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Discussion:Jules Bouvattier

De Wikimanche

Cet article est erroné sur un point  : confusion entre le père et le fils (jules et jules François). C'est le premier (Jules Bouvattier) qui a été journaliste à la Croix, après avoir été sous-préfet et député. L'autre du début de l'article c'est le père, qui avait été député avant lui...

Merci de cette information, mais selon le dictionnaire des Parlemantaires et le site de l'Assemblée, c'est bien le même qui est élu en 1877 et 1885, tandis que son père est élu représentant en 1849. Quelles sont vos sources ? Cordialement. HaguardDuNord 25 juin 2009 à 14:19 (UTC)

Cher Monsieur,

Au sujet de votre remarque précédente, je vous invite à relire la cohérence de l'article : "Il entre ensuite dans l'administration comme sous-préfet, à Sarlat (1873), Redon (1876) et Marmande (1877). Défait aux élections du 20 février 1876 dans la circonscription d'Avranches avec 4 446 voix contre 5 432 au républicain Hippolyte Morel, il bat ce même adversaire le 14 octobre 1877 avec 5 503 voix."

On ne peut pas être à la fois sous-préfet de Redon en 1876 et de Sarlat en 1877 et être en même temps député avant 1876, même sous la troisième République, ce n'est pas possible. Ce n'est donc pas la même personne... Le député d'alors c'est bien le Père Jules François, et le fils n'a fait qu'un mandat dans les années 1880.

Bon, c'est franchement du détail. Mais, le dictionnaire des Parlementaires écrit par M. Jolly peut parfois se tromper...

Bien cordialement,

J-S.

Merci de votre réponse. On est d'accord que le Dico des parlemantaires peut se tromper, et pour l'avoir moult fois exploité, ce ne serait pas la premiere fois. Mais je ne voudrais pas lui appliquer un délit de sale-gueule ! :o) Justement, selon le Dico des parlemantaire (voir version en ligne), la première élection à laquelle il participe c'est en 1876, mais n'est pas élu. Il n'y a donc pas de chevauchement entre sa carrière de fonctionnaire et celle de sous-préfet. Et fin 1877, quand il perd son mandat après quelques mois, il n'est plus préfet puisqu'il revient avocat à Avranches. Je ne pense pas qu'il faille qu'on le considère comme un détail, au contraire, c'est pour cela que je préfère réfléchir au cas avec vous. Donc si vous avez une source qui affirme autre chose, on corrigera ou indiquera les 2 versions. Cordialement.HaguardDuNord 21 juillet 2009 à 18:57 (CEST)

Bonjour,

C'est vraiment un détail, pour ne pas dire de la toute toute petite historiette, cette affaire de date, et de mandat... Mais bon, puisque vous me demandez des sources, je vais vous répondre car je suis franchement en mesure de vous en donner... :)

C'est bienJules-François Bouvattier qui s'est présenté aux élections législatives de 1876. Il a tenté à nouveau de se présenter comme candidat bonapartiste. La plupart des notices biographiques que l'on trouve dans les dictionnaires confondent souvent "Jules-François" et "Jules" (son fils). C'est une erreur très fréquente, je l'ai trouvé aussi dans d'autres dictionnaires datant du XIXème siècle, souvent bien faits par ailleurs. On touve cette erreur aussi dans le Robert et Cougny de 1891, que vous utilisez pour la rédaction de votre article, si j'ai bien compris. C'est en général une bonne source, même meilleure que le dictionnaire des parlementaires de Jean Jolly de 1962 (qui s'ouvre sur la période suivante en fait).

Bon, pour en revenir à ce débat des élections, c'est assez compliqué, je le reconnais, mais la famille Bouvattier, conservatrice, a connu de sévères revers avec la crise du 16 mai 1877, qui marque la fin de l'influence de Mac Mahon...et le début de l'arrivée au pouvoir des "Républicains".

