914541-09-0</ref>
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Cet « avocat-consultant » un peu terne a tout juste trente ans quand il fait la « une » de l’actualité judiciaire de l’époque en publiant son fameux « Mémoire pour réhabiliter le nom de l’infortuné Calas ».
L’affaire : à Toulouse, en [[1761]], le jeune Marc-Antoine Calas, est trouvé pendu. Son père, le calviniste Jean Calas, est accusé de l’avoir assassiné pour l’empêcher de devenir catholique. La justice ne badine pas et Calas est exécuté l’année suivante. Son procès avait déchaîné les passions, mais l’affaire aurait pu en rester là si Voltaire ne s’en était pas mêlé. Le patriarche de Ferney, d’abord indécis recueille chez lui deux fils du supplicié, les interroge et acquiert la conviction que Calas était innocent. Le philosophe va dès lors déployer toute son énergie pour obtenir la révision du procès. Il mobilise ses amis, prête de l’argent à la veuve et lui choisit les meilleurs avocats. Le plus connu de ces défenseurs est Jean-Baptiste Élie de Beaumont. On connaît la suite. Jean Calas sera réhabilité en [[1765]]. Marc-Antoine Calas s'est, en réalité, suicidé.
 
Deux ans avant, Voltaire avait publié son « ''Traité de la Tolérance'' » en partie inspiré par le mémoire qu’Élie de Beaumont a rédigé l’année précédente. La défense présentée par l’avocat a fortement impressionné le philosophe qui lui écrit alors : «'' Mes yeux ne peuvent guère lire, Monsieur, mais ils peuvent encore pleurer, et vous m’en avez bien fait apercevoir ''».
 
Encouragé par Voltaire, Élie de Beaumont se charge encore de la défense de Sirven qui, pour les même raisons que Calas, est accusé à Castres d’avoir tué sa fille. Mais Sirven parvient à s’enfuir. Voltaire et Élie de Beaumont entretiennent une longue correspondance et se lient d’une grande amitié. Pourtant, les deux hommes ne se rencontrent qu’une seule fois à Paris en [[1778]], quelques jours avant la mort du philosophe.
 
Élie de Beaumont se retire ensuite sur ses terres de Canon, dans le Calvados où il s’est rendu très populaire en instituant la Fête des Bonnes-Gens (fête des rosières).
Son petit-fils Léonce (1798 – 1874) fut un grand géologue qui établit la première carte géologique de la France au 1/500000.
 
== Note ==
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Version du 1 juillet 2010 à 15:45

Jean-Baptiste Élie de Beaumont, né à Carentan en 1732, mort à Paris en 1786, est un avocat de la Manche.

Avocat en 1752, il rejoint le Parlement de Normandie, avant de rejoindre Paris où il acquiert une certaine célébrité. Mais la faiblesse de sa voix le contraint à renoncer aux plaidoiries.

==Avocat de Calas, ami de Voltaire[1] == Cet « avocat-consultant » un peu terne a tout juste trente ans quand il fait la « une » de l’actualité judiciaire de l’époque en publiant son fameux « Mémoire pour réhabiliter le nom de l’infortuné Calas ». L’affaire : à Toulouse, en 1761, le jeune Marc-Antoine Calas, est trouvé pendu. Son père, le calviniste Jean Calas, est accusé de l’avoir assassiné pour l’empêcher de devenir catholique. La justice ne badine pas et Calas est exécuté l’année suivante. Son procès avait déchaîné les passions, mais l’affaire aurait pu en rester là si Voltaire ne s’en était pas mêlé. Le patriarche de Ferney, d’abord indécis recueille chez lui deux fils du supplicié, les interroge et acquiert la conviction que Calas était innocent. Le philosophe va dès lors déployer toute son énergie pour obtenir la révision du procès. Il mobilise ses amis, prête de l’argent à la veuve et lui choisit les meilleurs avocats. Le plus connu de ces défenseurs est Jean-Baptiste Élie de Beaumont. On connaît la suite. Jean Calas sera réhabilité en 1765. Marc-Antoine Calas s'est, en réalité, suicidé.

Deux ans avant, Voltaire avait publié son « Traité de la Tolérance » en partie inspiré par le mémoire qu’Élie de Beaumont a rédigé l’année précédente. La défense présentée par l’avocat a fortement impressionné le philosophe qui lui écrit alors : « Mes yeux ne peuvent guère lire, Monsieur, mais ils peuvent encore pleurer, et vous m’en avez bien fait apercevoir ».

Encouragé par Voltaire, Élie de Beaumont se charge encore de la défense de Sirven qui, pour les même raisons que Calas, est accusé à Castres d’avoir tué sa fille. Mais Sirven parvient à s’enfuir. Voltaire et Élie de Beaumont entretiennent une longue correspondance et se lient d’une grande amitié. Pourtant, les deux hommes ne se rencontrent qu’une seule fois à Paris en 1778, quelques jours avant la mort du philosophe.

Élie de Beaumont se retire ensuite sur ses terres de Canon, dans le Calvados où il s’est rendu très populaire en instituant la Fête des Bonnes-Gens (fête des rosières). Son petit-fils Léonce (1798 – 1874) fut un grand géologue qui établit la première carte géologique de la France au 1/500000.

Note

  1. Jean-François Hamel, sous la direction de René Gautier, Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, tome 1, Éditions Eurocibles, Marigny, 2001, ISBN:2-914541-09-0