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Henri Bernadi

De Wikimanche

Henri Jean Guillaume Bernadi, né à Cherbourg le 25 octobre 1889 et mort dans la même commune le 4 novembre 1973, est un entrepreneur et mécène de la Manche.

Biographie

Il naît au 46, rue de l'Ancien-Quai.

Négociant et fils de négociant, Henri Bernadi est le cofondateur de l'entreprise Le Barbanchon-Bernadi qui possède plusieurs commerces. Il préside le comité des commerçants de Cherbourg dans les années 1930.

Il est exempté de service militaire en 1911 pour « rachitisme » mais s'engage volontairement pour la durée de la guerre à Cherbourg le 26 août 1914. Il arrive le lendemain au 65e régiment d'infanterie comme soldat de 2e classe mais ne part que le 20 décembre aux armées. Blessé par un éclat d'obus le 7 juin 1915 à Hébuterne (Pas-de-Calais), souffrant d'une « déformation thoracique », il est évacué puis transféré au 35e régiment d'artillerie le 6 janvier 1916. Il passe au 86e régiment d'artillerie lourde le 1er mars 1916 puis au 84e le 27 mars. Il est incorporé au 284e régiment d'artillerie lourde le 1er octobre 1917 et n'est finalement démobilisé que le 4 août 1919. Il se retire alors à Pontorson. Ses actes de bravoure lui valent la croix de guerre avec une étoile de bronze puis la croix du combattant volontaire ainsi que l'inscription au tableau de concours pour la médaille militaire.

Henri et sa femme Marthe Bernadi, née Petitpas, épousée en juillet 1919 [1], investissent leur argent dans une collection d’œuvres d'art avec des toiles de Boudin, Marquet et Vuillard. Ils se tournent ensuite vers l'art moderne et contemporain. Ils seraient le plus grand collectionneur de la ville au milieu du XXe siècle. Dans leur « maison rose » au 34 place Napoléon, ils accueillent des artistes et les exposent dans leur galerie d'art, rue Albert-Mahieu.

A l’été 1938, ils rencontrent Henri Hayden, venu dans le Cotentin sur les conseils du peintre et graveur Charles Picart le Doux. Ils l'accueillent de nombreuses fois entre 1946 à 1958, Hayden réalise des tableaux de Cherbourg (Place d’armes à Cherbourg, vers 1939, MAM de la ville de Paris), Saint-Vaast, Barfleur et la Hague (Paysage de la Hague (Omonville La Petite), 1939, musée Thomas Henry). Il peint notamment à plusieurs reprises le port et le rade de Cherbourg (Le Port de Cherbourg, 1952, huile sur toile, musée Thomas Henry ; Cherbourg, vue du port, 1952, aquarelle et gouache sur papier, musée Thomas Henry) vus depuis la maison des Bernadi. Le musée Thomas-Henry conserve une série de six lithographies marines du Cotentin, notamment Cherbourg (n°1), Barfleur (n°5), et Omonville-La-Rogue (n°6), réalisées en 1948.

Les deux hommes se lient d'amitié également avec Simon Segal, installé à Jobourg entre 1946 à 1953, et avec Yvonne Guégan.

Notes et références

  1. L'Ouest-Éclair, 20 juillet 1919, p.3.