Pour être simple :

1- Le père Jules François : L'élection de 1877 intervient dans un contexte très particulier (celle de la crise du 16 mai 1877, avec le renvoi de Jules Simon par Mac Mahon à prpos du désaccord sur la loi de la liberté de la presse). Jules-François Bouvattier se représente, et est élu avant d'être invalidé pendant la séance du 26 mars 1878 sur les conclusions du rapporteur Boissy d'Anglas par 276 voix contre 173. Les électeurs élisent H. Morel, en effet. Toutefois, les Républicains, fraîchement arrivés au pouvoirs, avaient lors de cette même séance du 26 mars 1878 annulés aussi 70 autres députés. On peut retrouver les traces de l'intervention de Jules-François dans le Journal Officiel de l'époque (J.O., A, E.4, CD, pages 307 à 378 ; J.O. p. 3455-3460)... C'est bien Jules-François qui y défend son poste, et pas Jules !


2- Le fils Jules : Pendant ce temps, son fils, Jules, qui était sous préfet de Sarlat, est quant à lui, expédié en disgrâce à Redon avec l'arrivée au pouvoir d'Armand Dufaure le 3 mars 1876. On lui a préféré à Sarlat un sous-préfet plus proche des radicaux... C'est donc Emile de Marcère, ministre de l'Intérieur qui le sanctionne, en l'envoyant à Redon le 24 mai 1876, soit en Ille et Vilaine, où il ne se passe pas de grands enjeux pour le gouvernement d'alors, à la différence de la Dordogne, terre d'opposition au gouvernement conservateur ! Mais après la chute de Jules Simon, Jules Bouvattier a joué le tout pour le tout avec les partisans de Mac Mahon. Jules Bouvattier a voulu être promu dans un lieu plus stratégique pour la droite, en étant missionné dans le sud de la France où les Républicains sont puissants. Il est donc envoyé à Marmande dans le Lot-et-Garonne le 22 mai 1877 par le ministre Fourtou (ministre de l'Intérieur résolument conservateur et proche des bonapartistes) pour contrer sur place l'influence des radicaux. A la différence de notre époque, où le poste de sous-préfet est essentiellement administratif, c'est un emploi politique au XIXème sicle : on est nommé pour soutenir les intérêts du gouvernements de "l'Ordre Moral" (selon la formule de l'époque) contre les adversaires politiques, surtout les radicaux. Evidemment, quand le républicain Armand Dufaure revient à la présidence du Conseil (en 1877), le sous-préfet Jules Bouvattier est révoqué par Emile de Marcère qui retrouve son ministère de l'Intérieur. En France, à ce moment là, 82 préfets ont été révoqués en raison de ce changement de gouvernement...

On peut trouver des traces de ces informations sur les deux Bouvattier dans les ouvrages suivants, accessibles en bibliothèque, et pas sur internet à ma connaissance :

- Oursell, N., Nouvelle biographie normande, T 2, 1886-1912 (voilà un ouvrage qui pourrait vous servir par ailleurs, mêm s'il est ancien) - Notice biographique de Jules-François Bouvattier, in Lacaire et Laurent, biographie et nécrologie des hommes marquant du XIXème siècle, T 2, 1844-1866 - E. Vivier, Les élections à Avranches, "Comité des travaux historiques et scientifiques", actes du 93ème congrès national des sociétés savantes, Rouen-Caen, PUF, 1956

et surout dans :

a) le dossier de carrière de sous-préfet de Jules-Fançois Bouvattier (le père) aux Archives Nationales à Paris (le Caran dans le IVème arrodissement) , série F1B1 (personnel administratif) - carton n°156 41 b) le dossier de carrière de sous-préfet de Jules Bouvattier (le fils) , série F1B1 (personnel administratif) - carton n°156 41 - (même carton)

Ceci pour vous dire que mes corrections apportées à ces deux articles biographiques sont bien exactes et fondées...même si je ne cite pas des sources venant d'internet, mais tout n'est pas sur internet :)

En fait, Jules-François est vraiment une personnalité locale importante pour la ville d'Avranches, mais ce n'était qu'un notable local...et rien de plus ! Je le concède, le fils (Jules) n'a pas beaucoup d'intérêt et du point de vue de l'histoire locale normande. Son bilan de député d'opposition dans les années 1880 est assez faible... Ses votes sont des votes sont très classiques pour un député catholique et conservateur de l'époque...

Toutefois, Jules Bouvattier est un personnage intéressant, à mon avis, car il a eu une très longue carrière de journaliste au "Peuple français" (journal démocrate-chrétien de l'Abbé Garnier, fondateur du parti l'Union Nationale) et surtout comme rédacteur en chef du journal La Croix, à la suite de l'expulsion des assomptionnistes... C'est quand même le premier rédacteur en chef laïc de l'un des principaux organes de presse de la France du début du XX ème siècle, soit entre 170 00 et 300 000 exemplaires (c'est en gros l'équivalent du Figaro et du Journal Le Monde d'aujourd'hui), et à l'époque la presse était le seul canal d'information, et le principal média. La Croix était alors le 3ème ou le 4ème organe de presse natioanle, près "Le Petit Parisien", le" Petit Journal" et le "Matin"... C'est après les quotidiens généralistes, le premier grand quotidien d'opinion, et d'opposition au gouvernement d'alors... C'est pourquoi, les études historiques sont actuellement importantes sur le journal "La Croix" à cette époque (études des historiens comme Pierre Sorlin, Pierre Castel, René Rémond, Emile Poulat, ou Jean-Marie Mayeur...). Pour être plus précis, Jules Bouvattier est connu et il a fait l'objet de recherches assez précises car il été un "leader" d'opinion d'une bonne partie de la population française entre 1905 et 1917 (séparation de l'Eglise et de l'Etat, crise de la démocratie-chrétienne, crise du "modernisme", fondation de l'Action Libérale Populaire de Jacques Piou, graves conflits politico-religieux, fin de l'affaire Dreyfus, montée du nationalisme, guerre de 1914-18). Ceci dit, aucune biographie conséquente n'exite sur Jules Bouvattier, sauf des travaux universitaires, des notices biographiques, ou des citations tirées de ses éditoriaux. C'est donc un personnage dont les sources sont très éparses et malheureusement peu accessibles.

Tout ceci pour conclure, que je vous trouve assez peu ouvert sur WikiManche, à la différence de Wikipédia. ce n'est pas parce que l'on vous change un article qu'on cherche à le détériorer.... . Je vous invite à être un peu plus ouvert aux personnes qui font des corrections, les prochaines fois... :-)

Avec la disparition des archives normandes pendant la guerre de 1939-1945, je reconnais néanmoins que travailler sur l'histoire normande n'a rien de simple, c'est vrai.

Bonne soirée,

JS


Merci encore pour vos réponses. Ne voyez pas dans mes questions un manque d'ouverture, mais une demande d'informations. Bien sur qu'il ne s'agit pas de n'accepter que les sources provenant d'Internet, je ne faisais que demander justement ces autres sources, auxquelles vous sembliez avoir accès. Plus les sources sont en contradiction et comme vous le dites éparses et peu accessibles, plus on doit être précis dans l'origine des savoirs que l'on met en ligne pour pouvoir justement expliquer l'origine de l'erreur et justifier auprès du lecteur de la fiabilité de la version proposée. Mes excuses sincères si vous avez vécu cela comme une défiance. A l'aulne de vos réponses, je vais corriger tout cela, en intégrant vos informations et compléments et en mentionnant les références.
Je sais que Wikimanche pèche de trop reproduire les sources en ligne, comme Wikipédia d'ailleurs, mais ce n'est pas par volonté, mais malheureusement souvent faute d'avoir justement acces à d'autres sources (archives départementales peu ouvertes, production des sociétés d'érudits locaux manquant de publicité, expatriation hors de Normandie pour plusieurs contributeurs réguliers...). Mais Wikimanche, comme Wikipédia, doit servir justement à cela, à mettre mieux en lumière les savoirs, notamment récents. Et si vous avez d'autres contributions, n'hésitez pas à completer, je veillerai d'être plus tolérant :o) . Bien cordialement. HaguardDuNord 26 juillet 2009 à 22:55 (CEST)